(06/07/2011, 15:19)sunkmanitu a écrit : Enfin si je lis :Si tu vois le Je comme un moyen d'empathie, ça ne pose pas trop de problèmes je pense.
J'ouvre la porte et ce que je vois à l'intérieur dépasse l'entendement,
ici pour le coup, je ne suis plus acteur mais véritablement spectateur, en lisant cela j'ai l'impression non seulement que je suis (du verbe suivre) quelqu'un mais que j'ai un temps de retard sur ce qui m'est raconté, du coup j'y perd en immersion et en réaction.
Si tu vois le Je comme une incarnation, tu as raison, c'est pourquoi il vaut mieux utiliser le passé dans le cas d'une narration au Je, sinon ça fait bizarre. Quoique ça puisse aussi créer une effet stylistique : le lecteur est emporté par les évènements (mais ensuite, éventuel décalage quand il faut faire un choix).
Après, je n'ai pas dit que le Vous était à jeter pour toutes les AVH, notamment les AVH légères ou axées sur le ludique ou qui offrent beaucoup de liberté au lecteur. Mais pour les AVH tragiques ou qui ont des personnages au fort caractère, il me semble que c'est préférable (avec, je pense, l'utilisation du passé, sinon on rencontre le problème que tu cites justement).
Je plussoie par ailleurs Hubert : le Je donne le choix entre l'incarnation et l'empathie (contrairement au Il, qui met une vraie distance, et dont l'utilisation est plus restreinte : récit épique ou héros ultra-bizarroïde).
Le but de ce topic n'est pas d'abandonner totalement le Vous bien sûr, mais de rappeler aux auteurs qu'il existe des alternatives qui peuvent être intéressantes à exploiter. Je pense que la littéraction est un genre encore jeune (allez, on va dire 30 ans : ce n'est rien face à la poésie ou aux récits d'aventures, qui ont des milliers d'années !), doté d'un certain potentiel, et il nous appartient de le développer.