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18/01/2017, 13:51
J'aimerais un max de réponses, histoire de voir de quoi chacun parle avec ce simple terme. Le but n'est pas d'imposer une définition, ni de savoir qui à raison. Le but est d'avoir une "photo" du ressenti de ce terme pour chacun.
Petit questionnaire à tout le monde :
1) Quel est pour vous la définition de la littérature intéractive ?
2) Un exemple de la plus petite oeuvre interactive (un truc tout con, une phrase par section hein) qui incluerait selon vous les paramètres nécessaires à votre définition.
Charité bien ordonnée commence par soi-même :
1) La littérature interactive, c'est la destructuration du récit ; l'auteur propose au lecteur de lire une même histoire de différentes façons en lui proposant des choix qui mènent à des déroulements, voir des fins différentes. Contrairement à un roman, les relectures peuvent être différente. Par conséquent, cette définition de la littérature intéractive ne dépend pas :
- de l'implication du lecteur (vous)
- de la présence d'un défi (gagner/perdre)
- de la présence de règles de jeu
- du support (livre, site internet, pdf, etc...)
2) La plus petite oeuvre intéractive possible se compose donc de 3 sections :
§1 : Bernard doit rentrer chez lui à l'heure car il a des invités, mais un collègue l'invite au bar. Si Bernard va au bar, allez au §2 ; s'il rentre chez lui, lisez le §3.
§2 : Bernard et son collègue boivent un peu trop, surtout que d'autres collègues se sont joint à eux. Il repart complètement saoûl, grille un feu rouge et s'encastre dans un camion. Il finit sa vie paraplégique.
§3 : Bernard arrive comme convenu et passe une excellente soirée.
Merci à tout ceux qui participeront.
PS : j'ai supprimer la 3° question qui était mal posée (et sans grand intérêt au final)
сыграем !
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C'est le genre de questions auxquelles j'aurais probablement eu une réponse tranchée voilà 5-10 ans (je suis vieux), mais à propos desquelles je ne suis plus certain de rien aujourd'hui.
1) Je dirais que cela inclue toute œuvre à forte composante textuelle où le lecteur a l'impression d'une interaction constructive. Ce n'est pas tant qu'il puisse les changer les choses dans l'histoire, mais qu'il ressente que ses actions ont de l'influence.
Je vais essayer de prendre un exemple. Dans Monster Girl Quest (un Visual Novel normalement verbeux), l'histoire est fondamentalement linéaire. Vous avez le droit de ne pas faire certaines missions, mais cela n'a fondamentalement pas d'intérêt. Dans tous les cas, vous vous retrouvez à affronter ce qu'affronte toujours les héros de RPG japonais à la fin de leur quête.
Pourtant, je n'ai vu personne me présenter ce jeu comme « un livre déguisé ». Pourquoi ? Parce que, régulièrement, des combats de type RPG à l'ancienne (ennemis vus de face) interrompent l'action. Et, même s'ils sont fortement scénarisés, tenant souvent du puzzle où il faut trouver la bonne stratégie (enfin, jusqu'à ce que vous débloquiez les capacités vraiment craquées), même s'ils n'ont pas de réelle incidence sur l'histoire (vous gagnez, l'aventure continue, vous perdez, c'est le Game Over), ils donnent cette impression d'interaction, d'utilité du joueur.
Ce sentiment d'interactivité provient au plus bas niveau du fait que l'œuvre demande de la personne qui la parcourt d'effectuer une action non triviale (un peu plus que de tourner les pages si vous préférez).
Tiens, un autre exemple. Les jeux Telltale. Des jeux avec beaucoup de parlotte passive, ce qui n'est jamais que du texte. La plupart des choix, pas si fréquents d'ailleurs, ne changent pas grand chose au final. Mais, sur le coup, le lecteur a l'impression que c'est important, il prend le temps de réfléchir, de s'impliquer. L'important n'est pas tant le résultat que cette dépendance du récit à nos actions.
2) GOBELIN Habileté : 5 Endurance : 6
Parce que quand j'étais petit, c'était assez pour me donner cette sensation d'interactivité. Alors, certes, aujourd'hui, c'est beaucoup trop basique pour m'illusionner. Mais cela a eu son influence sur mon approche du genre.
3) Pas compris la question.
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(18/01/2017, 15:28)Skarn a écrit : 3) Pas compris la question. Normal c'est n'importe quoi, je la vire (et j'édite mon message)
сыграем !
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20/01/2017, 20:57
(Modification du message : 20/01/2017, 21:04 par Shamutanti.)
1)
Littérature
Le Larousse ( Ensemble des œuvres écrites auxquelles on reconnaît une finalité esthétique) et le CNRTL ( Usage esthétique du langage écrit) reprennent tous deux le but esthétique de cette forme de production écrite.
Interaction
Action réciproque. L'auteur fait sa part, le lecteur fait la sienne en retour. L'interaction est limité par le fait que seul le lecteur peut "répondre". L'auteur, lui, ne pourra "renvoyer", ou adapter, contrairement au MJ d'un jeu de rôle. Un aller-retour, pas plus.
Si on parle de littérature interactive, j'exclus les textes sans choix ne comprenant que des combats, énigmes, cherche-et-trouve et autres jeux : le récit n'est pas interactif.
On dit souvent que l'interactivité est faussée car l'auteur a tout prévu. C'est faux. Si l'aventure est assez ouverte et les personnalisations du héros (en cours d'aventure : objets, carrière, spécialisation, etc.) multiples, les lecteurs peuvent arracher l'oeuvre à son auteur. C'est notamment ce qu'ils font en cherchant les failles ou la voie optimisée, ou encore en trichant. Dans un récit classique, cela n'arrive jamais. C'est propre à l'interactivité. Et je trouve cela cool.
Dans le cas d'une oeuvre bac à sable (Fabled Lands) le lecteur voyage et construit dans un univers créé par un auteur qui lui a laissé la carte et les clés.
2) J'avais mis un droite gauche mais il n'apporte rien de plus à ton exemple (Caïth). Pour moi ce type de choix suffit.
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(20/01/2017, 20:57)Shamutanti a écrit : Si on parle de littérature interactive, j'exclus les textes sans choix ne comprenant que des combats, énigmes, cherche-et-trouve et autres jeux : le récit n'est pas interactif. Cette remarque est énorme !
Mettons que j'écrive un texte de x pages : c'est un roman/nouvelle classique. Maintenant, je remplace toutes les scènes d'actions écrites par un combat à faire au dé. Je dois donc écrire les règles de combat et définir les caractéristiques du personnage principal et de ses ennemis. Je peux aussi placer 2-3 énigmes correspondant à l'intrigue (par exemple, un jeu de puzzle pour simuler le fait que le personnage tente d'ouvrir un coffre ou une porte fermée), en précisant que tant que le lecteur n'arrive pas à la résoudre, il ne peut pas continuer l'histoire. On peut être gentil en proposant les réponses à la fin de l'ouvrage.
Question : ce "truc" est-il de la litterature interactive ?
Réponse : d'après ma définition postée au début du thread, non ! Car il n'y a pas de destructuration de l'histoire. En fait, je ne suis monté le bourrichon à réduite l'interactivité de la littérature à ce seul paramètre : présence de sections.
MAis maintenant, j'en suis plus trop sur. Car il faut avouer que, en dehors de l'aspect linéaire et l'absence de sections, le joueur n'est pas aussi passif que lors d'une lecture classique. Rien que le fait de faire les combats à coup de lancer de dé et de résoudre des énigmes EST une forme d'interactivité. Donc, cette littéracture devient interactive, quelque part. La question est de savoir si cette activité intelectuelle et manuel induit epar le livre et l'auteur en fait une oeuvre de littérature interactive.
D'où la re-question : qu'est-ce que l'interactivité ? Comment définit-on la ? Sachant que cette interaction se déroule entre le lecteur et une oeuvre littéraire (indépendante de son carcan/contenant, c'est-à-dire livre, pdf, etc). Je pense que l'auteur est hors sujet, car non-présent lors de la lecture.
Avec cette base du couple (lecteur/texte), je pense que la réflexion de l'interactivité peut s'analyser plus clairement : le contact avec la littérature (générale/classique) est relativement passive, car le lecteur se borne à lire les mots dans leur ordre d'écriture. Son activité physique liée à la lecture sera juste limitée par le mouvement des yeux, le fait de tourner une page à un rythme régulier (ou de cliquer), voire de manifester un sentiment : rire, pleurer, être surpris, interpeller quelqu'un de son entourage pour partager une réflexion sur ce qu'il a lu, etc... Par abus de langage, on pourrait mettre toutes ces manifestations dans le terme "lecture passive".
La littérature interactive définit, de par l'adjectif acollé, un genre particulier de la littérature. Avant d'aller plus loin, il convient de définir interactivité. Les termes interactivité et interactif ne sont pas reconnus par le CNRTL actuellement. Mais on y trouve interaction : Action réciproque de deux ou plusieurs objets, de deux ou plusieurs phénomènes. On peut sans trop ruer dans les brancards que "interactivité", de par son suffixe -ité exprimerait la fonction "interaction" et qu'interactif(ve) en serait l'adjectif. Par conséquent, je prends la liberté de dire que Littérature interactive = Littérature générant une action réciproque de deux ou plusieurs objets, ici, le lecteur et le texte.
Nous voici devant un nouveau dilemne : rire aux éclats devant un roman de San-Antonio fait-il de "De l'antigel dans le calbute" une oeuvre interactive ?
Peut-être qu'en regardant "action réciproque" de plus près...
Action : Opération d'un agent (animé ou inanimé, matériel ou immatériel) envisagée dans son déroulement; résultat de cette opération
Réciproque : (Ce) qui s'exerce entre deux (groupes de) personnes, (d') objets ou (d') éléments quelconques, l'action exercée et l'action reçue étant équivalentes.
Ah ! Réciproque peut apporter son aide. La définition se précise (au passage : littérature = Usage esthétique du langage écrit)
Littérature interactive : Usage esthétique du langage écrit générant des actions, du lecteur sur le texte et des actions du texte sur le lecteur ; ces actions étant de valeur équivalente.
Le lecteur rit, le livre ne rit pas : ce ne sont clairement pas des actions équivalentes, donc la "lecture passive" que j'ai défini précédement n'est pas de la lecture interactive.
Définir la littéracture interactive consisterait-il à définir un ensemble "d'actions équivalentes" générées entre le lecteur et le texte ? Un texte peut générer plusieurs types d'actions pourvu qu'elles soient explicitement exprimée (ce qui me permet de garder les réactions émotives en dehors du concept de lecture interactive) ; et par conséquent devient une lecture active (à l'opposé de la lecture passive exposée précédemment).
J'imagine les actions suivantes générées par le texte :
- rechercher la suite du récit ailleurs qu'à la suite (concept de destructuration, aller plus en avant ou plus loin)
- avoir une activité ludique (tenir un inventaire à jour, mener un combat...)
- avoir une activité intellectuelle connexe voire extérieur au contenu du récit (résoudre une énigme par recombinaison, comparaison, voire développer un raisonnement complexe, résoudre des équations mathématiques...)
Il y en a peut-être d'autres, mais elle doivent faire parti de l'activité proposée par le texte. Et comme il s'agit de littérature, le texte et son récit doivent rester au service de l'objectif de découvrir une histoire.
Concernant le joueur, son activité sur le texte se borne à :
- suivre les instructions (règles)
- faire des choix scénaristiques (le choix de fin de section)
- faire des choix ludiques (gestion de ces ressources, stratégie...)
Il y en a peut-être d'autres...
C'est le ping-pong entre ces deux pool d'actions qui à mon avis génère de l'interactivité, et qui place donc une oeuvre littéraire dans ce genre particulier. En gros, un texte qui propose une expérience au lecteur qui soit centrée sur le faire de faire vivre une aventure de façon non-passive. En fait, elle implique le lecteur à participer au déroulement du récit, c'est tout !
Dans ce cadre-là, la littérature interactive, en tant que genre de la littérature, ne dépend pas uniquement de :
- de l'implication du lecteur en tant que héros du récit (vous)
- de la présence d'un défi (gagner/perdre)
- de la présence de règles de jeu
- du support (livre, site internet, pdf, etc...)
- d'une destructuration du récit
- d'une linéarité
- d'une qualité de choix
Ce qui me fait rajouter une 2° catégorie de littérature interactive (car elles s'excluent elles-mêmes de par ce qui les composent). Le première se limitait à la destructuration du récit (donc 3§ donc aucun identique à l'autre). La deuxième serait justement l'anti-thèse de Shamutanti, et celle retenue par Skarn si j'ai bien compris son exemple) :
Bernard doit rentrer chez lui à l'heure car il a des invités, mais un collègue l'invite au bar. Voyant qu'il a un peu de temps devant lui, il se laisse convaincre. Lancez deux dés pour connaitre le nombre de verres qu'il boit.
Alors qu'il attaque son dernier verre, d'autres collègues les rejoignent. Mais ceux-ci ont une prédilection pour les alcools forts. Estimant avoir assez bu, Bernard esquive et rentre chez lui en retard.
Bon voilà où j'en suis rendu
сыграем !
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22/01/2017, 00:48
(Modification du message : 22/01/2017, 00:52 par Shamutanti.)
Je crois que nos opinions divergent sur
littérature interactive vs litterature + interaction
Si tu demandes seulement au lecteur de tenir sa FA à jour sans qu'il y ait le moindre choix, ou de compter dans le dessin combien il y a de singes cachés, c'est de la littérature + interaction, et non de la littérature interactive. Ça ne change pas le récit de l'auteur. Il pourrait aussi lui demander de compter le nombre de i dans ses phrases.
-> Nos conceptions de la littérature interactive divergent sur ce point.
Si tu demandes au lecteur de lancer deux dés pour connaitre le nombre de verres qu'il boit (ton exemple), là par contre l'action du lecteur agit sur le récit (1 verre ça va, 6 verres, bonjour les dégâts).
-> Nos conceptions de la littérature interactive convergent sur ce point. Et ton exemple n'est donc pas l'antithèse de ma définition (je parle d'aller retour entre l'auteur et le lecteur, par le lancer de dé le lecteur fait bien le retour)
EDIT : je recule sur les combats. La mort met un terme au récit, donc, oui, on y trouve le minimum de la littérature interactive...
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22/01/2017, 00:57
(Modification du message : 22/01/2017, 01:05 par Shamutanti.)
Pour toi ceci est de la littérature interactive ?
Bernard doit rentrer chez lui à l'heure car il a des invités, mais un collègue l'invite au bar. Voyant qu'il a un peu de temps devant lui, il se laisse convaincre. Comptez le nombre de x présents dans ce récit interactif pour connaitre le nombre de verres qu'il boit.
Alors qu'il attaque son dernier verre, d'autres collègues les rejoignent. Mais ceux-ci ont une prédilection pour les alcools forts. Estimant avoir assez bu, Bernard esquive et rentre chez lui en retard.
Je me suis basé sur :
J'imagine les actions suivantes générées par le texte :
- rechercher la suite du récit ailleurs qu'à la suite (concept de destructuration, aller plus en avant ou plus loin)
- avoir une activité ludique (tenir un inventaire à jour, mener un combat...)
- avoir une activité intellectuelle connexe voire extérieur au contenu du récit (résoudre une énigme par recombinaison, comparaison, voire développer un raisonnement complexe, résoudre des équations mathématiques...)
Car je comprends que l'une de ces actions suffit à faire un récit interactif.
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(22/01/2017, 00:48)Shamutanti a écrit : Si tu demandes seulement au lecteur de tenir sa FA à jour sans qu'il y ait le moindre choix, ou de compter dans le dessin combien il y a de singes cachés, c'est de la littérature + interaction, et non de la littérature interactive. Ça ne change pas le récit de l'auteur. Il pourrait aussi lui demander de compter le nombre de i dans ses phrases.
-> Nos conceptions de la littérature interactive divergent sur ce point. Comme j'ai dit, tout dépend de ce que tu met dans le mot "interaction entre le lecteur et le texte", sachant que c'est différent (plus actif) qu'une lecture d'une oeuvre tradionnelle. Je remarque que tu utilises le terme FA ; dois-je en conclure que pour toi une oeuvre interactive se doit d'avoir une FA ? Si oui, comment nommerais-tu des oeuvres n'ayant pas ce paramètre ?
En quoi littérature + interaction n'est-il pas littérature interactive ? Je ne comprends pas ton addition.
(22/01/2017, 00:48)Shamutanti a écrit : Si tu demandes au lecteur de lancer deux dés pour connaitre le nombre de verres qu'il boit (ton exemple), là par contre l'action du lecteur agit sur le récit (1 verre ça va, 6 verres, bonjour les dégâts).
-> Nos conceptions de la littérature interactive convergent sur ce point. Et ton exemple n'est donc pas l'antithèse de ma définition (je parle d'aller retour entre l'auteur et le lecteur, par le lancer de dé le lecteur fait bien le retour) contrairement à toi, je pense que la littérature interactive se définit uniquement par rapport au couple lecteur/texte. L'auteur fait partie du processus de création de l'oeuvre, pas de sa lecture.
A ce sujet, je me permet de copier-coller ma réponse à une remarque de gynogege sur la taverne :
gynogege a écrit :sauf que... sauf que notamment avec le développement d'internet on peut aussi penser une littérature interactive entre l'auteur et le lecteur. Par exemple un blog où l'auteur donne des choix au lecteur et construira la suite de l'histoire en fonction de leurs réactions. Remarque pertinente. Je pense qu'il ne faut pas perdre de vue que l'on parle de litterature. Un échange verbale ou par message écrit (mail, commentaire de blog) entre le lecteur et l'auteur n'est pas de la littérature. Donc le texte, l'histoire qui découle de cette interaction est de la littérature, mais l'activité principale, le principal de l'activité se situe entre l'auteur et le lecteur. Donc je ne crois pas qu'il s'agisse clairement de littérature.
En fait, j'imagine deux cas :
1) l'auteur à déjà tout prévu du déroulement de son texte. Il publie une section, fait voter les lecteurs, puis publie la section prébiscitée. Dans ce cas-là, je suis ok pour dire qu'il s'agit de littérature interactive, car finalement, le livre est déjà "écrit" dans la tête de l'auteur. Tant que les échanges entre les lecteurs et l'auteur se borneront à définir un choix prédéterminé et que le contenu prévu ne change pas, il s'agit juste d'une différence de timing. L'oeuvre interactive se rédige petit à petit au lieu d'être délivrée complètement finie.
2) l'auteur écrit une section et demande aux lecteurs quel action il veulent faire (il n'y a pas de choix prédéterminé ou qq1 écrit mais l'auteur laisse la possibilité d'introduire de nouvelles options pertinentes). Dans ce cas-là, ce n'est plus de la lecture interactive. On est pratiquement dans une activité de jeu de rôle sur table mais via un aurte support (blog). Par contre, si à la suite de plusieurs essais, l'auteur finit d'acrire toutes les possibilité puis propose un produit final (texte avec les choix créés, par exemple) ; alors cette résultante devient une oeuvre de littérature interactive. Mais l'activité qui l'a généré, se situe plus dans le domaine "jdr sur blog" ou carrément "écriture d'une oeuvre interactive à plusieurs".
Donc le focus étant la littérature, je pense que le couple lecteur/texte doit rester la seule possibilité à envisager. La résultante d'une interaction lecteur/auteur peut devenir une oeuvre de litterature intéractive, mais en aucun cas l'activité auteur/lecteur, aussi écrite qu'elle puisse être n'est pas de la littérature.
(22/01/2017, 00:57)Shamutanti a écrit : Pour toi ceci est de la littérature interactive ?
Bernard doit rentrer chez lui à l'heure car il a des invités, mais un collègue l'invite au bar. Voyant qu'il a un peu de temps devant lui, il se laisse convaincre. Comptez le nombre de x présents dans ce récit interactif pour connaitre le nombre de verres qu'il boit.
Alors qu'il attaque son dernier verre, d'autres collègues les rejoignent. Mais ceux-ci ont une prédilection pour les alcools forts. Estimant avoir assez bu, Bernard esquive et rentre chez lui en retard. Techniquement, oui. Lancer un dé ou compter les personnages dans un texte à la même valeur pour moi.
En y réfléchissant un peu plus, je dirais que l'interactivité dans le couple lecteur/texte nécessite la participation du lecteur à la continuité de l'histoire. Si le lecteur ne fait rien (calcul, recherche, lancer un dé, changer de section, tenir son inventaire à jour, etc...), l'aventure n'avance plus. Elle s'arrête.
Dans notre exemple, si le lecteur ne lance pas de dés (pour moi) ou ne compte pas les persos (ta version), ALORS l'histoire s'arrête, le lecteur doit stopper sa lecture. Et là, nous avons 2 actions équivalentes : le texte fait avancer l'histoire ; le lecteur apporte des éléments permettant de la continuer.
Je pense que là, JE tiens une définition claire et non ambigüe de l'idée que je me fais de la littérature interactive.
Littérature interactive : Usage esthétique du langage écrit nécessitant une participation active du lecteur par rapport à l'oeuvre pour faire progresser l'histoire. Le texte fait avancer l'histoire et le lecteur apporte des éléments permettant de la continuer. Lesdits éléments a apporter sont explicitement demandés par le texte et leur nature permet de varier significativement le récit entre deux lectures.
сыграем !
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Je reviens sur deux points :
Non, évidemment, une FA ne fait pas du tout partie de la définition (je suis vexé que tu penses ça, ou que tu aies compris ça ) (je plaisante, hein !)
Littérature + interaction : la littérature n'est pas interactive. Je ne vois pas l'intérêt et c'est hors de ma définition. Il y a un texte agrémenté d'une activité pour le lecteur. Je reprends l'exemple du bar : compter le nombre de "x" dans le texte ou le nombre de personnages ne modifie en rien l'histoire puisque ce nombre est fixe. C'est pour ça que j'avais mis cet exemple. Et puis le lecteur peut très bien ne pas compter, je ne vois pas en quoi cela arrête l'histoire.
A mes yeux, que le lecteur puisse modifier le cours de l'histoire est primordial, sinon le récit n'est pas interactif : c'est un simple collage entre un texte et un jeu (mais on est d'accord sur ce point).
Il faudrait rajouter :
Si vous en avez trouvé 2, allez au __, sinon allez au __.
Donc pour moi je retiens deux exemples que j'inclus dans ma définition :
1) Le texte demande au lecteur de lancer le dé pour savoir combien il (le héros) a bu de verres. Même s'il n'y a aucun choix, l'action du lecteur customize l'histoire. S'il ne lance pas le dé, il peut continuer mais on ne saura jamais combien il a bu de verres, le lecteur aura lu un texte classique. S'il lance le dé, il aura participé à la construction et aura donc lu un récit interactif.
2) Le texte demande de compter le nombre de "i" dans la phrase, par exemple. Vu que cette donnée est fixe et ne dépend pas de l'implication du lecteur, il faut rajouter une injonction : si vous en avez compté tant, allez au __, sinon, allez au __. Maintenant on a deux issues qui dépendent de l'implication du lecteur. Le lecteur est forcé de s'impliquer soit pour compter soit pour tricher. Sans ce choix, comme dans le 1, il pourrait continuer la lecture sans s'être impliqué (= récit non interactif).
J'espère que j'ai été plus clair et que cela te sera utile
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Pour la FA, je te chariais
Alors oui et non.
Non pour l'aspect "le lecteur doit produire une info". Si le lecteur ne compte pas et continue de lire (ce qui est contraire à ces deux parties de ma définition : "le lecteur apporte des éléments permettant de la continuer" et "Lesdits éléments a apporter sont explicitement demandés par le texte" ; car si à la fin du texte on demande qu lecteur combien de verres Bernard à bu, il lui est impossible de nous répondre. Donc cet aspect interactif est indéniable, car le lecteur n'a pas fait son boulot, et normalement, si on ne sais pas combien de verre Bernard bois, l'histoire s'arrête, elle ne peut pas continuer.
Par contre, entièrement d'accord avec toi pour l'aspect "leur nature permet de varier significativement le récit entre deux lectures". Car le nombre de "i" ou de "x" est effectivement défini par le texte, cette info ne changera jamais. Par conséquent, l'histoire sera toujours la même (et c'est pas glop). Ton choix de gestion de ce nombre que tu proposes après est totalement fallacieux puisque le nombre de caractères compté ne changera jamais lol (et ton histoire de forcer le lecteur à tricher est totalement hors-sujet en ce qui me concerne, car pas "explicitement demandés par le texte").
Donc ton exemple qui remplace mon lancé de dés (générateur de nombre aléatoire) par un comptage d'une valeur qui sera toujours fixe n'est pas de la lecture interactive (selon ma dernière définition en fin de mon dernier post). En fait, je suis resté sur le mécanisme ; je n'ai pas intégré le fait que ça détruisait la possiblilité de lire plusieurs récits avec le même matériel de base. La question est donc de savoir où classer cet ovni lol
Sur le coup, comment écrirais-tu ta définition de la lecture interactive ?
сыграем !
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23/01/2017, 23:07
(Modification du message : 23/01/2017, 23:07 par Shamutanti.)
Il ne me reste plus qu'un point de divergence avec toi : "Lesdits éléments a apporter sont explicitement demandés par le texte". Je suis sûr que l'on peut construire un récit interactif sans aucune consigne. J'imagine quelques sections séparées et identifiées par je ne sais quel symbole. Un texte mystérieux/énigmatique en guise de littérature. Au lecteur de réussir à rassembler le puzzle, d'aller de section en section une fois le stratagème compris. Un truc encore plus poussé que la première version de la Chute de Zyx (avant qu'il ne mette les liens à cliquer).
Pour moi la définition est assez générale : oeuvre littéraire dont le cours peut être modifié par l'activité du lecteur.
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(23/01/2017, 23:07)Shamutanti a écrit : Pour moi la définition est assez générale : oeuvre littéraire dont le cours peut être modifié par l'activité du lecteur.
je pense qu'elle n'est pas précisément modifiée puisque les paragraphes sont déjà écrits ?
Je verrais quelque chose comme "œuvre littéraire dépendant d'un éventail de choix offerts au lecteur"
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
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(23/01/2017, 23:07)Shamutanti a écrit : Un truc encore plus poussé que la première version de la Chute de Zyx (avant qu'il ne mette les liens à cliquer). *tousse*
REGLE : Lorsque le lecteur rencontre un nombre dans le texte, il peut choisir d'interrompre sa lecture et de sauter d'autant de chapitres.
Si c'est pas explicite, ça
(23/01/2017, 23:07)Shamutanti a écrit : Il ne me reste plus qu'un point de divergence avec toi : "Lesdits éléments a apporter sont explicitement demandés par le texte". Je suis sûr que l'on peut construire un récit interactif sans aucune consigne. J'imagine quelques sections séparées et identifiées par je ne sais quel symbole. Un texte mystérieux/énigmatique en guise de littérature. Au lecteur de réussir à rassembler le puzzle, d'aller de section en section une fois le stratagème compris. Pour l'instant je vois pas trop comment ça pourrait se goupiller. Honnêtement, si c'est pour faire un puzzle ou casser la tête du lecteur pour trouver la règle à appliquer pour pouvoir lire l'oeuvre interactive, ça commence à faire branlette, là
Soyons honnête : un auteur qui s'amuse à créer une oeuvre interactive sans en donner de règles de fonctionnement explicites, ça devient un peu débile, excuse-moi. La seule raison valable serait que ce mécanisme fasse partie intégrante du scénario. Donc on part déjà sur de l'amnésique++ et consort. De toute façon, une définition n'est jamais parfaite (va regarder la définition de "voiture" dans le CNRTL lol), il y aura toujours un type pour pondre un truc borderline sur lequel on se prendra la tête. Je préfère rester pragmatique et pouvoir faire rentrer dans une seule définition pratiquement toute la prod d'AVH et de lecture interactive sans trop de problèmes ou de contestation.
(23/01/2017, 23:07)Shamutanti a écrit : Pour moi la définition est assez générale : oeuvre littéraire dont le cours peut être modifié par l'activité du lecteur. Il manque l'argument sur lequel tu m'as piégé (et qui te pète à la gueule, bien fait !! ) : " permet de générer au moins deux récits différents entre plusieurs lectures". D'autre part j'éviterai le capacitif (peut être) ; je préférerais l'affirmatif dans ce cas, sinon, ça veut dire que la modification est optionnelle.
(24/01/2017, 02:09)ashimbabbar a écrit : (23/01/2017, 23:07)Shamutanti a écrit : Pour moi la définition est assez générale : oeuvre littéraire dont le cours peut être modifié par l'activité du lecteur.
je pense qu'elle n'est pas précisément modifiée puisque les paragraphes sont déjà écrits ?
Je verrais quelque chose comme "œuvre littéraire dépendant d'un éventail de choix offerts au lecteur" Oui et non. En fait, les aventures que l'on peut lire sont déjà toutes rédigées ; mais celle qu'on va lire à chaque fois n'est qu'une possibilité parmi les autres. C'est pour ça que j'ai reprécisé un point important à Shamutanti, car sa définition n'est pas complète (mieux, il se contredit lui-même )
Concernant le choix, je n'en fais pas un critère rédhibitoire (voir nos discussions plus haut). Mais toi, tu as parfaitement le droit de ne pas être d'accord avec moi
сыграем !
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25/01/2017, 22:07
(Modification du message : 25/01/2017, 22:42 par Shamutanti.)
(24/01/2017, 02:33)Caïthness a écrit : (23/01/2017, 23:07)Shamutanti a écrit : Un truc encore plus poussé que la première version de la Chute de Zyx (avant qu'il ne mette les liens à cliquer). *tousse*
REGLE : Lorsque le lecteur rencontre un nombre dans le texte, il peut choisir d'interrompre sa lecture et de sauter d'autant de chapitres.
Si c'est pas explicite, ça Ben justement, plus poussé.
Citation : (23/01/2017, 23:07)Shamutanti a écrit : Il ne me reste plus qu'un point de divergence avec toi : "Lesdits éléments a apporter sont explicitement demandés par le texte". Je suis sûr que l'on peut construire un récit interactif sans aucune consigne. J'imagine quelques sections séparées et identifiées par je ne sais quel symbole. Un texte mystérieux/énigmatique en guise de littérature. Au lecteur de réussir à rassembler le puzzle, d'aller de section en section une fois le stratagème compris.
Pour l'instant je vois pas trop comment ça pourrait se goupiller. Honnêtement, si c'est pour faire un puzzle ou casser la tête du lecteur pour trouver la règle à appliquer pour pouvoir lire l'oeuvre interactive, ça commence à faire branlette, là Une oeuvre qui demande au lecteur de réfléchir, ça te gêne ?
Citation :Soyons honnête : un auteur qui s'amuse à créer une oeuvre interactive sans en donner de règles de fonctionnement explicites, ça devient un peu débile, excuse-moi. La seule raison valable serait que ce mécanisme fasse partie intégrante du scénario. Donc on part déjà sur de l'amnésique++ et consort.
Evidemment qu'il faudrait un lien avec le scénario. Déjà que tu me prends pour un débile, là c'est un débile++. Y aurait sûrement plus original que le coup de l'amnésique "je ne me souviens plus comment aller au paragraphe suivant ou tourner la page". Je pensais juste à une oeuvre originale, un casse-tête. Y a plein de possibilités je suis sûr.
Citation :De toute façon, une définition n'est jamais parfaite.
Ah. Tu donnais l'impression de la chercher. Excuse. Je ne vois toujours pas pourquoi tu rajoutes "Lesdits éléments a apporter sont explicitement demandés par le texte", ça réduit ta définition pour rien.
Citation :il y aura toujours un type pour pondre un truc borderline sur lequel on se prendra la tête. Je préfère rester pragmatique et pouvoir faire rentrer dans une seule définition pratiquement toute la prod d'AVH et de lecture interactive sans trop de problèmes ou de contestation.
Là on n'est pas dans le capacitif... Du tout...
Citation : (23/01/2017, 23:07)Shamutanti a écrit : Pour moi la définition est assez générale : oeuvre littéraire dont le cours peut être modifié par l'activité du lecteur.
Il manque l'argument sur lequel tu m'as piégé (et qui te pète à la gueule, bien fait !! ) Il est fou !
Citation :" permet de générer au moins deux récits différents entre plusieurs lectures".
oeuvre littéraire dont le cours peut être modifié par l'activité du lecteur Ça ne veut pas dire la même chose ?
Citation :C'est pour ça que j'ai reprécisé un point important à Shamutanti, car sa définition n'est pas complète (mieux, il se contredit lui-même )
Il est fou !
Citation :Mais toi, tu as parfaitement le droit de ne pas être d'accord avec moi
Oh la vache ! Et pas moi ? Mais heu...
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lol
Bon on a fait le tour je pense. Merci pour ta réponse, me suis bien marré
сыграем !
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