les tricheurs doivent-ils rôtir en enfer?
#10
En ce qui me concerne, j’évite la triche. Plusieurs raisons à cela. D’abord par fierté, j’aime les défis. Ensuite, beaucoup de bouquins perdent de leur sel si on ne suit pas les règles. Pour Le Manoir de l’Enfer, si je l’ai adoré c’est parce que j’ai dû explorer le manoir de fond en comble en en traçant la carte au fur et à mesure avant de pouvoir en venir à bout, loyalement. À mon avis et même si on peut regretter le OTP, on ne mesure l’exceptionnelle ambiance de ce livre qu’en se mesurant à sa difficulté.

Tricher en considérant qu’on possède l’objet demandé peut faire passer à côté de la moitié de l’histoire, comme dans Les Esclaves de l’Éternité. Tricher à un combat, c’est en revanche un peu différent, la plupart n’étant souvent là que parce qu’il faut en mettre, et ne participent aucunement à la construction ludique de l’aventure. Néanmoins, quand le livre est bon je m’efforce de mener les combats selon les règles, ce qui entraîne parfois des situations épiques. J’ai souvenir d’un affrontement face à un guerrier de la Mort (de mémoire) dans Le Talisman de la Mort, aux caractéristiques bien supérieures aux miennes. Le texte précisait de se rendre à un autre paragraphe si mon endurance passait en dessous de 3 (de mémoire là aussi), mais ne voulant pas tenter le diable j’ai mené le combat en utilisant les deux doses d’une potion d’endurance dont je disposais à chaque fois que je m’approchais du seuil fatidique (en effet, les règles ne précisaient pas qu’on ne pouvait utiliser de potion en combat, mais en même temps c’était la VF…). Au final je suis parvenu à réduire l’endurance du guerrier à 1 tandis que la mienne s’est retrouvée à 3 ou 4, après avoir pourtant subi, donc, deux recharges. Je vous laisse imaginer la tension au moment du dernier lancer de dés… qui fut en faveur de mon adversaire… Je m’apprêtais à mourir au paragraphe suivant où, deus ex machina, un paladin fantomatique sorti de nulle part (en fait l’un des gus que l’on croise au début de l’aventure) s’est interposé et a vaincu pour moi le guerrier de la Mort, avant de me léguer sa Sainte Épée (+1 PH)… Ce fut l’un de mes meilleurs moments de biblioludisme, mais si j’avais triché en zappant ce combat difficile, je serais passé à côté.

Après, bien sûr un certains nombre de livre-jeux en particulier parmi les DF, sont injouables à la loyale. Mais quand je tombe sur des daubes telles que Le Temple de la Terreur, ben je ne cherche simplement pas à finir le livre, même en trichant, ça n’en vaut simplement pas la peine.

Et enfin, il y a le cas particulier des livres de Brennan, nazissime au point de vue des règles mais qui sont un régal à lire si on met les élucubrations de l’auteur de côté.
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RE: les tricheurs doivent-ils rôtir en enfer? - par Jehan - 24/12/2008, 13:58



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