18/01/2018, 18:23
J'ai apprécié toutes les AVH de Kraken, aussi attendais-je encore beaucoup de celle-ci. D'autant plus qu'elle démarre très bien. Malheureusement, je suis un peu déçu.
Première Nuit présente pourtant un style toujours aussi agréable, immersif, un peu à la Stephen King. A savoir des descriptions belles et simples à la fois, des dialogues vivants et des personnages crédibles dans des situations à la base réalistes, qui permettent une bonne identification au héros (ici à l'héroïne), une installation rapide dans le contexte et un effet de suspense avec l'introduction progressive et inéluctable des éléments fantastiques. J'en parle d'une manière globale car il me semble de mémoire que toutes les AVH de Kraken partagent peu ou prou ces caractéristiques.
Le choix de règles presque minimales, peu utilisées, n'est pas frustrant dans le cas d'un récit bien écrit ou d'une histoire prenante, ce qui est ici le cas. Le début est original, l'accent est mis sur les sensations nouvelles, étranges. On devine assez bien la nouvelle condition de l'héroïne mais on se prend au jeu. Le suspense est installé et on a envie d'en savoir plus, de voir l'histoire se dérouler et de survivre pour connaître le mot de la fin.
Survivre oui, car le début est sans repos. Je suis même tombé rapidement dans un PFA par deux fois, sans réussir à sortir du cimetière. Loin de me frustrer, ces échecs, dus à mon imprudence, m'ont au contraire excité. OK, on a affaire à une AVH difficile, qui ne donne pas trop le droit à l'erreur... Je relève le défi! Et je vais cette fois tâcher à ma troisième lecture de peser chaque décision avant de me rendre à une nouvelle section.
J'apprécie les nombreux indices disséminés ça et là. La révélation sur mon identité exacte n'est pas stupéfiante sur le fond (on traite là d'un thème classique de la littérature fantastique) mais dans la forme, c'est habilement tourné. La psychologie de l'héroïne est décrite avec réalisme et crédibilité, ce qui n'est jamais évident comme exercice dans ce genre de scénario.
Arrive la 2ème partie intitulée "La Poursuite". C'est accrocheur, je m'attends à de l'action, à perdre des points de Vitalité, de Destin... Baste! Je suis surtout poursuivi par ce bavard mais inoffensif volatile ; plutôt sympathique au demeurant même si ses explications sont partielles et insatisfaisantes. Le mystère reste épais. Au cours de la balade nocturne qui s'ensuit, je rencontre mon double démoniaque en quelque sorte. Deuxième dialogue en peu de temps qui me laisse une fois encore avec encore plus d'énigmes que de réponses.
3ème partie, le final qui se déroule sans accroc majeur, même la dernière confrontation musclée se résout vite fait bien fait. Et là je rencontre une certaine Lucille que je suis censée avoir déjà rencontré ou tout au moins, entendu parler d'elle. Je vérifie les noms du début d'aventure : non, inconnue au bataillon! J'en conclus à un bug structurel et parviens à ce qui ressemble à un PFA de victoire avec un goût d'amertume en raison de cette incompréhension finale et de l'impression de ne pas avoir fait ni compris grand chose.
Je relis sans jouer une 4ème fois pour mieux appréhender l'ensemble de l'AVH et en apprendre sur cette fameuse Lucille. Je découvre des voies alternatives très intéressantes, entends enfin parler de Lucille, en apprends beaucoup plus sur l'organisation des chasseurs, réalise sans surprise qu'il existe plusieurs fins victorieuses.
Je crois que c'est la structure le seul gros point faible en fait. Si l'aventure n'avait pas été aussi facile en 2ème et 3ème partie ou si le rapport scènes d'action / dialogues explicatifs était mieux balancé, peut-être aurais-je pu apprécier Première Nuit à sa juste valeur, sans ce sentiment d'amertume et même, très légèrement, de vacuité car l'aventure m'a paru courte finalement pour plus de 200 paragraphes.
C'est un peu le même sentiment et le même regret que pour Consomption ; la sensation d'être passé à côté d'un plaisir bien plus intense, seulement d'être parvenu à la fin sans emprunter le ou les bons chemins pour en découvrir plus.
Car par ailleurs, cette AVH est indéniablement pétrie de qualités, littéraires au premier plan. La situation proposée est diablement intéressante. On devine un univers riche, des forces en présence dynamique autour de nous. Cela donne envie d'en lire plus, d'en découvrir plus. Mais je préfère quand c'est au cours d'une lecture ludique, avec la crainte d'échouer, qu'a posteriori après une promenade de santé.
Première Nuit présente pourtant un style toujours aussi agréable, immersif, un peu à la Stephen King. A savoir des descriptions belles et simples à la fois, des dialogues vivants et des personnages crédibles dans des situations à la base réalistes, qui permettent une bonne identification au héros (ici à l'héroïne), une installation rapide dans le contexte et un effet de suspense avec l'introduction progressive et inéluctable des éléments fantastiques. J'en parle d'une manière globale car il me semble de mémoire que toutes les AVH de Kraken partagent peu ou prou ces caractéristiques.
Le choix de règles presque minimales, peu utilisées, n'est pas frustrant dans le cas d'un récit bien écrit ou d'une histoire prenante, ce qui est ici le cas. Le début est original, l'accent est mis sur les sensations nouvelles, étranges. On devine assez bien la nouvelle condition de l'héroïne mais on se prend au jeu. Le suspense est installé et on a envie d'en savoir plus, de voir l'histoire se dérouler et de survivre pour connaître le mot de la fin.
Survivre oui, car le début est sans repos. Je suis même tombé rapidement dans un PFA par deux fois, sans réussir à sortir du cimetière. Loin de me frustrer, ces échecs, dus à mon imprudence, m'ont au contraire excité. OK, on a affaire à une AVH difficile, qui ne donne pas trop le droit à l'erreur... Je relève le défi! Et je vais cette fois tâcher à ma troisième lecture de peser chaque décision avant de me rendre à une nouvelle section.
J'apprécie les nombreux indices disséminés ça et là. La révélation sur mon identité exacte n'est pas stupéfiante sur le fond (on traite là d'un thème classique de la littérature fantastique) mais dans la forme, c'est habilement tourné. La psychologie de l'héroïne est décrite avec réalisme et crédibilité, ce qui n'est jamais évident comme exercice dans ce genre de scénario.
Arrive la 2ème partie intitulée "La Poursuite". C'est accrocheur, je m'attends à de l'action, à perdre des points de Vitalité, de Destin... Baste! Je suis surtout poursuivi par ce bavard mais inoffensif volatile ; plutôt sympathique au demeurant même si ses explications sont partielles et insatisfaisantes. Le mystère reste épais. Au cours de la balade nocturne qui s'ensuit, je rencontre mon double démoniaque en quelque sorte. Deuxième dialogue en peu de temps qui me laisse une fois encore avec encore plus d'énigmes que de réponses.
3ème partie, le final qui se déroule sans accroc majeur, même la dernière confrontation musclée se résout vite fait bien fait. Et là je rencontre une certaine Lucille que je suis censée avoir déjà rencontré ou tout au moins, entendu parler d'elle. Je vérifie les noms du début d'aventure : non, inconnue au bataillon! J'en conclus à un bug structurel et parviens à ce qui ressemble à un PFA de victoire avec un goût d'amertume en raison de cette incompréhension finale et de l'impression de ne pas avoir fait ni compris grand chose.
Je relis sans jouer une 4ème fois pour mieux appréhender l'ensemble de l'AVH et en apprendre sur cette fameuse Lucille. Je découvre des voies alternatives très intéressantes, entends enfin parler de Lucille, en apprends beaucoup plus sur l'organisation des chasseurs, réalise sans surprise qu'il existe plusieurs fins victorieuses.
Je crois que c'est la structure le seul gros point faible en fait. Si l'aventure n'avait pas été aussi facile en 2ème et 3ème partie ou si le rapport scènes d'action / dialogues explicatifs était mieux balancé, peut-être aurais-je pu apprécier Première Nuit à sa juste valeur, sans ce sentiment d'amertume et même, très légèrement, de vacuité car l'aventure m'a paru courte finalement pour plus de 200 paragraphes.
C'est un peu le même sentiment et le même regret que pour Consomption ; la sensation d'être passé à côté d'un plaisir bien plus intense, seulement d'être parvenu à la fin sans emprunter le ou les bons chemins pour en découvrir plus.
Car par ailleurs, cette AVH est indéniablement pétrie de qualités, littéraires au premier plan. La situation proposée est diablement intéressante. On devine un univers riche, des forces en présence dynamique autour de nous. Cela donne envie d'en lire plus, d'en découvrir plus. Mais je préfère quand c'est au cours d'une lecture ludique, avec la crainte d'échouer, qu'a posteriori après une promenade de santé.