20/07/2023, 19:12
Les choix du Livre du Pouvoir (1)
L’une des principales spécificités des Défis & Sortilèges, ce sont les « choix du Livre du Pouvoir » (de 15 à 18 selon le livre). Le joueur y sélectionne l’attitude que son personnage va adopter parmi quatre possibilités : Amicale, Prudente, Rusée, Agressive. Les situations dans lesquelles le joueur se voit confronté à un choix du Livre du Pouvoir sont presque toujours des interactions avec des êtres vivants et/ou intelligents.
(Les D&S ultérieurs – où le joueur contrôle quatre héros à la fois – ont remplacé ce système par celui des « choix du Livre des Personnages » : au lieu de décider quelle attitude adopter, on décide lequel des héros va agir. En théorie, ce n’était pas une mauvaise idée, mais l’exécution laissait à mon avis à désirer.)
En choisissant une attitude, le joueur ne sait pas exactement comment son personnage va agir, mais il a bien sûr une idée générale.
L’attitude Amicale signifie que le personnage se comporte de façon diplomate, ouverte, serviable, compatissante et/ou généreuse. En moyenne, c’est l’attitude dont les résultats sont les plus utiles : elle n’entraîne jamais de PFA , elle évite généralement au héros de se créer des ennuis, et c’est elle qui a le plus de chances de rapporter des objets magiques ou des bonus (le cadeau des nains, le bonus de +2 en Magie de Caïthness, etc.). Bien sûr, il ne faut pas exagérer : ce n’est pas toujours la meilleure attitude.
L’attitude Prudente signifie que le personnage va faire de son mieux pour éviter tout danger, par exemple en s’enfuyant ou en se cachant. La majorité du temps, cela permet effectivement d’éviter les problèmes ; en contrepartie, ça rend très peu probable d’obtenir quoi que ce soit d’utile. L’attitude Prudente est certainement la moins satisfaisante des quatre du point de vue littéraire : elle ne montre pas le héros à son avantage et elle n’engendre pas de conséquences divertissantes ou intéressantes (la seule et unique exception est un choix du livre de Keldrilh, où l’attitude Prudente le fait concourir avec un roi gnome à qui sera le plus gros mangeur, ce qui peut lui faire remporter une armure magique).
L’attitude Rusée est de loin celle qui est la plus difficile à anticiper. Il y a certaines situations où elle ne se distingue pas beaucoup de l’attitude Prudente (encore qu’elle implique généralement un comportement plus actif). Il y a d’autres fois où le héros va essayer de jouer au plus fin… ce qui peut très bien échouer ou même lui attirer des ennuis. C’est dans les situations qui demandent de l’observation et de la présence d’esprit que cette attitude se révèle la plus utile.
L’attitude Agressive signifie que le héros recherche la confrontation. Au minimum, ça le fait se comporter de façon susceptible ou péremptoire ; le plus souvent, ça implique un recours très direct et peu subtil à la violence. Il n’est pas rare que cette attitude vaille des ennuis inutiles au héros et, en moyenne, c’est sans doute celle dont les résultats sont le moins souvent profitables. Il arrive cependant que recourir à la violence sans prendre le temps de réfléchir soit réellement la meilleure solution. Par exemple, dans la situation où Caïthness se retrouve confrontée à un mort-vivant armé d’un sceptre magique, l’attitude Agressive est la seule qui lui permet de s’en débarrasser sans perdre des points de Magie ou courir le risque de se faire tuer.
Bien sûr, les choix du Livre du Pouvoir ne débouchent pas nécessairement sur quatre conséquences radicalement différentes. Même si le raisonnement et le comportement du héros dépendent de l’attitude choisie, le résultat matériel (combat, découverte d’un objet, etc.) peut être le même pour plusieurs attitudes différentes. Par exemple, lorsque Kandjar découvre l’ancienne cité de Séléite et qu’il commence à s’y passer des choses bizarres, l’attitude Prudente (où il détale à toutes jambes) et l’attitude Rusée (où il utilise un sort pour empêcher l’entité surnaturelle qui hante la cité de se manifester) reviennent objectivement au même.
Certains choix du Livre du Pouvoir ont des conséquences bien plus littéraires que concrètes. Par exemple, à Fenga, Caïthness peut débarquer dans une auberge où deux hommes armés sont en train de s’en prendre à un adolescent. Avec l’attitude Amicale, Caïthness invoque les esprits du feu pour effrayer les agresseurs… et provoque ainsi une panique générale qui fait s’enfuir tout le monde ; craignant de se faire arrêter, elle s’esquive en toute hâte. Avec l’attitude Prudente, elle se laisse bousculer par l’aubergiste qui s’enfuit, et se retrouve dans la rue où elle reste jusqu’à ce que les gardes arrivent ; elle n’apprend que plus tard ce qui s’est passé. Avec l’attitude Agressive, elle dégaine sa dague et fonce pour secourir l’adolescent, mais elle est gênée par la foule et arrive trop tard pour le sauver d’une blessure mortelle ; après avoir été questionnée par les gardes, elle est relâchée et passe le restant de la nuit en proie à un sérieux cafard. La scène se déroule de façon bien différente dans ces trois cas, mais (en-dehors du point de pouvoir obtenu) ça n'a aucun impact concret sur la situation de l'héroïne.
Avec l’attitude Rusée, Caïthness s’exclame que les gardes sont en train d’arriver, ce qui fait détaler les agresseurs. Elle découvre ensuite que celui qu’elle prenait pour un adolescent est en réalité le bouffon du gouverneur de Fenga. Il invite Caïthness à l’accompagner au palais du gouverneur, où doit avoir lieu une grande fête ce soir même. Il s’ensuit trois paragraphes, comportant plusieurs centaines de mots et de multiples descriptions atmosphériques. C’est un passage sympathique, mais la seule chose qu’on en retire d’objectivement utile, c’est un indice sur un lieu où Caïthness pourra faire une rencontre importante (il est très possible que cette information ne soit utilisable que nettement plus tard, parce qu’on ne peut pas accéder au lieu en question avant d’avoir au moins 8 points de Pouvoir). La récompense pour avoir fait le meilleur choix est donc avant tout la satisfaction que l'on éprouve en se mettant à la place de notre héroïne, qui a su sauver quelqu'un grâce à son astuce et s'en voit récompensée en étant invitée à une fête splendide.
L’une des principales spécificités des Défis & Sortilèges, ce sont les « choix du Livre du Pouvoir » (de 15 à 18 selon le livre). Le joueur y sélectionne l’attitude que son personnage va adopter parmi quatre possibilités : Amicale, Prudente, Rusée, Agressive. Les situations dans lesquelles le joueur se voit confronté à un choix du Livre du Pouvoir sont presque toujours des interactions avec des êtres vivants et/ou intelligents.
(Les D&S ultérieurs – où le joueur contrôle quatre héros à la fois – ont remplacé ce système par celui des « choix du Livre des Personnages » : au lieu de décider quelle attitude adopter, on décide lequel des héros va agir. En théorie, ce n’était pas une mauvaise idée, mais l’exécution laissait à mon avis à désirer.)
En choisissant une attitude, le joueur ne sait pas exactement comment son personnage va agir, mais il a bien sûr une idée générale.
L’attitude Amicale signifie que le personnage se comporte de façon diplomate, ouverte, serviable, compatissante et/ou généreuse. En moyenne, c’est l’attitude dont les résultats sont les plus utiles : elle n’entraîne jamais de PFA , elle évite généralement au héros de se créer des ennuis, et c’est elle qui a le plus de chances de rapporter des objets magiques ou des bonus (le cadeau des nains, le bonus de +2 en Magie de Caïthness, etc.). Bien sûr, il ne faut pas exagérer : ce n’est pas toujours la meilleure attitude.
L’attitude Prudente signifie que le personnage va faire de son mieux pour éviter tout danger, par exemple en s’enfuyant ou en se cachant. La majorité du temps, cela permet effectivement d’éviter les problèmes ; en contrepartie, ça rend très peu probable d’obtenir quoi que ce soit d’utile. L’attitude Prudente est certainement la moins satisfaisante des quatre du point de vue littéraire : elle ne montre pas le héros à son avantage et elle n’engendre pas de conséquences divertissantes ou intéressantes (la seule et unique exception est un choix du livre de Keldrilh, où l’attitude Prudente le fait concourir avec un roi gnome à qui sera le plus gros mangeur, ce qui peut lui faire remporter une armure magique).
L’attitude Rusée est de loin celle qui est la plus difficile à anticiper. Il y a certaines situations où elle ne se distingue pas beaucoup de l’attitude Prudente (encore qu’elle implique généralement un comportement plus actif). Il y a d’autres fois où le héros va essayer de jouer au plus fin… ce qui peut très bien échouer ou même lui attirer des ennuis. C’est dans les situations qui demandent de l’observation et de la présence d’esprit que cette attitude se révèle la plus utile.
L’attitude Agressive signifie que le héros recherche la confrontation. Au minimum, ça le fait se comporter de façon susceptible ou péremptoire ; le plus souvent, ça implique un recours très direct et peu subtil à la violence. Il n’est pas rare que cette attitude vaille des ennuis inutiles au héros et, en moyenne, c’est sans doute celle dont les résultats sont le moins souvent profitables. Il arrive cependant que recourir à la violence sans prendre le temps de réfléchir soit réellement la meilleure solution. Par exemple, dans la situation où Caïthness se retrouve confrontée à un mort-vivant armé d’un sceptre magique, l’attitude Agressive est la seule qui lui permet de s’en débarrasser sans perdre des points de Magie ou courir le risque de se faire tuer.
Bien sûr, les choix du Livre du Pouvoir ne débouchent pas nécessairement sur quatre conséquences radicalement différentes. Même si le raisonnement et le comportement du héros dépendent de l’attitude choisie, le résultat matériel (combat, découverte d’un objet, etc.) peut être le même pour plusieurs attitudes différentes. Par exemple, lorsque Kandjar découvre l’ancienne cité de Séléite et qu’il commence à s’y passer des choses bizarres, l’attitude Prudente (où il détale à toutes jambes) et l’attitude Rusée (où il utilise un sort pour empêcher l’entité surnaturelle qui hante la cité de se manifester) reviennent objectivement au même.
Certains choix du Livre du Pouvoir ont des conséquences bien plus littéraires que concrètes. Par exemple, à Fenga, Caïthness peut débarquer dans une auberge où deux hommes armés sont en train de s’en prendre à un adolescent. Avec l’attitude Amicale, Caïthness invoque les esprits du feu pour effrayer les agresseurs… et provoque ainsi une panique générale qui fait s’enfuir tout le monde ; craignant de se faire arrêter, elle s’esquive en toute hâte. Avec l’attitude Prudente, elle se laisse bousculer par l’aubergiste qui s’enfuit, et se retrouve dans la rue où elle reste jusqu’à ce que les gardes arrivent ; elle n’apprend que plus tard ce qui s’est passé. Avec l’attitude Agressive, elle dégaine sa dague et fonce pour secourir l’adolescent, mais elle est gênée par la foule et arrive trop tard pour le sauver d’une blessure mortelle ; après avoir été questionnée par les gardes, elle est relâchée et passe le restant de la nuit en proie à un sérieux cafard. La scène se déroule de façon bien différente dans ces trois cas, mais (en-dehors du point de pouvoir obtenu) ça n'a aucun impact concret sur la situation de l'héroïne.
Avec l’attitude Rusée, Caïthness s’exclame que les gardes sont en train d’arriver, ce qui fait détaler les agresseurs. Elle découvre ensuite que celui qu’elle prenait pour un adolescent est en réalité le bouffon du gouverneur de Fenga. Il invite Caïthness à l’accompagner au palais du gouverneur, où doit avoir lieu une grande fête ce soir même. Il s’ensuit trois paragraphes, comportant plusieurs centaines de mots et de multiples descriptions atmosphériques. C’est un passage sympathique, mais la seule chose qu’on en retire d’objectivement utile, c’est un indice sur un lieu où Caïthness pourra faire une rencontre importante (il est très possible que cette information ne soit utilisable que nettement plus tard, parce qu’on ne peut pas accéder au lieu en question avant d’avoir au moins 8 points de Pouvoir). La récompense pour avoir fait le meilleur choix est donc avant tout la satisfaction que l'on éprouve en se mettant à la place de notre héroïne, qui a su sauver quelqu'un grâce à son astuce et s'en voit récompensée en étant invitée à une fête splendide.