Le problème c'est qu'il y a beaucoup de sentiments, de situations ou d'objets complexes pour lesquels existent des termes précis. Comme toutes ces choses reviennent raremment leurs noms sont peu connus et celui qui les emploie se voit taxé de pédant. Par conséquent il peut carrément décider de se censurer lui-même ! C'est dommage, parce que des mots utiles, vieillis, finissent ainsi par disparaître. Le temps que des néologismes compensent ces pertes, la langue est appauvrie : entre le style familier enrichi constamment, qui s'étend aux argots et jargons propres à chaque époque et à chaque milieu, et le style soutenu qui conserve des tournures et des expressions du français classique (comme la fameuse conjugaison ampoulée dont parle Oiseau)... hé bien le langage courant, s'il était employé seul, se retrouverait singulièrement pauvre. Or il y a une différence marquée entre le langage parlé (au vocabulaire limité) et le langage écrit. Le second calqué sur le premier, cela donne des textes monotones, ennuyeux, bref nuit au divertissement. Plus le lexique est riche, mieux c'est, non ? À partir de là, je ne peux pas trouver prétentieux de chercher à utiliser les mots exacts quand ils existent. Au contraire, c'est vouloir se borner à l'usage de mots "simples" qui me semble plutôt méprisant pour le lecteur...
Si l'on convient que la richesse de la langue est une bonne chose, prétendre se contenter d'un niveau courant, moyen, de l'expression est une impasse logique, puisque c'est cela qui l'appauvrit.
Je vous le dit, c'est même l'occasion de joindre l'utile à l'agréable : dans chaque livre on devrait au moins apprendre un mot !
Si l'on convient que la richesse de la langue est une bonne chose, prétendre se contenter d'un niveau courant, moyen, de l'expression est une impasse logique, puisque c'est cela qui l'appauvrit.
Je vous le dit, c'est même l'occasion de joindre l'utile à l'agréable : dans chaque livre on devrait au moins apprendre un mot !