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09/08/2006, 19:08
(Modification du message : 09/08/2006, 19:24 par Jehan.)
Si certains paragraphes de fin d'aventure sont à la limite de la farce, comme le Mercenaire de l'Espace ou les Sceaux de la Destruction, pour ne citer qu'eux, d'autres sont de véritables moments d'anthologie. Et il ne s'agit pas toujours de paragraphes qui nous voient triompher, certains paragraphes de mort, en effet, sont de petits bijoux d'écriture. J'ouvre ce sujet afin que vous nous fassiez partager vos préférés, ceux qui vous ont fait vibrer. Pour ma part, voici le mien, paragraphe 238 de l'Ancienne prophétie :
« Une rivalité croissante vous oppose à Sméridova, et vous finissez par prendre sa place de chef. Dans les semaines qui suivent, vous organisez de nombreuses et lucratives razzias. D'une oreille distraite, vous entendez dire que le roi a été renversé par un certain Feyor, qui serait selon les rumeurs le propre fils de Dezunvial, le tyran qui régnait sur les Îles du Levant il y a une cinquantaine d'années et qui fut chassé par la force et la sorcellerie. Bah... politique que tout cela ! Tous les gouvernements se ressemblent, et ce n'est pas un coup d'État qui va perturber les affaires d'un brigand ! Un jour, vous capturez un homme qui porte un uniforme aux armes du nouveau roi : sous la menace de votre poignard, il vous révèle que le roi Feyor est à la recherche d'un chef de bande nommé Meyor. Meyor, Meyor... pourquoi diable ce nom vous est-il familier ? Vous balayez la question de votre esprit et égorgez le prisonnier sans autre forme de procès. Les jours passent, et voilà soudain que les troupes de Feyor donnent l'assaut. Vous n'aviez rien vu venir, et vous n'êtes absolument pas prêt à faire face, ni aux bataillons de soldats qui ont envahi la forêt, ni aux sortilèges magiques dont use Feyor. Courageux comme un lion, vous vous battez pour défendre vos hommes jusqu'au dernier mais l'ennemi est beaucoup trop puissant : une armée contre une bande de brigands ! Vous êtes le dernier à succomber, frappé de la main du roi Feyor lui-même, et votre mort en brave vous fait entrer dans la légende. »
Brrr
Jehan.
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Tout aussi culte, mais pas pour les mêmes raisons, le 288 du Voleur de vie :
Robin Waterfield a écrit :Vous ne voyez absolument aucune raison de faire quoi que ce soit. La vie est horrible de toute façon, alors pourquoi ne pas mourir maintenant plutôt qu'ailleurs et à un autre moment. C'est exactement ce que vous faites. Eh oui, c'était le premier héros dépressif. ^^
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Bon, je sais, je vais commencer par faire dans le poncif, mais ce PFA là tiré de La Créature venue du Chaos m'a toujours fait quelque chose :
Attention, ceci étant un monstrueux spoiler, la suite du message est en blanc !
Notre association nous assurera la suprématie en Allansia. Nous gouvernerons ensemble. Si c'est la fortune qui vous tente, vous aurez toutes les richesses que vous pourrez désirer. Si vous avez soif de puissance, je vous donnerai l'Allansia occidentale comme empire personnel." Les mots s'échappent de sa bouche avec une anxiété croissante, mais vous ne l'écoutez pas. Au lieu de cela, vous vous apprêtez à utiliser votre massue. "Est-ce que je parle en pure perte ? s'écrie-t-il. Dans ce cas, réfléchissez à ceci : si je venais à disparaître, comment retrouveriez-vous votre personnalité antérieure ? Cela vous plairait-il de rester une bête pendant le reste de vos jours ? Constamment redouté, détesté et même traqué par vos semblables ?" Cette fois, l'argument fait mouche. Vous réfléchissez à ce qu'il vient de dire. S'il est définitivement anéanti, vous risquez d'être banni à tout jamais de la civilisation, d'être traité en ennemi par votre propre race. D'autre part, qu'est-ce qui vous prouve que les expériences de Marr sont réversibles ? Absolument rien ! Vous levez les yeux vers lui juste à temps pour le voir dissimuler un sourire sarcastique. Tout ce qu'il voulait, c'était gagner du temps ! Son image est en train de s'estomper ! Furieusement, vous brandissez votre massue. Vos yeux se plissent, vous grincez des dents, un grondement sourd jaillit des profondeurs de votre gosier. Pendant que l'image de Marr se dissipe, vous passez rapidement à l'action. En une fraction de seconde, vous avez levé et abattu votre massue. Sous vos yeux, le miroir vole en éclats, emplissant la pièce d'un fracas de verre brisé. La porte du nébuleux domaine du nécromancien est détruite ! Jamais plus il ne pourra revenir dans votre monde ! Lorsque vous vous dirigez vers la sortie, une douleur aiguë vous laboure le pied : vous vous êtes coupé sur un éclat de verre. Pourtant, c'est impossible ! Les épaisses écailles de vos pieds ne peuvent pas être entamées par d'aussi menus fragments. Vous baissez les yeux... et vous comprenez ce qui s'est passé. Votre pied n'est plus recouvert de solides écailles brunâtres, mais d'une peau rose et vulnérable. Et vos griffes ont également disparu ! Vos mains ont retrouvé leur forme humaine et, quand vous regardez votre reflet dans un morceau de miroir qui est resté attaché au cadre doré, c'est un visage familier qui vous contemple avec stupeur ! Les métamorphoses opérées par Marr étaient dues à la magie, pas à la chirurgie, et le sortilège a pris fin quand le nécromancien a disparu ! Avec la mémoire vous revient le souvenir du dramatique combat aérien, au-dessus des Collines de la Pierre-de-Lune, lorsque Zharradan Marr et ses escadrons de Tooki volants ont fondu sur votre Galèréale. Comme une tornade, les nuées de sombres Tooki - une race de Griffons de combat spécialement créée dans ce but - se sont abattus sur le vaisseau, chevauchés par des Orques Carnassiers dont les arcs décochaient une pluie de flèches qui a tué une bonne partie de votre équipage. L'attaque surprise a été si rapide et si meurtrière que vous n'aviez pas d'autre alternative que la capitulation. Lorsque Zharradan Marr, monté sur son Tooki personnel somptueusement caparaçonné, s'est posé sur le pont de la Galèréale, vous vous êtes juré de venger cette défaite. Mais Marr avait formé d'autres projets en ce qui vous concernait... Maintenant, la situation s'est complètement retournée. Vous avez retrouvé votre poste de Commandant de la Galèréale, et les stupides créatures de Marr respecteront votre autorité. Si le nécromancien avait peut-être fait preuve, à votre égard, d'une certaine mansuétude, vous, en retour, lui avez accordé la miséricorde qu'il méritait : aucune !
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10/08/2006, 08:49
(Modification du message : 10/08/2006, 10:57 par Aragorn.)
Mon PFA préféré, le 350 de la Traversée infernale:
"Vous vous tenez debout au sommet d'une haute tour, qui défend la plus grande porte de la ville lorsque les premières lueurs de l'aube naissent à l'horizon. Des milliers et des milliers d'ennemis aux uniformes noirs sont massés autour des murs de la cité, grouillant comme des cancrelats le long des tranchées qui sillonnent la plaine. Au milieu de cette horde, une tente rouge a été dressée qui porte l'emblême de Zagarna, Seigneur de Kaag, l'un des Maîtres des Ténèbres, venu d'Heldegad. L'emblême représente un crâne fracassé. Zagarna a pour ambition de détruire Holmgard et il souhaite plus que tout conduire son armée à la victoire sur la Maison d'Ulnar pour se proclamer ensuite roi du Sommerlund. Mais la victoire ne sera pas pour aujourd'hui, car bientôt, vous levez au-dessus de votre tête le Glaive de Sommer : au même instant, un rayon de soleil vient se refléter sur la pointe de l'épée d'or et un jaillissement de flammes blanches et aveuglantes parcourt toute la longueur de sa lame. La puissance du Glaive vous emplit d'une fantastique énergie. Tout votre corps s'anime, vous vous sentez frémir de la tête au pied et d'un geste ample vous abaissez l'Arme fantastique en pointant sa lame sur la tente de Zagarna. Dans un formidable roulement de tonnerre, un rayon blanc jaillit alors de l'épée magique et vient frapper la tente qui explose dans une tempête de feu, un champignon enflammé s'élevant jusqu'au ciel.
Un épouvantable hurlement retentit aussitôt dont l'écho semble déchirer les nuées : C'est Zagarna le Maître des Ténèbres qui vient de succomber sous la vengeance du Glaive."
Debout, debout cavaliers de Théoden!
Les lances seront secouées, les boucliers voleront en éclat,
Une journée de l'épée, une journée rouge avant que le soleil ne se lève !
Au galop ! au galop ! courez ! Courez à la ruine et à la fin du monde !
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mon préféré vient des sceaux de la destruction, à cause de la traduction :
en vf :
163 : " L'air devient si rare et si
vicié que vous perdez bientôt connaissance.
Votre aventure se termine ici"
en vo :
163 : "You step into thin air. Your adventure
ends at the bottom of a chasm."
ce qui aurait du donner :
vous marchez dans le vide.
Votre aventure se termine au fond
d'un gouffre.
ça vaut son pesant de cacahuete, non ?
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Lol
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Mon PFA préfér n'en est pas un mais tout comme : c'est l'épilogue de la Série Loup*Ardent dans les Maîtres du Mal, le quatrième et dernier (malheureusement" volume de la saga...
On y apprend les évènements (et les mystère) qui ont jalonnés la fin de la vie de notre héros (malgré ses allé-retours incessants par le paragraphe 13), quelle santé...
Il y a une allusion à sa fille, mais chut, no spoilers here !
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Jehan a écrit :certains paragraphes de mort, en effet, sont de petits bijoux d'écriture. J'ouvre ce sujet afin que vous nous fassiez partager vos préférés, ceux qui vous ont fait vibrer. J'avais compris que le sujet de Johan, c'était faire partager ses paragraphes de mort (ou défaite) préférés. Le paragraphe de victoire, tout le monde le lit du moment qu'il finit le bouquin. Mais le paragraphe de mort, on passe souvent à côté. Il y en a sûrement pas mal qui valent le coup d'oeil et méritent d'être lus.
Les paragraphes de victoire, autant juste les mentionner, comme l'a fait Zambar Bone, les spoilers ne me semblent pas justifiés, autant chercher à finir soi-même l'ouvrage.
Pour ma part, de mémoire, là maintenant, aucun paragraphe de mort marquant ne me vient en tête. Je ferai désormais davantage attention lors de mes lectures.
Ah si, j'en ai un qui me vient à l'esprit :
Boum !
Rendez-vous au 14.
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"Vous grelottez de froid et vos yeux sont aveugles. Comme un homme qui va se noyer, vous brassez l'air furieusement, mais vos bras ne rencontrent que le néant. Le silence est absolu si ce n'est le son de votre propre respiration haletante. Avez-vous échappé à la mort ou êtes vous dans la froide chambre de la mort? Vous cessez de gesticuler et vous vous frottez les yeux pour chasser l'obscurité, mais en vain. Brusquement des corps sont jetés sur vous avec une violence inouïe. Enfin vos yeux voient de nouveau, mais le spectacle qu'ild écouvre est pire que toutes les visions de l'enfer. Vous êtes commprimé au milieu d'une foule de gens désespérés, aux yeux vides. Ils posent sur vous d'étranges regards où la pitié se mêle à la résignation. En jouant des coudes, vous vous frayez un chemin parmis ces corps décharnés, mais vous êtes bientôt arrêté par d'épais barreaux de fers. De l'autre côté de la barrière se déploie une vaste étendue vide aux couleurs mouvantes, vibrant de particulles scintillantes et de de sons terrifiants. de ce vide invraisemblable jaillit parfois un rai d'argent qui s'écrase contre els barreaux et se brise en un million de goutelettes. Celles-ci se reforment en une chose grotesque au regard mauvais qui s'éloigne à tire-d'aile, en laissant derrière elle une trace vaporeuse. Vous vous tournez vers les autres, en quête d'un quelconque réconfort dans leurs visages, mais leurs regards froids vous enlèvent tout espoir."
Paragraphe 336 des Esclaves de l'Eternité.
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Ouh la, oui, celui-là, je m'en souviens ! Un excellent paragraphe de mort.
Il y en a quelques autres de pas mal, dans le même ouvrage.
Paul Mason, un auteur qui a une pensée pour les gens qu'il fait trucider.
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A moi, c'est dans une AVH. Attention, gros Spoil :
J'adore le paragraphe de la mort de Loup Solitaire, trop marrant ! de Destination Sommerlund.
Je me souviens juste que c'est une image mentale envoyée par Gnaag à tout le monde.
Lol
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Poursuivons avec Paul Mason et le 72 des Mercenaires du levant, qui est de loin le paragraphe de fin d'aventure qui m'a le plus marqué :
Citation :Vous arrachez le masque du mort, découvrant en guise de visage une masse de chairs à vif, rouges et tuméfiées. Mû par une force étrange, vous mettez le masque à votre tour et vous levez les bras. Les mercenaires s'inclinent devant vous, saluant leur nouveau chef. Le brouillard rouge danse toujours devant vos yeux, le brouillard de la haine et de la mort, la vague sanguinaire de la vengeance qui ne vous quittera plus jamais, pas plus que ce masque qui vous colle à la peau, maintenant et jusqu'au dernier instant de votre vie vouée au mal.
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Personnellement, j'aime bien les morts stupides. Celle où vous savez que vous allez faire une connerie, mais que vous la faites juste histoire de "voir ce qui se passe..."
Dans "A Feu et A Sang." Si l'on cherche à assassiner quelqu'un alors qu'il est entouré de soldat.
"Vous faites approcher discrétement votre cheval, sortez votre pistolet, visez soigneusement et appuyez sur la détente. Avec un sentiment de satisfaction, vous voyez Dell s'écrouler. Mais celle-ci est de courte durée car les militaires qui l'entourent réagissent immédiatement en déchargeant leurs armes sur vous. Criblé de balles, vous vous effondrez dans la poussière. C'est ici que votre aventure se termine, mais au moins vous avez vengé votre femme et vos enfants."
Même livre. Je ne sais plus comment on y accède.
"-Monsieur, répondez-vous calmement, je suis quand même obligé de refuser. C'est une question de principe.
Hopgood hoche la tête.
-J'admire vos principes, vous dit-il, mais je déplore votre inconséquence. Je vous avais donné une chance de vous en tirer.
Il sort alors son pistolet et le braque sur vous. C'est la dernière vision que vous emportez avec vous. Votre aventure se termine ici, par le sacrifice de votre vie à vos principes."
Sinon, j'adore J.H. Brennan.
Vous avez effectivement l'impression de pourrir sur place. Tenez bon aussi longtemps que vous pourrez et rendez-vous au 14
Vous avez marché dessus Pip?
Vous avez vraiment marché dessus?
Alors marchez vers le 14
(Les portes de l'Au delà.)
400
"La victoire est à vous! Les Masques de la Destruction ne seront pas lâchés sur le pays, tout au moins de votre vivant...."
Le PFA qui m'a fait préférer les livres de Star Wars!!!
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J'ai fini récemment de me relire la série complète des Dragon d'Or, en terminant la relecture de L'Oeil du Dragon. En lisant l'ouvrage, j'ai pensé à vous et à ce topic en notant deux PFA qui m'ont bien plu.
294
" Vous avalez une toute petite gorgée du vinaigre : malheureusement, c'est déjà trop. Titubant, vous vous effondrez sur les pavés, l'écume aux lèvres. Vous ne pouviez pas savoir que le vin avait été empoisonné - ce qui a causé la mort du pirate et, incidemment la transformation du liquide en vinaigre. Comme lui, vous allez succomber. Ni votre science de la sorcellerie ni votre bravoure au combat ne pourront vous sauver. Déjà les ombres de la mort sont sur vous.
- Fallait souquer dur, les gars ! chante le mainate."
La chute qui casse. Saleté de volatile !^^
Toujours dans la série "les ravages de la malbouffe" :
13 (le paragraphe bien nommé)
" Vite, vous mordez dans le fruit. Aussitôt, vous êtes entouré par une soudaine obscurité, alors que le sinistre chant de Ligéa s'assourdit pour enfin se taire. Puis les ténèbres commencent à se dissiper, révélant un personnage qui se tient immobile devant vous. A l'évidence, un sorcier si vous en croyez la robe dont il est revêtu. Son visage est d'une pâleur extrême, et il vous fixe de son regard perçant.
- Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous arrivé ici ? lui demandez-vous d'une voix ferme.
Néanmoins, une sourde inquiétude vous gagne peu à peu.
- Mais c'est moi qui dois poser des question, répond le sorcier quelque peu décontenancé. Car c'est moi qui ai invoqué votre esprit par le pouvoir de mes sortilèges. Vous êtes mort voilà de nombreux siècles, empoisonné par un fruit vénéneux...
Il y a en effet des siècles que votre aventure est terminée."
Cette fin-là, ça vaut vraiment le coup de mourir !
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Il est excellent ce dernier paragraphe. Il mériterait presque d'être le début d'une nouvelle aventure.
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