18/03/2024, 16:37
Pour en revenir au film lui-même : contrairement au premier, il a dû ajouter un certain nombre de choses à la substance du livre. Dans le roman, après le moment où Jessica devient Révérende Mère, il y a un bond en avant d'environ deux ans, à l'issue duquel Paul est déjà en passe de devenir le chef incontesté des Fremen. Ça n'aurait sans doute pas été très satisfaisant dans un film de ne rien voir de la façon dont Paul acquiert cette influence, ni de la manière dont débute sa relation avec Chani.
Il y a un certain nombre de personnages du livre qui n'apparaissent pas dans ce film : notamment Alia, Harah, le comte Fenring et Thufir Hawat (qui apparaissait dans le premier film). Même si ce sont des personnages intéressants, il était sans doute préférable de les exclure d'une adaptation cinématographique (tout comme Peter Jackson a probablement eu raison de ne pas inclure Tom Bombadil, Glorfindel, Erkenbrand et Beregond dans ses films). Il y a certaines choses qui peuvent être efficacement développées dans un livre sans pour autant y demander trop d'espace, mais qui consommeraient dans un film de précieuses minutes pouvant être mieux employées.
Là où je suis beaucoup plus dubitatif, c'est en ce qui concerne la façon dont le film exploite le thème religieux/messianique. Ce n'est pas une mauvaise chose d'avoir mis l'accent sur ce thème, mais j'aurais aimé que cela se fasse avec plus de subtilité. Le fait que Paul ait des scrupules a se plonger dans ce rôle de messie qui s'offre à lui (et à déclencher une guerre sainte dont il perçoit l'ampleur) est très compréhensible, mais le fait qu'il essaye activement de briser son aura de messie et de rejeter le pouvoir que cela lui accorde, ça me semble très excessif (et même s'il finit par changer d'avis, ce revirement se fait de façon trop abrupte). Paul n'étant de toute façon pas censé être un héros irréprochable, pourquoi le faire se comporter de façon si rigidement morale ? Dans le livre, ses doutes ne s'expriment que dans son dialogue intérieur ; dans le film, cela aurait à mon avis pu se borner à des interactions avec sa mère et avec Chani.
Chani, parlons-en. Il était tout à fait légitime de lui accorder un rôle plus visible que dans le livre. Faire d'elle le personnage le plus sceptique vis-à-vis de la nature prétendument messianique de Paul, pourquoi pas ? Mais là encore, il aurait fallu beaucoup plus de nuances et de finesse. Chani réalise forcément qu'un chef charismatique comme Paul offre la meilleure chance pour les Fremen de se débarrasser de la tyrannie Harkonnen et de faire d'Arrakis un monde moins pénible. De plus, elle aime Paul. Est-ce que ça ne devrait pas l'amener à plus d'hésitation ou de modération ? Une ou deux scènes entre Chani et Paul où on les voit discuter de la voie messianique dans laquelle s'engage Paul auraient eu à mon avis beaucoup plus de poids que le moment où Paul accepte complètement sa vocation de messie et Chani essaie futilement de tirer les autres Fremens de leur ferveur religieuse.
Il y a un certain nombre de personnages du livre qui n'apparaissent pas dans ce film : notamment Alia, Harah, le comte Fenring et Thufir Hawat (qui apparaissait dans le premier film). Même si ce sont des personnages intéressants, il était sans doute préférable de les exclure d'une adaptation cinématographique (tout comme Peter Jackson a probablement eu raison de ne pas inclure Tom Bombadil, Glorfindel, Erkenbrand et Beregond dans ses films). Il y a certaines choses qui peuvent être efficacement développées dans un livre sans pour autant y demander trop d'espace, mais qui consommeraient dans un film de précieuses minutes pouvant être mieux employées.
Là où je suis beaucoup plus dubitatif, c'est en ce qui concerne la façon dont le film exploite le thème religieux/messianique. Ce n'est pas une mauvaise chose d'avoir mis l'accent sur ce thème, mais j'aurais aimé que cela se fasse avec plus de subtilité. Le fait que Paul ait des scrupules a se plonger dans ce rôle de messie qui s'offre à lui (et à déclencher une guerre sainte dont il perçoit l'ampleur) est très compréhensible, mais le fait qu'il essaye activement de briser son aura de messie et de rejeter le pouvoir que cela lui accorde, ça me semble très excessif (et même s'il finit par changer d'avis, ce revirement se fait de façon trop abrupte). Paul n'étant de toute façon pas censé être un héros irréprochable, pourquoi le faire se comporter de façon si rigidement morale ? Dans le livre, ses doutes ne s'expriment que dans son dialogue intérieur ; dans le film, cela aurait à mon avis pu se borner à des interactions avec sa mère et avec Chani.
Chani, parlons-en. Il était tout à fait légitime de lui accorder un rôle plus visible que dans le livre. Faire d'elle le personnage le plus sceptique vis-à-vis de la nature prétendument messianique de Paul, pourquoi pas ? Mais là encore, il aurait fallu beaucoup plus de nuances et de finesse. Chani réalise forcément qu'un chef charismatique comme Paul offre la meilleure chance pour les Fremen de se débarrasser de la tyrannie Harkonnen et de faire d'Arrakis un monde moins pénible. De plus, elle aime Paul. Est-ce que ça ne devrait pas l'amener à plus d'hésitation ou de modération ? Une ou deux scènes entre Chani et Paul où on les voit discuter de la voie messianique dans laquelle s'engage Paul auraient eu à mon avis beaucoup plus de poids que le moment où Paul accepte complètement sa vocation de messie et Chani essaie futilement de tirer les autres Fremens de leur ferveur religieuse.