11/04/2011, 20:19
Le livre qui marque le terme de la série et c'est finalement tant mieux tant y transparaît la lassitude des auteurs.
Le début est pourtant dans la lignée des précédents qui s'attachaient à décrire nos relations avec les personnages de la cour d'Irsmun. Nous retrouvons ainsi la séduisante et ambiguë Foxglove (Perdigan) mais aussi une autre femme de notre connaissance, plus surprenante. D'ailleurs, nous allons redécouvrir dans ce tome des personnages importants de la série. C'est un procédé intéressant, surtout pour marquer le terme de la Voie du Tigre, mais qui ne suffit pas à sauver la qualité générale de cet épisode 6.
Tout de suite, les défauts du tome 5 réapparaissent avec un manque cruel d'action, une sous-utilisation des compétences et des techniques de combat ainsi qu'une moins grande liberté d'action. Le scénario est cependant motivant puisqu'il faut descendre dans le Rift, cette fameuse faille remplie de créatures maléfiques dont on entend parler depuis les origines de la série, afin d'y délivrer Glaivas et Doré le Jeune, nos anciens compagnons d'aventure. Il est possible de s'y rendre seul ou accompagné, un autre aspect intéressant dans le cadre des relectures. Mais il est atterrant de voir combien le Rift est peu dangereux par rapport à l'image que l'on s'en faisait. Non pas que le livre soit si facile que ça (il existe pas mal de PFA vicieux et pour atteindre l'ultime paragraphe, il faut avoir pris au début de l'aventure une décision pas du tout évidente au prime abord) mais les péripéties sont très peu nombreuses et il est même possible de terminer le livre sans avoir accompli un seul combat. Il existe sept niveaux dans le Rift et on en descend plus de la moitié avec une rapidité et une facilité aussi déconcertantes que décevantes.
En fait, l'énorme défaut de ce LDVELH est sa construction, que l'on peut qualifier de malhonnête envers le lecteur. Sans exagérer, les 423 paragraphes pouvaient être réduits à 150 paragraphes, 200 à la rigueur. Il s'agit du même phénomène observé dans certains tomes du 4ème cycle de Loup Solitaire et qui ne peuvent s'expliquer que par un empressement de l'auteur à parvenir au nombre suffisant de paragraphes pour terminer le bouquin.
Dans les Démons du Manmarch, une des plus importantes décisions est de savoir si l'on est ou non accompagné par Foxglove au cours de l'aventure. Mais pour gérer ça, au lieu d'utiliser un système habituel afin d'éviter le gaspillage de paragraphes (mot de passe, objet-repère, question au joueur, etc...), il est consacré des paragraphes quasi-identiques pour les deux options possibles, que l'on soit ou non accompagné. Et ce jusqu'à ce qu'on arrive à un paragraphe convergent mais ceci pas avant d'avoir lu un bon nombre de paragraphes uni-directionnels. Exemple :
1 : Etes-vous avec Foxglove? Si oui, allez au 2 ; sinon allez au 3.
2 : allez au 4
3 : allez au 5
4 : allez au 6
5 : allez au 7
6 : allez au 8
7 : allez au 9
8 : allez au 10
9 : allez au 10.
Dans cet exemple, les paragraphes 4 et 5 sont identiques, tout comme les 6 et 7, ainsi que les 8 et 9. Et ce procédé se répète de nombreuses fois dans l'aventure. Ecrivains d'AVH novices, si vous souhaitez découvrir comment gonfler sans effort votre nombre de paragraphes, achetez et disséquez alors ce LDVELH qui est un parfait manuel de la méthode...
Cette stratégie aurait pu être pardonnable si les implications de Foxglove sur l'histoire ou le jeu étaient réellement importantes mais au final, elles ne le sont que très peu.
Donc, si on considère ce tome 6 comme un LDVELH de 150 paragraphes, on peut alors relever quelques aspects néanmoins positifs. Celui qui m'a le plus intéressé est le cadre de l'aventure, la découverte du Rift. S'il s'avère trop vide et pas assez stressant à mon goût, on y trouve une population de créatures subalternes malfaisantes (principalement des orques) esclaves des elfes noirs qui régissent ce pandémonium. La société de ces créatures magiciennes et retorses est intéressante : on y découvre leur hiérarchie, la suprématie matriarcale et des femelles en général, le culte de la Veuve Noire avec ses adeptes hybrides (les prêtresses de Nullaque), leurs créatures favorites (telles que les dragons sans ailes ou le gigantesque kratak) ou encore les nombreux pièges magiques qu'ils utilisent. Tout ceci évoque singulièrement la race des elfes noirs décrite dans l'univers des Royaumes Oubliés de Donjons et Dragons, plus particulièrement dans la fameuse trilogie de Drizzt do Urden écrite par Salvatore. Je ne connais plus les dates de parution, elles doivent être très proches, mais je penche pour une influence de cette trilogie sur les auteurs de la Voie du Tigre. Il suffit donc de remplacer la Veuve Noire par la déesse Llolth.
Malgré ça, le résultat est très frustrant. Oui FRUSTRATION est le maître mot. Même la scène de combat finale avec nos vieux ennemis tourne au jus de boudin. Je ne retiens aucune séquence marquante où l'on est satisfait de sortir vainqueur d'une bonne bagarre ou d'avoir accompli un exploit, un comble pour le Ninja qui a vaincu précédemment tant d'adversaires renommés.
On pourrait s'étendre sur les psychologies de Foxglove, de la bande à Tyutcheff, de nos quatre alliés surprises mais cet aspect est en-deçà de ce que l'on a vécu dans le tome 4. La fin est par contre vraiment originale et surprenante. Une fin propre à marquer les esprits de toute une génération de jeunes lecteurs. Une fin qui, pour le coup, ne triche pas puisque elle clôt de manière magistrale cette série de la Voie du Tigre, une série inoubliable pour son système de jeu, ses personnages complexes et son univers très développé.
Le début est pourtant dans la lignée des précédents qui s'attachaient à décrire nos relations avec les personnages de la cour d'Irsmun. Nous retrouvons ainsi la séduisante et ambiguë Foxglove (Perdigan) mais aussi une autre femme de notre connaissance, plus surprenante. D'ailleurs, nous allons redécouvrir dans ce tome des personnages importants de la série. C'est un procédé intéressant, surtout pour marquer le terme de la Voie du Tigre, mais qui ne suffit pas à sauver la qualité générale de cet épisode 6.
Tout de suite, les défauts du tome 5 réapparaissent avec un manque cruel d'action, une sous-utilisation des compétences et des techniques de combat ainsi qu'une moins grande liberté d'action. Le scénario est cependant motivant puisqu'il faut descendre dans le Rift, cette fameuse faille remplie de créatures maléfiques dont on entend parler depuis les origines de la série, afin d'y délivrer Glaivas et Doré le Jeune, nos anciens compagnons d'aventure. Il est possible de s'y rendre seul ou accompagné, un autre aspect intéressant dans le cadre des relectures. Mais il est atterrant de voir combien le Rift est peu dangereux par rapport à l'image que l'on s'en faisait. Non pas que le livre soit si facile que ça (il existe pas mal de PFA vicieux et pour atteindre l'ultime paragraphe, il faut avoir pris au début de l'aventure une décision pas du tout évidente au prime abord) mais les péripéties sont très peu nombreuses et il est même possible de terminer le livre sans avoir accompli un seul combat. Il existe sept niveaux dans le Rift et on en descend plus de la moitié avec une rapidité et une facilité aussi déconcertantes que décevantes.
En fait, l'énorme défaut de ce LDVELH est sa construction, que l'on peut qualifier de malhonnête envers le lecteur. Sans exagérer, les 423 paragraphes pouvaient être réduits à 150 paragraphes, 200 à la rigueur. Il s'agit du même phénomène observé dans certains tomes du 4ème cycle de Loup Solitaire et qui ne peuvent s'expliquer que par un empressement de l'auteur à parvenir au nombre suffisant de paragraphes pour terminer le bouquin.
Dans les Démons du Manmarch, une des plus importantes décisions est de savoir si l'on est ou non accompagné par Foxglove au cours de l'aventure. Mais pour gérer ça, au lieu d'utiliser un système habituel afin d'éviter le gaspillage de paragraphes (mot de passe, objet-repère, question au joueur, etc...), il est consacré des paragraphes quasi-identiques pour les deux options possibles, que l'on soit ou non accompagné. Et ce jusqu'à ce qu'on arrive à un paragraphe convergent mais ceci pas avant d'avoir lu un bon nombre de paragraphes uni-directionnels. Exemple :
1 : Etes-vous avec Foxglove? Si oui, allez au 2 ; sinon allez au 3.
2 : allez au 4
3 : allez au 5
4 : allez au 6
5 : allez au 7
6 : allez au 8
7 : allez au 9
8 : allez au 10
9 : allez au 10.
Dans cet exemple, les paragraphes 4 et 5 sont identiques, tout comme les 6 et 7, ainsi que les 8 et 9. Et ce procédé se répète de nombreuses fois dans l'aventure. Ecrivains d'AVH novices, si vous souhaitez découvrir comment gonfler sans effort votre nombre de paragraphes, achetez et disséquez alors ce LDVELH qui est un parfait manuel de la méthode...
Cette stratégie aurait pu être pardonnable si les implications de Foxglove sur l'histoire ou le jeu étaient réellement importantes mais au final, elles ne le sont que très peu.
Donc, si on considère ce tome 6 comme un LDVELH de 150 paragraphes, on peut alors relever quelques aspects néanmoins positifs. Celui qui m'a le plus intéressé est le cadre de l'aventure, la découverte du Rift. S'il s'avère trop vide et pas assez stressant à mon goût, on y trouve une population de créatures subalternes malfaisantes (principalement des orques) esclaves des elfes noirs qui régissent ce pandémonium. La société de ces créatures magiciennes et retorses est intéressante : on y découvre leur hiérarchie, la suprématie matriarcale et des femelles en général, le culte de la Veuve Noire avec ses adeptes hybrides (les prêtresses de Nullaque), leurs créatures favorites (telles que les dragons sans ailes ou le gigantesque kratak) ou encore les nombreux pièges magiques qu'ils utilisent. Tout ceci évoque singulièrement la race des elfes noirs décrite dans l'univers des Royaumes Oubliés de Donjons et Dragons, plus particulièrement dans la fameuse trilogie de Drizzt do Urden écrite par Salvatore. Je ne connais plus les dates de parution, elles doivent être très proches, mais je penche pour une influence de cette trilogie sur les auteurs de la Voie du Tigre. Il suffit donc de remplacer la Veuve Noire par la déesse Llolth.
Malgré ça, le résultat est très frustrant. Oui FRUSTRATION est le maître mot. Même la scène de combat finale avec nos vieux ennemis tourne au jus de boudin. Je ne retiens aucune séquence marquante où l'on est satisfait de sortir vainqueur d'une bonne bagarre ou d'avoir accompli un exploit, un comble pour le Ninja qui a vaincu précédemment tant d'adversaires renommés.
On pourrait s'étendre sur les psychologies de Foxglove, de la bande à Tyutcheff, de nos quatre alliés surprises mais cet aspect est en-deçà de ce que l'on a vécu dans le tome 4. La fin est par contre vraiment originale et surprenante. Une fin propre à marquer les esprits de toute une génération de jeunes lecteurs. Une fin qui, pour le coup, ne triche pas puisque elle clôt de manière magistrale cette série de la Voie du Tigre, une série inoubliable pour son système de jeu, ses personnages complexes et son univers très développé.