longs paragraphes vs. chaînes de paragraphes

[PetitPeyre]

vient toujours un moment où l'on a besoin de place, que ce soit pour une description ou une suite d'actions n'offrant pas l'opportunité d'une prise de décision de la part du lecteur/ joueur. 

là deux voies s'offrent à l'auteur : un long paragraphe, pouvant potentiellement dépasser une voire plusieurs pages si le style de l'aventure s'y prête, ou une chaîne de petits paragraphes n'offrant qu'une seule sortie vers la suite de la lecture. 

perso, comme tourner des pages juste pour le plaisir de tourner des pages m'attire assez peu, je suis dans la team « long paragraphe ».

mais bon, c'est juste un avis perso. qu'en pensez-vous ?

[linflas]

Tu es dans la team la plus représentée ici, puisque enchainer des paragraphes sans choix renforce l'impression de linéarité et de "remplissage pour faire un nombre rond". Mais ce n'est pas mon cas : je trouve qu'étaler sur plusieurs paragraphes allège la lecture d'une certaine manière, n'étant pas du tout fan des pavés de plusieurs pages.

[grattepapier]

Perso, je suis plutôt partisan de morceler un trop long tunnel narratif en plusieurs paragraphes. Cela permet de ménager une pause pour le lecteur, et si la césure est au bon endroit cela permet d'instaurer une micro rupture temporelle ou de relancer le suspense. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait dans "Un cargo pour Mourmansk" (paragraphe 16 puis 43) bien qu'en général dans une MiniAVH on économise plutôt les paragraphes !

[Oberon 77]

Dès le premier tome de Loup Solitaire, on a vu qu’on pouvait faire de la bonne fiction interactive, même avec quelques tunnels narratifs par-ci par-là. Oui, ces fameux passages où on enchaîne les paragraphes sans pouvoir choisir, comme dans un roman classique.

Alors évidemment, il ne faut pas en abuser — c’est comme le sel dans une recette : une pincée de trop, et ça gâche tout. Mais utilisés au bon moment, ces tunnels peuvent faire du bien au rythme : une petite pause, une montée dramatique, ou une révélation qui claque… ça a du style quand c’est bien dosé.

Le tout, c’est de rester maître du tempo. Quelques paragraphes pour poser une ambiance, faire frissonner un peu ou laisser le lecteur/héros encaisser une révélation, ça marche. Faut juste éviter que ça s'éternise et se répète trop souvent, sans quoi le lecteur commence à se demander s’il lit un livre-jeu ou juste un livre tout court. Et rien que le fait de se poser la question, c'est déjà fissurer la fameuse suspension d'incrédulité : elle s'effondre... et l'intérêt avec.

[Caïthness]

vient toujours un moment où l'on a besoin de place, que ce soit pour une description ou une suite d'actions n'offrant pas l'opportunité d'une prise de décision de la part du lecteur/ joueur. 

Justement que le problème se trouve surtout là, non ? Plutôt que je réfléchir aux conséquences : dois-je saucissone ou pas mon tunnel sans choix dans une oeuvre arborescente dont l'essence même est la présence de choix ?)

Autant je peux comprendre que pour une histoire de rythme/tempo/toussa, on veuille se faire une doublante (plus c'est abusé, sinon, allez rédiger des nouvelles), autant dans la format des mini-yaz avec un nb de sections limité, ça me semble très dommage (en j'en ai vu pas mal dans les mini-AVH de cette année).

Pour info, le §30 de Merlinpinpin est un tunnel de 2560 mots, et personne n'a couiné au "paragraphe trop long"

[ledahu]

Je suis plutôt paragraphes courts et saucissonnage, quitte à juste permettre du "tourisme" dans l'univers proposé ou renforcer les comportements et l'incarnation du héros.

Je pense que les longs sont souvent des points de passage obligés.

Je me demande si le fait de multiplier les passages longs ne sont pas une "nouveauté" du fait des renvois cliquables, mais que sur papier cela peut vite devenir pénible.

[Zanbar Bone]

Les paragraphes trop longs ne me dérangent pas tant que ça raconte quelque chose d'intéressant qui fait avancer l'intrigue. 
Mais quand on lit une AVH, on lit pour jouer, pour décider. Alors enchaîner une suite de paragraphes de façon linéraire ça amoindrit l'intérêt. D'un autre côté, les paragraphes trop longs peuvent étioler l'attention. "Bon alors c'est quand que je peux faire mon choix ?" 

Je me retrouve dans la réponse d'Obéron qui me semble un bon compromis. Mais à utiliser avec parcimonie. Et puis tout dépend de ce que l'on raconte. Sur une description de lieu / présentation de personnage, on peut se permettre des envolées lyriques. Quand on rentre dans l'action, là il vaut mieux entrecouper la lecture.

[Flam]

C'est pas un secret, pour moi les pavés des 1000 (voir 500) mots sont à éviter dans une AVH. Si il y a un saut temporel, j'en profitre pour couper (bien sûr si je ne suis pas limité à 50 paragraphes...). J'embarque dans l'équipe paragraphes court sans hésiter !

[Voyageur Solitaire]

Je n'utilise les longs paragraphes qui se suivent sans choix que dans des cas bien précis, quand je ne peux pas faire autrement. Principalement pour présenter un endroit (le héros découvre une grande et brillante cité), pour une explication (un PNJ explique au héros l'histoire de l'endroit, ce qui s'y est passé autrefois...), une présentation d'un PNJ important (ce dernier raconte son histoire, comment il est arrivé ici...).

De mémoire, dans toutes mes AVH, ça ne dépasse pas deux paragraphes consécutifs sans choix, exceptionnellement trois une fois peut-être.
J'essaie toujours de mettre ces paragraphes après une séquence mouvementée, de manière à avoir un effet "pause" bienvenu, ça passe ainsi mieux au niveau du lecteur.
Et je fais très attention à l'écriture, j'évite les descriptions chargées, j'essaie d'aller à l'essentiel avec moins de mots mais bien choisis, pour ne pas faire trop long.