08/10/2013, 19:55
Sortie en mai 2013, Les Fils d'Uruzimé, écrite par Romuald Finet (plus connu ici sous le pseudonyme de Radek), est la première aventure française éditée par Tin Man Games. De son origine géographique, elle tire bien sûr sa langue originale, mais aussi sa philosophie. Ainsi, si les TMG anglophones classiques s'inspirent principalement des Défis Fantastiques, avec beaucoup de jets de dés et un univers généralement heroic fantasy, Uruzimé est plus proche des avh francophones récentes (|Le Temple du Dieu Néant notamment), car sans dé et dans un univers proche (début du XXème siècle).
L'histoire suit les tribulations d'Harvey Green, professeur à l'université Miskatonic d'Arkham. Si à cette simple phrase, vous partez du principe que l'aventure comportera a minima des adorateurs fous, des horreurs anciennes et un ouvrage recelant des connaissances maudites, vous aurez parfaitement raison. La trame narrative est fortement imprégnée de Lovecraft, et un peu comme dans Acqua Alta, j'ai ressenti une utilisation un peu trop forte des poncifs du genre. Mais de même, peut-être que je suis encore à saturation sur ces thématiques.
Cela n'empêche pas toutefois pas l'histoire de comporter son lot d'originalités et d'idées intéressantes : le voyage onirique empli de mythologie grecque (dont la présence est relativement logique dans l'esprit d'un féru de cette période), le personnage du vieux jardinier, l'utilisation très particulière du mythe fondateur de l'arbre de vie...
Pour ce qui est du jeu, c'est donc du sans hasard pur et dur. De ce point de vue, j'ai trouvé l'aventure bien équilibrée, ni trop dure, ni trop facile, et surtout, relativement juste : pas de PFA gratuits dès que le joueur sort un peu trop des clous, mais des punitions logiques lorsqu'il fait n'importe quoi (par exemple, jouer les équilibristes avec une masse d'armes à la main).
La linéarité est intermédiaire. Certains passages sont très dirigistes (le tout début par exemple), d'autres nettement plus libres, notamment vers la fin, pour une moyenne plutôt correcte. J'ai toutefois été agréablement surpris qu'il soit possible de sauter toute une partie dangereuse de l'aventure sans conséquence néfaste pour nous. À ce sujet, je note d'ailleurs que l'alcool fait des merveilles pour nous protéger des horreurs de ce monde. Un hommage à Interlude Sylvain ?
À noter que ce tome est censé être le début d'une trilogie, mais qu'il se suffit très bien à lui-même. D'ailleurs, la fin (enfin, du moins, je suppose qu'il s'agit de la « vraie » fin - une histoire de timbres) n'est pas plus ouverte que la moyenne du genre.
En résumé, en tant que livre-jeu, c'est plutôt un bon cru. Maintenant, en tant qu'application...
Et bien, tout d'abord, c'est buggé. Voici la liste de ce qui m'a le plus gêné, sur la version Android (téléphone Nexus 4) :
Ensuite, et là c'est plus un choix de conception, je ne suis pas convaincu par cet aspect pseudo-livre. D'un côté, il y a la présence de pages, de numéros de paragraphes, de renvois explicites à ces numéros... Mais de l'autre, certains numéros se suivent (« Si A, rendez-vous au 16, sinon rendez-vous au 17 »), et des mécanismes classiques sont bizarrement retranscrits, comme le fait de donner un nombre lors de la récupération d'un indice, pour utilisation ultérieure : comme il n'est pas possible d'entrer de chiffres dans l'application, cela se transforme en « Si vous avez A, rendez-vous au nombre correspondant (au B) », avec le nombre en question affiché entre parenthèses. Cela contribue à donner un aspect contrefaçon à l'ouvrage, et je préférerai qu'il assume son statut de pur produit numérique (sans paragraphe, effet page et autres) plutôt que ce mauvais travestissement en pseudo-papier. Mais là encore, je le répète, c'est de l'ordre de la préférence personnelle.
L'histoire suit les tribulations d'Harvey Green, professeur à l'université Miskatonic d'Arkham. Si à cette simple phrase, vous partez du principe que l'aventure comportera a minima des adorateurs fous, des horreurs anciennes et un ouvrage recelant des connaissances maudites, vous aurez parfaitement raison. La trame narrative est fortement imprégnée de Lovecraft, et un peu comme dans Acqua Alta, j'ai ressenti une utilisation un peu trop forte des poncifs du genre. Mais de même, peut-être que je suis encore à saturation sur ces thématiques.
Cela n'empêche pas toutefois pas l'histoire de comporter son lot d'originalités et d'idées intéressantes : le voyage onirique empli de mythologie grecque (dont la présence est relativement logique dans l'esprit d'un féru de cette période), le personnage du vieux jardinier, l'utilisation très particulière du mythe fondateur de l'arbre de vie...
Pour ce qui est du jeu, c'est donc du sans hasard pur et dur. De ce point de vue, j'ai trouvé l'aventure bien équilibrée, ni trop dure, ni trop facile, et surtout, relativement juste : pas de PFA gratuits dès que le joueur sort un peu trop des clous, mais des punitions logiques lorsqu'il fait n'importe quoi (par exemple, jouer les équilibristes avec une masse d'armes à la main).
La linéarité est intermédiaire. Certains passages sont très dirigistes (le tout début par exemple), d'autres nettement plus libres, notamment vers la fin, pour une moyenne plutôt correcte. J'ai toutefois été agréablement surpris qu'il soit possible de sauter toute une partie dangereuse de l'aventure sans conséquence néfaste pour nous. À ce sujet, je note d'ailleurs que l'alcool fait des merveilles pour nous protéger des horreurs de ce monde. Un hommage à Interlude Sylvain ?
À noter que ce tome est censé être le début d'une trilogie, mais qu'il se suffit très bien à lui-même. D'ailleurs, la fin (enfin, du moins, je suppose qu'il s'agit de la « vraie » fin - une histoire de timbres) n'est pas plus ouverte que la moyenne du genre.
En résumé, en tant que livre-jeu, c'est plutôt un bon cru. Maintenant, en tant qu'application...
Et bien, tout d'abord, c'est buggé. Voici la liste de ce qui m'a le plus gêné, sur la version Android (téléphone Nexus 4) :
Ensuite, et là c'est plus un choix de conception, je ne suis pas convaincu par cet aspect pseudo-livre. D'un côté, il y a la présence de pages, de numéros de paragraphes, de renvois explicites à ces numéros... Mais de l'autre, certains numéros se suivent (« Si A, rendez-vous au 16, sinon rendez-vous au 17 »), et des mécanismes classiques sont bizarrement retranscrits, comme le fait de donner un nombre lors de la récupération d'un indice, pour utilisation ultérieure : comme il n'est pas possible d'entrer de chiffres dans l'application, cela se transforme en « Si vous avez A, rendez-vous au nombre correspondant (au B) », avec le nombre en question affiché entre parenthèses. Cela contribue à donner un aspect contrefaçon à l'ouvrage, et je préférerai qu'il assume son statut de pur produit numérique (sans paragraphe, effet page et autres) plutôt que ce mauvais travestissement en pseudo-papier. Mais là encore, je le répète, c'est de l'ordre de la préférence personnelle.