Il faut quelques secondes à Actéon pour se remettre du flot d’émotions diverses qui vient de le submerger par surprise. Il avait bien cru déceler, quelques jours auparavant, un certain intérêt de Scylla pour son activité, mais l’aura mythique de la nymphe sur son esprit nourri aux légendes sylvestres l’intimidait alors trop pour qu’il tente d’y faire écho. Or, voilà qu’elle vient lui parler d’elle-même, et pour lui demander — presque timidement ! — une faveur ! Elle, créature millénaire, désire apprendre quelque chose de lui, simple mortel ! Il lui faut un instant pour se remettre du choc et pendant ce bref laps de temps, le chasseur demeure interdit. Puis il esquisse un sourire, presque gêné :
« Ce serait pour moi un honneur et une grande joie, de vous enseigner les rudiments de l’arc. Mais il me faudra, hélas ! un peu de temps pour en fabriquer un. Ça devra sans doute attendre que nous ayons débusqué cette créature, je le crains… Si vous êtes prête à patienter jusque-là, alors je serai enchanté de vous en enseigner le maniement. »
« Ce serait pour moi un honneur et une grande joie, de vous enseigner les rudiments de l’arc. Mais il me faudra, hélas ! un peu de temps pour en fabriquer un. Ça devra sans doute attendre que nous ayons débusqué cette créature, je le crains… Si vous êtes prête à patienter jusque-là, alors je serai enchanté de vous en enseigner le maniement. »