31/03/2016, 18:36
(Modification du message : 31/03/2016, 18:37 par ashimbabbar.)
Nous sommes trois cents millions massés derrière la porte
Trop serrés pour remuer trop tendus pour penser
Une seule idée en tête la porte la porte la porte
Quand elle s'ouvrira ce sera la ruée
La vraie course à la mort la tuerie sans passion
Un seul gagnera tous les autres mourront
Même pas numérotés seul un instinct nous guide
On nous a baptisés les spermatozoïdes
Le prix de la victoire c'est une fille de joie
Nous sommes trois cents millions et un seul l'aura
Elle se fout du vainqueur elle ne choisit même pas
Elle se donne à tout l'monde mais un seul à la fois
Elle attend bien tranquille dans son palais douillet
Le confort y est total les serviteurs discrets
Pas de nuits pas de jours pas de bruit que l'amour
L'amour l'amour l'amour l'amour l'amour l'amour
Nous bougeons lentement faut pas s'ankyloser
Quand on est d'vant la porte on voudrait s'arrêter
Si elle s'ouvrait maintenant je s'rais bien placé
Mais non les autres poussent ça y est j'l'ai dépassée
Et la ronde continue la ronde des prisonniers
Mais ce que l'on attend c'n'est pas la liberté
On ne se parle même pas on garde les yeux baissés
On ne regarde pas ceux qu'il faudra tuer
Soudain on s'arrête tous plus personne ne pousse
C'est l'instant qu'on attend très subtil le changement
On y voit rien mais on l'sent au dehors ça bouge ça bouge lentement
On espère on redoute on n'bouge plus on écoute
Ca y est c'est parti la porte est ouverte c'est la ruée au dehors
Ne pas s'affoler ne pas s'affoler sinon c'est la mort
Pas partir trop vite la distance est longue faut pas s'essouffler
Déjà les premiers ont été massacrés bousculés piétinés
Ce qu'il se passe devant c'est pas important du moins pour l'instant
La mort vient dans l'dos c'est le croche-pied vicelard et le piétinement
Le fouet bien en main j'en vois un qui s'approche je l'attends
Il est à ma portée je m'retourne vlan d'un coup d'fouet je l'descends
Faut être attentif tous les nerfs tendus prévoir le danger
Tout c'qu'il se passe autour faut en être conscient sentir et frapper
Quand l'un tourne le dos s'il est à portée on lui règle son sort
C'est la règle du jeu la moindre pitié entraîne la mort
Sacré nom de dieu un coup d'fouet a sifflé juste derrière mes oreilles
Mais jd'dois être cinglé pour philosopher à un moment pareil
Le fouet tournoyant je cavale à mort pour me dégager
L'danger écarte je reprends mon train faut pas s'énerver
Déjà la moitié les trois quarts sont morts ça s'est clairsemé
On court plus lentement on piètine lentement on est fatigués
Courir courir courir courir courir courir
Tenir tenir tenir tenir tenir tenir
Ceux qu'ont la rage de vivre il n'y a qu'ceux là qui tiennent
Maintenant on s'bat plus oh ce n'est plus la peine
Les mecs tombent un à un morts avant d'toucher l'sol
Exténués épuisés vidés rincés ras l'bol
C'est bon d'se laisser choir dormir comme les noyés
Mais ceux qui s'laissent tomber c'est pour l'éternité
Soudain je l'aperçois il est devant mes yeux
Il est là devant moi ce palais merveilleux
J'arrive ma toute belle encore un p'tit effort
Et je plonge dans la vie en sortant de la mort
Mais non je suis pas seul deux mecs m'ont précédé
Tellement épuisés qu'ils ne trouvent pas l'entrée
Je leur tombe dessus les écrase les bouscule
Je leur piétine la gueule et j'entre dans l'ovule
Que c'est beau que c'est beau
J'entre dans un paradis elle est là cette garce de vie
Pendant neuf mois entre elle et moi
Ce s'ra l'Eden le Nirvana
J'suis l'vainqueur des trois cents millions
Je sors du néant j'ai un nom
C'est merveilleux l'existence ça commence par des vacances
Que c'est beau Que c'est beau
Je vais les jouir à plein ces neuf mois sans problèmes
Tranquille baignant dans l'huile sans amour et sans haine
Sans froidure sans chaleur surtout sans société
parce que les autres les vaches ils m'attendent à l'entrée
Tous les autres vainqueurs ceux qui sont déjà dehors
Ils m'attendent pour se battre pour voir qui s'ra l'plus fort
Ouais quand j'sortirais il n'y aura plus d'vacances
Pendant soixante dix ans la bagarre recommence
C'est la vie c'est la vie
Ricet Barrier/Bernard Lelou, Les spermatozoïdes (1975)
Trop serrés pour remuer trop tendus pour penser
Une seule idée en tête la porte la porte la porte
Quand elle s'ouvrira ce sera la ruée
La vraie course à la mort la tuerie sans passion
Un seul gagnera tous les autres mourront
Même pas numérotés seul un instinct nous guide
On nous a baptisés les spermatozoïdes
Le prix de la victoire c'est une fille de joie
Nous sommes trois cents millions et un seul l'aura
Elle se fout du vainqueur elle ne choisit même pas
Elle se donne à tout l'monde mais un seul à la fois
Elle attend bien tranquille dans son palais douillet
Le confort y est total les serviteurs discrets
Pas de nuits pas de jours pas de bruit que l'amour
L'amour l'amour l'amour l'amour l'amour l'amour
Nous bougeons lentement faut pas s'ankyloser
Quand on est d'vant la porte on voudrait s'arrêter
Si elle s'ouvrait maintenant je s'rais bien placé
Mais non les autres poussent ça y est j'l'ai dépassée
Et la ronde continue la ronde des prisonniers
Mais ce que l'on attend c'n'est pas la liberté
On ne se parle même pas on garde les yeux baissés
On ne regarde pas ceux qu'il faudra tuer
Soudain on s'arrête tous plus personne ne pousse
C'est l'instant qu'on attend très subtil le changement
On y voit rien mais on l'sent au dehors ça bouge ça bouge lentement
On espère on redoute on n'bouge plus on écoute
Ca y est c'est parti la porte est ouverte c'est la ruée au dehors
Ne pas s'affoler ne pas s'affoler sinon c'est la mort
Pas partir trop vite la distance est longue faut pas s'essouffler
Déjà les premiers ont été massacrés bousculés piétinés
Ce qu'il se passe devant c'est pas important du moins pour l'instant
La mort vient dans l'dos c'est le croche-pied vicelard et le piétinement
Le fouet bien en main j'en vois un qui s'approche je l'attends
Il est à ma portée je m'retourne vlan d'un coup d'fouet je l'descends
Faut être attentif tous les nerfs tendus prévoir le danger
Tout c'qu'il se passe autour faut en être conscient sentir et frapper
Quand l'un tourne le dos s'il est à portée on lui règle son sort
C'est la règle du jeu la moindre pitié entraîne la mort
Sacré nom de dieu un coup d'fouet a sifflé juste derrière mes oreilles
Mais jd'dois être cinglé pour philosopher à un moment pareil
Le fouet tournoyant je cavale à mort pour me dégager
L'danger écarte je reprends mon train faut pas s'énerver
Déjà la moitié les trois quarts sont morts ça s'est clairsemé
On court plus lentement on piètine lentement on est fatigués
Courir courir courir courir courir courir
Tenir tenir tenir tenir tenir tenir
Ceux qu'ont la rage de vivre il n'y a qu'ceux là qui tiennent
Maintenant on s'bat plus oh ce n'est plus la peine
Les mecs tombent un à un morts avant d'toucher l'sol
Exténués épuisés vidés rincés ras l'bol
C'est bon d'se laisser choir dormir comme les noyés
Mais ceux qui s'laissent tomber c'est pour l'éternité
Soudain je l'aperçois il est devant mes yeux
Il est là devant moi ce palais merveilleux
J'arrive ma toute belle encore un p'tit effort
Et je plonge dans la vie en sortant de la mort
Mais non je suis pas seul deux mecs m'ont précédé
Tellement épuisés qu'ils ne trouvent pas l'entrée
Je leur tombe dessus les écrase les bouscule
Je leur piétine la gueule et j'entre dans l'ovule
Que c'est beau que c'est beau
J'entre dans un paradis elle est là cette garce de vie
Pendant neuf mois entre elle et moi
Ce s'ra l'Eden le Nirvana
J'suis l'vainqueur des trois cents millions
Je sors du néant j'ai un nom
C'est merveilleux l'existence ça commence par des vacances
Que c'est beau Que c'est beau
Je vais les jouir à plein ces neuf mois sans problèmes
Tranquille baignant dans l'huile sans amour et sans haine
Sans froidure sans chaleur surtout sans société
parce que les autres les vaches ils m'attendent à l'entrée
Tous les autres vainqueurs ceux qui sont déjà dehors
Ils m'attendent pour se battre pour voir qui s'ra l'plus fort
Ouais quand j'sortirais il n'y aura plus d'vacances
Pendant soixante dix ans la bagarre recommence
C'est la vie c'est la vie
Ricet Barrier/Bernard Lelou, Les spermatozoïdes (1975)
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna