Your Story N°4
#31
Voici donc le chapitre 5. C'est à cause de lui qu'il y a eu un an d'écart entre les chapitres 3 et 4. J'ai mis un an à l'écrire (5 heures par jour 7 jours/7) tant il est spectaculaire. Un an à relire à peser chaque mot, chaque sonorité pour que l'ensemble soit parfait. Et comme il s'agit du combat final, il fallait un chapitre particulièrement développé.



YOUR STORY 4 - CHAPITRE 5
L'AFFRONTEMENT FINAL ET ULTIME CONTRE THE OISEAU


1
L'heure du combat final, terminal, ultime, absolu, cosmique et décisif est venu.
Vous savez que The Oiseau est ici, dans cette salle vide aux murs de pierre. Mais où ? Au centre de la pièce se trouve un aquarium, posé sur un piédestal. Dedans, il y a un poisson rouge.
Si vous tuez le poisson rouge, rendez-vous au 2.
Si vous lui donnez à manger, allez au 3.
Si vous êtes un poisson bleu, allez au 4.

2
Mais bien sûr ! Vous comprenez enfin pourquoi votre adversaire demeurait aussi insaisissable. The Oiseau était en réalité un poisson ! Vous avez résolu l'énigme ! Vous faites sortir votre adversaire de son bocal. Ce dernier sautille pitoyablement au sol, avant de rendre définitivement l'âme, privé de toute source d'oxygène.
Bravo ! Vous avez vaincu The Oiseau, et du même coup sauvé le monde.
Rendez-vous au 5.

3
(********************+++++++++++%%%%%%** code secret)

4
- Oh, regarde, lui dites-vous. C'est marrant, on est des poissons tous les deux ! Je suis comme toi !
Mais il ne répond pas, étrange.
Si vous tuez le poisson rouge, rendez-vous au 2.
Si vous lui donnez à manger, allez au 3.

5
Maintenant, vous marchez dans un désert de brume, aux confins de la solitude, jusqu'au bout de la perdition. Vous vous sentez un peu comme dans un jeu vidéo bogué duquel vous auriez franchi l'un des murs, vous retrouvant dans un espace noir et infini. Comme si l'auteur de Your Story n'avait pas prévu, pas écrit de suite à cette histoire...
C'est alors qu'un ricanement résonne au-dessus de votre tête. Et vous comprenez enfin que l'instant de la révélation du secret le plus profond de Your Story est arrivé.
Car ce rire, c'est celui de personne.
A suivre dans la toute dernière partie de Your Story, qui sera postée demain, et qui révélera le dernier secret de Your Story.
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#32
Ha ! Moi j'ai trouvé du premier coup comment vaincre The Oiseau ! C'était simple, mais encore fallait-il y penser !

Quand les épisodes de Your Story seront réunis en un volume, cela fera un candidat redoutable pour le Yaz 2020 ( la date étant une hypothèse personnelle et nullement comminatoire… )
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#33
C'est quand même presque un one-true-path, ce chapitre !
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#34
Effectivement, survivre à ce combat n'était vraiment pas facile. Mais serez-vous de taille à affronter le dernier secret de Your Story ?

YOUR STORY 4 : CHAPITRE FINAL, LE DERNIER SECRET DE YOUR STORY


1
Ça y est : vous avez enfin sauvé le monde de la terrible menace que constituait The Oiseau. Mais une question fondamentale reste en suspens : trouvez-vous que la vie vaille la peine d'être vécue ? En tout cas, bientôt, vous serez débarrassé à tout jamais de Your Story, et c'est surtout ça qui compte pour vous.
Le lendemain de cette terrible aventure, vous apercevez des gens fouiller dans votre poubelle. Si vous allez voir de qui il s’agit, allez au 2.
Sinon, c'est forcément qu'une clôture électrique entoure votre maison, rendez-vous alors au 3.

2
Le nez dans les poubelles, vous apercevez Barack Obama, Superman, le spectre de Ghandi et la réincarnation de Jésus. Ils sont en train de se battre pour conserver les canettes de Coca que vous avez vidées la veille. Dès qu'ils vous aperçoivent, ils se jettent à vos pieds :
- Oh, s'il vous plaît ! Vous qui nous avez fait connaître Xhoromag, dites-nous, oh oui dites-nous comment faire pour rendre le monde meilleur, pour que l'humanité se transcende elle-même, comment faire ? Nous attendons vos lumières !
Si vous leur jetez un regard dédaigneux et lancez d'une voix virile et grave : « Non, j'ai été trop déçu par la vie et les Hommes. Cette aventure m'a fait prendre conscience de la fragilité et de la versatilité de l'existence, aussi je désire maintenant faire comme l'indiquait si justement Voltaire : cultiver mon jardin. » Rendez-vous au 4.
Si vous gonflez le torse et lâchez : « Hé ben ouais, c'est qui le roi de la savane ? Je suis votre essentiel à tous, l'humanité foncerait dans le mur sans moi, alors si vous me payez cinquante mille euros, j'accepte de vous prendre en entretien individuel pendant cent secondes à l'issu desquelles je vous lâcherai une phrase qui résumera toue votre vie. » Rendez-vous au 4.
Si vous dites : "Ah ben ouais, bon, je ne sais pas si je vais y arriver, je ne suis qu'un être humain comme les autres après tout, mais bon, je veux bien essayer », rendez-vous au 4.

3
Si vous êtes un homme, allez au 5 ou 6.
Si vous êtes une femme, que vous l'assumiez ou pas, rendez-vous au 8.

4
Votre attitude les dégoûte profondément. Ils se moquent alors de vous, vous montrant du doigt en poussant d’atroces chansonnettes, tout en imitant votre physique disgracieux (sur ce point, ne pleurez pas trop tout est question de point de vue, il faut relativiser). Vous êtes au bord du harcèlement moral, lorsque vous comprenez que ces hommes ne sont venus vous rencontrer que par jalousie, pour se prouver que non, le sauveur ultime n’est pas meilleur qu’eux.
Vous décidez de vous laisser humilier, après tout… après tout rien mais après tout quand même. Après tout pour toujours. Après tout, c’est ainsi. Après tout, la vie. Après tout, rendez-vous au 3. (vous vous rendez alors compte que le paragraphe cible n’a rien à voir avec celui-ci, mais ne râlez pas trop vite, c’est fait exprès. C’est une astuce d’auteur pour créer de la linéarité).

5 ou 6
Merde, nous nous sommes mélangés. Continuez la lecture, c’est pas grave, on va s’en sortir. Pousse-toi de là, toi. C’est pas grave, allez direct au 7, de toute façon, nous n’étions pas des paragraphes importants, nous ne parlions que de hachis Parmentier et de palais de justice.

7
Sur la clôture sont accrochés des dizaines de cadavres de jolies femmes nues, qui sont tombées dans le piège de votre terrible clôture vampire. Oh, mais il y en a encore plein dans la rue ! Dès qu'elles vous voient, elles vous foncent dessus en hurlant :
- Il est là ! Le héros ! Celui qui a vaincu Oiseau ! Oh, je t'aime ! Je t'aime !
Si ouvrez la clôture et acceptez de mourir étouffé dans ces conditions, rendez-vous au 9.
Sinon, vous fuyez par un souterrain sous votre maison, rendez-vous au 10.

8
Désolé, mais je crois que je me suis mélangé avec moi-même.

9
Vous êtes littéralement déchiré de bisous, puis déchiré tout court. Mais une partie de vous-même reste intacte : votre cerveau, le seul organe de votre corps qui n'intéresse pas ces femmes. Et rassurez-vous, c'est suffisant pour finir l'histoire. Vous pouvez même courir en bondissant, car il vous reste le cervelet pour l'équilibre.
Rendez-vous au 10.

10
Dans la rue, votre image se trouve affichée partout sur les murs. Dans la rue, des hommes et des femmes agenouillés entament des prières à votre nom, pour rendre hommage à votre perfection.
Tout à coup, les passants vous défigurent, l'air ahuri, et une nouvelle fois tout le monde se précipite à votre poursuite.
Mais comment allez-vous faire pour vivre à présent ?
Vous passez tout à coup devant une petite boutique sur laquelle est inscrit :
SUKUMVIT - FACONNEUR DE CONNERIE DEPUIS 1988
Incroyable, vous êtes devant la fabrique de Your Story !
Si vous allez y faire un tour, rendez-vous au 11.
Si vous vous en foutez, allez au 12.

11
A l'intérieur de cette sorte de grotte isolée du monde, cette petite chambre située dans un terrain vague juste en face d’un grand cimetière, se trouve Sukumvit, entouré d'étranges rouages, sur lesquels des mots sont imprimés.
Au centre, devant son ordinateur, ce petit homme brun, nerveux, tiqué, au regard à la fois lointain et dur comme l’acier, les yeux rougis par le manque de sommeil surplombant d’énormes cernes noires présentes depuis si longtemps qu’elle commencent à former des poches, est en train de se plaindre :
- Oh ! Mais c'est pas vrai que dois m'occuper de ça, aussi ! Oh, la la, je n'ai pas le temps, je n'ai pas le temps. Quelle société de merde ! Travailler, travailler ? Et mon talent, qui le reconnaît, hein, qui le reconnaît ?
Puis il vous aperçoit, et sursaute, effrayé par cette intrusion dans son sanctuaire. Il paraît ensuite très mal à l'aise et baisse la tête, intimidé. Vous vous rendez alors compte qu’il bouge et parle comme un enfant de huit ans.
- Hé mais, vous ne devez pas venir ici normalement ! Vous êtes le joueur de Your Story ! C'est un bug !
- Possible. Alors, comme ça, c'est vous qui m'emmerdez et qui me faites perdre mon temps depuis tant d'années ?
Vous observez bien votre interlocuteur. Cet homme vous dit s'appeler Sukumvit, mais est-ce vraiment lui ? En vous approchant, vous remarquez qu’il possède en réalité quatre yeux, dont deux sur les fesses que vous ne pouvez pas voir à cause du pantalon. Il ne possède de plus qu'une seule jambe et trente-trois doigts à chaque main, en hommage à la crucifixion du Christ. De plus, de la bave coule de sous ses ongles et il tape toujours le pied au sol dans un toc malvenu, trois, puis six, puis neuf fois, puis à nouveau trois, puis six, puis neuf, ce qui est insupportable.
- Oui, c'est moi, répondit-il simplement.
Une seule question vous vient à l’esprit :
- Mais........ POURQUOI ?
Sukumvit baisse la tête (entretemps il l’avait relevée).
- Parce que lorsque j'étais petit, j'ai été vendu au marché aux esclaves, j'ai eu une enfance malheureuse. J'étais enfermé chez moi tout le temps, alors je n'avais d'autre choix que de me faire rire tout seul pour faire passer le temps.
- Vous êtes un malade !
- Non. Ecoute, tout est dans cette phrase de Nietzche : "Nous devons découvrir le héros et de même le bouffon qui se cachent dans notre passion de connaissance, nous devons quelquefois nous réjouir de notre folie pour pouvoir continuer à éprouver de la joie à notre sagesse ! Et c’est précisément parce que nous sommes en dernière instance des hommes lourds et sérieux, et plutôt des poids que des hommes, que rien ne nous fait tant de bien que le bonnet de bouffon : nous en avons besoin à l’égard de nous-même – nous avons besoin de tout art insolant, planant dans les airs, dansant, moqueur, enfantin et bienheureux pour ne pas perdre cette liberté qui se tient au-dessus des choses que notre idéal exige de nous." Tu vois, il en parle très bien. D'ailleurs, vu que tu es là, je suis prêt à te livrer le secret ultime et absolu de Your Story. Pour cela, va au paragraphe 13, si tu te sens le courage de recevoir cette grande révélation.
Et maintenant, je vais te livrer le dernier enseignement de Your Story.
- Qui est ?
- Ouvre bien tes oreilles. La vie n'est rien d'autre qu'une succession de petits papillons.
Il se lève tout à coup et susurre doucement, en pleurant d'émotion :
-Oh, les papillons, les tous petits papillons ! Les gentils petits mignons papillons ! Oh, les papillons !
Il monte alors sur ses meubles et renverse tout chez lui, à la recherche de ses papillons imaginaires.
Dépité, vous sortez de ce lieu, bien décidé à reprendre votre vie en main.
A l'extérieur vous attend la bibliothécaire, une bouteille de champagne sous le bras.
-ça va être la fiesta, ce soir ! vous lance-t-elle en rigolant.
Vous souriez, et comprenez alors le véritable secret de Your Story, celui que Sukumvit n’a même pas compris. C’est que le véritable créateur de cette aventure, c’est vous, puisque c’est vous qui la lisez, et surtout que c’est YOUR STORY !


12
(********************+++++++++++%%%%%%** code secret)

13
- Tu te seras peut-être rendu compte qu'à certains moments de l'aventure se trouvait cet étrange code ?
(********************+++++++++++%%%%%%** code secret)
Et bien je vais t'expliquer sa signification. Attention, cette révélation est très importante.
Il laisse alors passer un long silence, pesant. Vous n’en pouvez plus :
- Allez, parlez, je veux connaître ce secret. Que signifie ce code ?
- Et bien en fait, rien. Je m’en suis servi pour augmenter le nombre de paragraphes.
Vous en restez bouche bée ! Mais bien sûr, c’était si simple pourtant ! Tout s'explique à présent. Your Story, Sukumvit, le Ouanger Oualker, The Oiseau, Vent d’âme, la bibliothécaire, tout prend un sens ! Les pièces du puzzle s’assemblent une à une dans votre esprit !
Mais une autre question vous brûle les lèvres :
- Mais pourquoi est-ce qu'au début de l'aventure, vous avez écrit des règles, alors que vous ne vous en êtes même pas servi par la suite ?
Une idée terrible vous traverse.
- Est-ce que c'est parce que vous vous foutez de ma gueule ? Et moi, je suis comme un idiot, à lire cette aventure ?
Le grand sage vous répond d'un sourire énigmatique.
Revenez au 11 à présent.
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