Note : Je trouve la présentation chronologique un peu confuse. Un enchaînement thématique aurait peut-être été préférable.
Chapitre précédent
Chapitre 2 : Quand le vin est tiré
Toutes mesures gardées, le projet commença plutôt bien. J'avais des discussions assez intéressantes avec Katta, la graphiste, plus expérimentée que moi avec ce format. Elle me convainquit, entre autres de respecter l'unité de temps, de lieu et d'action (pas dans ces termes, et surtout pour économiser sur les décors, mais l'idée avait un côté théâtral qui me plaisait).
Je produisais assez simplement un premier jet de l'introduction tandis que Katta ébauchait les personnages et manipulait des peintures pour leur donner un aspect plus nocturne et oppressant. Le passage à l'anglais et à la narration à la première personne ne s'étaient pas fait sans mal, mais pour l'instant, nous étions dans les temps du planning que je m'étais imposé, à savoir :
Le planning de septembre pouvait paraître utopique sur le papier, mais il faut savoir que le concours de référence du genre, le NaNoRenO*, consiste à produire des œuvres d'une longueur similaire à Melos intégralement en un seul mois. Donc il ne semblait pas irréaliste.
Évidemment, tout vola en éclats dès la fin de la première semaine. C'est-à-dire le moment où je quittais le confortable monologue d'introduction pour entrer dans le vif du sujet. Et où apparut clairement mon problème principal.
Je n'avais pas de scénario.
J'avais une thématique, des personnages, des contraintes, mais pas d'histoire proprement dite. Je ne savais pas vraiment où j'allais, ni comment j'allais y arriver.
Normalement, dans un projet en solitaire, c'est le moment où j'arrête, m'étant rendu compte que je me suis lancé trop vite dans l'aventure sans prendre le temps de la soupeser.
Le problème, c'est que je n'étais pas en solo. Et que je ne me voyais pas dire « Bon, finalement, c'était pas une bonne idée, on remballe. Et merci de t'être engagée avec moi plutôt qu'avec un auteur fiable qui t'aurait permis d'avoir un projet dont tu aurais pu te vanter. ».
Commença alors une période de lutte intense pour réussir à faire surgir quelque chose de la mélasse où je m'étais embourbé. Le texte progressant à une allure d'escargot, je donnais assez peu de nouvelles, et le développement graphique ralentit lui aussi. Quant à la musique et au code, n'en parlons même pas, ils étaient complètement à l'abandon.
Le temps s'écoula ainsi jusqu'à fin septembre, et même le début d'octobre** fut impacté. À ce moment, Melos ne ressemblait alors à rien, avec un texte qui partait dans tous le sens, deux brouillons de sprites, quelques arrière-plans, et deux musiques libres. La motivation était inexistante, et seuls l'orgueil et la culpabilité me maintenaient dans la course.
J'étais donc passablement énervé, en premier lieu contre moi-même.
Heureusement, j'ai la colère productive.
La suite au prochain épisode.
*Une ressource en français, miracle. Profitez-en cependant, j'en ai pas des masses sous la main.
**D'après Git, je n'avais même pas encore commencé à coder avant le 11 octobre.
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Chapitre 2 : Quand le vin est tiré
Toutes mesures gardées, le projet commença plutôt bien. J'avais des discussions assez intéressantes avec Katta, la graphiste, plus expérimentée que moi avec ce format. Elle me convainquit, entre autres de respecter l'unité de temps, de lieu et d'action (pas dans ces termes, et surtout pour économiser sur les décors, mais l'idée avait un côté théâtral qui me plaisait).
Je produisais assez simplement un premier jet de l'introduction tandis que Katta ébauchait les personnages et manipulait des peintures pour leur donner un aspect plus nocturne et oppressant. Le passage à l'anglais et à la narration à la première personne ne s'étaient pas fait sans mal, mais pour l'instant, nous étions dans les temps du planning que je m'étais imposé, à savoir :
- Mise dans l'ambiance la première semaine (introduction, premiers essais graphiques)
- Construction structurelle complète (quitte à avoir des sections squelettiques) la suivante
- Enrobage progressif à partir de la troisième
- Code proprement dès la quatrième, en utilisant les ressources encore rêches, pour vérifier que tout s'emboîte bien
- Un second mois consacré à enrichir, améliorer, corriger, relire, sur une trame dorénavant bien solide
Le planning de septembre pouvait paraître utopique sur le papier, mais il faut savoir que le concours de référence du genre, le NaNoRenO*, consiste à produire des œuvres d'une longueur similaire à Melos intégralement en un seul mois. Donc il ne semblait pas irréaliste.
Évidemment, tout vola en éclats dès la fin de la première semaine. C'est-à-dire le moment où je quittais le confortable monologue d'introduction pour entrer dans le vif du sujet. Et où apparut clairement mon problème principal.
Je n'avais pas de scénario.
J'avais une thématique, des personnages, des contraintes, mais pas d'histoire proprement dite. Je ne savais pas vraiment où j'allais, ni comment j'allais y arriver.
Normalement, dans un projet en solitaire, c'est le moment où j'arrête, m'étant rendu compte que je me suis lancé trop vite dans l'aventure sans prendre le temps de la soupeser.
Le problème, c'est que je n'étais pas en solo. Et que je ne me voyais pas dire « Bon, finalement, c'était pas une bonne idée, on remballe. Et merci de t'être engagée avec moi plutôt qu'avec un auteur fiable qui t'aurait permis d'avoir un projet dont tu aurais pu te vanter. ».
Commença alors une période de lutte intense pour réussir à faire surgir quelque chose de la mélasse où je m'étais embourbé. Le texte progressant à une allure d'escargot, je donnais assez peu de nouvelles, et le développement graphique ralentit lui aussi. Quant à la musique et au code, n'en parlons même pas, ils étaient complètement à l'abandon.
Le temps s'écoula ainsi jusqu'à fin septembre, et même le début d'octobre** fut impacté. À ce moment, Melos ne ressemblait alors à rien, avec un texte qui partait dans tous le sens, deux brouillons de sprites, quelques arrière-plans, et deux musiques libres. La motivation était inexistante, et seuls l'orgueil et la culpabilité me maintenaient dans la course.
J'étais donc passablement énervé, en premier lieu contre moi-même.
Heureusement, j'ai la colère productive.
La suite au prochain épisode.
*Une ressource en français, miracle. Profitez-en cependant, j'en ai pas des masses sous la main.
**D'après Git, je n'avais même pas encore commencé à coder avant le 11 octobre.