Acqua Alta
#1
Depuis trois jours que la date-limite des mini-Yaz est tombé, je n'avais plus rien à faire, alors j'ai écrit une autre AVH pour passer le temps.

http://litteraction.fr/livre-jeu/acqua-alta

Hé hé ! Non, en fait, c'est une aventure que j'avais écrite l'an dernier et que je n'avais pas publiée à l'époque.

Elle est inspirée du "Cauchemar d'Innsmouth" de Lovecraft et se déroule à Venise, à l'époque présente. J'espère qu'elle vous plaiera !

Notez que j'ai même mis - c'est la première fois que ça m'arrive - des liens cliquables pour rendre la navigation plus aisée. Bon, le mérite en revient à moitié à Vador59, sans les explications duquel je n'aurais jamais saisi comment faire.
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#2
Aaaaaaaaaaaaaaaaah avec lien cliquable Smile
Car tes avh avaient toutes ce défaut d’être sans ! (faut bien trouver un point a pinailler...)
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#3
Une fois n'est pas coutume, tu seras le premier en lice pour le Yaz 2013.^^
Debout, debout cavaliers de Théoden!
Les lances seront secouées, les boucliers voleront en éclat,
Une journée de l'épée, une journée rouge avant que le soleil ne se lève !
Au galop ! au galop ! courez ! Courez à la ruine et à la fin du monde !
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#4
À Venise, symbole du romantisme italien, un homme et deux femmes préparent le tournage d'un film amateur. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, quand soudain, quelqu'un a l'idée idiote d'explorer une maison abandonnée louche, à la décoration verte et tentaculaire. Et le rêve hédoniste bascule alors dans le cauchemar des temps anciens.

Je crois qu'il s'agit de la première aventure d'Outremer a vraiment pouvoir être intégrée totalement dans une catégorie et un univers bien défini, celui des œuvres horrifiques sur le mythe de Cthulhu. Dans toutes les précédentes, le cadre était soit directement sorti de l'imagination de son créateur (Chrysalide, Le Château du Sorcier), soit suffisamment lâche pour autoriser une relecture très personnelle (L’Île où Tout s’Achève ou Commence, Interlude Sylvain).

Ici, et bien que Lovecraft soit finalement un cocon assez lâche, cette imagination débridée se fait moins ressentir, et les thématiques sont vraiment très classiques. Les problèmes rencontrés par les personnages proviennent directement du mythe, et l'effet de surprise est nettement moins grand. Pour donner un exemple, lorsque que le héros est poursuivi par de mystérieux hommes masqués dans une ville quasiment aquatique, une connaissance même superficielle du genre suffit à deviner ce qui se cache sous ces oripeaux. En fait, j'ai trouvé le Pensionnat des Ombres plus angoissant, indéfinissable, hors du monde et de la logique, que cette Venise habitée par des adeptes des grands anciens, car justement, il n'était pas possible d'anticiper les péripéties.

Conséquence de ce classicisme, il est relativement facile de finir l'aventure en devinant où l'auteur veut en venir, c'est-à-dire en se montrant obtus, lâche et efficace. Courir vite, ne pas explorer, ne pas chercher à comprendre, se concentrer sur sa survie. Bien qu'ayant été très chanceux sur mes jets de dés, mon héros attentif et réagissant au quart de tour n'avait finalement perdu qu'un point de Psyché de toute l'aventure en arrivant au difficile combat final, où j'ai dû commencer à claque mon Adrénaline (atteindre 9 sur deux dés n'est pas chose aisée).

Chose à laquelle Outremer ne nous avait pas habitué non plus : l'aventure est très linéaire. Il est impossible de ne pas découvrir le MacGuffin initial, malgré la taille de Venise courir au hasard dans celle-ci mènera forcément au même endroit... En conséquence, la rejouabilité est très faible.

Pour les bons points, on peut citer, comme d'habitude, le style, ainsi le système de jeu qui tourne bien, avec une création de personnage rapide et efficace. De façon générale, l'aventure n'est pas vraiment mauvaise, mais elle souffre de la comparaison à la fois avec les autres avh récentes sur le même thème (Les Noyés, Le Temple du Dieu Néant, Celui qui Hurle) et, surtout, avec les autres écrits du même auteur. Disons que c'est un mauvais cru pour un Outremer, mais que cela reste largement au-dessus de la moyenne.

PS : Je souffre peut-être en ce moment d'une overdose de Venise et de Cthulhu, lisant en parallèle Aria (qui se base à Neo-Venezia, reconstitution de Venise sur Mars) et Deus machina Demonbane (qui comporte une scène à Innsmouth comprenant des profonds, Dagon, et des jeunes filles en bikini). Cela peut expliquer mon rejet du scénario de cette aventure.

PPS : À propos de la fin,
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#5
Malgré quelques "passages en force" pour rabattre le personnage sur des rails prédéfinis, j'ai trouvé cette AVH très plaisante.
J'apprécie tout particulièrement la première partie qui installe l'ambiance, avant l'intermède qui va laisser place à la "poursuite infernale". Un premier passage en force concerne le fait que nos poursuivants sont partout et qu'il n'y pas d'autres personnes: ça fait un peu trop exagéré d'un côté (j'ai eu l'impression qu'ils apparaissaient "comme par enchantement", parce que la main de l'auteur avait décidé de les placer là, mais pas du tout qu'ils s'étaient "véritablement" déplacés) et solution de facilité de l'autre (même pas un gondolier, un contrebandier, un fêtard aviné...?). Ceci étant j'ai vraiment apprécié cette course poursuite avec son point d'orgue sur la place St-Marc.
Peut-être, au lieu de rendre quelque peu rassurante la tour Campanille, aurait-il été encore plus intéressant de rendre les lieux sinistres, à la manière dont Umberto Eco rend la Tour Eiffel inquiétante à la fin du Pendule de Foucault, qui ferait écho au côté très inquiétant des personnages qui nous poursuivent. Et juste après, la fameuse révélation...
A partir des retrouvailles j'ai été un peu moins emballé (sauf quand on se rend compte du retour à la "case départ", que j'ai bien apprécié, et qui peut permettre d'aider à faire des bons choix en fonction de ce qu'on a déjà vu au préalable). Cette dernière partie me semble un ton en dessous du reste, avec certains passages limite crédibles comme quand on repousse les assauts en balançant ce qu'on trouve sous la main, ou la fille qui comprend tout sans savoir pourquoi (le plus gros des "passages en force"). La fin (épilogue) est intéressante, même si je l'aurai préféré plus Lovecraftienne avec des personnages perdant en partie la raison, n'arrivant pas à surmonter le choc... Mais le fait de traiter des suites de l'aventure, des séquelles psychologiques pour nos acolytes est un très bon point.
Comme Skarn j'aurai aimé une troisième voie semblable a ce qu'il propose.
Niveau difficulté j'ai pris les réflexes et l'observation, ce qui m'a bien aidé. J'ai raté des tests mais jamais ceux qui étaient létaux. En étant prudent et avec un peu de jugeotte, je me suis rendu-compte après relecture sans jouer que j'en avais éludé pas mal, et que j'avais souvent opté pour des tests plus faciles quand il y avait deux possibilités. C'est toujours sympa de constater que nos choix ont été les bons. J'ai raté le test de déchiffrage au début, et je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas décidé de garder le papier pour le montrer à mes deux amies. Mais c'est là un point de détail.
J'ai donc vraiment apprécié cette AVH, qui m'a fait penser à des films d'Argento (ceux de la trilogie des Mères), et la fuite qui m'a fait penser à une nouvelle de Bram Stoker (l'enterrement des rats). Sinon l'artefact du début me semble issu d'un cercle de sable et d'eau?
Peu de rejouabilité, une "main du destin" que l'on sent parfois trop présente, mais un très bon choix de cadre (qui aurait pu être encore plus employé?), une trame très bien pensée et un bon rythme d'action en font une lecture de choix.
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#6
Tiens, une AVH d'Outremer qui n'a que deux feed ! Voilà qui est étrange.
Bon, je ne vais pas m'attarder sur le style excellent, l'immersion efficace, le rythme haletant... Du tout bon de ce côté-là.
Les règles sont originales, bien équilibrées et contrairement à "70 minutes de la vie d'un mercenaire", bien dosées.

Comme d'hab' en gros

L'AVH est divisé en trois parties, ce qui convient bien pour une AVH de 100 §:
- l'exploration du bâtiment abandonné
- la course-poursuite dans les rues de Venise
- la course-poursuite dans le bâtiment mystérieux + fin

La première est ma préféré. Le mystère règne, les paragraphes longs permettent d'explorer la psychologie des personnages présents.
La deuxième m'a plutôt déçu. On court dans les rues et à chaque tournant, nos "poursuivants" nous tombent dessus. Trop de tests. Enfin, pas mal d'aléatoire.
La dernière est vraiment sympatoche d'autant plus qu'un aspect nouveau dans les LDVELH est introduit : nos camarades sont atteintes psychiquement.

Le gros défaut est la linéarité qui commence à poindre le bout de son nez dans tes AVHs récentes. Heureusement, on peut lire le très bon texte plusieurs fois sans être dégoûté.

En gros : j'ai adoré, malgré la linéarité, qui, une fois corrigée, rendrait cette AVH excellente. J'aimerai d'ailleurs que tu t'attaques à des projets plus gros, rien que pour régaler des lecteurs.
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#7
(06/06/2013, 11:21)Skarn a écrit : Ici, et bien que Lovecraft soit finalement un cocon assez lâche, cette imagination débridée se fait moins ressentir, et les thématiques sont vraiment très classiques. Les problèmes rencontrés par les personnages proviennent directement du mythe, et l'effet de surprise est nettement moins grand.
(...)Conséquence de ce classicisme, il est relativement facile de finir l'aventure en devinant où l'auteur veut en venir, c'est-à-dire en se montrant obtus, lâche et efficace. Courir vite, ne pas explorer, ne pas chercher à comprendre, se concentrer sur sa survie.

Je crois que Lovecraft ne m'inspire tout simplement pas. C'est un auteur que j'apprécie raisonnablement, mais il ne stimule pas mon imagination et cette AVH s'en ressent peut-être. J'ai largement repris des éléments qui se trouvaient dans Le cauchemar d'Innsmouth, sans guère innover, et cela a donné un scénario assez prévisible (ce qui est en effet problématique dans la mesure où le lecteur devine qu'il a tout intérêt à éviter de se montrer curieux et de prendre des risques s'il veut survivre).

(19/06/2013, 09:05)tholdur a écrit : Cette dernière partie me semble un ton en dessous du reste, avec certains passages limite crédibles comme quand on repousse les assauts en balançant ce qu'on trouve sous la main, ou la fille qui comprend tout sans savoir pourquoi (le plus gros des "passages en force").

J'ai eu du mal à trouver une façon de résoudre toute la situation. Etant donné le format de l'aventure, le héros n'avait pas le temps de découvrir par lui-même tout ce dont il retournait ainsi qu'une solution pour se tirer d'affaire.

J'ai donc eu recours à cette artifice d'avoir l'une des deux amies du héros affectée par ce qu'elle vit de telle manière que cela la change et lui donne accès à des intuitions/connaissances inhumaines (connaissances qu'elle renforce un peu plus tard en lisant une copie du Nécronomicon, ce à quoi elle est occupée lorsque le héros la retrouve). L'épilogue suggère assez clairement que, contrairement à ses amis, Leïla ne revient pas à la normale une fois l'aventure passée.

Citation :J'ai raté le test de déchiffrage au début, et je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas décidé de garder le papier pour le montrer à mes deux amies.

A ce stade de l'histoire, mon raisonnement était que le héros ne réalisait pas encore qu'il était plongé dans une aventure et qu'il n'avait pas de raison d'attacher d'importance particulière à ce papier.

(08/07/2013, 19:29)Maléfisse a écrit : Les règles sont originales, bien équilibrées et contrairement à "70 minutes de la vie d'un mercenaire", bien dosées.

Est-ce que tu veux dire que les règles de "70 minutes" sont déséquilibrées ou qu'elles interviennent trop souvent dans l'aventure ?

Citation :Le gros défaut est la linéarité qui commence à poindre le bout de son nez dans tes AVHs récentes.

C'est vrai et c'est sans doute particulièrement agaçant pendant la course-poursuite, qui traverse plusieurs quartiers de Venise et n'offre cependant pas des masses de choix au lecteur.

Il est tout à fait possible d'avoir une aventure de 100 paragraphes qui soit non-linéaire, mais dans le cas de "Acqua Alta", je visais une histoire relativement développée et suffisamment longue (une sorte de roman très bref), ce qui était difficile à concilier avec une taille de ce genre.


Merci à vous pour vos commentaires !
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#8
Citation : Est-ce que tu veux dire que les règles de "70 minutes" sont déséquilibrées ou qu'elles interviennent trop souvent dans l'aventure ?

Je voulais bien dire qu'elles étaient surexploitées.
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#9
Acqua Alta est à ce jour l'AVH d'Outremer qui m'a le moins emballé en dépit de la patte de son auteur (style, ingéniosité, psychologie des personnages), et ce principalement en raison du choix de son univers.

J'apprécie Lovecraft (grand auteur tout ça) mais j'avoue que cette partie de son bestiaire me laisse plutôt de marbre, l'idée de se faire poursuivre par des amphibiens me paraît bien moins effrayante que d'être confronté à des créatures démoniaques ou autres monstruosités surnaturelles (je m'étais fait la même réflexion pour Les noyés.)

J'ai regretté qu'il n'y ait pas de une séquence entre l'exploration du premier bâtiment et le début de la poursuite. On passe très vite de l'exploitation d'un simple groupe d'étudiants en visite à l'inéluctable, et hâtive, fessée qu'on inflige au grand méchant de l'histoire finalement aussi passif que le veut la règle Lovecraftienne. Moi si je me retrouvais en séjour à Venise avec deux filles je tenterais des choses boudiou ! Sans aller jusque là une phase de camaraderie/séduction/battement à ce moment là aurait été la bienvenue selon moi.

J'ai aussi ressenti une certaine linéarité, en particulier sur la fin. Du premier étage après avoir emprunté l'échelle, à la confrontation finale, j'ai eu le sentiment d'avoir traversé un long couloir que l'abondance de descriptions ne parvient cependant pas à faire oublier.

Bon après ça reste une bonne petite AVH, même si de la part d'Outremer on est habitué à plus dépaysant.
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#10
Finalement trouvé le temps de la faire.

D'abord, le système de jeu un offshoot de 70 Minutes, donc excellent. Le choix des capacités est intéressant et à première vue leur importance est équilibrée.
( réussi du 1° coup avec Perception et 6 d'Adrénaline, mais le dernier combat a été très très chaud )

Ah là là, ces gens qui se séparent pour explorer alors qu’ils sont dans un film d’horreur…
Et il laisse son portable à l’hôtel, en plus. Je veux bien qu’il ne puisse pas s’attendre à des attaques de Profonds, mais ne craint-il pas qu’on le lui fauche ? tss…

La poursuite est bien angoissante et glauque, c'est vrai qu'une fois dans le repaire des affreux on est moins effrayé dans la mesure où Leïla a son plan de contre-attaque mais dans la mesure où on doit s'en remettre aveuglément à quelqu'un d'autre l'angoisse reste ( c'est vrai, j'envisageais quelque chose comme le dit Skarn… ). Je me demande si on n'aurait pas pu choisir une option bourrine, croire qu'elle est aussi traumatisée que Morgane et essayer de sauver ces deux faibles femmes à la force de nos muscles d'acier ? Avec des chances de réussite, je le crains, nulles, mais ça aurait pu être intéressant…

Les sentiment de peur devant l'étrangeté diminue lui aussi quand on est dans le repaire, mais je ne saurais dire si c'est un défaut ou si ça reflète notre épuisement nerveux.

Cet Outremer qui écrit des AVH de qualité pour passer le temps
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#11
Une avh plutôt réussie, avec des réminiscences lovecraftiennes, qui longtemps fut ma lecture de chevet... Et ce n'est pas pour me déplaire... Loin de là.

Bref, c'était cool. Je n'ai pas grand chose à dire de plus... Elle est moins réussie que d'autres, parce que plus linéaire et un moins imaginative, peut-être, mais c'est de la bonne quand même, voire de l'excellente (sniiiiiiiif). J'ai bien apprécié, en somme ! Le début est angoissant et délectable à souhait, disons. La poursuite bien rendue. La fin est pas mal non plus et bien trouvée (même si j'ai aussi cru à une ruse de la part de Leïla Tongue )
Un bon moment, quoi ! Bravo !

PS : et bravo pour Labyrinthe, c'est trop de la balle, j'ai bien fait de le lire après ! On devrait en faire plus, des avh difficiles et dérangeantes comme ça Wink
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#12
Outremer, c'est ton AVH qui m'a le plus scotché depuis Labyrinthe. Cet écho au Cauchemar d'Innsmouth est une vraie réussite.

Le côté épouvante est nickel. Les descriptions de la maison du début sont géniales pour distiller ce climat fantastique et de peur progressive. Les références au mythe de Cthulhu sont disséminées de manière intelligente, pas grossièrement mais suffisamment respectueuses de l'univers de Lovecraft pour titiller agréablement l'amateur du genre. Mais je pense que même un néophyte qui n'a jamais entendu parler d'un profond sera angoissé par la lecture de cette aventure.
Les deux compagnes, leurs réactions, le peu de danger au début malgré l'ambiance oppressante, tout ça est parfait.
La course-poursuite que l'on pense désespérée au fur et à mesure que deviennent plus nombreux nos poursuivants ne fait pas relâcher la pression.
Le fait de retrouver nos amies ensuite tend à nous rassurer malgré leurs réactions étranges mais ça reste haletant et le final est rondement mené.

J'ai de plus adoré la description de Venise, les références à ses lieux communs mais aussi la description des bâtiments, de la lagune, des canaux. Le phénomène de montée des eaux que tu décris qui envahit progressivement le pavage de certaines rues m'a franchement fiché les jetons, j'étais dedans à fond dans ma première lecture.

Au niveau des regrets, c'est pas mal linéaire. La plupart des choix permettent seulement de minimiser les épreuves ou les pertes de points mais aucun ne mène à des chemins parallèles même sur une courte durée. Cela n'interfère pas avec le plaisir de la première lecture qui est un régal. Mais à mon second essai, la tension est beaucoup retombée vu que je passais par les mêmes péripéties.
Ceci dit, l'aventure est plutôt longue pour 100 paragraphes grâce à cette structure et à la bonne longueur de chaque section.

Deux lectures pour la terminer donc. J'ai fait l'erreur de boire l'une des potions, mal aiguillé que j'étais par le poème que j'avais traduit au tout début de l'histoire. Sacré Outremer, toujours aussi vicieux ^^

Assez facile donc au final. Les pertes sont somme toute légères et peu fréquentes, les tests pas trop durs. J'aurais tendance à penser que les 5 points d'énergie sont même de trop (même si la règle est sympa, quoique peu justifiée au niveau réalisme). Ces règles avec les tests à deux dés et le choix de compétences sont pas mal du tout.

Sinon, le héros est intrigant car on ne sait pas s'il est mâle ou femelle. C'est sûrement volontaire de ta part. Vu le contexte, les deux copines, j'aurais tendance à penser fille mais tu utilises un masculin à un moment qui laisse planer le doute. Du coup, cette liberté, ce choix en quelque sorte donné au lecteur m'a franchement perturbé et m'a empêché de m'immerger totalement dans la lagune dans le personnage. J'aurais préféré être fixé sur mon sexe (j'envoie un chien de Tindalos aux trousses du premier qui sort cette phrase de son contexte).

Enfin, n'as-tu pas été tenté par un PFA bien glauque et trash où l'une des filles découvre concrètement dans quel but les hybrides et les profonds la poursuivent?...
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#13
Merci à tous pour vos commentaires !

(09/07/2013, 11:43)Syphil a écrit : J'apprécie Lovecraft (grand auteur tout ça) mais j'avoue que cette partie de son bestiaire me laisse plutôt de marbre, l'idée de se faire poursuivre par des amphibiens me paraît bien moins effrayante que d'être confronté à des créatures démoniaques ou autres monstruosités surnaturelles (je m'étais fait la même réflexion pour Les noyés.)

Je pense que, dans ce genre d'histoire, ce n'est pas tant le monstre que l'élément aquatique lui-même qui est effrayant. La mer est un cadre fréquemment utilisé dans les histoires (notamment les films) d'horreur, car c'est un milieu vivant mais fondamentalement étranger à l'homme, qui l'imagine facilement peuplé de monstres d'autant plus terrifiants qu'on ne peut les voir.

En appliquant cette logique jusqu'au bout, bien sûr, il aurait fallu que je ne révèle jamais clairement aucun monstre (me limitant à des formes indistinctes/partielles et à des signes indirects). Cela aurait été un exercice intéressant, mais je n'y ai pas pensé à l'époque.

Citation :Moi si je me retrouvais en séjour à Venise avec deux filles je tenterais des choses boudiou ! Sans aller jusque là une phase de camaraderie/séduction/battement à ce moment là aurait été la bienvenue selon moi.

Tu veux une AVH Bioware, c'est ça ? Tongue

En 100 paragraphe, honnêtement, je n'ai pas trouvé le moyen de développer davantage les relations entre le héros et ses amies. Ajouter des options romantiques n'aurait pu se faire qu'au détriment d'autre chose et elles auraient été difficile à gérer.

Et puis bon, avoir un héros accompagné de deux jeunes femmes de son âge sans qu'il y ait de relation ou d'attirance amoureuse entre aucun d'eux, cela me paraissait en quelque sorte original.


(10/07/2013, 18:22)ashimbabbar a écrit : D'abord, le système de jeu un offshoot de 70 Minutes, donc excellent. Le choix des capacités est intéressant et à première vue leur importance est équilibrée.

Je suis content de savoir que les règles t'ont plu. Autant j'avais rédigé cette AVH depuis un an, autant j'ai bricolé ce système de règles juste avant de publier le tout sur Littéraction.

Citation :Les sentiment de peur devant l'étrangeté diminue lui aussi quand on est dans le repaire, mais je ne saurais dire si c'est un défaut ou si ça reflète notre épuisement nerveux.

C'est peut-être en partie parce que l'endroit se révèle moins dangereux qu'on ne serait en droit de le croire (considérant que c'est le repaire des monstres qui nous poursuivent).


(30/07/2013, 21:39)oorgan a écrit : La fin est pas mal non plus et bien trouvée (même si j'ai aussi cru à une ruse de la part de Leïla Tongue )

Paradoxalement, j'aurais trouvé le fait qu'elle trahisse le héros un peu trop prévisible. Mais le fait qu'elle se révèle en fin de compte sincère est peut-être décevant pour le lecteur. J'aurais peut-être dû rechercher une solution médiane.


(03/08/2013, 00:31)Fitz a écrit : J'ai de plus adoré la description de Venise, les références à ses lieux communs mais aussi la description des bâtiments, de la lagune, des canaux. Le phénomène de montée des eaux que tu décris qui envahit progressivement le pavage de certaines rues m'a franchement fiché les jetons, j'étais dedans à fond dans ma première lecture.

Je suis très content que cela t'ait plu.

Venise est tellement touristique et médiatisée que je me suis demandé si c'était une bonne idée de la choisir comme cadre pour une histoire d'horreur. Mais j'ai réalisé que ce n'était pas si incongru que cela : en elle-même, la ville a quelque chose de glauque (comme Leïla le dit au début de l'intro en la comparant avec une momie). L'omniprésence de l'eau était bien sûr très appropriée pour une histoire incluant des monstres aquatiques et le phénomène de l'acqua alta, en abolissant la frontière habituelle entre terre et mer, arrangeait encore les choses.

Venise étant par ailleurs l'une des villes dont l'apparence est la mieux connue au monde, je me disais que les lecteurs s'y immergeraient facilement.

Citation :Sinon, le héros est intrigant car on ne sait pas s'il est mâle ou femelle. C'est sûrement volontaire de ta part.

Pour le coup, non : je me suis toujours représenté le héros comme masculin. En relisant l'introduction, je réalise que ce n'est peut-être pas immédiatement évident. Dans les règles, cependant, il y a un certain nombre d'adjectifs au masculin.

Citation :J'aurais préféré être fixé sur mon sexe

Ce n'est tout de même pas compliqué : tu te mets devant un miroir en pied, tu te déshabilles complètement et... mais qu'est-ce que c'est que ça ?! Va-t-en, sale bête !! Ouste !! A la niche !!

Citation :Enfin, n'as-tu pas été tenté par un PFA bien glauque et trash où l'une des filles découvre concrètement dans quel but les hybrides et les profonds la poursuivent?...

Leïla dit dans je ne sais plus quel paragraphe qu'elles ont sans doute été capturées à des fins de reproduction. Ecrire une telle scène fait partie de ces actes insensés que je n'envisagerais pas à moins de 2g/L d'alcool dans le sang, comme de me mettre à la boxe thaï ou d'aller manger chez Subway.
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#14
Lol en lisant ce topic je vois qu'Outremer a fait des liens clicables, mais vu que j'ai converti l'AVH en PDF, ceux-ci ont sauté et je n'en ai pas profité xD

(04/08/2013, 08:35)Outremer a écrit : Leïla dit dans je ne sais plus quel paragraphe qu'elles ont sans doute été capturées à des fins de reproduction. Ecrire une telle scène fait partie de ces actes insensés que je n'envisagerais pas à moins de 2g/L d'alcool dans le sang, comme de me mettre à la boxe thaï ou d'aller manger chez Subway.
Mais c'est bon Subway ! Tu devrais tester leurs cookies :p


Bon, passons à la partie critique.
Je suis assez mitigé, notamment car j'ai trouvé que l'AVH était trop orientée action. Or c'est un peu comme quand je vais voir un film : au bout de 5 min, mon esprit se déconnecte.

Un des défauts est aussi le deus ex machina incarné par leila

Le style est de qualité, néanmoins je n'ai pas trouvé l'ambiance aussi inquiétante qu'elle aurait pu l'être (peut-être à cause de la présence des deux filles, notamment leila qui gère pas mal de choses dans la dernière partie, même si j'avais un doute quant à ses intentions, et je crois que les courses-poursuites me lassent au bout de 5§ du coup je suis un peu sorti de l'histoire), ni aussi morbide que l'AVH lovecrafitenne de Fitz avait fait dans le même genre (à noter cependant que j'ai bu et suis un peu fatigué, donc mon attention n'a peut-être pas été au beau fixe durant la lecture, je piquais du nez au début -ceci dit le livre m'a ensuite tenu éveillé jusqu'à la fin). Le début est cependant bien mené, avec l'ambiance dosée par petite touches, et le sombre tableau de Venise que tu dresses change des habitudes. Très bonnes idée d'avoir situé l'action à Venise !
[Image: litteraction5.png]Littéraction.fr
Le site de livres-jeux dont VOUS êtes l'auteur !
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#15
(12/10/2013, 01:10)Alendir a écrit : Mais c'est bon Subway ! Tu devrais tester leurs cookies :p

Impossible. Il y a des années de cela, le hasard a voulu que je consomme un sandwich Subway. J'ai survécu, mais j'ai fait le voeu solennel que j'irai manger dix fois dans la même journée au McDo avant de retourner manger chez Subway.

Citation :Je suis assez mitigé, notamment car j'ai trouvé que l'AVH était trop orientée action.

Je comprends. Peut-être que j'aurais dû tenter de concevoir un scénario plus élaboré. Le fait d'avoir un héros qui ne connaît rien du tout aux créatures lovecraftiennes qu'il va rencontrer me contraignait à lui donner un rôle essentiellement réactif (en 100 paragraphes, je pouvais difficilement le faire évoluer suffisamment pour qu'il prenne beaucoup d'initiatives qui ne lui soient pas imposées par les circonstances), ce qui explique en partie le "deus ex machina" de la fin.
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