Je n'ai pas de trouvé de topo sur Chroniques Crétoises, donc je le créé car je trouve que c'est l'une des séries les plus riches et les plus intéressantes jamais développées. Tout d'abord, elle est la première série non Héroic-Fantasy publiée par Folio. Elle s'inscrit dans le cadre de la Grèce antique mythologique - celle des Dieux de l'Olympe et des héros - et constitue une très habile variation sur la légende de Thésée : tous les éléments de la légende sont présents dans l'histoire d'Althéos, même les plus infimes (Thésée quitta réellement Trézène à la fin de son adolescence ; il abandonna réellement Ariane à Naxos ; etc.), évoqués de manière subtile et parfaitement imbriqués dans l'aventure sans jamais être assénés. En effet, les trois volumes, par la très grande liberté laissée au lecteur, évite le piège d'un didactisme pesant. Rarement une série a été aussi peu linéaire, avec autant de chemins différents menant à la victoire (grâce à une série enfin libérée du carcan des 400 paragraphes), surtout dans le premier volume qui permet de visiter quasiment toute la Grèce. Victoire ? Plus exact serait le terme "dernier paragraphe". Car il n'y a pas de victoire, plutôt une immersion dans une vie de héros tragique ponctuée d'épreuves...
Par ailleurs, les illustrations soignées et le texte, écrit dans un style qui reprend les procédés spécifiques de la littérature homérique, participent à créer une ambiance.
Il y a un vrai plaisir de lecture, car les auteurs prennent le temps de détailler les lieux et les personnes, créent des situations qui, même si elles n'apportent pas grand chose à l'action (pas de combat ou d'objet à ramasser), contribuent grandement à l'atmosphère (ex : la richesse des dialogues à la cour du roi Minos). Seuls Joe Dever (Loup Solitaire/Astre d'Or), Mark Smith/Jamie Thomson (La Voie du Tigre) et les Bailey (Les portes interdites et Sherlock) ont autant soigné le contexte de leurs séries. Seul le Perceval le Gallois de Rosenthal (chez PP) a aussi bien réussi à concilier la jouabilité et l'immersion historique dans une époque et une légende.
Enfin, les auteurs de la série ont innové en créant des règles spécifiques à leur univers. Le système Honneur/Honte donne un intérêt particulier à chaque action car, finalement, tout geste compte. Aucune décision n'est gratuite, surtout quand on connaît le poids de 1 seul point de Honte à la fin de notre Odyssée. La consultation de l'oracle est très habile, avec des pénalités fréquentes pour traduire que les Dieux sont impénétrables, et qu'on ne requiert pas impunément leur aide... Le système de combat est aussi une merveille : rapide (fini les combats interminables de Défis Fantastiques, où on peut encaisser 6 coups de hache avant de gambader au paragraphe suivant), précis (une hache n'est pas un baton) et intelligent (on peut adopter des tactiques défensives ou offensives, selon les circonstances).
Le seul reproche qu'on puisse lui faire, à mon sens, est le véritable jeu de massacre du troisième et dernier volume. Althéos devient un mélange d'Héraclès et Ulysse mais, surtout, une victime du destin. C'est l'anti Loup Solitaire : Althéos achève son odyssée méprisé et humilié, selon les règles tragiques qui président au destin des héros grecs ! Ce n'est pas forcément agréable à jouer mais c'est, finalement, très plaisant à lire.
Par ailleurs, les illustrations soignées et le texte, écrit dans un style qui reprend les procédés spécifiques de la littérature homérique, participent à créer une ambiance.
Il y a un vrai plaisir de lecture, car les auteurs prennent le temps de détailler les lieux et les personnes, créent des situations qui, même si elles n'apportent pas grand chose à l'action (pas de combat ou d'objet à ramasser), contribuent grandement à l'atmosphère (ex : la richesse des dialogues à la cour du roi Minos). Seuls Joe Dever (Loup Solitaire/Astre d'Or), Mark Smith/Jamie Thomson (La Voie du Tigre) et les Bailey (Les portes interdites et Sherlock) ont autant soigné le contexte de leurs séries. Seul le Perceval le Gallois de Rosenthal (chez PP) a aussi bien réussi à concilier la jouabilité et l'immersion historique dans une époque et une légende.
Enfin, les auteurs de la série ont innové en créant des règles spécifiques à leur univers. Le système Honneur/Honte donne un intérêt particulier à chaque action car, finalement, tout geste compte. Aucune décision n'est gratuite, surtout quand on connaît le poids de 1 seul point de Honte à la fin de notre Odyssée. La consultation de l'oracle est très habile, avec des pénalités fréquentes pour traduire que les Dieux sont impénétrables, et qu'on ne requiert pas impunément leur aide... Le système de combat est aussi une merveille : rapide (fini les combats interminables de Défis Fantastiques, où on peut encaisser 6 coups de hache avant de gambader au paragraphe suivant), précis (une hache n'est pas un baton) et intelligent (on peut adopter des tactiques défensives ou offensives, selon les circonstances).
Le seul reproche qu'on puisse lui faire, à mon sens, est le véritable jeu de massacre du troisième et dernier volume. Althéos devient un mélange d'Héraclès et Ulysse mais, surtout, une victime du destin. C'est l'anti Loup Solitaire : Althéos achève son odyssée méprisé et humilié, selon les règles tragiques qui président au destin des héros grecs ! Ce n'est pas forcément agréable à jouer mais c'est, finalement, très plaisant à lire.