@vador
Je me souviens de la critique au vitriol (comme d'HAB^^) d'Ashimbabbar pour ce qui concerne le manoir de l'enfer, bouquin que j'apprécie. Mais il faut reconnaître que son constat "manoir Scoubidou" est juste. Ce n'est pas tant le contemporain qui est problématique, que l'intrusion du fantastique dans le contemporain. On débute avec une sorte de secte, donc du réel, puis on croise des fantômes, ce qui jusque là convient pour instaurer du fantastique, mais ensuite c'est le carnaval (des goules dans le cellier, un vampire dans le salon, un pendu dans le jardin, un spectre dans une chambre, un esprit frappeur dans l'autre, et un vieille dame dans une autre encore, un prisonnier, un laboratoire d'expérimentation... des chiens à la cave, d'autres prisonniers dans des cages, des feux follets dans la cheminée, et l'inquiétant serviteur bossu qui se promène dans la demeure... bref toute cohérence en prend un coup car la cohabitation de tout ceci n'est pas viable.
Cette intrusion du fantastique est bien plus habilement menée par ailleurs, par exemple dans Tan Noz. Car dans tous les cas, la disparition du héros se justifie complètement dans la vie normale, sans once de fantastique.
Je pense que si on n 'arrive pas à apprécier les ambiances contemporaines en général, c'est parce qu'il est très difficile de bien les retranscrire. Avec un univers fantastique on se fiche de la cohérence globale. On peut la développer de manière incroyable comme La Terre du Milieu, mais on n'aura pas besoin de savoir quelles sont les lois, comment se déroulent les échanges économiques, comment se fait l'éducation, où en est la recherche scientifique, quelles sont les évolution technologiques. Les univers fantastiques sont figés dans une époque, avec quelques légères avancées techniques mais qui restent volontairement limitées.
Mais écrire dans l'univers contemporain, ou même l'historique, suppose des connaissances ou des recherches très poussées (je suppose que pour ton projet sur l'époque romaine, la recherche pour éviter les incohérences prend un temps fou). Sinon, le moindre oubli, la moindre approximation se ressentira chez le lecteur, et le fera décrocher. C'est donc un exercice très périlleux d'écrire de manière cohérente, et de capter totalement le lecteur, dans le contemporain.
Pour ce Yaz je citerai Tan Noz, avec l'intrusion du fantastique qui me semble un modèle du genre, car les fins du personnage ont visiblement été très étudiées: en effet, toutes se justifient complètement dans l'univers sans fantastique. Faire en sorte que pour les intervenants extérieurs à l'histoire (le "commun des mortels") les choses ont eu l'air de se passer sans intervention fantastique, est un tour de force qui permet de garantir la cohérence, et donc pour moi de l'ambiance.
Je me souviens de la critique au vitriol (comme d'HAB^^) d'Ashimbabbar pour ce qui concerne le manoir de l'enfer, bouquin que j'apprécie. Mais il faut reconnaître que son constat "manoir Scoubidou" est juste. Ce n'est pas tant le contemporain qui est problématique, que l'intrusion du fantastique dans le contemporain. On débute avec une sorte de secte, donc du réel, puis on croise des fantômes, ce qui jusque là convient pour instaurer du fantastique, mais ensuite c'est le carnaval (des goules dans le cellier, un vampire dans le salon, un pendu dans le jardin, un spectre dans une chambre, un esprit frappeur dans l'autre, et un vieille dame dans une autre encore, un prisonnier, un laboratoire d'expérimentation... des chiens à la cave, d'autres prisonniers dans des cages, des feux follets dans la cheminée, et l'inquiétant serviteur bossu qui se promène dans la demeure... bref toute cohérence en prend un coup car la cohabitation de tout ceci n'est pas viable.
Cette intrusion du fantastique est bien plus habilement menée par ailleurs, par exemple dans Tan Noz. Car dans tous les cas, la disparition du héros se justifie complètement dans la vie normale, sans once de fantastique.
Je pense que si on n 'arrive pas à apprécier les ambiances contemporaines en général, c'est parce qu'il est très difficile de bien les retranscrire. Avec un univers fantastique on se fiche de la cohérence globale. On peut la développer de manière incroyable comme La Terre du Milieu, mais on n'aura pas besoin de savoir quelles sont les lois, comment se déroulent les échanges économiques, comment se fait l'éducation, où en est la recherche scientifique, quelles sont les évolution technologiques. Les univers fantastiques sont figés dans une époque, avec quelques légères avancées techniques mais qui restent volontairement limitées.
Mais écrire dans l'univers contemporain, ou même l'historique, suppose des connaissances ou des recherches très poussées (je suppose que pour ton projet sur l'époque romaine, la recherche pour éviter les incohérences prend un temps fou). Sinon, le moindre oubli, la moindre approximation se ressentira chez le lecteur, et le fera décrocher. C'est donc un exercice très périlleux d'écrire de manière cohérente, et de capter totalement le lecteur, dans le contemporain.
Pour ce Yaz je citerai Tan Noz, avec l'intrusion du fantastique qui me semble un modèle du genre, car les fins du personnage ont visiblement été très étudiées: en effet, toutes se justifient complètement dans l'univers sans fantastique. Faire en sorte que pour les intervenants extérieurs à l'histoire (le "commun des mortels") les choses ont eu l'air de se passer sans intervention fantastique, est un tour de force qui permet de garantir la cohérence, et donc pour moi de l'ambiance.