La différence entre CYOA et LDVELH
#16
(31/03/2017, 13:55)Jehan a écrit :
Il est vrai que la notion de jeu est éminemment subjective… D’aucun pourrait considérer qu’un roman policier possède un aspect ludique, puisque le lecteur peut s’amuser à y trouver le coupable.

B'jour,

alors la notion de jeu, plusieurs auteurs s'y sont attelé, et les délimitations sont régulièrement remises en question par de nouvelles formes. Par exemple, la notion de périmètre de jeu — le jeu ne se mélange à la vie réelle, il y a donc l'intérieur et l'extérieur du jeu, des joueurs et des non-joueurs, une zone géographique (terrain de jeu, table pour un jeu de société, ordinateur et réseau pour un jeu vidéo, livre pour un LDVELH ou un CYOA) et une durée déterminés — a allègrement sautée avec Pokémon Go puisque là on joue partout et tout le temps (en revanche, il y a toujours une disctinction entre joueurs et non-joueurs).

Je n'ai pas étudié la théorie du jeu mais quand on s'y intéresse, des noms reviennent régulièrement : Roger Caillois et Johan Huizinga.

Pour ce qui nous intéresse ici, on pourra de manière utile regarder la classification de Caillois : importance des règles, importance de la compétition (de l'enjeu), importance du simulacre, importance de la chance
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeu#Classification_des_jeux_selon_Roger_Caillois

Pour le roman policier, on serait plus dans la « paidia » (fantaisie sans règle), dans le jouet puisque c'est un objet (le roman, non pas le livre mais le texte lu, les éléments essaimés dans l'histoire par l'auteur) que l'on manipule sans règle (on peut apprécier divers aspects du livre au choix et se désintéresser de l'intrigue par exemple).

Concernant un CYOA, il y a quand même une règle : ne lire que les paragraphes mentionnés sans revenir en arrière. Il y a peu de règles, en fiat il n'y a que celle-là, mais c'est une règle importante (on ne peut y déroger). Il n'y a pas de hasard, pas de compétition, pas de vertige et on peut se pose la question d'une dose modérée de simulacre (puisqu'on se glisse dans la peau d'un personnage).

Bref, par rapport à Caillois, on est àmha dans la case ludus.
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Vous êtes mort.
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