02/02/2023, 23:30
(Modification du message : 02/02/2023, 23:32 par Voyageur Solitaire.)
Question complexe.
Si on propose un "boss de fin", le méchant à buter, je dirais qu'il doit réunir plusieurs qualités.
- Etre difficile à trouver, approcher. C'est Zambar Bone, c'est le sorcier de la Montagne de Feu, c'est Balthus dans sa citadelle... Ce n'est pas le type croisé au coin de la rue ou débusqué au bout de deux jours.
- Etre charismatique. Il faut un ennemi qui a de la gueule, de la classe, de l'allure, ce qui rendra notre victoire encore plus valorisante. Malbordus qui sort de son trou à chiottes avec la gueule d'une porte de prison, désolé, mais il y a mieux. Il faut que le méchant sorte du lot, que ce soit parce qu'il est beau, vraiment cruel ou redoutable ou toute autre raison. Si c'est Monsieur tout le monde, ça casse l'ambiance. On te parle d'un terrible et redoutable sorcier s'apprêtant à déferler sur le monde avec ses légions et tu découvres au final un type petit, bedonnant, avec trois cheveux sur le crâne, les yeux globuleux et une voix de fausset...
- Etre redoutable. Faut en chier, faut en être à deux doigts de crever quand tu réussis enfin à le buter après un combat épique. Gnaak de Mozgoar atomisé en deux secondes par le glaive de Sommer, t'as envie de t'ouvrir les veines. Tout ça pour ça ? Paie ton combat, merde !
Après, on peut encore raffiner avec l'objet magique à trouver pour le tuer. Mais malheureusement, c'est un filon qui a été usé jusqu'à la corde et qui est devenu un cliché, un stéréotype. Ce qui peut être bien aussi, c'est le méchant mystérieux : le type est inconnu, le visage masqué, on ne sait pas qui c'est et la satisfaction de le buter est doublée de celle d'avoir découvert son identité. On peut même (c'est pas évident mais possible) faire un twist final : le méchant se révèle en fait être notre ami, notre compagnon, notre complice. Par les dieux, toi ! Ou alors, notre adversaire est un membre de notre famille, un ami cher que l'on va devoir affronter, avec le cas de conscience que ça implique.
Après, comme l'a dit Tholdur, il y a les ennemis sans lien avec l'histoire. Là, le piège à éviter, ce sont les ennemis "gratuits", posés là, juste pour remplir. Je traverse la forêt, je me fais attaquer par des brigands, je suis vainqueur et je poursuis mon chemin... Une fois à la limite mais pas plus. Sinon, le lecteur va vraiment avoir l'impression que l'auteur a mis ce combat juste pour meubler un passage vide.
Et surtout, même pour ces adversaires secondaires, de l'originalité ! Les brigands dans la forêt, c'est tellement attendu et usé jusqu'à la corde ! Comme l'attaque de voleurs dans une sombre ruelle de nuit. Il manque plus que la musique flippante qui monte crescendo au fur et à mesure qu'on avance dans la fameuse ruelle... On peut varier avec un corps gémissant et étendu sur les pavés dans la fameuse ruelle sombre, on croit que c'est une victime, on lui vient en aide et en fait, c'est un traquenard : l'homme faisait semblant d'être blessé et ses complices sortent de l'ombre, le couteau à la main. Une avenante donzelle rencontrée dans une taverne nous propose un petit tour dans son lit et nous mène en fait dans une ruelle à l'écart où nous attendent ses complices. Ou la même donzelle qui nous drague à la taverne et verse un somnifère dans notre verre. On se réveille alors sur le pavé, dépouillé de tout par ses complices et il va falloir retrouver ces salauds pour récupérer nos affaires, ce qui peut devenir une mini-aventure. Dans la forêt, les brigands peuvent être des marchands d'esclaves qui estiment qu'on serait une bonne prise. Ils nous offrent de partager leur bivouac, se montrent amicaux, nous droguent et on se réveille au matin enchaîné parmi les autres. On peut tomber sur un esclave en fuite, poursuivi par son maître et ses hommes et l'aider. On peut arriver aux abords d'une mine et apprendre des mineurs terrifiés qu'une bête redoutable s'est établie dans les galeries. Le chef de la mine est prêt à nous récompenser si on accepte d'aller la tuer. De l'imagination, de l'originalité avant tout. Avec un peu d'efforts, une banale attaque de brigands peut prendre une tournure bien plus intéressante.
Si on propose un "boss de fin", le méchant à buter, je dirais qu'il doit réunir plusieurs qualités.
- Etre difficile à trouver, approcher. C'est Zambar Bone, c'est le sorcier de la Montagne de Feu, c'est Balthus dans sa citadelle... Ce n'est pas le type croisé au coin de la rue ou débusqué au bout de deux jours.
- Etre charismatique. Il faut un ennemi qui a de la gueule, de la classe, de l'allure, ce qui rendra notre victoire encore plus valorisante. Malbordus qui sort de son trou à chiottes avec la gueule d'une porte de prison, désolé, mais il y a mieux. Il faut que le méchant sorte du lot, que ce soit parce qu'il est beau, vraiment cruel ou redoutable ou toute autre raison. Si c'est Monsieur tout le monde, ça casse l'ambiance. On te parle d'un terrible et redoutable sorcier s'apprêtant à déferler sur le monde avec ses légions et tu découvres au final un type petit, bedonnant, avec trois cheveux sur le crâne, les yeux globuleux et une voix de fausset...
- Etre redoutable. Faut en chier, faut en être à deux doigts de crever quand tu réussis enfin à le buter après un combat épique. Gnaak de Mozgoar atomisé en deux secondes par le glaive de Sommer, t'as envie de t'ouvrir les veines. Tout ça pour ça ? Paie ton combat, merde !
Après, on peut encore raffiner avec l'objet magique à trouver pour le tuer. Mais malheureusement, c'est un filon qui a été usé jusqu'à la corde et qui est devenu un cliché, un stéréotype. Ce qui peut être bien aussi, c'est le méchant mystérieux : le type est inconnu, le visage masqué, on ne sait pas qui c'est et la satisfaction de le buter est doublée de celle d'avoir découvert son identité. On peut même (c'est pas évident mais possible) faire un twist final : le méchant se révèle en fait être notre ami, notre compagnon, notre complice. Par les dieux, toi ! Ou alors, notre adversaire est un membre de notre famille, un ami cher que l'on va devoir affronter, avec le cas de conscience que ça implique.
Après, comme l'a dit Tholdur, il y a les ennemis sans lien avec l'histoire. Là, le piège à éviter, ce sont les ennemis "gratuits", posés là, juste pour remplir. Je traverse la forêt, je me fais attaquer par des brigands, je suis vainqueur et je poursuis mon chemin... Une fois à la limite mais pas plus. Sinon, le lecteur va vraiment avoir l'impression que l'auteur a mis ce combat juste pour meubler un passage vide.
Et surtout, même pour ces adversaires secondaires, de l'originalité ! Les brigands dans la forêt, c'est tellement attendu et usé jusqu'à la corde ! Comme l'attaque de voleurs dans une sombre ruelle de nuit. Il manque plus que la musique flippante qui monte crescendo au fur et à mesure qu'on avance dans la fameuse ruelle... On peut varier avec un corps gémissant et étendu sur les pavés dans la fameuse ruelle sombre, on croit que c'est une victime, on lui vient en aide et en fait, c'est un traquenard : l'homme faisait semblant d'être blessé et ses complices sortent de l'ombre, le couteau à la main. Une avenante donzelle rencontrée dans une taverne nous propose un petit tour dans son lit et nous mène en fait dans une ruelle à l'écart où nous attendent ses complices. Ou la même donzelle qui nous drague à la taverne et verse un somnifère dans notre verre. On se réveille alors sur le pavé, dépouillé de tout par ses complices et il va falloir retrouver ces salauds pour récupérer nos affaires, ce qui peut devenir une mini-aventure. Dans la forêt, les brigands peuvent être des marchands d'esclaves qui estiment qu'on serait une bonne prise. Ils nous offrent de partager leur bivouac, se montrent amicaux, nous droguent et on se réveille au matin enchaîné parmi les autres. On peut tomber sur un esclave en fuite, poursuivi par son maître et ses hommes et l'aider. On peut arriver aux abords d'une mine et apprendre des mineurs terrifiés qu'une bête redoutable s'est établie dans les galeries. Le chef de la mine est prêt à nous récompenser si on accepte d'aller la tuer. De l'imagination, de l'originalité avant tout. Avec un peu d'efforts, une banale attaque de brigands peut prendre une tournure bien plus intéressante.
Anywhere out of the world