12/07/2021, 17:59
L'aventure m'a inspiré des sentiments mitigés. Il y a des choses créatives - telles que le cadre, le scénario et le déroulement de l'histoire - mais je n'ai pas toujours accroché.
En premier lieu, sans doute, parce que je n'éprouvais aucune empathie pour le personnage qu'on incarne. Ce n'est pas quelqu'un de détestable et il est tout à fait réaliste qu'il ait des préjugés en débarquant dans un monde si différent, mais il est clair dès l'introduction qu'il se lance à la recherche de sa fille avec un état d'esprit beaucoup trop borné (ne cherchant pas réellement à la comprendre) et qu'il n'arrivera à rien tant qu'il n'aura pas accepté de changer. Ça marcherait très bien pour un personnage de roman, dont le lecteur pourrait suivre l'évolution au fil des évènements qui l'amèneraient à remettre en question son point de vue, mais je trouve que ça marche beaucoup moins bien pour un personnage dans la peau duquel le lecteur doit se glisser (ce serait peut-être moins problématique dans une AVH de taille nettement plus longue).
En deuxième lieu, l'aventure offre une liberté en fin de compte assez limitée. Il y a des paragraphes qui offrent pas mal de renvois, mais nos choix sont en fait très encadrés. Certains choix ont des conséquences qui dépassent nettement ce que le lecteur est en mesure de prévoir.
Je pense notamment au choix de l'hôtel, qui est déterminant. Lors de ma première partie, j'avais choisi la Casa Libertad - ça me semblait plus logique - et ce seul choix m'a en fait condamné à arriver à la fin de l'aventure en n'ayant presque rien découvert.
J'ai fait une deuxième partie en choisissant la Casa Libertad, en me disant que je ferai ensuite des choix différents... sauf que mes choix suivants se sont révélé d'une portée très limitée et que j'ai en fin de compte suivi presque exactement le même trajet que la première fois.
Pour ma troisième partie, j'ai choisi le Gran Hotel et ça a tout changé. Pas parce que mon parcours a été énormément différent, mais parce que j'ai très vite compris la vérité, dès la conversation qui se passe pendant le premier trajet en voiture, au 14.
L'anticipation est un genre très intéressant, mais périlleux, car il doit apparaître comme une évolution possible du monde que connaît le lecteur (contrairement à la science-fiction plus classique, dont les histoires sont séparées de nous par suffisamment de siècles pour le lecteur puisse accepter des changements énormes).
L'idée d'une expérience communiste ayant réussi est tout à fait bonne. C'est la matérialisation de critiques actuelles visant des éléments qui existent indiscutablement dans le monde présent : le capitalisme débridé, l'augmentation des inégalités, etc.
Là où le cadre perd à mon avis beaucoup en crédibilité, c'est lorsqu'il suggère que l'homosexualité est redevenue illégale dans le monde occidental. Cette évolution va complètement à l'encontre de changements dont presque tous les lecteurs peuvent clairement se souvenir. L'ouverture du mariage aux homosexuels est un processus progressif qui a débuté il y a une vingtaine d'années et qui a particulièrement concernée l'Occident ; l'idée que cette évolution pourrait s'inverser aussi radicalement dans les 20 ans qui viennent n'est pas crédible. Cet élément ne me semble du reste pas nécessaire : le monde occidental offre bien assez de problèmes réels pour permettre d'imaginer des quasi-utopies qui s'en affranchissent.
En premier lieu, sans doute, parce que je n'éprouvais aucune empathie pour le personnage qu'on incarne. Ce n'est pas quelqu'un de détestable et il est tout à fait réaliste qu'il ait des préjugés en débarquant dans un monde si différent, mais il est clair dès l'introduction qu'il se lance à la recherche de sa fille avec un état d'esprit beaucoup trop borné (ne cherchant pas réellement à la comprendre) et qu'il n'arrivera à rien tant qu'il n'aura pas accepté de changer. Ça marcherait très bien pour un personnage de roman, dont le lecteur pourrait suivre l'évolution au fil des évènements qui l'amèneraient à remettre en question son point de vue, mais je trouve que ça marche beaucoup moins bien pour un personnage dans la peau duquel le lecteur doit se glisser (ce serait peut-être moins problématique dans une AVH de taille nettement plus longue).
En deuxième lieu, l'aventure offre une liberté en fin de compte assez limitée. Il y a des paragraphes qui offrent pas mal de renvois, mais nos choix sont en fait très encadrés. Certains choix ont des conséquences qui dépassent nettement ce que le lecteur est en mesure de prévoir.
Je pense notamment au choix de l'hôtel, qui est déterminant. Lors de ma première partie, j'avais choisi la Casa Libertad - ça me semblait plus logique - et ce seul choix m'a en fait condamné à arriver à la fin de l'aventure en n'ayant presque rien découvert.
J'ai fait une deuxième partie en choisissant la Casa Libertad, en me disant que je ferai ensuite des choix différents... sauf que mes choix suivants se sont révélé d'une portée très limitée et que j'ai en fin de compte suivi presque exactement le même trajet que la première fois.
Pour ma troisième partie, j'ai choisi le Gran Hotel et ça a tout changé. Pas parce que mon parcours a été énormément différent, mais parce que j'ai très vite compris la vérité, dès la conversation qui se passe pendant le premier trajet en voiture, au 14.
L'anticipation est un genre très intéressant, mais périlleux, car il doit apparaître comme une évolution possible du monde que connaît le lecteur (contrairement à la science-fiction plus classique, dont les histoires sont séparées de nous par suffisamment de siècles pour le lecteur puisse accepter des changements énormes).
L'idée d'une expérience communiste ayant réussi est tout à fait bonne. C'est la matérialisation de critiques actuelles visant des éléments qui existent indiscutablement dans le monde présent : le capitalisme débridé, l'augmentation des inégalités, etc.
Là où le cadre perd à mon avis beaucoup en crédibilité, c'est lorsqu'il suggère que l'homosexualité est redevenue illégale dans le monde occidental. Cette évolution va complètement à l'encontre de changements dont presque tous les lecteurs peuvent clairement se souvenir. L'ouverture du mariage aux homosexuels est un processus progressif qui a débuté il y a une vingtaine d'années et qui a particulièrement concernée l'Occident ; l'idée que cette évolution pourrait s'inverser aussi radicalement dans les 20 ans qui viennent n'est pas crédible. Cet élément ne me semble du reste pas nécessaire : le monde occidental offre bien assez de problèmes réels pour permettre d'imaginer des quasi-utopies qui s'en affranchissent.