LVH non-fictionnels.

[Paragraphe 14]

haa, pardonnez-moi, je n'avais pas vu qu'on avait relancé le sujet ici en me posant une question. Je vais y répondre :

premièrement, cerner un profil psychologique est chose complexe, quand on parle de profil, c'est qu'on a effectué en amont ce qu'on appellera souvent une "batterie de test", ce qui désigne un ensemble de tests psychologiques ayant pour but de cerner chacun une partie de ce vaste profil (test d'efficience mentale, test projectif de personnalité (comme les taches d'encre), inventaire de personnalité (genre avec 500 question où il faut répondre par oui ou non) et au besoin d'autres tests, comme des tests psychomoteurs, neuropsychologiques, etc (au cas où il y aurait des lésions cérébrales chez la personne, par exemple). Mais surtout, quand on parle de profil, ça veut aussi dire qu'on a rencontré la personne, qu'on lui a parlé, posé des questions, à plusieurs reprises la plupart du temps. Éventuellement, dans une optique systémique, on peut investiguer chez d'autres membres de la famille, en déterminer également un profil psy qui viendra enrichir le profil précédent (la systémique est un courant qui part du principe que tous individus d'un même groupe s'influencent mutuellement) - j'ai d'ailleurs effectué des stages dans l'expertise psy de type systémique.

pour ce qui est de cerner un profil d'après des écrits, je dirais qu'il y a là pas mal de pistes possibles à saisir pour un psy : le champ lexical, les concepts obsédants, le profils psy des personnages mis en scène dans une histoire, les événements, les sentiments dont il est question et surtout comment ces événements et sentiments se manifestent, à quelle cadence et aussi comment ils se solutionnent. On trouvera aussi matière dans les interaction entre les personnages d'une histoire, les rapports intrafamiliaux reconstruits, etc. Cf. notamment certaines études qui ont pu avoir été faite sur Tolkien, je pense, ou plus trivial, sur Hergé (là je connais l'auteur, c'est Serge Tisseron, dont je suis en train de lire un livre intitulé "Virtuel mon amour" qui traite des émotions à l'heure du net, un essais assez intelligent, je pense). Un écrit est une projection de son auteur. Mais comme dans un rêve, elle prendra des formes souvent détournées, cryptées.

enfin, pour répondre à la question cachée : le test avec les taches d'encre se nomme simplement le test de Rorschach, du nom du psyhiatre suisse (Hermann Rorschach, qui étudia à la même époque que Jung à l'université de Zurich) qui l'a mis au point dans les années 20, juste avant de mourir. Ce sont divers successeurs qui ont poursuivi les investigations sur le test et qui l'ont popularisé. J'avoue qu'il s'agit de mon test préféré, j'aimais beaucoup l'utiliser et l'analyser. Ensuite, pour la précision, le mot test est le plus souvent remplacé par "méthode projective" dans la mesure où les taches d'encres de Rorschach ne répondent pas vraiment aux critères qui définissent un test : notamment en ce qui concerne le caractère aléatoire des réponses données en fonction de l'humeur chez la personne (elle ne donnera pas forcément les mêmes réponses pour une même planche selon qu'elle est triste ou joyeuse). D'où l'adjectif "projectif". Tandis que sur un test de math, 2+2 = toujours 4.

Voilà, j'espère avoir répondu à ta question, si tu en as d'autres, n'hésite surtout pas !

Ah oui, pour la hache ^^, ça me rappelle une comparaison intéressante que j'avais faite lors de mon mémoire, où j'ai fait ce qu'on appelle des études de cas (j'ai fait passer des Rorschach, entre autres, à des rôlistes adultes et expérimentés). J'avais comparé mes résultats avec un précédant mémoire qui datait du début des années 90. Il y avait une constante dans les réponses que j'ai appelée, dans le cadre de l'étude, le JdR% (le pourcentage de réponses "jeu de role") qui comptait toutes les réponses à caractère fantastique ou technologique que la personne donnait pour ses planches. Et la majeure partie du temps, il était assez élevé, or, dans les profils classiques on a tendance à associer cela à de l'infantilisme, quand les réponses sont données par des adultes, mais moi j'associais surtout ça à un esprit créatif. Sinon, en décortiquant, la hache en elle-même, au-delà de son potentiel medfan si elle est donnée par un roliste, a un côté agressif du fait que c'est une arme, et on verra toutes les réponses "armes" de la même façon lors de l'analyse, à peu de chose près. Mais c'est surtout sur la fréquence et la tonalité affective associée à ces réponses dites "agressives", qu'on va élaboré une hypothèse. Peut-être que c'est simplement parce que tu en voulais à qqn et que tu pensais à cette personne en répondant "hache" ^^ peut-être que tu en voulais aux gobelins ^^ et peut-être que ces gobelins sont une façon de canalise une agressivité quotidienne, un défouloir mental ^^ Et si on veut même creuser plus loin, le simple fait de jouer une partie de jdr est l'occasion d'exprimer ses pulsion, notamment agressive, en les canalisant (ou en se montrant particulièrement obsédé par elle, ce qui est préoccupant, dans ce cas... grosbills, attention à votre profil psy ^^)

voilà ! ^^