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Merci beaucoup pour ce commentaire très fouillé comme à ton habitude, Dagonides. Je vais me répéter un peu en disant que je ne suis pas très fier de l'aspect OTP. Comme tu l'as souligné, les deux gros paragraphes de renvoi sont d'abord là pour minimiser le nombre de paragraphes, c'est pas très élégant non plus... j'avoue que j'ai privilégié l'ambiance et l'univers à l'aspect jeu sur cete AVH, et je suis particulièrement content que tu aies relevé un certain nombre de points (la référence à la Guerre d'Espagne, le contexte de travail du héros, le conflit de génération).
Concernant l'homosexualité, tu soulèves un point dont je pensais qu'il ferait davantage réagir. Oui, il est clairement sous-entendu que l'homosexualité est clairement re-devenue un problème dans l'occident de 2040 et qu'une des raisons de la fuite vers le Mexique est de pouvoir vivre sa vie en dehors de ses préjugés. La référence aux "femenazies", que je n'ai pas développée, montre l'état d'esprit qui prévaut dans la société européenne de l'AVH.
J'ai mentionné "Les Chemins de Damas" de Pierre Bordage plus haut, roman qui va encore plus loin avec un véritable effondrement de l'Occident suite à une guerre civilisationnelle avec les pays musulmans. Je ne vais pas vraiment aussi loin, avec un occident plutôt techno-réactionnaire. Mais disons qu'aujourd'hui encore, ce qui peut sembler ne plus poser de problème dans les media et dans les classes sociales disons les plus ouvertes, reste un tabou dans une bonne partie de la société.
Sinon, sur l'idée du père à la recherche de sa fille, j'ai fait une petite référence à Ian Manook dans l'AVH, parce que c'est un auteur chez qui ce thème est récurrent (conflit père-fille). J'aime beaucoup ce qu'il fait (c'est du polar), et je conseillerais particulièrement "Heimaey".
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- Quelques petites erreurs dans l'écriture : p1 "Les fugues d’adolescents sont monnaire courante".
- Pas de suite au 45… par chance, il y a la version corrigé, je vais pouvoir continuer ma lecture J
- Les hubs, p11, sont bien faits, ce qui permet d'agrémenter le côté enquête. Par rapport à tous ceux que j'ai lus, il y a dans cette aventure une enquête qui est mieux rendue.
- L'aventure est enrichissante, vivante et dépaysant dans cette république socialiste. La narration est bonne, les dialogues sont bien construits. Par contre je trouve l'enquête trop difficile. si on ne va pas au bon endroit, l'aventure est un échec. D'ailleurs, même si je connais la "bonne" fin, je ne sais pas comment on fait pour s'y rendre. J'ai beau additionner les chiffres, je ne tombe pas sur le bon résultat.
- Pour conclure, une excellente histoire.
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Merci pour ton retour frogeaters !
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Spoiler si tu n'as pas trouvé le paragraphe de fin, c'est peut-être que tu as essayé d'utiliser le numéro de téléphone comme indice ? j'avais peur que ça embrouille les gens. les deux indices sont le sachet d'analyse et l'âge de Juan
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gynogege
Merci pour ton retour frogeaters !
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Spoiler si tu n'as pas trouvé le paragraphe de fin, c'est peut-être que tu as essayé d'utiliser le numéro de téléphone comme indice ? j'avais peur que ça embrouille les gens. les deux indices sont le sachet d'analyse et l'âge de Juan
c'est tout à fait ca ! je suis complétement passé à cote du bon indice, même si je l'ai lu et relu :p
pour ce qui est des critiques sur le socialisme, je trouve que tu n'as pas tord surtout quand beaucoup d'exemple cité ce rapporte au communisme. le RSM peu sembler utopique, mais ça me fait penser à Cuba dans la série Start up.
ce qui me semblait voir également, c'est que les volontaires et les européens ont chacun leurs aprioris sur l'autre. j'ai trouvé ça très bon.
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L'aventure m'a inspiré des sentiments mitigés. Il y a des choses créatives - telles que le cadre, le scénario et le déroulement de l'histoire - mais je n'ai pas toujours accroché.
En premier lieu, sans doute, parce que je n'éprouvais aucune empathie pour le personnage qu'on incarne. Ce n'est pas quelqu'un de détestable et il est tout à fait réaliste qu'il ait des préjugés en débarquant dans un monde si différent, mais il est clair dès l'introduction qu'il se lance à la recherche de sa fille avec un état d'esprit beaucoup trop borné (ne cherchant pas réellement à la comprendre) et qu'il n'arrivera à rien tant qu'il n'aura pas accepté de changer. Ça marcherait très bien pour un personnage de roman, dont le lecteur pourrait suivre l'évolution au fil des évènements qui l'amèneraient à remettre en question son point de vue, mais je trouve que ça marche beaucoup moins bien pour un personnage dans la peau duquel le lecteur doit se glisser (ce serait peut-être moins problématique dans une AVH de taille nettement plus longue).
En deuxième lieu, l'aventure offre une liberté en fin de compte assez limitée. Il y a des paragraphes qui offrent pas mal de renvois, mais nos choix sont en fait très encadrés. Certains choix ont des conséquences qui dépassent nettement ce que le lecteur est en mesure de prévoir.
Je pense notamment au choix de l'hôtel, qui est déterminant. Lors de ma première partie, j'avais choisi la Casa Libertad - ça me semblait plus logique - et ce seul choix m'a en fait condamné à arriver à la fin de l'aventure en n'ayant presque rien découvert.
J'ai fait une deuxième partie en choisissant la Casa Libertad, en me disant que je ferai ensuite des choix différents... sauf que mes choix suivants se sont révélé d'une portée très limitée et que j'ai en fin de compte suivi presque exactement le même trajet que la première fois.
Pour ma troisième partie, j'ai choisi le Gran Hotel et ça a tout changé. Pas parce que mon parcours a été énormément différent, mais parce que j'ai très vite compris la vérité, dès la conversation qui se passe pendant le premier trajet en voiture, au 14.
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SpoilerJe savais grâce à mes parties antérieures que ma fille était allé voir un docteur spécialisé en chirurgie plastique. Il n'y avait pas de raison que ce soit à des fins esthétiques ou qu'elle ait voulu changer de visage. L'attitude de Juan vis-à-vis du personnage principal m'a tout de suite fait penser que l'opération de notre fille pouvait avoir été un changement de sexe.
L'anticipation est un genre très intéressant, mais périlleux, car il doit apparaître comme une évolution possible du monde que connaît le lecteur (contrairement à la science-fiction plus classique, dont les histoires sont séparées de nous par suffisamment de siècles pour le lecteur puisse accepter des changements énormes).
L'idée d'une expérience communiste ayant réussi est tout à fait bonne. C'est la matérialisation de critiques actuelles visant des éléments qui existent indiscutablement dans le monde présent : le capitalisme débridé, l'augmentation des inégalités, etc.
Là où le cadre perd à mon avis beaucoup en crédibilité, c'est lorsqu'il suggère que l'homosexualité est redevenue illégale dans le monde occidental. Cette évolution va complètement à l'encontre de changements dont presque tous les lecteurs peuvent clairement se souvenir. L'ouverture du mariage aux homosexuels est un processus progressif qui a débuté il y a une vingtaine d'années et qui a particulièrement concernée l'Occident ; l'idée que cette évolution pourrait s'inverser aussi radicalement dans les 20 ans qui viennent n'est pas crédible. Cet élément ne me semble du reste pas nécessaire : le monde occidental offre bien assez de problèmes réels pour permettre d'imaginer des quasi-utopies qui s'en affranchissent.
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Merci pour ce retour Outremer ! Tu es le premier à dire que tu as eu du mal à t'identifier au personnage principal , alors qu'en effet c'était une de mes craintes, je pense que tu as vu très vite assez clair dans ce qui sous-tend cette AVH.
Pour le choix de l'hôtel, oui, c'est un gros défaut de l'AVH. Il m'aurait suffi d'un paragraphe de plus pour le régler et c'est ce que je ferai dans une version améliorée
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Spoiler la possibilité en fait de visiter l'atelier collaboratif dès le premier séjour à Mexico et d'y rencontrer Juan
Sur le recul de certaines valeurs en Occident, j'ai déjà répondu à Dagonides je crois.
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12/07/2021, 21:45
(Modification du message : 12/07/2021, 21:45 par Loi-Kymar.)
J'ouvre une parenthèse.
Vu comment, en France même, on se met à starifier les idées réactionnaires sur des chaînes télé entières, je vois mal ce qui peut rebuter dans la vision pessimiste de cette AVH sur l'acceptation des LGBT, que je ne trouve hélas pas si irréaliste que cela (regardez ce qui se passe en ce moment même en Hongrie, pas si loin de chez nous). La plus grande erreur des progressistes est de croire que l'avancée de leurs idées est inexorable et qu'ils n'auront bientôt plus à lutter pour elles...
Je ferme ma parenthèse. Une suite aurait sans doute plus sa place à la Taverne des Aventuriers.
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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Je ne vais pas nier qu'il existe toujours en Occident des forces réactionnaires puissantes. Mais sur ce sujet-là, il me semble que rien ne permet de présumer que ces forces pourraient - dans le futur prévisible - avoir un effet supérieur à la stagnation (qu'il ne faut pas confondre avec la régression, même si c'est tentant).
L'anticipation doit - à mon avis - s'inscrire dans une évolution que le lecteur peut percevoir ou du moins effleurer dans son présent. Quelles sont les choses dans notre présent qui font que l'on se soucie de ce que sera l'avenir (en-dehors de la crise écologique qui nous vaudra d'être traités de connards par tous les habitants du XXIIème siècle) ? Les inégalités, la disparition des protections sociales, l'émergence des travailleurs pauvres, le consumérisme, l'abrutissement des masses, les politiques au service des entreprises, le mauvais usage des technologies nouvelles, et ainsi de suite. Bref, une version modernisée de la lutte des classes. Étant donné que cette aventure se situe dans une quasi-utopie communiste, il aurait été - de mon point de vue - tout indiqué que la description du monde occidental se concentre sur ces sujets-là.
Est-ce qu'il est impossible, dans les vingt ans qui viennent, que le monde occidental soit saisi d'une crise d'homophobie ? Non, certainement pas. On pourrait imaginer que le conflit entre riches et pauvres aboutisse à l'émergence d'un pouvoir autoritaire et ultra-réactionnaire, qui ordonnerait aux étrangers de rentrer chez eux et aux LGBT de se cacher. Mais le cadre de l'aventure ne me semble rien suggérer de tel. Le monde occidental y est principalement décrit comme une évolution de ce qu'il est actuellement, ultra-capitaliste et ultra-technologique. Mais un ultra-capitaliste se fout pas mal de savoir si quelqu'un est homosexuel ou pas ; ce qui le dérange, c'est lorsque les employés de la filiale de son entreprise se syndiquent pour réclamer une augmentation.
Bref. Tout ça pourrait sembler ne relever que du détail. Mais je pense que les détails ont une importance pour déterminer si le lecteur arrive ou non à croire au cadre d'une histoire d'anticipation. Et s'il n'y arrive pas, l'histoire perd l'essentiel de son intérêt.
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oui tu as raison le cadre du monde occidental est assez peu détaillé, parce que je compte le faire ailleurs.
Pour résumer: l'homophobie n'est pas générale, mais les mouvements identitaires sont en nette progression, et le capital qui se fout pas mal de savoir si les évolutions de la société sont bonnes ou pas, s'en accomode parfaitement. En fait, si on a de l'argent et qu'on vit dans une grande métropole on peut vivre son homosexualité ouvertement, se marier, etc... quand on est dans les classes moyennes, il redevient monnaie courante de cacher son homosexualité. De même les idées féministes sont en très nette régression, derrière la façade d'une égalité accomplie, là aussi essentiellement cantonnée aux classes les plus aisées. Tout cela n'empêche pas l'ultra-technologie (pour l'ultracapitalisme c'est plus compliqué) et un individualisme forcené derrière la façade des crispations identitaires. L'Etat a disparu et seules les métropoles ont une structure politique clairement identifiée.
Il n'y a donc pas de pouvoir autoritaire homophobe en effet, mais plus un retour du système patriarcal par abandon de l'Etat.
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13/07/2021, 07:52
(Modification du message : 13/07/2021, 08:23 par Dagonides.)
Je m'aperçois juste maintenant d'une faute de typo : Dans l'angle mort et non Dans l'Angle mort. Le 1er substantif d'un titre (et tous les mots entre le début et ce substantif) prend la majuscule uniquement si le titre commence par le, la, les, l'.
Ex : Les Mirifiques Aventures de maître Antifer de Jules Verne, mais À rebours de Huysmans, Un amour de Swann de Proust.
Parfois, quand le titre met deux substantifs à équivalence avec ou ou et, on traite les deux de la même manière.
Ex : Le Corbeau et le Renard
Personnellement s'agissant des titres de livres-jeu Gallimard, j'ai tendance à appliquer une règle personnelle : mettre la majuscule à presque tous les substantifs pour le côté épique que ça donne.
C'était la minute cuistre. Merci de votre attention.
Débat Gyno-Outremer, pierre dagonidienne à l'édifice : actuellement la tendance (à en juger de ce que je vois passer sur un réseau social + les échos entendus dans mon entourage) est à la banalité quant au fait d'être lesbienne ou gay. Ce qui démange, fait réagir, agace ou fait débat est plutôt tout ce qui entoure la transidentité, ses multiples avatars lexicaux, et la contestation du genre (nier les étiquettes homme/femme ou homo/hétéro... en créant des tas d'autres étiquettes à n'en plus finir). Il me semble que les trans (et autres) en sont dans les années 2020 là où étaient les gays en 1980. Les débats de l'avenir (et donc les débats, invectives, évolutions légales, changement du regard, frictions, manif pour tous...) sont plutôt là, et dans le féminisme radical.
Citation :« Le monde change. La musique change. Les drogues changent. Même les hommes et les femmes changent. Dans 1000 ans, il n’y aura ni mec, ni nana : que des branleurs ! » Trainspotting
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Je ne suis guère aussi optimiste. Pour qu'un régime autoritaire tienne, il faut des boucs émissaires, et c'est un cercle sans fin : On commence par un groupe, on l'écrase par des mesures de plus en plus sévères, et puis on passe au suivant. À ce titre, toute minorité est une cible potentielle à moyen terme.
Un autre facteur à prendre en compte, c'est le marronnier de la baisse (réelle ou ressentie, là n'est pas la question) de la natalité dans les pays riches.
Historiquement, celle-ci a été combattue en Europe par des mesures sociales fortes en faveur de l'enfance, avec (en très simplifié) un accès gratuit à la médecine pour l'enfant et sa mère, des crèches gratuites, une éducation gratuite, des allocations et des congés supplémentaires...
Dans une économie où le mot gratuit est devenu une insulte, toutes ces solutions ne peuvent plus exister, laissant le champ libre à des idées ultra-conservatrices telle que le rejet de tout ce qui ne s’apparente pas à une famille traditionnelle (ou à de la contraception d'ailleurs). Pas parce que c'est plus efficace ou même moins coûteux, mais parce que c'est plus compatible idéologiquement.
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Heureusement l'avenir n'est pas écrit
Le monde esquissé est en fait plus sur la base de ce que dit Skarn, à savoir un repli identitaire favorisé par la baisse des mesures sociales qui constituent le ciment de la société. Repli identitaire qui correspond à un retour à la cellule familiale et au prisme communautaire qui historiquement est essentiellement patriarcal. Le tout accompagné par un glissement vers un encadrement purement technologique et commercial des besoins sociaux de la population.
Est-ce que ce monde est "viable" ? Bon, ça reste une fiction...
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