[m-yaz 2022] Le mercenaire ultime de l'extrême limite
#22
J'ai fini il y a quelques jours l'aventure, mais je n'avais pas trouvé le temps d'en donner un petit avis. J'espère que le tout est encore assez frais pour dire des trucs pas trop à l'ouest.


Il faudrait revoir un peu la forme qui nécessite quelques ajustements. Je me demande pourquoi le paragraphe 1 est justifié quand le reste du texte ne l'est pas par exemple. Les dialogues ne sont pas très beaux, comme ici avec : « -"Sumo, capture !" ». Et c'est parfois le cas avec le corps du texte : « magnum 444 (ou l'"arme non-répertoriée") ET une balle ». Une majuscule qui manque au paragraphe 45. Ou encore la virgule suivi de « et », souvent mal maîtrisée par tout le monde. Mais cela reste du pinaillage.


Passons au fond. Je ne connaissais pas les histoires de Pat Magnum. J'ai donc un œil assez frais sur cette aventure. Et pour ma part, j'ai vraiment bien aimé. Le style est riche, littéraire et ce, dans tous les sens du terme. Non seulement parce qu'il sait développer un récit, mais aussi parce qu'il s'adapte aux personnages, variant ainsi les tons. On peut trouver des envolées lyriques, « Que se déchaîne la tempête du chaos ! Rompez, digues ! libérez vos flots impétueux ! Qu'ils inondent la noire vallée du crime », qui se mêlent au langage ordinaire des protagonistes : « se pourrait-il que Pat ait merdé à ce point ? [...] Mais ?... tiens... ah ! oh ! haha, toi alors, Pat ! tu nous as bien eus sur ce coup ! ». À cela se rajoute un véritable feu d'artifice en terme de figures de style qui débordent du cadre de l'AVH tellement elles sont concentrées par millimètre carré de texte. Sans me mettre à faire une liste interminable, j'ai surtout remarqué l'utilisation du décalage sémantique au sein des collocations, syntagmes semi-figés (ou cooccurrences privilégiées) qui génère une attente prévisible de la part du lecteur ou de celui qui écoute : « rire à gorge... ». Tout le monde s'attend à déployée et on lira : rire à gorge déchirée, par exemple. Il y a aussi pas mal de ruptures de la construction syntaxique (l'anacoluthe) mais parfois je me demande si elle est vraiment voulue, comme au paragraphe 26 : « rire de sa propre vacuité qui, mêlée aux onguents parfumés de sa peau, exsude au soleil un halo de bêtise vanillée ». Est-ce bien la vacuité qui exsude un halo de bêtise comme l'affirme la syntaxe ? Ou bien la peau par proximité et par sens (on aurait dans ce cas une hypallage).
Le style est là, l'humour aussi et cela tombe rarement à côté. Je me suis bien amusé et en ce sens, c'est une AVH réussie.

La toile de fond est très agréable, un vieux relent de série B des années 80 qui joue la carte du new retro et moi, j'aime bien. Les personnages sont tous des caricatures sur pattes et personnellement je n'ai cessé de voir l'ombre de Dirty Harry à tous les coins de rue, surtout le coup du collègue qui meurt systématiquement. Il y a des passages savoureux et j'ai adoré deux trois bricoles comme le distributeur, la fin à rebondissement multiples, la scène de la vaisselle sale qui m'a émouvé...

En terme de jeu, c'est un quasi OTP. Je ne suis mort qu'une fois, mais vers la toute fin parce qu'il me manquait un code. En fait, il y a 6 codes et ceux utiles arrivent souvent vers la conclusion, le moment où les actions s'accélèrent et où les choix doivent être les meilleurs. Il n'y a qu'en rejouant tous les numéros que j'ai fini par trouver papier et mou. Cinq morts possibles je crois, soit 10 % de l'histoire et c'est un bon ratio. Une aventure difficile donc, mais tout à fait réalisable, un bon mixe difficulté/jouabilité qui permet d'aller fureter à droite et à gauche, j'ai apprécié.

Le grand oublié, c'est le jeu, quasi absent. Il y a quelques objets et codes à récupérer et c'est bien tout ;  et encore, même-là, une bonne partie est inutile ou anecdotique (dont un Rogntudjuuuu de code). Une fois que l'on a compris la logique de Pat Magnum qui gagne parce qu'il ne fait rien (j'exagère un peu, parfois, il doit agir) ou parce que plus c'est débile mieux cela se justifie, l'histoire se lit plus qu'elle ne se joue. Reste heureusement les choix de paragraphe à sélectionner avec soin.


Au final, j'ai bien ri. C'est très bon, bien écrit, cela propose sur un fond années 80 une histoire divertissante aux rebondissements rigolos. L'AVH est relativement difficile, presque un OTP et sa ludicité serait très grande si ce n'était une mécanique de jeu aux abonnés absents.

Mention : un point bonus pour les critiques de fin, qui reproduisent finement ce que l'on peut lire sur la toile. J'ai savouré.
Goburlicheur de chrastymèles
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RE: [m-yaz 2022] le mercenaire ultime de l'extrême limite - par Astre*Solitaire - 27/06/2022, 00:37



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