Au tout début, j'ai bien cru que j'allais renoncer. Le style dans le paragraphe 0 est d'une originalité folle, presque dérangeante, tout sauf confortable. Ce vocabulaire qui m'incitait à consulter le Wiktionnaire à chaque ligne, ces emphases lyriques planant jusque dans la stratosphère, ces visions imagées faisant tomber le terme de métaphore dans l'euphémisme...
Mais c'est maîtrisé, ce n'est pas de l'artificiel poudre-aux-yeux, il s'en dégage un véritable amour de la langue française et on sent la volonté d'installer le lecteur dans une ambiance à la fois onirique et inquiétante. Non ce n'est pas ça qui m'a presque découragé, c'est le fait que les premiers enchaînements entre paragraphes ne semblent pas toujours cohérents, que j'ai eu du mal à suivre un fil conducteur. J'avais l'impression de me retrouver dans le délire d'un savant mystique et dément dont ma propre pysché serait incapable de percer le sens caché.
J'ai alors commencé à lire le premier feedback, celui d'Outremer, et ça m'a redonné l'envie de m'accrocher. Ce que j'ai fait et à raison car finalement, la suite est plus compréhensible avec ces scènes de poursuite et ces descriptions plus tangibles des lieux que l'on traverse.
Au final, après de nombreuses morts, j'ai atteint la fin victorieuse mais sans avoir parcouru la moitié de tous les paragraphes. Finalement, le bon chemin n'est pas très tortueux, au contraire.
Il en ressort l'impression d'un roman plus que d'un livre-jeu. Le système des numéros dans le texte, à partir du moment où ils sont soulignés en couleur dans le document, rend leur utilité en terme de défi peu évidente. Mais tant mieux car si ce n'était pas le cas, qu'il fallait scruter en permanence à la loupe chaque phrase au milieu de texte si denses et si poétiques, j'en aurais baissé les bras pour de bon.
Le regret est donc d'avoir un aspect ludique très ténu, un peu comme dans la série Métamorphoses mais en pire.
Cependant, l'aspect littéraire est tellement fort qu'il m'en restera un souvenir marquant et c'est bien le principal.
Le style est vraiment très bon, avec même des touches de sensibilité très mâtures, des considérations philosophiques exemptes de vacuité et une volonté de faire danser les mots pour qu'ils créent un tableau de maître dans l'imaginaire du lecteur. Le passage qui m'a le plus marqué est celui où l'on manque de se noyer. La description de nos sensations, de nos ultimes pensées, de notre façon de se mouvoir dans l'instant fatidique, c'était vraiment énorme.
Donc pour moi, tout le reste passe au second plan, même le scénario. Celui-ci est pourtant intéressant. J'y ai même retrouvé une influence du dessin animé de ma jeunesse (et que j'aimais beaucoup) Les Mondes Engloutis. Cette aventure m'a beaucoup impressionné, cette lecture m'a marqué. Mais je suis moins sûr de pouvoir dire que j'y ai pris le même plaisir qu'avec mes AVH préférées.
Il faut que je laisse décanter un peu...
Mais c'est maîtrisé, ce n'est pas de l'artificiel poudre-aux-yeux, il s'en dégage un véritable amour de la langue française et on sent la volonté d'installer le lecteur dans une ambiance à la fois onirique et inquiétante. Non ce n'est pas ça qui m'a presque découragé, c'est le fait que les premiers enchaînements entre paragraphes ne semblent pas toujours cohérents, que j'ai eu du mal à suivre un fil conducteur. J'avais l'impression de me retrouver dans le délire d'un savant mystique et dément dont ma propre pysché serait incapable de percer le sens caché.
J'ai alors commencé à lire le premier feedback, celui d'Outremer, et ça m'a redonné l'envie de m'accrocher. Ce que j'ai fait et à raison car finalement, la suite est plus compréhensible avec ces scènes de poursuite et ces descriptions plus tangibles des lieux que l'on traverse.
Au final, après de nombreuses morts, j'ai atteint la fin victorieuse mais sans avoir parcouru la moitié de tous les paragraphes. Finalement, le bon chemin n'est pas très tortueux, au contraire.
Il en ressort l'impression d'un roman plus que d'un livre-jeu. Le système des numéros dans le texte, à partir du moment où ils sont soulignés en couleur dans le document, rend leur utilité en terme de défi peu évidente. Mais tant mieux car si ce n'était pas le cas, qu'il fallait scruter en permanence à la loupe chaque phrase au milieu de texte si denses et si poétiques, j'en aurais baissé les bras pour de bon.
Le regret est donc d'avoir un aspect ludique très ténu, un peu comme dans la série Métamorphoses mais en pire.
Cependant, l'aspect littéraire est tellement fort qu'il m'en restera un souvenir marquant et c'est bien le principal.
Le style est vraiment très bon, avec même des touches de sensibilité très mâtures, des considérations philosophiques exemptes de vacuité et une volonté de faire danser les mots pour qu'ils créent un tableau de maître dans l'imaginaire du lecteur. Le passage qui m'a le plus marqué est celui où l'on manque de se noyer. La description de nos sensations, de nos ultimes pensées, de notre façon de se mouvoir dans l'instant fatidique, c'était vraiment énorme.
Donc pour moi, tout le reste passe au second plan, même le scénario. Celui-ci est pourtant intéressant. J'y ai même retrouvé une influence du dessin animé de ma jeunesse (et que j'aimais beaucoup) Les Mondes Engloutis. Cette aventure m'a beaucoup impressionné, cette lecture m'a marqué. Mais je suis moins sûr de pouvoir dire que j'y ai pris le même plaisir qu'avec mes AVH préférées.
Il faut que je laisse décanter un peu...