11/06/2011, 13:28
(Modification du message : 11/06/2011, 18:37 par Lyzi Shadow.)
Comme je l'ai écrit en page 2 du sujet sur "Conspiration au KGB", je pense aussi écrire une AVH sur le jeu vidéo "BAT" (voire l'univers de "BAT" et "BAT2", même si ce serait pour se dégager des intrigues des deux jeux). Maintenant, pour ceux qui ne connaîtraient pas, qu'est-ce que BAT ?
B.A.T le jeu vidéo
Alors, ça n'a rien à voir avec "batman", (d'ailleurs c'est "B.A.T" donc ça devrait plutôt se prononcer "béaté" que "batte"...). B.A.T c'est un sigle, qui en français signife "Bureau des Affaires Temporelles" (parce qu'on a besoin de passer dans des ponts temporels pour voyager dans l'espace), et en anglais signifie "Bureau of Astral Troubleshooters" (Bureau des Interventions Astrales). B.A.T était un jeu d'aventure de Computer Dreams (aka Olivier Cordoleani et Hervé Lange) sorti en 1990, et qui a eu une suite en 1992 avec B.A.T. 2, connu aussi sous le nom de "the Koshan Conspiracy".
Le premier m'a vraiment passionné étant enfant, et le deuxième, auquel je n'ai pas pu jouer avant longtemps, me faisait rêver quand j'en voyais les images...
Maintenant, pour ceux qui ne connaissent pas, comme pour ceux qui connaissent, pourquoi l'univers de B.A.T me semble intéressant ? Pourquoi j'ai envie de le développer en AVH ou en jdr ?
B.A.T est un univers très surprenant, parce qu'il contient des éléments de cyberpunk, de space opera (ou space fantasy), et de James Bond (ou de façon plus générique de romans et films d'espionnage).
Ça parait hétéroclite, et pourtant, ça se mariait bien... attendez mon analyse...
Le cyberpunk GROS encart sur le cyberpunk, donc balise spoiler...
Je vais définir les autres genres dont je parlais en préambule, mais promis, pas de dossier aussi gros pour chacun que pour le cyberpunk !
Le space-opera / Le space fantasy
Là c'est plutôt le genre défini par Star Wars ou décliné dans Farscape... C'est l'opposé du cyberpunk ou tout est sale et glauque, c'est "l'ancien" type de futur où tout es brillant, propre, neuf et en parfait état de fonctionnememt. On a des vaisseaux spatiaux qui vont tellement plus vite que la lumière qu'on peut aller d'un bout à l'autre de la galaxie en quelques semaines voire quelques heures. L'univers est riche de vie, on rencontre des extraterrestes bleus, gris, rouges, verts... Des grands, des petits, des poilus, des insectoïdes, des reptiliens. L'amiral Ackbar est un calamar. Les Centauri ont des tentacules à la place du pénis. Les Delviens sont des plantes humanoïdes intelligentes. Et bleues. Comme dans le cyber, il a des robots partout ! Là par contre, quelque que soit leur intelligence ou leur esprit d'aventure, on n'a pas tellement l'air de s'occuper de savoir s'ils ont une âme ou pas : les C3PO (ou 6PO), les R2D2, les Robbie the Robot, les androïdes bouzillés en masse pendant la Guerre des Clones.
On a des sabres lasers, des phaseurs, des torpilles à photons, des blasteurs. Ça fait tioutiou, ça brille, ça explose, et c'est joli...
James Bond
Les romans d'espionnage c'est vieux comme tout. On a une enquête à faire, on est poursuivi par des méchants communistes/tsaristes/nazis/prussiens/terroristes du SPECTRE, on doit trouver des secrets militaires ou protéger une technologie qui ne doit pas tomber dans de mauvaises mains. Des fois on se fout totalement de quel secret exactement, ce n'est qu'un "Mac Guffin", un prétexte à l'aventure ("La Morts aux trousses"/"North by Northwest" d'Alfred Hitchcock). Des fois, il s'agit de deux missiles nucléaires et on sait très bien quel désastre ça pourrait causer ("Jamais plus jamais"/"Never Say Never Again"). On va se foutre des bourre-pif, sauter d'un train, poser des micros, fouiller des poubelles, faire des cascades, et embrasser des femmes fatales. Les films de James Bond (plus que les bouquins dont ils sont tirés) vont redéfinir ce genre en ajoutant d'autres éléments. Dans le roman d'espionnage, on utilise souvent des gadgets, mais en général il s'agit de micros ou d'armes dissimulés (une statue creuse avec un mouchard, une lame de couteau sous une chaussure, une pointe empoisonnée au bout d'une canne). Avec James Bond, on aura carrément des montres qui tirent des lasers et des grappins, et des voitures blindées qui larguent de l'huile, des clous, et tirent des missiles. Le James Bond du livre séduit une fille par bouquin, qu'il vole généralement au méchant de l'histoire, et qu'il voit comme un butin de guerre. Et il n'aurait ptête pas été aussi dégueulasse avec les femmes si la première femme, celle dont il tombe très amoureux, ne l'avait pas trahi dans "Casino Royal". Dans les films, par contre, ils tombent toutes les nanas (même une lesbienne comme Pussy Galore dans "Goldfinger") et se tapent plusieurs bombes sexuelles par épisodes. Tout en gardant le côté de voler la maîtresse du méchant, bien sûr.
Parlons-en du méchant. Dr. No va poser le modèle pour les suivants : le méchant jamesbondien est un homme du monde : un génie scientifique (James Bond contre Dr. No), un lord anglais (Moonraker), un prince (Octopussy), un industriel milliardaire (Dangereusement vôtre/A View to A Kill). Comme James Bond, il connaît tous les livres, toutes les langues, tous les vins, il est bien habillé et roule dans une superbe voiture. Doué d'une intelligence extrême, il veut détruire ou contrôler le monde parce qu'il se sent supérieur à toutes ces fourmis du genre humain. Et il explique son plan parce que ça le fait jouir (Goldfinger, qui l'explique à des chefs mafieux qu'il va de toute façon gazer), et surtout, parce qu'avec James Bond il a "enfin" trouvé quelqu'un de suffisament intelligent pour comprendre la portée de son plan et apprécier son génie.
Les éléments de B.A.T
En quoi, alors, B.A.T a des éléments de tous ces genres pour le moins disparates, voire incompatibles ?
Ben parce que bien sûr, ce sont des éléments de ci de là...
Dans B.A.T et B.A.T.2 nous incarnons un agent secret du gouvernement de la Terre (appelé ici "la CFG", pour la Confédération des Galaxies, nom qui ne lui va d'ailleurs absolument pas, vu que c'est une technocratie et pas une confédération, et qu'elle s'étend pas sur la galaxie, encore moins sur plusieurs). Le méchant du premier est Vrangor, un génie scientifique qui menace d'atomiser une planète pour empêcher tout accès à une énergie essentielle, et le méchant du second est Zack Koshan, un riche industriel qui menace d'avoir un monopole sur une autre énergie essentielle. Éléments complètement bondiens, donc.
Et puis, vous remplacez le B.A.T. par la CIA, au lieu du khergol de Sélénia (pour B.A.T.) et de l'échiatone de Shédishan (pour B.A.T 2), vous imaginez le pétrole, et vous avez le même genre de menace d'effondrement du système économique.
Maintenant, si vous êtes un agent secret, donc que vous travaillez pour le gouvernement, comment ça peut être du cyberpunk ? Dans le cyberpunk, les gouvernements sont faibles et les héros sont plutôt des "punks" qui luttent pour survivre, non ? Pas des agents de l'État.
Oui mais B.A.T c'est quand même du cyberpunk... en esthétique et en munchkin... Plus qu'en thème politique.
En fait, si on regarde dans l'historique de l'univers du B.A.T, on trouvera des éléments du cyberpunk plus classiques. Dans les années 2000, il y a eu une grosses guerre entre les grandes corpos et les gouvernements. Les corpos ont eu comme armes les monopoles, le chomage, la pub, la dépendance à la consommation, la fraude. Les gouvernements ont eu les réglements, les normes, les régulations, les contrôles, les nationalisations... Bref, la lutte de pouvoir typique qui mène habituellement à une dystopie cyberpunk. Par contre, d'un seul coup, tous les milliardaires ont construits des immenses méga-villes, qui ont décollé (un truc aussi énorme décoller ? vu l'énergie dont on a besoin pour une bête fusée ?), et sont partis explorer la galaxie grâce à un moyen de voyager plus vite que la lumière. Et c'est ainsi que les humains ont colonisé l'espace dans l'univers de B.A.T.
Et là, vous voyez tout de suite l'élément space-opera : plein de planètes, essentiellement peuplées d'humains et d'humanoïdes, mais où on croise fréquemment des têtes de poisson, de reptile ou de poulpe, des oreilles pointues, et des peaux grises, bleues, rouges...
Dans le premier surtout, la ville de Terrapolis est décrite comme une sorte de noeud commercial où plein de voyageurs et d'immigrants viennent passer. On a donc une population particulièrement diversifiée. Rien que dans les pnj "vivants" qu'on peut aborder dans la rue, on trouve des Glokmups (des colosses avec une peau couleur boue) et des Kradokids (ils sont petits, n'ont qu'un seul oeil, et portent une robe de moine... et il seraient reptiliens mais ça ne se voit pas trop). Mais dans les personnages "statiques" dans le décor, on voit plein de diversité : des elfes chauves à la peau rouge, des échidnés géants bleus, des trucs gris, beiges, blanc crème... Je parlais d'esthétique cyberpunk, mais on peut dire aussi que B.A.T a des éléments de l'esthétique du space-opera. (La plupart des aliens ayant finalement peu d'impact sur le jeu).
Dans les rues, on trouve aussi plein de robots. Dans les pnj vivants, il y a les "Stickrobs", qui ressemblent un peu au med-droïds de Star Wars, mais en bleu avec des bras en tige. Dans le décor, on a des petits appareils un peu partout, qui passent l'aspirateur, servent les boissons. Il y a aussi les "robots tueurs", version evil des R2D2 qui essaie de vous tuer dès votre arrivée.
B.A.T 2 va beaucoup moins dans cette veine, avec seulement trois espèces sur la planète (les humains descendants de colons, et les deux ethnies locales qui sont très humanoïdes mais l'une est un peu plus simiesque que l'autre). Aucun robot "intelligent" en vue, également, seulement des robots d'usine et des appareils dans les hotels.
Mais dans les deux jeux, cette esthétique space-fantasy se mêle quand même au graphisme du cyberpunk.
Terrapolis est une méga-cité, de béton, de gratte-ciel, de voitures volantes et de métal. Dans la chambre de l'hôtel, la vue a clairement été piquée sur celle du bureau de Tyrell dans "Blade Runner" (avec vue sur une pyramide high tech). Les trottoirs sont sales, couverts de déchets de fast food. Roma II, la ville de B.A.T 2, surtout le quartier touristique, part dans un style "Rome antique futuriste" beaucoup plus "beau" classiquement, mais la cité des affaires est un groupe de tours géantes où l'on se rend en taxi volants "mosquito", et le secteur industriel ressemble à s'y méprendre à certains coins de Terrapolis.
Ya pas que ça ! Dans la rue, les gens ont aussi un côté cyber ou un côté punk. Le mec en capuche, là, il a des yeux bizarres... Il aurait pas des cyberyeux ? Tiens, ya un cyborg colossal qui garde la porte d'entrée de l'immeuble du richissime Krisa Kortakis, le plus riche de la planète. Et les humains ont des touffes punks, des cheveux verts, roses, oranges, des bananes, des crêtes, des cranes rasés. Ils portent des blousons de vinyle ou de cuir, rouges ou noirs.
Quant au côté munchkin du cyberpunk, il se marie en fait très bien avec le côté gadgets de l'univers bondien. Et oui, dans B.A.T et B.A.T 2, vous avez au bras un ordinateur qui vous rendra bien des services. Dans le premier, il vous sert de traducteur universel (pour parler aux aliens et aux robots intelligents), il peut accélerer votre rythme cardiaque si vous avez besoin d'être un dieu au pieu, ou au contraire le ralentir si vous avez été blessé et que vous vous videz de votre sang. Dans le 2, en plus de ces mêmes options, vous pouvez utiliser l'implant "morpho" pour changer vos traits de visage (et ainsi faire toutes les conneries sans mettre en danger votre autre identité), augmenter votre perception pour voir la nuit, vous donnez un sixième sens ou encore supprimer votre besoin de sommeil.
Par contre l'armement dans B.A.T va plutôt voir du côté du space-opera (la plupart des armes étant des armes à faisceau d'énergie), que du cyber-punk et des romans d'espionnage (qui privilégient plutôt les armes ballistiques).
Et puis vous avez beau être un agent du B.A.T. au service de la loi, vous êtes quand même un sacré punk vous même ! Même en laissant de côté le blouson de cuir et les lunettes noires qui me rendaient admiratifs dans mon enfance ("wouah il a trop la classe, le héros, sur la boîte du jeu"), faut voir ce que vous faites. L'agent Khordo Lancaster (du premier) ou "Jehan Menassis" (dans le second, même si c'est une identité empruntée), sont le côté face d'une même pièce qui aurait James Bond comme côté pile.
Image tordue ? Je m'explique... James Bond évolue dans la société. C'est un connaisseur, un bon vivant, un homme cultivé, qui a la "classe", mais dans un style 19ème ou aristocratique brittannique. Il évolue dans la sphère des puissants et des riches, (riches industriels etc... voire plus haut), dans des beaux casinos, des hotels de luxe, des destinations de rêve (Bahamas, Jamaïque...). Khordo/Jehan, lui, il évolue dans la rue, dans la fange, il se renseigne auprès des truands, des punks, des revendeurs d'équipements high-tech dans l'arrière salle d'une boîte de nuit dans le secteur industriel... Khordo, il peut dormir dans le cinéma porno "sensoriel" pour ne pas avoir à payer l'hôtel de luxe du quartier administratif (celui où le commissariat est une tour de 100 étages, large comme un paté de maison). Khordo, il a ses infos par une poule à implants mammaires rencontrée dans un night-club. Il ne connait pas le caviar et le bon vin (enfin, si, il y a quelques boissons et plats de luxe dans le quartier touristique de B.A.T.2), il se nourrit au Fast Food automatique (le "Mécafood" de B.A.T 1) et au "Waldo' nald" (de B.A.T 2), et aux sushi et hot-dog achetés au quartier "chin" (B.A.T 1). Et d'ailleurs, ce Chin ressemble furieusement au vendeur de nouilles asiatique de Blade Runner. Khordo, il boit de l'alcool fort acheté en night-club et il vomit dans la rue quand les beignets bien gras sont pas frais. Khordo, c'est la face polluée, sombre, crado et sordide de James Bond !
Notez que Khordo a aussi parfois affaire à des très très riches (Krisa Kortakis), et Jehan aussi (Zack Koshan), mais ce ne sont pas des êtres super-intelligents et hautement éduqués de l'univers bondien. Ce sont plutôt des horreurs corrompues du cyberpunk, entre Krisa Kortakis qui est obèse, immonde à voir, et ressemble à un gros bébé mort né atteint d'une mutation (genre le chef de la résistance dans "Total Recall"), et Zack Koshan qui est la version SF d'une liche - à savoir un cyborg squelette effrayant. Ils sont vraiment, vraiment monstrueusement riches.
James Bond et Khordo ont un point commun, c'est qu'ils sont prêts à toute les saloperies pour la Couronne (ou la Terre). James Bond sauve le monde, mais bon, c'est pas un type super recommandable, il se paie des super voitures avec vos taxes, c'est un cochon avec les femmes, mais pire, il tue de sang-froid des mecs désarmés par pure vengeance personnelle, même si ce sont des gros pourris (le tueur dans la voiture dans "Rien que pour vos yeux" quand il pousse la voiture dans le vide, ou la raison entière derrière "Permis de tuer"). Ou encore il interroge les suspects au coup de poing (intro de "Les diamands sont éternels") et ça s'appelle de la torture. Eh bien comment croyez-vous que Khordo (ou Jehan) trouve de l'argent ? Si vous êtes patients vous pouvez jouer à des jeux vidéos pour de l'argent. Dans le premier, séduire Lydia la prostituée (enfin dans la version non censurée, sinon c'est juste une fille rencontrée en boîte) vous permettra d'être présentée à Krisa Kortakis et de vous faire offrir une montagne de fric. Mais sinon, le moyen le plus court et le plus simple ? Prenez un objet super cher (une arme ou une carte de membre dans un club privé). Vendez le en marchandant assez cher. Faites les poches de l'acheteur. Allez chercher quelqu'un d'autre. Recommencez. Et si vous retombez sur le même gars et qu'il n'est pas content ? Sortez votre flingue et tuez le. C'est complètement immoral ? Oui. C'est fun ? Oui !
Voilà pourquoi j'adore l'univers de B.A.T.
Voilà pourquoi je pense que c'est un univers riche dont on peut faire plein de choses : entre les possibilités d'intrigues des romans d'espionnages et celles du cyberpunk, alliées à la technologie du space opera et de la cybernétique... Les robots, les aliens, les truands, les flics surarmés, les armées privées, les implants cyber, les voitures volantes, les milliardaires pourris... On peut bien trouver quelque chose à faire !
B.A.T le jeu vidéo
Alors, ça n'a rien à voir avec "batman", (d'ailleurs c'est "B.A.T" donc ça devrait plutôt se prononcer "béaté" que "batte"...). B.A.T c'est un sigle, qui en français signife "Bureau des Affaires Temporelles" (parce qu'on a besoin de passer dans des ponts temporels pour voyager dans l'espace), et en anglais signifie "Bureau of Astral Troubleshooters" (Bureau des Interventions Astrales). B.A.T était un jeu d'aventure de Computer Dreams (aka Olivier Cordoleani et Hervé Lange) sorti en 1990, et qui a eu une suite en 1992 avec B.A.T. 2, connu aussi sous le nom de "the Koshan Conspiracy".
Le premier m'a vraiment passionné étant enfant, et le deuxième, auquel je n'ai pas pu jouer avant longtemps, me faisait rêver quand j'en voyais les images...
Maintenant, pour ceux qui ne connaissent pas, comme pour ceux qui connaissent, pourquoi l'univers de B.A.T me semble intéressant ? Pourquoi j'ai envie de le développer en AVH ou en jdr ?
B.A.T est un univers très surprenant, parce qu'il contient des éléments de cyberpunk, de space opera (ou space fantasy), et de James Bond (ou de façon plus générique de romans et films d'espionnage).
Ça parait hétéroclite, et pourtant, ça se mariait bien... attendez mon analyse...
Le cyberpunk GROS encart sur le cyberpunk, donc balise spoiler...
Je vais définir les autres genres dont je parlais en préambule, mais promis, pas de dossier aussi gros pour chacun que pour le cyberpunk !
Le space-opera / Le space fantasy
Là c'est plutôt le genre défini par Star Wars ou décliné dans Farscape... C'est l'opposé du cyberpunk ou tout est sale et glauque, c'est "l'ancien" type de futur où tout es brillant, propre, neuf et en parfait état de fonctionnememt. On a des vaisseaux spatiaux qui vont tellement plus vite que la lumière qu'on peut aller d'un bout à l'autre de la galaxie en quelques semaines voire quelques heures. L'univers est riche de vie, on rencontre des extraterrestes bleus, gris, rouges, verts... Des grands, des petits, des poilus, des insectoïdes, des reptiliens. L'amiral Ackbar est un calamar. Les Centauri ont des tentacules à la place du pénis. Les Delviens sont des plantes humanoïdes intelligentes. Et bleues. Comme dans le cyber, il a des robots partout ! Là par contre, quelque que soit leur intelligence ou leur esprit d'aventure, on n'a pas tellement l'air de s'occuper de savoir s'ils ont une âme ou pas : les C3PO (ou 6PO), les R2D2, les Robbie the Robot, les androïdes bouzillés en masse pendant la Guerre des Clones.
On a des sabres lasers, des phaseurs, des torpilles à photons, des blasteurs. Ça fait tioutiou, ça brille, ça explose, et c'est joli...
James Bond
Les romans d'espionnage c'est vieux comme tout. On a une enquête à faire, on est poursuivi par des méchants communistes/tsaristes/nazis/prussiens/terroristes du SPECTRE, on doit trouver des secrets militaires ou protéger une technologie qui ne doit pas tomber dans de mauvaises mains. Des fois on se fout totalement de quel secret exactement, ce n'est qu'un "Mac Guffin", un prétexte à l'aventure ("La Morts aux trousses"/"North by Northwest" d'Alfred Hitchcock). Des fois, il s'agit de deux missiles nucléaires et on sait très bien quel désastre ça pourrait causer ("Jamais plus jamais"/"Never Say Never Again"). On va se foutre des bourre-pif, sauter d'un train, poser des micros, fouiller des poubelles, faire des cascades, et embrasser des femmes fatales. Les films de James Bond (plus que les bouquins dont ils sont tirés) vont redéfinir ce genre en ajoutant d'autres éléments. Dans le roman d'espionnage, on utilise souvent des gadgets, mais en général il s'agit de micros ou d'armes dissimulés (une statue creuse avec un mouchard, une lame de couteau sous une chaussure, une pointe empoisonnée au bout d'une canne). Avec James Bond, on aura carrément des montres qui tirent des lasers et des grappins, et des voitures blindées qui larguent de l'huile, des clous, et tirent des missiles. Le James Bond du livre séduit une fille par bouquin, qu'il vole généralement au méchant de l'histoire, et qu'il voit comme un butin de guerre. Et il n'aurait ptête pas été aussi dégueulasse avec les femmes si la première femme, celle dont il tombe très amoureux, ne l'avait pas trahi dans "Casino Royal". Dans les films, par contre, ils tombent toutes les nanas (même une lesbienne comme Pussy Galore dans "Goldfinger") et se tapent plusieurs bombes sexuelles par épisodes. Tout en gardant le côté de voler la maîtresse du méchant, bien sûr.
Parlons-en du méchant. Dr. No va poser le modèle pour les suivants : le méchant jamesbondien est un homme du monde : un génie scientifique (James Bond contre Dr. No), un lord anglais (Moonraker), un prince (Octopussy), un industriel milliardaire (Dangereusement vôtre/A View to A Kill). Comme James Bond, il connaît tous les livres, toutes les langues, tous les vins, il est bien habillé et roule dans une superbe voiture. Doué d'une intelligence extrême, il veut détruire ou contrôler le monde parce qu'il se sent supérieur à toutes ces fourmis du genre humain. Et il explique son plan parce que ça le fait jouir (Goldfinger, qui l'explique à des chefs mafieux qu'il va de toute façon gazer), et surtout, parce qu'avec James Bond il a "enfin" trouvé quelqu'un de suffisament intelligent pour comprendre la portée de son plan et apprécier son génie.
Les éléments de B.A.T
En quoi, alors, B.A.T a des éléments de tous ces genres pour le moins disparates, voire incompatibles ?
Ben parce que bien sûr, ce sont des éléments de ci de là...
Dans B.A.T et B.A.T.2 nous incarnons un agent secret du gouvernement de la Terre (appelé ici "la CFG", pour la Confédération des Galaxies, nom qui ne lui va d'ailleurs absolument pas, vu que c'est une technocratie et pas une confédération, et qu'elle s'étend pas sur la galaxie, encore moins sur plusieurs). Le méchant du premier est Vrangor, un génie scientifique qui menace d'atomiser une planète pour empêcher tout accès à une énergie essentielle, et le méchant du second est Zack Koshan, un riche industriel qui menace d'avoir un monopole sur une autre énergie essentielle. Éléments complètement bondiens, donc.
Et puis, vous remplacez le B.A.T. par la CIA, au lieu du khergol de Sélénia (pour B.A.T.) et de l'échiatone de Shédishan (pour B.A.T 2), vous imaginez le pétrole, et vous avez le même genre de menace d'effondrement du système économique.
Maintenant, si vous êtes un agent secret, donc que vous travaillez pour le gouvernement, comment ça peut être du cyberpunk ? Dans le cyberpunk, les gouvernements sont faibles et les héros sont plutôt des "punks" qui luttent pour survivre, non ? Pas des agents de l'État.
Oui mais B.A.T c'est quand même du cyberpunk... en esthétique et en munchkin... Plus qu'en thème politique.
En fait, si on regarde dans l'historique de l'univers du B.A.T, on trouvera des éléments du cyberpunk plus classiques. Dans les années 2000, il y a eu une grosses guerre entre les grandes corpos et les gouvernements. Les corpos ont eu comme armes les monopoles, le chomage, la pub, la dépendance à la consommation, la fraude. Les gouvernements ont eu les réglements, les normes, les régulations, les contrôles, les nationalisations... Bref, la lutte de pouvoir typique qui mène habituellement à une dystopie cyberpunk. Par contre, d'un seul coup, tous les milliardaires ont construits des immenses méga-villes, qui ont décollé (un truc aussi énorme décoller ? vu l'énergie dont on a besoin pour une bête fusée ?), et sont partis explorer la galaxie grâce à un moyen de voyager plus vite que la lumière. Et c'est ainsi que les humains ont colonisé l'espace dans l'univers de B.A.T.
Et là, vous voyez tout de suite l'élément space-opera : plein de planètes, essentiellement peuplées d'humains et d'humanoïdes, mais où on croise fréquemment des têtes de poisson, de reptile ou de poulpe, des oreilles pointues, et des peaux grises, bleues, rouges...
Dans le premier surtout, la ville de Terrapolis est décrite comme une sorte de noeud commercial où plein de voyageurs et d'immigrants viennent passer. On a donc une population particulièrement diversifiée. Rien que dans les pnj "vivants" qu'on peut aborder dans la rue, on trouve des Glokmups (des colosses avec une peau couleur boue) et des Kradokids (ils sont petits, n'ont qu'un seul oeil, et portent une robe de moine... et il seraient reptiliens mais ça ne se voit pas trop). Mais dans les personnages "statiques" dans le décor, on voit plein de diversité : des elfes chauves à la peau rouge, des échidnés géants bleus, des trucs gris, beiges, blanc crème... Je parlais d'esthétique cyberpunk, mais on peut dire aussi que B.A.T a des éléments de l'esthétique du space-opera. (La plupart des aliens ayant finalement peu d'impact sur le jeu).
Dans les rues, on trouve aussi plein de robots. Dans les pnj vivants, il y a les "Stickrobs", qui ressemblent un peu au med-droïds de Star Wars, mais en bleu avec des bras en tige. Dans le décor, on a des petits appareils un peu partout, qui passent l'aspirateur, servent les boissons. Il y a aussi les "robots tueurs", version evil des R2D2 qui essaie de vous tuer dès votre arrivée.
B.A.T 2 va beaucoup moins dans cette veine, avec seulement trois espèces sur la planète (les humains descendants de colons, et les deux ethnies locales qui sont très humanoïdes mais l'une est un peu plus simiesque que l'autre). Aucun robot "intelligent" en vue, également, seulement des robots d'usine et des appareils dans les hotels.
Mais dans les deux jeux, cette esthétique space-fantasy se mêle quand même au graphisme du cyberpunk.
Terrapolis est une méga-cité, de béton, de gratte-ciel, de voitures volantes et de métal. Dans la chambre de l'hôtel, la vue a clairement été piquée sur celle du bureau de Tyrell dans "Blade Runner" (avec vue sur une pyramide high tech). Les trottoirs sont sales, couverts de déchets de fast food. Roma II, la ville de B.A.T 2, surtout le quartier touristique, part dans un style "Rome antique futuriste" beaucoup plus "beau" classiquement, mais la cité des affaires est un groupe de tours géantes où l'on se rend en taxi volants "mosquito", et le secteur industriel ressemble à s'y méprendre à certains coins de Terrapolis.
Ya pas que ça ! Dans la rue, les gens ont aussi un côté cyber ou un côté punk. Le mec en capuche, là, il a des yeux bizarres... Il aurait pas des cyberyeux ? Tiens, ya un cyborg colossal qui garde la porte d'entrée de l'immeuble du richissime Krisa Kortakis, le plus riche de la planète. Et les humains ont des touffes punks, des cheveux verts, roses, oranges, des bananes, des crêtes, des cranes rasés. Ils portent des blousons de vinyle ou de cuir, rouges ou noirs.
Quant au côté munchkin du cyberpunk, il se marie en fait très bien avec le côté gadgets de l'univers bondien. Et oui, dans B.A.T et B.A.T 2, vous avez au bras un ordinateur qui vous rendra bien des services. Dans le premier, il vous sert de traducteur universel (pour parler aux aliens et aux robots intelligents), il peut accélerer votre rythme cardiaque si vous avez besoin d'être un dieu au pieu, ou au contraire le ralentir si vous avez été blessé et que vous vous videz de votre sang. Dans le 2, en plus de ces mêmes options, vous pouvez utiliser l'implant "morpho" pour changer vos traits de visage (et ainsi faire toutes les conneries sans mettre en danger votre autre identité), augmenter votre perception pour voir la nuit, vous donnez un sixième sens ou encore supprimer votre besoin de sommeil.
Par contre l'armement dans B.A.T va plutôt voir du côté du space-opera (la plupart des armes étant des armes à faisceau d'énergie), que du cyber-punk et des romans d'espionnage (qui privilégient plutôt les armes ballistiques).
Et puis vous avez beau être un agent du B.A.T. au service de la loi, vous êtes quand même un sacré punk vous même ! Même en laissant de côté le blouson de cuir et les lunettes noires qui me rendaient admiratifs dans mon enfance ("wouah il a trop la classe, le héros, sur la boîte du jeu"), faut voir ce que vous faites. L'agent Khordo Lancaster (du premier) ou "Jehan Menassis" (dans le second, même si c'est une identité empruntée), sont le côté face d'une même pièce qui aurait James Bond comme côté pile.
Image tordue ? Je m'explique... James Bond évolue dans la société. C'est un connaisseur, un bon vivant, un homme cultivé, qui a la "classe", mais dans un style 19ème ou aristocratique brittannique. Il évolue dans la sphère des puissants et des riches, (riches industriels etc... voire plus haut), dans des beaux casinos, des hotels de luxe, des destinations de rêve (Bahamas, Jamaïque...). Khordo/Jehan, lui, il évolue dans la rue, dans la fange, il se renseigne auprès des truands, des punks, des revendeurs d'équipements high-tech dans l'arrière salle d'une boîte de nuit dans le secteur industriel... Khordo, il peut dormir dans le cinéma porno "sensoriel" pour ne pas avoir à payer l'hôtel de luxe du quartier administratif (celui où le commissariat est une tour de 100 étages, large comme un paté de maison). Khordo, il a ses infos par une poule à implants mammaires rencontrée dans un night-club. Il ne connait pas le caviar et le bon vin (enfin, si, il y a quelques boissons et plats de luxe dans le quartier touristique de B.A.T.2), il se nourrit au Fast Food automatique (le "Mécafood" de B.A.T 1) et au "Waldo' nald" (de B.A.T 2), et aux sushi et hot-dog achetés au quartier "chin" (B.A.T 1). Et d'ailleurs, ce Chin ressemble furieusement au vendeur de nouilles asiatique de Blade Runner. Khordo, il boit de l'alcool fort acheté en night-club et il vomit dans la rue quand les beignets bien gras sont pas frais. Khordo, c'est la face polluée, sombre, crado et sordide de James Bond !
Notez que Khordo a aussi parfois affaire à des très très riches (Krisa Kortakis), et Jehan aussi (Zack Koshan), mais ce ne sont pas des êtres super-intelligents et hautement éduqués de l'univers bondien. Ce sont plutôt des horreurs corrompues du cyberpunk, entre Krisa Kortakis qui est obèse, immonde à voir, et ressemble à un gros bébé mort né atteint d'une mutation (genre le chef de la résistance dans "Total Recall"), et Zack Koshan qui est la version SF d'une liche - à savoir un cyborg squelette effrayant. Ils sont vraiment, vraiment monstrueusement riches.
James Bond et Khordo ont un point commun, c'est qu'ils sont prêts à toute les saloperies pour la Couronne (ou la Terre). James Bond sauve le monde, mais bon, c'est pas un type super recommandable, il se paie des super voitures avec vos taxes, c'est un cochon avec les femmes, mais pire, il tue de sang-froid des mecs désarmés par pure vengeance personnelle, même si ce sont des gros pourris (le tueur dans la voiture dans "Rien que pour vos yeux" quand il pousse la voiture dans le vide, ou la raison entière derrière "Permis de tuer"). Ou encore il interroge les suspects au coup de poing (intro de "Les diamands sont éternels") et ça s'appelle de la torture. Eh bien comment croyez-vous que Khordo (ou Jehan) trouve de l'argent ? Si vous êtes patients vous pouvez jouer à des jeux vidéos pour de l'argent. Dans le premier, séduire Lydia la prostituée (enfin dans la version non censurée, sinon c'est juste une fille rencontrée en boîte) vous permettra d'être présentée à Krisa Kortakis et de vous faire offrir une montagne de fric. Mais sinon, le moyen le plus court et le plus simple ? Prenez un objet super cher (une arme ou une carte de membre dans un club privé). Vendez le en marchandant assez cher. Faites les poches de l'acheteur. Allez chercher quelqu'un d'autre. Recommencez. Et si vous retombez sur le même gars et qu'il n'est pas content ? Sortez votre flingue et tuez le. C'est complètement immoral ? Oui. C'est fun ? Oui !
Voilà pourquoi j'adore l'univers de B.A.T.
Voilà pourquoi je pense que c'est un univers riche dont on peut faire plein de choses : entre les possibilités d'intrigues des romans d'espionnages et celles du cyberpunk, alliées à la technologie du space opera et de la cybernétique... Les robots, les aliens, les truands, les flics surarmés, les armées privées, les implants cyber, les voitures volantes, les milliardaires pourris... On peut bien trouver quelque chose à faire !
Mr. Shadow
Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi