Vous montrez à Tobias la poignée et le fourreau. "Ce sont des morceaux de l'Épée de Légende - l'ancienne Épée de Vie," lui révélez-vous. "Le troisième morceau, la lame elle-même, doit être quelque part dans les territoires croisés ou dans les pays ta'ashims voisins. Elle doit être trouvée et l'Épée de Légende reconstituée, car c'est la seule arme qui puisse vaincre les cinq archimages qui ont survécu à la destruction de Spyte en se changeant en étoiles. Sans elle, ils reviendront dans ce monde à la fin du millénaire."
Tobias se frotte la mâchoire. "C'est Dieu qui vous a envoyés pour que je vous guide !" déclare-t-il. "Car j'ai entendu parler de cette Épée de Légende. Les mythes disent qu'elle possède une jumelle obscure : l'Épée de Mort. Trouvez l'une et vous trouverez l'autre, j'en suis convaincu. Pour en savoir davantage, vous devez vous rendre auprès de l'érudit Éméritus, un médectin de Quadrille. Vous trouverez sa maison près d'une fontaine de marbre noir, à l'extrémité orientale de la rue des orfèvres."
Vous remerciez Tobias et allez préparer vos affaires. Lorsque vous quittez le temple, le soleil matinal glisse autour des minarets distants du quartier indigène. Une voix unique s'élève en un chant lancinant et résonne à travers la ville. La mélodie ne manque pas d'une certaine beauté nostalgique. Vous pourriez vous figurer que c'est la complainte du soleil, s'élevant pour découvrir Crescentium toujours sous le joug des envahisseurs du nord...
Tobias vous rejoint à la porte donnant sur l'extérieur, interrompant votre rêverie.
"L'appel à la prière des ta'ashims," grogne-t-il avec un regard hostile en direction du plus haut minaret. "Si j'en avais le pouvoir, ces païens seraient convertis à la Vraie Foi à la pointe de l'épée. Mais la communauté coradienne qui réside ici a été amollie par l'argent, et détournée de sa ferveur religieuse initiale. Elle préfère commercer avec les ta'ashims que leur faire la guerre. Comme le Diable doit se réjouir à ce spectacle !"
Il s'esclaffe sans joie.
"J'ai quelque chose pour vous aider dans votre quête. Les archimages sont les agents du mal, et il serait donc bon que vous emportiez avec vous le plus puissant symbole du bien."
Ouvrant la boîte qu'il transporte, il en tire un crucifix qu'il remet à Pharéole (puisque Milena en possède déjà un).
Vous le remerciez pour son cadeau avant de partir à la recherche d'Éméritus.
*
Crescentium est un véritable dédale de rues, de marchés, de bazars et d'allées, s'étendant sur plusieurs étages entre des bâtiments de pierre, de terre cuite ou de briques. Alors que les habitants entament leur routine habituelle de labeur et de commerce, il s'élève des rues une poussière fine et étouffante, qui vous pique les yeux et assèche vos poumons. Des mouches, attirées par la sueur qui couvre vos visages et imprègne vos vêtements, vous suivent vomme une horde de mendiants.
Depuis les arcades ombragées d'un caravanserail, où ils se sont abrités de la chaleur croissante du jour, des marchands et des pèlerins vous regardent passer. Vous les comparez intérieurement aux figurants et aux manoeuvres d'une troupe de théâtre itinérante, regardant depuis les coulisses pendant que vous devez interpréter la grande pièce dont dépendent leurs petites existences.
Il est presque midi lorsque vous atteignez la rue des orfèvres. Vous vous frayez un passage dans la foule jusqu'à parvenir à une petite maison aux murs blanc, située derrière une fontaine de pierre noire. Entrant, vous êtes accueillis par une servante ta'ashim. Lorsque vous expliquez pourquoi vous êtes ici, elle vous indique un petit vestibule et vous demande d'attendre pendant qu'elle va chercher Éméritus.
*
Vous n'attendez pas longtemps. Éméritus est conduit dans le vestibule par l'esclave excitée, qui lui dit quelque chose en nascérin et vous désigne du doigt. Il murmure en souriant une réponse à la jeune femme, puis la congédie gentiment.
"Vous devez excuser Dhali," dit-il en vous accueillant chaleureusement. "Je reçois rarement des visites de courtoisie et votre arrivée était donc un évènement..."
Sa voix s'interrompt lorsqu'il aperçoit le fourreau et le pommeau de l'Épée de Légende, dont vous ne vous séparez jamais. Le soleil matinal filtre à travers la fenêtre, irisant le métal orné de joyaux de mille couleurs.
"L'Épée de Vie !" s'exclame-t-il en se laissant tomber sur un siège. "Je la croyais détruite depuis longtemps..."
"Comme vous le savez peut-être," dit Éméritus, "dans les premiers jours du monde, il n'y avait pas de moyen de distinguer les vivants et les morts. Il n'existait pas la frontière rigide que nous connaissons entre la vie et la mort, mais un flou imprécis. Cela devint intolérable et l'archange Abdiel fut envoyé pour séparer le monde des vivants de celui des morts. Il créa deux symboles de cette Séparation, deux grandes épées de pouvoir. L'une, l'Épée de Mort, demeura sous terre jusqu'à ce que le paladin Ganelon ne la ramène des enfers. Il est dit qu'il voulait l'utiliser contre les forces du Malin, mais il fut corrompu par l'intensité de son pouvoir mortel. Sa fin est bien connue et je n'ai sûrement pas besoin de vous la rappeler. L'Épée de Mort, parfois appelée la Griffe du Démon, se trouverait quelque part en Marazide."
"L'autre épée contenait dans sa lame l'essence de la vie. Ce n'est pas un concept que je saisis vraiment, mais bien des guerriers m'ont parlé du principe de cette épée, qui est une force de vie tout en dispensant la mort. C'est là ce qu'incarne l'Épée de Vie ou "Épée de Légende". L'épée a été brisée par Yaunt aux Sept Yeux, un démon des déserts glacés de Krarth. Je pensais que les fragments eux-mêmes avaient été détruits ou perdus à jamais, mais il semble que ce n'était pas le cas."
"L'Épée de Légende a-t-elle été créée pour détruire les derniers Archimages ?" demandez-vous.
"Pas à l'origine, selon le mythe que je viens de rapporter. Mais souvenez-vous que la vérité a plus d'une forme et parle avec plus d'une langue. Si on la comparait à une rivière, elle serait nourrie par de nombreux affluents. Certains diraient en effet que l'Épée a été forgée dans le but précis de tuer les Archimages. Elle en est certainement capable, car la Lune Bleue et ses associés font partie des Morts-Vivants. Je n'utilise pas ce terme dans le même sens que les aventuriers, qui désignent ainsi les squelettes animés et les zombies pourrissants. Certaines entités puissantes demeurent en ce monde sans connaître la mort et leur état de Mort-Vivant est une sorte d'apothéose. Cela s'applique à Herowoeard l'Exilé, Vallandar de l'ancienne Ellesland, le dieu-toi Imref Kharid, le seigneur vampire Abraxus et d'autres personnages mythiques. Les derniers archimages appartiennent à cette catégorie et l'Épée de Vie tranchera leurs liens avec notre réalité pour les renvoyer dans le Vide."
"A présent, si vous recherchez la dernière partie de l'Épée de Légende, je ne peux que vous recommander d'aller voir un homme du nom de Susurrien. C'est un prince d'Opalar, mais il a été exilé des contrées tahashims. Et non sans raison : d'après ce que j'ai entendu, il est dangereux comme un serpent. Mais il recherche l'Épée de Mort et pourrait donc vous donner des informations sur l'Épée de Vie. Les deux sont inextricablement liées."
Vous vous disposez aussitôt à partir. "Je suis désolé que vous ne puissiez rester plus longtemps," dit Eméritus en vous serrant la main, "mais votre quête est bien sûr prioritaire."
"Espérons que nous nous verrons à nouveau," répondez-vous. "Grand merci pour ton hospitalité et pour ton aide."
Vous accordez par ailleurs une demi-révérence courtoise à la belle jeune femme tahashim - Dhali - qui vous a accueillis lorsque vous êtes arrivés. "Et le service dévoué de ton esclave mérite également des louanges."
Eméritus rit. "Il n'y a pas d'esclaves dans cette maison. Dhali est ma femme."
Cela vous choque quelque peu. De l'avis général, des Coradiens respectables ne devraient pas se mêler de manière intime avec les indigènes. Vous gardez néanmoins vos opinions pour vous et, vous inclinant profondément, vous prenez congé.
*
Susurrien habite à l'autre bout de la ville. L'après-midi ne fait que débuter et vous n'êtes pas pressés. Alors que vous traversez un bazar, vous apercevez une femme tahashim voilée en train d'être molestée par deux marchands thulandiens.
- Vous pouvez intervenir
- ou poursuivre votre chemin.
Tobias se frotte la mâchoire. "C'est Dieu qui vous a envoyés pour que je vous guide !" déclare-t-il. "Car j'ai entendu parler de cette Épée de Légende. Les mythes disent qu'elle possède une jumelle obscure : l'Épée de Mort. Trouvez l'une et vous trouverez l'autre, j'en suis convaincu. Pour en savoir davantage, vous devez vous rendre auprès de l'érudit Éméritus, un médectin de Quadrille. Vous trouverez sa maison près d'une fontaine de marbre noir, à l'extrémité orientale de la rue des orfèvres."
Vous remerciez Tobias et allez préparer vos affaires. Lorsque vous quittez le temple, le soleil matinal glisse autour des minarets distants du quartier indigène. Une voix unique s'élève en un chant lancinant et résonne à travers la ville. La mélodie ne manque pas d'une certaine beauté nostalgique. Vous pourriez vous figurer que c'est la complainte du soleil, s'élevant pour découvrir Crescentium toujours sous le joug des envahisseurs du nord...
Tobias vous rejoint à la porte donnant sur l'extérieur, interrompant votre rêverie.
"L'appel à la prière des ta'ashims," grogne-t-il avec un regard hostile en direction du plus haut minaret. "Si j'en avais le pouvoir, ces païens seraient convertis à la Vraie Foi à la pointe de l'épée. Mais la communauté coradienne qui réside ici a été amollie par l'argent, et détournée de sa ferveur religieuse initiale. Elle préfère commercer avec les ta'ashims que leur faire la guerre. Comme le Diable doit se réjouir à ce spectacle !"
Il s'esclaffe sans joie.
"J'ai quelque chose pour vous aider dans votre quête. Les archimages sont les agents du mal, et il serait donc bon que vous emportiez avec vous le plus puissant symbole du bien."
Ouvrant la boîte qu'il transporte, il en tire un crucifix qu'il remet à Pharéole (puisque Milena en possède déjà un).
Vous le remerciez pour son cadeau avant de partir à la recherche d'Éméritus.
*
Crescentium est un véritable dédale de rues, de marchés, de bazars et d'allées, s'étendant sur plusieurs étages entre des bâtiments de pierre, de terre cuite ou de briques. Alors que les habitants entament leur routine habituelle de labeur et de commerce, il s'élève des rues une poussière fine et étouffante, qui vous pique les yeux et assèche vos poumons. Des mouches, attirées par la sueur qui couvre vos visages et imprègne vos vêtements, vous suivent vomme une horde de mendiants.
Depuis les arcades ombragées d'un caravanserail, où ils se sont abrités de la chaleur croissante du jour, des marchands et des pèlerins vous regardent passer. Vous les comparez intérieurement aux figurants et aux manoeuvres d'une troupe de théâtre itinérante, regardant depuis les coulisses pendant que vous devez interpréter la grande pièce dont dépendent leurs petites existences.
Il est presque midi lorsque vous atteignez la rue des orfèvres. Vous vous frayez un passage dans la foule jusqu'à parvenir à une petite maison aux murs blanc, située derrière une fontaine de pierre noire. Entrant, vous êtes accueillis par une servante ta'ashim. Lorsque vous expliquez pourquoi vous êtes ici, elle vous indique un petit vestibule et vous demande d'attendre pendant qu'elle va chercher Éméritus.
*
Vous n'attendez pas longtemps. Éméritus est conduit dans le vestibule par l'esclave excitée, qui lui dit quelque chose en nascérin et vous désigne du doigt. Il murmure en souriant une réponse à la jeune femme, puis la congédie gentiment.
"Vous devez excuser Dhali," dit-il en vous accueillant chaleureusement. "Je reçois rarement des visites de courtoisie et votre arrivée était donc un évènement..."
Sa voix s'interrompt lorsqu'il aperçoit le fourreau et le pommeau de l'Épée de Légende, dont vous ne vous séparez jamais. Le soleil matinal filtre à travers la fenêtre, irisant le métal orné de joyaux de mille couleurs.
"L'Épée de Vie !" s'exclame-t-il en se laissant tomber sur un siège. "Je la croyais détruite depuis longtemps..."
"Comme vous le savez peut-être," dit Éméritus, "dans les premiers jours du monde, il n'y avait pas de moyen de distinguer les vivants et les morts. Il n'existait pas la frontière rigide que nous connaissons entre la vie et la mort, mais un flou imprécis. Cela devint intolérable et l'archange Abdiel fut envoyé pour séparer le monde des vivants de celui des morts. Il créa deux symboles de cette Séparation, deux grandes épées de pouvoir. L'une, l'Épée de Mort, demeura sous terre jusqu'à ce que le paladin Ganelon ne la ramène des enfers. Il est dit qu'il voulait l'utiliser contre les forces du Malin, mais il fut corrompu par l'intensité de son pouvoir mortel. Sa fin est bien connue et je n'ai sûrement pas besoin de vous la rappeler. L'Épée de Mort, parfois appelée la Griffe du Démon, se trouverait quelque part en Marazide."
"L'autre épée contenait dans sa lame l'essence de la vie. Ce n'est pas un concept que je saisis vraiment, mais bien des guerriers m'ont parlé du principe de cette épée, qui est une force de vie tout en dispensant la mort. C'est là ce qu'incarne l'Épée de Vie ou "Épée de Légende". L'épée a été brisée par Yaunt aux Sept Yeux, un démon des déserts glacés de Krarth. Je pensais que les fragments eux-mêmes avaient été détruits ou perdus à jamais, mais il semble que ce n'était pas le cas."
"L'Épée de Légende a-t-elle été créée pour détruire les derniers Archimages ?" demandez-vous.
"Pas à l'origine, selon le mythe que je viens de rapporter. Mais souvenez-vous que la vérité a plus d'une forme et parle avec plus d'une langue. Si on la comparait à une rivière, elle serait nourrie par de nombreux affluents. Certains diraient en effet que l'Épée a été forgée dans le but précis de tuer les Archimages. Elle en est certainement capable, car la Lune Bleue et ses associés font partie des Morts-Vivants. Je n'utilise pas ce terme dans le même sens que les aventuriers, qui désignent ainsi les squelettes animés et les zombies pourrissants. Certaines entités puissantes demeurent en ce monde sans connaître la mort et leur état de Mort-Vivant est une sorte d'apothéose. Cela s'applique à Herowoeard l'Exilé, Vallandar de l'ancienne Ellesland, le dieu-toi Imref Kharid, le seigneur vampire Abraxus et d'autres personnages mythiques. Les derniers archimages appartiennent à cette catégorie et l'Épée de Vie tranchera leurs liens avec notre réalité pour les renvoyer dans le Vide."
"A présent, si vous recherchez la dernière partie de l'Épée de Légende, je ne peux que vous recommander d'aller voir un homme du nom de Susurrien. C'est un prince d'Opalar, mais il a été exilé des contrées tahashims. Et non sans raison : d'après ce que j'ai entendu, il est dangereux comme un serpent. Mais il recherche l'Épée de Mort et pourrait donc vous donner des informations sur l'Épée de Vie. Les deux sont inextricablement liées."
Vous vous disposez aussitôt à partir. "Je suis désolé que vous ne puissiez rester plus longtemps," dit Eméritus en vous serrant la main, "mais votre quête est bien sûr prioritaire."
"Espérons que nous nous verrons à nouveau," répondez-vous. "Grand merci pour ton hospitalité et pour ton aide."
Vous accordez par ailleurs une demi-révérence courtoise à la belle jeune femme tahashim - Dhali - qui vous a accueillis lorsque vous êtes arrivés. "Et le service dévoué de ton esclave mérite également des louanges."
Eméritus rit. "Il n'y a pas d'esclaves dans cette maison. Dhali est ma femme."
Cela vous choque quelque peu. De l'avis général, des Coradiens respectables ne devraient pas se mêler de manière intime avec les indigènes. Vous gardez néanmoins vos opinions pour vous et, vous inclinant profondément, vous prenez congé.
*
Susurrien habite à l'autre bout de la ville. L'après-midi ne fait que débuter et vous n'êtes pas pressés. Alors que vous traversez un bazar, vous apercevez une femme tahashim voilée en train d'être molestée par deux marchands thulandiens.
- Vous pouvez intervenir
- ou poursuivre votre chemin.