Cyclades
#61
Archipel des Neo-Cyclades

Factions en présence :

Aragorn, le patient
Front nord-est
Joueur opportuniste, dispose d'une métropole, de philosophes et de troupes régulières. Position solide sans être exceptionnelle. Peut espérer l'emporter si ces adversaires théoriquement plus proches de la victoire sont trop occupés à se neutraliser mutuellement (ce qui arrive régulièrement à Cyclades).

Jehan, le pieux
Front sud-est
Économie extrêmement solide en raison de nombreux prêtres et temples. S'est volontairement placé dans un coin tranquille pour amasser ressources financières et militaires en paix. En conséquence, a construit sa première métropole sans que personne ne cherche vraiment à l'en empêcher, et dispose des forces armées nécessaires pour en conquérir une seconde.

Outremer, le tactique
Fronts nord-ouest et sud-ouest
Seul joueur à avoir réussi à s'étendre sur les deux îles à la fois. Bien qu'affaibli par la récente rupture de sa chaîne de bateaux (suite à une fourberie de Salla), il conserve des troupes des deux côtés du détroit, et menace toutes les métropoles adverses à la fois. Sa propre cité semble intouchable, isolée qu'elle est au milieu du rien (ou plus exactement des territoires désormais nettoyés de Skarn).

Salla, le riche
Front nord-ouest
Possède une cité pluto-philosophique qui produit, grâce à la combinaison des faveurs d’Apollon et de l'artefact Corne d'Abondance, à elle seule plus d'argent que ce que gagnent en moyenne les autres joueurs. Elle est défendue par une armée redoutable, qui n'exclut pas de déferler sur les territoires urbains voisins dès que la menace d'une contre-attaque éclair sera écartée.

Skarn, le paumé
Front sud-ouest
A voulu la jouer comme Jehan en se planquant dans son coin, et en développant tranquillement le commerce maritime à défaut du culte. Poséidon n'a cependant jamais répondu à ses prières. Une puissante cité maritime a bien été construite sur ses terres, mais par Outremer, qui s'était dit que ce recoin isolé et déjà en partie bâti serait idéal pour échapper aux intentions belliqueuses de ses puissants voisins nordiques. Une tentative aussi téméraire que prématurée de se réapproprier le territoire s'est soldée par l’annihilation de ses pourtant titanesques dernières troupes. Au final, s'il lui reste un paquet de territoires, chacun est sans défense, et il ne les conserve que parce qu'ils sont individuellement de peu d'attrait, et que les quatre autres factions sont trop occupées à se mettre dessus pour porter le coup de grâce.

Dernier tour. La pioche des créatures mythologiques révèlent les sandales ailées, sorte de mini-Pégase réutilisable. Jehan calcule aussitôt qu'il peut l'emporter sans coup férir grâce à ses pieuses économies, et dépense ce qu'il faut pour emporter les enchères. Son armée, titan en tête, débarque aussitôt par la voie des airs sur la capitale d'Outremer.

Jehan a nettement l'avantage du nombre. Outremer ne peut pas battre en retraite, techniquement encerclé par des territoires hostiles (les terres désolées de Skarn), ni ramener des renforts pour une contre-attaque (flotte coulée par Salla au tour précédent). Quand au hasard des dés… Déjà, les dés de Cyclades sont pipés pour aplanir les probabilités au maximum (deux faces 1, deux faces 2, une face 0, une face 3), rendant un avantage numérique même de 1 déterminant. Ensuite, il y a un léger avantage à avoir une véritable troupe plutôt qu'un bonus officiellement équivalent de forteresse (la forteresse n'ajoute son bonus que tant qu'il reste des gardes dedans).

Enfin, bon, c'est Outremer en face. Né un vendredi 13 lors de l'apocalypse maya au-dessus d'un cimetière indien de chats noirs, sa malchance est légendaire. Dès qu'il s'agit de lancer les dés, il ne se contente pas d'échouer, il échoue majestueusement. Pourquoi se contenter d'un résultat simplement médiocre quand on peut atteindre le minimum statistique possible ?

Et là, à la stupéfaction générale, Outremer remporte la bataille. Pas sans pertes, ses troupes régulières étant balayées, mais, par une série de jets de dés étrangement complices, son ultime titan parvient à repousser l'intégralité des assaillants ailés.

La situation est parfaitement absurde, et relance la partie, rééquilibrant le rapport de forces entre les quatre grandes puissances (à l'avantage de Salla sans doute, toujours aussi riche).

Et puis là, je joue (on va arrêter de parler de soi à la troisième personne, c'est un jeu sur les grecs, par les romains). Chronos me donne mon quatrième bâtiment, et donc ma première métropole, me ramenant officiellement dans la course. Dans la pratique, je n'ai toujours pas d'argent, et un unique titan pour toute armée. Au tour suivant, je serai sans doute cueilli comme un fruit mûr par Outremer (qui en plus a récupéré les sandales sur les cadavres ennemis) ou Jehan, toujours aussi riche en prières.

Perdu pour perdu, je décide donc de tout miser sur un coup de dé, au sens propre, et lance l'intégralité de mes forces (un seul gus un peu plus grand que la moyenne donc) à l'assaut de la contiguë (il l'a littéralement construite chez moi) métropole d'Outremer.

À partir de là, trois scénarios étaient possibles :
1. Le plus probable : Je m'empale lamentablement sur les défenses de la ville, et le Titan d'Outremer n'a plus qu'à descendre la colline pour mettre la main sur ma ville et la victoire de son maître.
2. Anéantissent mutuel, les positions restent inchangées, et on la joue comme prévu, avec un avantage supplémentaire pour Jehan (puisque j'aurai éliminé pour son compte un défenseur).
3. Je la gagne sur un jet de dé à 14% de probabilité en ma faveur.

Et là, Outremer, qui connaît sa légende mieux que personne, a saisi un des dés en râlant et en promettant qu'évidemment ça allait se conclure comme ça sur un improbable (1 chance sur 36) et spectaculaire 0-3, j'ai attrapé l'autre avec un rire mi-figue mi-raisin, et nous avons lancé.

Résultat d'Outremer : 0
Résultat de moi-même : 3

La légende on vous dit. La légende.

Victoire de moi-même donc, via la tactique parfaitement raisonnable de miser sur la capacité d'Outremer à avoir de la déveine de la façon la plus spectaculaire possible.
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#62
C'était absolument magnifique. Je connais bien sûr de longue date la haine que me vouent les dés, mais c'est peut-être la première fois qu'elle s'exprime de façon aussi sadique.

Car les dés ont en effet commencé par me permettre de triompher des forces lancées contre ma métropole. Cette attaque de Jehan était tout à fait sensée : les probabilités étaient assez nettement en sa faveur et la victoire lui garantissait presque de remporter la partie à la fin du tour (il n'aurait pu perdre que si ses forces avaient été suffisamment affaiblies pour que Skarn lui arrache aussitôt la métropole qu'il m'avait prise).

Lorsque je remporte la victoire en dépit des probabilités, et que Skarn déclare ensuite qu'il va suicider son unique titan en le balançant contre ma métropole, je me dis que c'est moi qui vais gagner. Et là BAM ! les dés me matraquent à mon tour : le titan de Skarn fait tomber la voûte céleste sur la tête du mien, donne son foie à manger à un aigle, puis enterre les restes dans le Tartare.

Et j'étais réellement pas loin de gagner à ce tour. J'étais en quatrième et dernière place, et si je m'emparais d'une seconde métropole, personne ne pouvait donc me l'enlever avant la fin du tour. Si le titan de Skarn mourait sans tuer le mien, j'envahissais sans problème sa métropole et je gagnais. Et même s'ils s'étaient entretués (ou que Skarn avait résisté à ses pulsions belliqueuses, ce qu'il aurait clairement eu tort de faire), je conservais une autre chance de gagner.

Sur l'île méridionale, je n'avais plus qu'un unique titan gardant ma métropole, mais sur l'île septentrionale, j'avais encore quatre unités militaires. Trop peu pour prendre la métropole de Salla, hérissée de tellement de soldats qu'ils débordaient presque de la case. Mais Aragorn n'avait pas pu concentrer autant ses troupes (les forces jehanniques faisaient planer la menace d'un débarquement sur ses côtes pratiquement depuis le début de la partie). Je pouvais essayer de m'emparer de sa métropole. Ce n'était certes pas gagné d'avance, mais à ce stade de la partie, c'était un risque à courir.

En fin de compte, je n'ai même pas effectué les actions à ma disposition, parce qu'elles n'auraient rien changé et que ce jet de dés qui faisait gagner Skarn était une conclusion trop parfaite pour vouloir ajouter quoi que ce soit.
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#63
J'adore l'extension Hadès mais ne connaît pas Titans. A vous lire ça à l'air bien.

Parfois (pas souvent), je regrette de ne pas vivre à Paris...
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#64
Si tu veux, on peut t'envoyer des photos de nous sous la pluie souillée de pollution avec nos quittances de loyer à la main. C'est un antidote assez radical à l'appel de Lutèce.

Essaye plutôt de négocier de faire un festival en région parisienne en mettant en avant que tu peux te passer de l'hébergement (l'un de nous se débrouillera bien pour t'accueillir), ça paraît un meilleur plan pour ta joie de vivre à long terme.
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#65
(04/03/2019, 15:00)Skarn a écrit : Et là, Outremer, qui connaît sa légende mieux que personne, a saisi un des dés en râlant et en promettant qu'évidemment ça allait se conclure comme ça sur un improbable (1 chance sur 36) et spectaculaire 0-3, j'ai attrapé l'autre avec un rire mi-figue mi-raisin, et nous avons lancé.

Résultat d'Outremer : 0
Résultat de moi-même : 3

La légende on vous dit. La légende.

Victoire de moi-même donc, via la tactique parfaitement raisonnable de miser sur la capacité d'Outremer à avoir de la déveine de la façon la plus spectaculaire possible.
Me rappelle avoir perdu une partie de Space Hulk comme ça. Le D6 devait faire 2+... Et ce con fait 1. End Game (T_T)
Pour les fans de probas distordues, piti conseil de lecture : la Cycle de la Probabilité de Nancy Kress Aime
сыграем !
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#66
C'est vrai qu'elles ont l'air sympa vos p'tites soirées jeu, on aimerait bien en être...
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#67
Faites comme moi et trouvez d'autres joueurs dans votre région. J'ai 10 adhérents à ma section jeux de plateau et franchement je ne m'attendais pas à un tel engouement. Je pensais réunir tant bien que mal 4 ou 5 personnes mais ce sont les soirées de faible affluence où nous sommes seulement 5! Et puis Skarn, Jehan, Outremer, Aragorn, Lysi, Vic, Salla, Alendir, etc. ont un sacré niveau et connaissent par coeur les subtilités des jeux et personnages. Donc avant de vous frotter à eux il est recommandé d'acquérir un peu d'expérience!
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#68
Merci pour le résumé, Skarn, c’était un régal à lire. Le cimetière de chats noirs indiens, je le replacerai !…

J’ai adoré cette partie, et son improbable conclusion, qui illustre si bien les possibilités qu’offre le jeu.

Ce n’était que notre deuxième tentative avec l’extension Titans. La première remonte à un petit moment, et ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, mais c’est peut-être dû au fait qu’on découvrait les règles, à l’époque.

Cette partie-ci était géniale, et me donne envie de ne plus jouer qu’avec cette extension ou Hadès, et pourquoi pas les deux. Cela risque de devenir un joyeux chaos, mais j’aimerais bien juger sur pièce au moins une fois…

Pour ceux qui connaissent Cyclades mais pas Titans, ce dernier, sans dénaturer le jeu, le modifie substantiellement.

Le changement le plus visible est le plateau : terminée, la myriade d’îlots isolés. Désormais, deux grosses îles se font face, divisées en territoire. Un territoire correspond à une île du jeu de base, la différence étant, bien sûr, qu’il n’est plus besoin d’un pont de bâteaux pour passer d’un territoire contigu à un autre. Au milieu du bras de mer qui les sépare, une petite île (comptant pour un territoire) contenant trois cornes d’abondance fait de l’œil aux différentes factions en présence, et deux autres (ne contenant que deux cornes) sont situées à chaque extrémité du détroit. À cela s’ajoutent, sur le pourtour du plateau, un certain nombre de cases maritimes contenant également une ou deux cornes d’abondance.

Les joueurs choisissent leurs territoires comme dans Hadès, à la différence qu’Arès et Poséidon ne donnent pas de territoire supplémentaire, juste une unité militaire/maritime en plus. Au début de la partie, quatre bâtiments — un de chaque type — sont placés sur des territoires spécifiques. Un joueur peut donc choisir de commencer sur un de ces territoires, et obtenir le bâtiment correspondant. Ça accélère un peu la partie.

Un autre mécanisme qui incite à aller vite, ce sont les nouvelles métropoles. Elles sont de cinq sortes : une donne un bonus défensif militaire, une autre un bonus de combat maritime, une autre permet de construire une métropole avec trois philosophes au lieu de deux, une donne un bonus d’abondance, et la dernière équivaut à deux temples, si ma mémoire est bonne. Au début de la partie, deux métropoles sont tirées au hasard parmi les cinq. Le joueur qui construit la première métropole la choisit parmi l’une des deux, et le prochain à construire une métropole récupère l’autre.

Un nouveau dieu entre dans la partie : Kronos (Chronos ? Cronos ?). Il permet d’obtenir gratuitement un bâtiment du type de ceux correspondants aux dieux placés au-dessus de lui sur la piste des enchères. Autrement dit, plus il est placé bas, plus il y a de choix, compensant le fait de jouer après les autres. S’il est placé tout en haut, alors le joueur qui obtient sa faveur obtient un titan gratuitement, sachant que l’autre possibilité qu’offre Kronos est d’acheter un titan (un seul) pour deux pièces d’or.

Les titans, qu’est-ce que c’est ? Ce sont des unités militaires (chaque joueur en a trois au maximum) qui ont la particularité de permettre d’effectuer des mouvements de troupes sans avoir la faveur d’Arès, simplement en payant : 1 pièce d’or pour le premier mouvement, 2 pour le suivant, 3 pour celui d’après, et ainsi de suite. Ils peuvent embarquer des troupes régulières avec eux. Par contre, un joueur qui veut déplacer deux titans doit payer deux fois même s’ils se trouvent sur la même case. Un déplacement de deux titans de deux cases coûtera donc 1 + 2 + 3 + 4 = 10 pièces d’or, par exemple. C’est donc vite coûteux, mais très utile contre ses voisins immédiats, ou couplé avec Pégase, une chaîne de navires… Ça multiplie les interactions entre les joueurs, rendant le jeu encore plus intéressant.

Enfin, dernière nouveauté : les artéfacts divins. Au nombre de cinq, ils sont, comme les héros d’Hadès, mélangés à la pioche des créatures et immunisés au pouvoir de Zeus. Comme le soulignait Skarn, c’est probablement encore une volonté de nerfer ce dernier, sans doute un peu trop puissant dans le jeu de base. Ils ont chacun un pouvoir différent, et comme les monstres et les héros, sont représentés par un pion que le joueur qui obtient l’artéfact doit placer sur un de ses territoires ; ils peuvent donc être volés par un autre joueur. Dernier effet, mais non des moindres : un joueur qui arrive à collectionner les cinq artéfacts met automatiquement fin à la partie — le tour ne va pas jusqu’au bout. Comme le jeu est plus rapide que dans le jeu de base, je ne pense pas que cela doit arriver souvent… mais cela ouvre une possibilité de victoire pour un joueur qui en possède déjà deux ou trois et obtient la faveur de Zeus : vider la pioche avec son pouvoir, et récupérer les artéfacts au fur et à mesure… Ça demande une fortune colossale, mais avec un peu de chance, ce doit être jouable… À noter que ça ne le serait sans doute pas avec Hadès en plus, car alors les héros bloqueraient cette tactique…

Dernière chose : le jeu permet de jouer jusqu’à six joueurs, mais alors il voit s’affronter trois équipes de deux joueurs. Il y a quelques règles spécifiques au jeu en équipe, mais je ne les ai pas retenues.
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#69
Merci Jehan pour les explications
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#70
-- Bon, j'utilise magnifiquement la sylphe pour bouger un bateau d'une case, et là, paf, mes bûcherons sortent tous des bois pour attaquer la capitale de Jehan. C'est pas gagné du tout comme attaque, on est plutôt sur du 60/40 en ma faveur, mais au mieux je gagne la partie, au pire, sauf grosse déveine, je l'affaiblis, et ça l'empêchera de faire des bêtises avec ses sandales ailées.

Un type en costume avec une petite mallette apparaît soudain dans un tourbillon de flammes.

-- Monsieur Skarn.
-- Euh, bonjour.
-- Service de l'équilibre karmique. Je vois ici que vous avez une dette de chance monumentale envers le sieur Jehan. Il va être temps d'effectuer un premier versement.
-- Bon, OK, soit, ce n'est que justice après tout. Voilà, j'ai tiré mon 0.
-- Merci de votre coopération.
-- Je suppose que j'ai aussi une dette envers Outremer dans le même genre ?
-- Ah. Non, non. Outremer... est un cas à part. À partir de l'infini, ça ne compte plus vraiment.
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#71
Archipel Île des Cyclades

La jeune civilisation lyzienne prend paisiblement ses marques dans les territoires occidentaux, sans nul doute pleine d’entrain à l’idée de profiter des merveilles culturelles de leur université, sous l’œil bienveillant de l’impressionnant titan qui les accompagne.

C’est alors que soudain…

« Chef, chef ! » s’époumonne un citoyen en pénétrant avec fracas dans ladite université, « les Skarniens sont à nos portes !
— Ils ont l’air amicaux ?
— Ils ont des casques et des haches à une main qu’ils tiennent à deux. »

L’officier n’a que le temps de traduire mentalement cette dernière phrase en « non » avant que les portes ne s’ouvrent violemment, déversant sous ses yeux horrifiés des hordes de soldats sanguinaires. Un instant avant qu’un d’eux ne lui plante sa hache dans le crâne, une ultime question, un simple mot, jaillit de ses lèvres :

« Pourquoi ?…
— On est là pour se DÉFENDRE !
— Mais… Personne ne vous a attaqués ! »

Tout en retirant sa lame couverte de sang de la tête du malheureux, le Skarnien se fait la réflexion que la remarque de sa victime n’est pas totalement dénuée de fondements.

« Eh ! les gars, si personne ne nous agresse, est-ce que c’est toujours de la légitime défense ?
— Oui, mais de la légitime défense préventive !
— Ça existe, ça ?
— Eh ! bien, selon Platon, la…
— Dans ses plus célèbres réflexions, Empédocle dit…
— Le concept, d’après Protagoras, serait… »

Ainsi fut fondée la première métropole des Cyclades, la culturelle, la philosophe, célèbre pour ses débats enflammés et berceau du courant de pensée dénommé le hachisme, dont la doctrine, redoutablement efficace, était qu’un coup de hache résolvait bon nombre de questions. Ces querelles métaphysiques accaparèrent tant ces Skarniens-ci que de toute la partie ils ne levèrent plus leur séant des bancs de l’agora.

Et pendant que les bûcherons philosophaient, à quelques lieues de là, au sommet des collines avoisinantes à la cité, le titan, chassé de ses terres après la défaite de ses troupes régulières, observait le spectacle en ruminant sa vengeance…

Plus loin au nord, de l’autre côté du bras de mer septentrional, dans le campement du général Aragorn…

« Général ! » s’exclame le messager qui vient de passer le seuil de la tente.
« Ce terme est complètement anachronique, soldat.
— Pardon. Comment dois-je vous appeler ?
— …
— ?
— Va pour général…
— Je viens vous informer que la région a été conquise sans rencontrer la moindre opposition !
— Excellent ! Rien de particulier à signaler ?
— Nos troupes se sont emparés d’un temple dédié au dieu des dieux, Zeus ! Tout est en parfait état : autel, objets liturgiques… Rien ne manque !
— De mieux en mieux ! Les Jehaniens ont donc fui dans la précipitation ?
— Eh ! bien… pas vraiment…
— Que voulez-vous dire ?
— Que sur l’autel nous attendait une corbeille de fruits avec un petit mot sur lequel était écrit Bienvenue chez vous ! Bonne installation !
— Hein ?! »

Le commandant en chef n’a pas le temps de se remettre de sa surprise qu’un second messager fait irruption sous la tente.

« Mon général ! Je vous annonce que le second territoire est désormais sous notre coupe. Aucune perte à déplorer, il n’y a pas eu de combat !
— Parfait !
— Nous nous sommes même emparé d’un temple de Zeus flambant neuf !
— Que… Quoi, encore un ?
— Les Jehaniens ont laissé un mot à l’entrée : On a fait le ménage à fond, essuyez-vous bien les pieds avant d’entrer, bisous.
— …
— ?
— Ils sont cons, ou quoi ? »

Non loin de là, au sud-est…

« Toujours pas de vent ?
— Non, monsieur… Nos navires sont toujours immobilisés. »

Le titan jehanien frappe du poing sur la table, qui était très grosse et très solide.

« Par Hadès ! Toutes nos offrandes ne suffiront donc jamais ? Que faut-il au vieux barbu pour qu’il daigne enfin poser les yeux sur nous ?
— Malheureusement, les autres nations lui offrent toujours systématiquement davantage, du coup…
— Patience, le vent finira bien par tourner… Ha ! ha ! ha !… Quoi ? Je ne suis pas drôle, soldat ?
— Désopilant, monsieur.
— Bon, en attendant, bâtissez-moi un temple à la gloire de Zeus, ça va me détendre… »

De l’autre côté du bras de mer méridional, dans un territoire appartenant à la nation skarnienne bien que vierge de toute trace de civilisation…

« Soldat…
— Hmm… ? »

L’homme à qui vient de s’adresser la voix suave se retourne. Quelle n’est pas sa surprise de voir devant lui, resplendissant d’une lumière si éblouissante qu’elle l’oblige un temps à baisser les yeux, l’incarnation de la sagesse, la fière, la divine Athéna !

« Soldat… Les autres nations m’ont dédaignée… Rendez-moi hommage, et je vous apporterai la victoire dès ce tour ! Mes philosophes bâtiront ici même une seconde métropole, qui vous assurera définitivement la domination sur toutes les civilisations des Cyclades ! »

Le soldat, remis de son étonnement, prend un instant de réflexion pour mesurer tout le potentiel de cette promesse des plus alléchantes, le regard perdu vers l’horizon…

Horizon où il peut distinctement voir, de l’autre côté de la mer orientale, un colossal titan à la peau noire, un énorme marteau de guerre à la main, qui l’observe un sourire carnassier aux lèvres.

Se hâtant de détourner les yeux de cette vision menaçante, il porte son regard vers la frontière nord… où des troupes vêtues de manteaux rouge sang sont massées dans un ordre impeccable, tandis que leur général le fixe en se curant les dents avec son glaive.

Un frisson lui parcourt l’échine et il se hâte de détourner la tête une nouvelle fois, face à l’ouest… où un autre titan — à la peau bleue, celui-là —, pointe un terrifiant javelot dans sa direction, les yeux emplis d’une rage vengeresse et sanguinaire…

Le cœur du soldat palpite à un rythme inquiétant et de grosses gouttes de sueur perlent à son front… Il tente de chasser ce tableau cauchemardesque en fixant l’horizon sud…

Là, par-delà la plage, une île inexplorée, promesse de richesses et d’abondance, véritable paradis terrestre…

« Soldat ! Une misérable obole, et je suis à toi… Sold… Eh ! tu vas où ? »

L’homme court sans demander son reste vers son navire ancré à quelques encâblures, improvise des rames avec deux bouts de planche et se met à pagayer comme si Cerbère était à ses trousses tandis que la déesse court vers lui sur le sable en arrachant ses vêtements.

« Soldat ! reviens ! Ne dis qu’un mot et je suis tienne ! Je t’enseignerai la philosophie sous des formes que tu n’as jamais soupçonnées ! Je te ferai des trucs qui feraient rougir Aphrodite elle-même ! Revieeens !!… »

Chez les armées aragorniennes…

Le moral est au beau fixe. La conquête d’une petite île non loin de la capitale a accru des revenus déjà conséquents. L’or coule à flots, et le général Aragorn prépare sa prochaine campagne : débarquer chez les philosophes skarniens pour s’emparer de leur métropole.

Tandis qu’il est penché sur ses cartes, un messager vient l’interrompre.

« Mon général !
— Je ne me ferai jamais à ce titre. Tout ça parce que l’auteur de ces lignes n’est pas fichu de connaître les grades militaires de la Grèce antique.
— J’ai essayé de m’informer, et c’est le bordel !
— Mais qui… ? Bon, on s’en fout. Alors, les troupes sont prêtes à embarquer ?
— C’est-à-dire que…
— Quoi ? Poséidon nous a bien permis d’établir notre pont de navires jusqu’aux côtes skarniennes, non ?
— Eh bien… oui, mais…
— Mais QUOI ?!
— Les bourrins d’en face se sont dit que ce serait rigolo d’inviter Polyphème à leurs débats philosophiques.
— Le cyclope ?
— Non, pas le cyclope… Enfin si, le cyclope, mais pas l’autre, le… Oh ! et merde.
— Si ça les amuse ; mais qu’est-ce que ça peut nous foutre ?
— Eh bien il se trouve que sa présence près des côtes a fait peur à nos vaisseaux.
— Pardon ?!
— Ils se sont tous carapatés, on ne peut plus débarquer…
— …
— Mon général ?
— Amenez-moi tous les troupeaux de bœufs de la région et sacrifiez-les à Poséidon immédiatement ! Ajoutez quelques esclaves et quelques vierges dans le lot !
— Mais c’est totalement anachr…
— TA GUEULE ! »

À l’est, territoire du peuple jehanien…

« Toujours rien ?…
— Non, monsieur. Poséidon reste sourd à nos prières. Nos bâteaux vont bientôt pouvoir être recyclés en musées, à ce rythme.
— Qu’est-ce qu’il lui faut, bordel. Je demande pas la lune ! juste un peu de vent pour gonfler nos voiles et un port pour achever notre métropole.
— Les rumeurs font état d’artéfacts divins cachés sur ces terres… Nos hommes ont commencé les fouilles archéologiques, peut-être que si nous mettons la main sur l’un de ces trésors, nous pourrons palier à notre manque de mobilité ?
— Des fouilles… archéologiques ?…
— Oui.
— En pleine antiquité ?…
— Ben quoi ?
— Non, rien… Envoyez donc un griffon piller les Aragorniens, ça va me détendre. »

À l’autre bout de l’île-continent…

L’heure de la vengeance avait sonné… Patiemment, le titan lyzien avait préparé son plan… À l’aide de Poséidon, ses navires, disposés tout le long des côtes sud, étaient prêts à fendre les flots pour lui permettre de franchir la distance, conséquente, qui le séparait de l’île fraîchement conquise par son ennemi skarnien. Ce territoire providentiel, le plus abondant de toutes les Cyclades, leur avait permis de retrouver les revenus perdus à force de tailler la bavette à la hache sans plus se soucier de l’agriculture ou du commerce. S’en emparer leur porterait non seulement un coup probablement décisif en ruinant leur économie, mais permettrait à la civilisation lyzienne de redevenir une puissance sur laquelle compter… Certes, les probabilités de victoire était légèrement en sa défaveur. Bien qu’il n’y avait qu’une seule troupe en face, il était seul… Mais baste ! un titan valait bien cent hommes, et il fallait parfois savoir forcer le destin. Et son destin, il en était certain, l’attendait sur les plages qui commençaient à se dessiner à l’horizon… Le colosse frémissait d’impatience et d’excitation… Le prix du sang allait enfin être payé… Encore quelques secondes, et…

« BOUM », fit une hache lancée avec une précision remarquable sur le crâne du colosse.

« PLOUF », fit le colosse en tombant à l’eau.

« Tant pis… » soupirèrent de concert Lyzi, Aragorn et Jehan.

Chez le dernier nommé…

« Alors ?
— Éole est toujours en R.T.T., on va bientôt pouvoir reconvertir nos marins en guides.
— Bordel de m… ! Bon, c’en est trop, appelez-moi Kronos.
— Si vous voulez, mais vous pensez vraiment que modifier votre nom va changer quelque chose ?
— Hein ? Mais non ! Kronos, imbécile ! Appelez Kronos ! Démerdez-vous, sacrifiez ce que vous voulez, mais ramenez-moi son boule ici ! »

Quelques hâtifs préparatifs plus tard, le père des Olympiens apparaît…

« Salut, frangin ! Quel bon vent m’amène à toi ?
— …
— Ben quoi ?
— Un problème à la fois. J’ai besoin de bâtir un port.
— Et tu trouves que j’ai une tête de charpentier ?
— T’as dû voir que les gars d’en face venaient d’invoquer Poséidon.
— Oui, et… ?
— T’as bien vu comment il faisait ?
— Oui…
— Ben voilà, tu fais pareil. »

Tandis que l’œuvre titanesque (littéralement) s’accomplit, le titan jehanien fait les cent pas — c’est-à-dire plus ou moins le tour de son royaume (oui, je sais, il n’est pas roi), ruminant…

« Bien. Reste le problème du transport…
— Chef ! chef ! » l’interrompt un subalterne, « les fouilles ont été fructueuses ! Nous avons retrouvé l’un des trésors d’Hermès !
— La kunée ?
— Non, les sandales ailées.
— Ah, oui, je les confonds tout le temps…
— Nous ne sommes plus dépendants des voies maritimes pour les longues distances, celle des airs nous est ouverte !
— Parfait ! J’espère qu’elles sont à ma taille… »

Île du plaisir…

« Les gars, je sais qu’on est bien, ici, mais… Ça manque de pierre taillée, de bâtiments, de civilisation, quoi. De l’autre côté de la mer, les Jehaniens ont bâti une métropole maritime… Ça vous dit d’aller y apporter la philosophie ?
— Une métropole… maritime ? Eux qui ne sont pas fichus de hisser une voile correctement ?
— Cherche pas… Arès est avec nous ce tour-ci, nos troupes sont trois fois plus nombreuses qu’avant, et si on compare à l’armée d’en face retranchée derrière ses murs, les chances sont légèrement en notre faveur…
— Il reste un souci : nos navires sont un tout petit peu trop loin pour nous permettre de traverser.
— T’inquiète, je gère. Sylphe ! »

Aussitôt son nom invoqué, l’esprit de l’air apparaît dans un tourbillon.

« Je t’écoute, mortel. Où désires-tu que les vents t’emmènent ? Jusqu’au bout du monde, je peux te transporter. Commande, et tous les mystères que dissimule l’horizon se révéleront à toi…
— Merci. Tu pourrais bouger les bâteaux garés là-bas » — le soldat pointe du doigt une petite crique toute proche — « de quelques pieds ?
— Qu… Euh, c’est tout ?
— Oui.
— Mais… tu es sûr ? Je peux t’emmener sur toutes les mers du monde ! conquérir des contrées qui dépassent ton imagination ! soumettre des…
— Oui mais non, sans façon, j’ai juste besoin que tu me fasses un créneau. »

Quelques instants et une centaine d’imprécations sylphiques contre ces béotiens d’humains rustres et ignares plus tard…

« Hardi, camarades ! L’heure de la victoire a sonné ! Pour la nation skarnienne ! »

Poussant d’effroyables cris de guerre, les redoutables troupes s’élancent à l’assaut de la métropole… mais, sur le rivage, un curieux spectacle les attend : un titan couleur d’ébène à l’exception du visage, rouge écarlate à cause du terrible effort qu’il est en train de produire…

« Mais qu’est-ce qu’il fout, celui-là ?
— Euh… Je crois qu’il essaye d’enfiler une paire de sandales…
— Qu’importe ! À l’attaque ! »

SPROTCH.

Une jambe grosse comme le tronc d’un vénérable chêne se tend brusquement et transforme le premier groupe de soldats en kébab. Un grand sourire vient barrer la face du colosse qui fixe son pied du regard.

« Ah ! et d’une ! »
— Taïaut !! »

SPROTCH.

« Et de deux ! »

Les corps en charpie du deuxième groupe d’assaut s’empilent en couches successives sur ceux du premier, inventant la recette de la moussaka. N’ayant guère envie de contribuer au développement des spécialités culinaires locales, le troisième bataillon décide de battre en retraite. Tandis qu’ils retournent sur leur île, le titan ne quitte pas ses nouvelles chaussures du regard.

« Il est temps d’aller faire un peu de tourisme… »

Capitale des Aragorniens…

Le général sourit. Cette fois, c’est la bonne ! La dernière pierre de leur toute première métropole vient d’être posée. Le pont de navires est de nouveau en place. Mieux, ses hommes ont mis la main sur le légendaire caducée ! Au tour prochain, c’en est fini ! Même si ses troupes sont dispersées, les Skarniens ne pourront rien une fois qu’elles convergeront vers leur capitale…

« Messagers, transmettez ces mots à toutes les armées : demain, nous marcherons en conquérants dans les rues de la cité ennemie ! Notre nation assurera définitivement sa domination sur les Cyclades ! Mais pour l’heure, rendons grâce à Apollon ! Que le vin coule à flots ! Buvons, fêtons notre victoire prochaine ! »

Les cris enthousiastes des soldats de la capitale accueillent ce discours. Bientôt, tous s’enivrent et se vautrent dans des orgies que ne renierait pas Dionysos.

« Hic ! Dis, c’est pas un peu dangereux de n’avoir qu’une seule troupe pour défendre la — hic ! — cité ?
— Hic ! Que veux-tu qu’on risque, les autres nations sont beaucoup trop loin — hic ! — pour nous menacer.
— T’as raison — hic ! Tiens, c’est bizarre, il y a quelque chose dans le ciel… Hic ! On dirait un géant avec des ailes aux pieds qui transporte des hommes armés dans ses bras…
— Tais-toi, tu es — hic ! — ivre. Tu racontes des bêt… »

SPROTCH !
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#72
Ah ah! C'est toujours très sympa à lire. Ce jeu en particulier a l'air vraiment chouette. Pauvre Athéna!
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#73
À noter qu'Aragorn et moi avons tous deux eu la possibilité d'empêcher Jehan de la gagner, moi en transformant la chimère en sphinx (pour lui donner à manger mes prêtres et mes philosophes, et acheter les guerriers qui m'ont tant manqué avec la paiement de son repas), lui en lui faisant plutôt imiter le griffon (pour voler à Jehan la solde de son titan, lequel aurait alors fait grève), et que nous avons plutôt décidé de ne rien en faire.

Je suppose que du fond de nos petits cœurs, nous voulions lui offrir cette partie en compensation de l'arnaque magnifique de la dernière fois.

Pour la petite histoire, je n'ai pas eu un seul titan de toute la partie, mais 'intégralité de mes combats (préventivement défensifs) ont été contre des titans.
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#74
XD
J'étais bidonné en lisant le résumé. 
Moins en jouant, mais...

Pour ce qui est du terme "général", il ne me choque pas. On désigne souvent Périclès comme un général. 
En plus, il est de coutume de traduire les grades dans les œuvres historiques (par exemple Major en anglais par le français Commandant pour ne pas confondre avec le Major français, qui est un sous-officier et non un officier supérieur.)

Général est une bonne traduction pour le Dux bellorum romain, par exemple.
Mr. Shadow

Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi
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#75
(17/09/2019, 09:25)Skarn a écrit : Je suppose que du fond de nos petits cœurs, nous voulions lui offrir cette partie en compensation de l'arnaque magnifique de la dernière fois.

Comme quoi on peut taper sur des gens qui ne nous ont rien fait tout en étant profondément épris de justice !

Je n’avais pas pensé à l’option Sphinx pour accroître tes troupes. Ça t’aurait probablement fait gagner la partie, en effet.

En revanche, je crois me souvenir qu’Aragorn avait bel et bien envisagé de me piquer de l’argent avec le griffon, mais qu’il s’était abstenu car je ne lui aurais donné qu’une misérable pièce, n’en ayant plus que trois à ce moment. Il n’avait simplement pas réalisé la possibilité que j’envahisse sa métropole par la voie des airs.

Ce que me fait dire que j’ai dû écrire une connerie à la fin de mon compte-rendu. Si Aragorn était sur Apollon au dernier tour, l’achat de créature n’était pas possible. J’ai dû confondre.

À noter qu’une pièce de moins ne m’aurait pas empêché d’envahir sa capitale, simplement je n’aurais pas pu faire le détour qui m’a permis de récupérer une troupe. Cela aurait donc été du deux contre deux (un titan et une troupe de mon côté contre une troupe et une métropole/forteresse de l’autre). Je gardais des chances de l’emporter, mais l’issue devenait beaucoup plus indécise.

P.‑S. : J’en profite pour corriger une autre bêtise que j’avais écrite lors de la partie précédente. Un titan qui se déplace embarque aussi son ou ses collègues titans avec lui, sans coût supplémentaire. À ma décharge, l’explication de la règle n’est pas très claire (car elle parle de troupes « régulières »), mais l’exemple qui l’illustre, lui, ne laisse aucun doute.
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