09/03/2024, 02:11
(Modification du message : 09/03/2024, 02:19 par Lyzi Shadow.)
(07/03/2024, 14:19)Voyageur Solitaire a écrit : Orques, gobelins, nains et elfes ne me dérangent pas fondamentalement non plus mais pourquoi tous les nains à la suite de Tolkien seraient-ils forcément barbus avec les cheveux longs, pourquoi tous les elfes seraient-ils blonds et ceci et cela ?"Pourquoi", eh bien, parce qu'on a envie justement de jouer dans ces univers qu'on a découverts comme ça dans les films et les livres, et qui nous ont fait rêver à l'époque.
Bien sûr, le problème c'est le "forcément".
(07/03/2024, 14:19)Voyageur Solitaire a écrit : Tolkien n'y est pour rien, mais non seulement on a pris son œuvre comme référence mais on a semble-t-il jugé sacrilège d'en avoir une autre vision. Un modèle intouchable, figé. Que l'on conserve les caractéristiques des races qu'il a créé, le fond en fait, normal. Mais pour la forme, on peut faire différent. Pourquoi pas des nains imberbes, pourquoi pas des elfes aux cheveux courts, avec des tatouages rituels, des bijoux, pourquoi pas un magicien en tunique et pantalon (sûrement mieux adapté à un éventuel voyage que ces foutues robes), avec des runes magiques tatouées sur le dos de ses mains, le cou cerclé d'amulettes et de talismans et pas forcément vieux ? Pourquoi des sorcières forcément vieilles, moches, volant sur des balais ? Howard mettait en scène des sorcières superbes qui chevauchaient, nues, les courants aériens, les nuits de Sabbat, dans le roulement des tambours...
C'est marrant, tu balayais de la main l'autre jour "le sempiternel Donjons & Dragons", mais à peu près tout ce que tu cites là existe déjà dans D&D.
Dans D&D, les Elfes ne sont pas les surhommes blonds hyper athlétiques à la Orlando Bloom (ce qui d'ailleurs, concerne surtout les Hauts Elfes de Rivendell/Fondcombe et de l'aristocratie de Mirkwood/Mirquebois, mais pas les Elfes sylvains ordinaires de Mirkwood), ils sont bruns, frêles, un peu plus petits que les humains, et ont généralement plutôt les yeux verts - même si ça dépend de si on est dans le setting de Greyhawk/Faucongris/Oerth/Taerre ou de Forgotten Realms/Royaumes Oubliés/Faerun ou un autre, et si on parle de hauts elfes, d'elfes sauvages ou d'elfes des bois.
Les nains sont généralement barbus (c'est vraiment important dans leur culture), mais il me semble avoir un souvenir lointain d'une illustration de Casus Belli ou de Dragon Magazine sur les "nains d'égoût" où ils étaient imberbes.
Déjà dans la 3e édition de 2001, sur l'illustration des personnages d'exemples pour l'Ensorceleur (Sorcerer), le Magicien (Wizard) et le Magicien spécialisé Illusionniste (Wizard - Illusionist), aucun n'est représenté avec une robe. On peut très bien acheter des "robes de mage" dans l'équipement de départ si on veut (et que comme moi on aime bien le classicisme), mais ce n'est absolument pas obligatoire. Ah, et aucun n'est vieux, également. D'ailleurs, dans les règles de création de base, un aventurier niveau 1 est forcément jeune, même si le joueur a la possibilité de prendre quelqu'un de plus âgé pour des bonus en Intelligence/Sagesse/Charisme contre des malus en Force/Dextérité/Constitution. Je t'accorde que l'illustration du Magicien d'exemple de la 5e edition est effectivement un vieillard à barbe blanche - mais il est typé africain donc ils ont fait des efforts lol.
Des musiciens tatoués de partout, il y en a aussi : les mages rouges de Thay.
Et les sorcières sont pas forcément vieilles et moches non plus, enfin ça dépend. Les aventurières Ensorceleuses sont de base jeunes, comme dit plus haut, mais c'est vrai qu'il y a un monstre appelé "Hag", qui est une mauvaise fée qui a toujours l'apparence d'une vieille femme.
(07/03/2024, 14:19)Voyageur Solitaire a écrit : Et puis, ce manque de sensualité, de désir, de plaisir... Ces héros asexués, ces princesses vertueuses et chastes, ces elfes éthérés et comme tu l'as dit, ces gentils vraiment gentils, ces mignons Hobbits animés des intentions les plus pures... C'est plus la Comté, c'est la petite maison dans la prairie ! Dégoulinante de bons sentiments et de vertu et où les gentils gagnent toujours à la fin. Chiant ! Je préfère des personnages plus païens, de chair et de sang, qui ont un sexe, des désirs, des amours passionnés et des haines brûlantes (ou l'inverse), qui vivent quoi !
Bon, pour le coup, ça c'est bien UN PEU la faute de Tolkien. Tolkien était très très catholique, donc le sexe juste pour le plaisir, c'était pas vraiment un truc positif pour lui.
La faute c'est aussi à la pudibonderie américaine et au fait que les livres-jeux, jeux de plateau, jeux vidéos d'Heroic Fantasy à la Tolkien étaient destinés au marché des enfants et des jeunes adolescents. Donc pas de sexe, absolument pas de sexe.
Mais pour le coup, D&D est très sexualisé depuis longtemps. Les éditions d'avant la deuxième d'AD&D n'étaient pas farouches en illustrations de personnages féminins seins nus, et c'est aussi D&D qui est à l'origine du cliché des aventurières en "Chainmail Bikini" (enfin en partie, il y a aussi les BD de Sonja la Rousse qui ont énormément contribué). Il y a aussi le monstre "Nymphe", dont la beauté est telle qu'elle rend aveugle. Dans la 1e édition d'AD&D, elle pouvait même se déshabiller pour que sa beauté tue ceux qui la regardent !
Ça a changé à partir de la 2e édition d'AD&D, "l'édition de la censure", où pour combattre la mauvaise image de D&D après que les mouvements féministes et religieux conservateurs américains s'y sont attaqués, on a retiré tout ce qui pouvait avoir un lien avec le sexe, donc adieu les seins nus, les nymphes qui peuvent se déshabiller, et même les demi-orques (vu qu'ils étaient issus d'un viol). Bon, les demi-orques sont revenus pour la 3e édition, quand même.
Mais il y a qu'à regarder des sessions de "Critical Role" et le nombre de blagues de cul qu'ils font par saison pour avoir une idée à quel point une table de rôlistes de D&D peut avoir l'esprit mal placé.
Et je ne leur jette pas la pierre, un des premiers trucs que j'ai faits, adolescent, en tant que MJ, c'est d'envoyer mes joueurs dans une maison close.
Pareil pour le manichéisme : le setting des Royaumes Oubliés l'est peut-être un peu plus (il y a plein d'organisations clairement maléfiques, mais il y a aussi des organisations très bienveillantes, comme les Harpers ou le Order of The Gauntlet), mais le setting d'origine, Greyhawk, était bien plus "gris et noir" que "blanc et noir". Il y avait une montagne de factions franchement maléfiques, mais la seule faction de PNJ un peu héroïque, c'était les Huit, et alors, déjà, même s'ils combattent les forces du mal et autres menaces pour leur cité, c'était un peu une assemblée de gens hétéroclites à la moralité variable (il y a bien un paladin, mais aussi des mages assoiffés de pouvoir) qui s'inquiétaient avant tout de leur propre intérêt, et en plus, dans le canon, ils sont censés disparaître en cours de campagne, de sorte que les personnages des joueurs sont censés prendre leur place - et se retrouvent donc seuls face aux prochaines menaces, sans alliés puissants pour les sortir du pétrin.
Bref, D&D, c'est un peu un couteau suisse : on y trouve de tout, du bon et du moins bon, du classicisme (Greyhawk, Mystara), de la high fantasy (Forgotten Realms, Dragonlance), du gothique (Ravenloft), du sombre (Dark Sun) et du complètement original (Eberron, Planescape, Spelljammer), des grandes guerres épiques entre dieux ou des aventures individuelles pour chercheurs de trésor sans trop de scrupules, du cul et du dark ou du tout public pour les chtites nenfants...
Après on y pioche ce qu'on veut, voire on fait son propre univers de campagne.
Bref, je fais encore plus un immense hors-sujet que VS.
Je sens que Salla ou un autre admin va me rappeler à l'ordre avant de couper le sujet pour déplacer le débat ailleurs lol.
Mr. Shadow
Doux mon cœur, fermes mes intentions -mantra psi