10/06/2023, 20:20
"L'homme contre la nature" est un thème qui, dans les AVH/LDVH, n’est généralement utilisé que de façon temporaire (le héros doit traverser un désert pour atteindre la mystérieuse cité où l’attend son destin) ou comme une conséquence du véritable conflit (un sorcier maléfique provoque des cataclysmes naturels). Il est très intéressant de voir une aventure où la survie dans un milieu naturel hostile est réellement l’alpha et l’oméga du scénario.
J’ai bien aimé le personnage que l’on incarne. Il n’est ni trop émotionnel, ni pas assez. La révélation sur son épouse qui vient vers la fin éclaire sa personnalité d’un jour nouveau sans pour autant le rendre tout à fait différent.
50 paragraphes pour raconter un périple de plus de 1000 kilomètres qui s’étale sur des semaines, on pourrait se dire que c’est trop court. Après y avoir réfléchi, cependant, je pense que c’est pour le mieux. Il serait certainement envisageable d’écrire une AVH de 500 paragraphes sur un voyage pareil, mettant bien en valeur l’épreuve d’endurance et de volonté que cela représente, comprenant des tas de petites décisions dont les seules conséquences seraient d’affecter un peu notre score de nourriture, de santé ou de moral, lassant le joueur pour lui faire partager une fraction de la lassitude extrême de son héros ; ce serait envisageable, mais ce serait une AVH à laquelle personne ne jouerait à la loyale qu’une seule fois, même si elle offrait de multiples chemins possibles ; le joueur qui aurait échoué une première fois ne s’investirait plus jamais autant dans l’histoire lors de ses tentatives ultérieures.
Un format court me semble donc préférable. Il aurait été envisageable de traiter le même sujet différemment, en se concentrant sur une petite partie du voyage (par exemple, les semaines pendant lesquelles le groupe attend désespérément que les deux derniers hommes valides reviennent avec des secours), mais je ne sais pas si cela aurait été préférable.
L’aventure est bien documentée et exploite à fond les divers périls naturels auxquels des hommes pouvaient se retrouver confrontés dans de pareilles situations. L’atmosphère est très réaliste : il n’y a bien sûr pas d’éléments surnaturels, mais il n’y a pas non plus de coïncidences improbables, de découvertes stupéfiantes, ni rien de ce genre. Ça diminue certes l’élément de surprise, mais il y a des scénarios où la surprise, le hasard et les rebondissements ne sont pas tant utiles, et risqueraient même, s’ils jouaient un rôle trop important, d’affadir l’atmosphère générale.
Le système est très simple et c’est sans doute pour le mieux. Si l’AVH avait été un poil plus longue, un score représentant notre autorité ou le moral de nos hommes aurait pu être intéressant, mais dans une aventure de 50 paragraphes, ça n’était pas nécessaire.
J’ai bien aimé le personnage que l’on incarne. Il n’est ni trop émotionnel, ni pas assez. La révélation sur son épouse qui vient vers la fin éclaire sa personnalité d’un jour nouveau sans pour autant le rendre tout à fait différent.