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08/07/2011, 23:35
(Modification du message : 08/07/2011, 23:43 par Alendir.)
Oui, je reviens en force avec mes interrogations à la noix
(Je parle des rêves qu'on fait la nuit, hein)
D'après moi, Freud avait seulement partiellement raison : je pense les rêves permettent de gérer ses émotions, servent de catharsis (et en cela, il est vrai, ils peuvent révéler des désirs refoulés, mais pas seulement : ils permettent aussi d'affronter ses peurs). Autrement dit, ils servent à réguler, à canaliser nos émotions.
Exemple (non personnel) : j'ai peur des loup : je rêve que je me fais poursuivre par l'un d'entre eux dans une forêt : je laisse ainsi ma peur me traverser, et éventuellement au réveil, je me rends compte que je suis toujours en vie (donc double apaisement).
Autre exemple (qui fera plaisir à Freud), j'ai envie d'une glace mais je n'ai pas les moyens, donc je refoule ce désire : la nuit, je rêve que je déguste deux boules dans un cornet (Freud y verra peut-être plus qu'un simple plaisir gustatif, mais passons).
Ils servent peut-être aussi à imaginer l'avenir, à mieux l'anticiper, à solutionner ses problèmes, en déployant toute la puissance de l'inconscient (des études ont montré que les décisions complexes qui doivent être prises rapidement sont mieux prises quand on suit son intuition plutôt que sa réflexion consciente). Des scientifiques ont par exemple eu un "déclic" durant leur sommeil paradoxal (qui correspond à la période des rêves). D'une certaine manière, imaginer l'avenir est une manière de canaliser les émotions qu'on ressent envers le futur (qu'on peut attendre impatiemment ou avec peur) pour obtenir quelque chose de constructif, donc ça rejoindrait le premier point.
Qu'en pensez-vous ? Quelle est votre expérience des rêves, de cette "deuxième vie" ?
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Moi je suis un rêveur lucide récurrent (surtout le matin), donc le rêve est quelque chose de très important pour moi. J'ai aussi passé des heures à raconter des rêves à des gens ou à les écrire sur des forums... J'ai eu des idées de romans, de jeux vidéos, de scénarios, dans des rêves. Qui mériteraient d'être très re-travaillés, mais la base me semblait tellement géniale et originale, genre "j'y aurais jamais pensé", et pourtant, ça vient des tréfonds de mon subconscient, donc bien de mon propre cerveau...
Par contre le sommeil paradoxal n'est pas le seul moment où on rêve... On croyait ça ya 20 ans, mais selon les derniers trucs que j'ai lus, on rêve TOUT LE TEMPS (ou presque à chaque moment où on est inconscient ou endormi). Le sommeil paradoxal correspond en fait à la meilleure période pour se *souvenir* de ses rêves.
Quels sont les deux seules choses que l'on contrôle encore consciemment quand on rêve ? Les yeux et les poumons. Si tu regardes à droite dans ton rêve, tes pupilles vont effectivement à droite. Si tu retiens ta respiration parce que, dans ton rêve, tu es sous l'eau, alors tu risques réellement de te réveiller en te rendant compte que tu bloques ta respiration.
Le reste des muscles (à part le coeur, ce serait dangereux) est paralysé par ce qu'on appelle l'atonie musculaire... sauf pour les somnanbules (et les somniloques).
Mr. Shadow
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09/07/2011, 01:20
(Modification du message : 09/07/2011, 01:23 par Alendir.)
Oui, j'ai eu une hésitation quand j'ai écrit que sommeil paradoxal = sommeil des rêves. Au moins maintenant je sais.
J'aimerais bien faire des rêves lucides (pour ceux qui ne le savent pas, il s'agit de rêves qu'on peut diriger -si la définition n'a pas changé depuis 20 ans ).
Par contre pour les idées géniales qui surgissent pendant les rêves, certaines ne me paraissent pas si bien que ça après coup. Peut-être parce qu'elles frappent plus l'inconscient que le conscient, quoique ça, c'est un explication que j'invente : je me souviens que c'était plutôt parce que par exemple, une idée de roman qu'il me plairait de lire/écrire à titre personnel (et qui surgissent en particulier quand mon inconscient prend le dessus) n'intéresserait pas forcément quelqu'un d'autre (et que je ne n'écris pas que pour moi).
Sinon, ça fait plaisir de rencontrer quelqu'un qui s'intéresse au sommeil, il y a quelques années, j'avais fait quelques lectures sur ce sujet qui me paraît plutôt... essentiel.
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09/07/2011, 01:35
(Modification du message : 09/07/2011, 01:49 par Lyzi Shadow.)
Haha, il y a 20 ans, je crois que je ne connaissais même pas le terme de "rêve lucide".
Par contre, je ne comprenais jamais pourquoi mes copains disaient "ben, si c'est un rêve, tu subis, tu contrôles rien", alors que ça ne correspondait vraiment pas du tout à mon expérience.
Il m'arrive souvent de savoir que je rêve, pas tout le temps, mais même quand je suis totalement pris dans le rêve et que je ne soupçonne rien, je me sens presque jamais "subir", je fais mes propres choix, mes propres décisions, et je participe plus ou moins à sa "mise en scène".
Ça m'a beaucoup étonné quand j'ai appris que les gens capables de rêves lucides étaient plutôt rares (genre 10% de la population).
Pour ce qui est des rêves qui n'intéressent que nous... C'est pas faux, y a ça aussi. Ya aussi des idées qui paraissent géniales quand tu dors, et en te réveillant, quand ton esprit critique te revient, tu te rends compte à quel point c'est nul.
Mais dans les rêves que j'ai racontés, je sais que certains ont intéressé du monde, genre :
http://www.katurajdr.fr/forum/viewtopic.php?f=18&t=2495&start=15#p69514
ou
http://www.katurajdr.fr/forum/viewtopic.php?f=18&t=2495&start=15#p70272
Ma pote Marion Poinsot avait eu l'air d'apprécier...
Mr. Shadow
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(09/07/2011, 01:35)Lyzi Shadow a écrit : Ça m'a beaucoup étonné quand j'ai appris que les gens capables de rêves lucides étaient plutôt rares (genre 10% de la population).
Vraiment ?
Je suis surpris également. Ce genre de rêves m'arrive régulièrement.
Ce sont mes rêves préférés, et souvent au réveil je me sens davantage reposé.
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Nous sommes donc au moins 3 ; ça m'arrive assez fréquemment (et souvent le matin).
Pour ce qui est de l'utilité des rêves, certains servent sûrement à refouler les Peurs. Je me souviens ainsi d'un rêve (lucide) que j'ai fait, où intervenait Ca, le monstre de King. Et curieusement, alors qu'il arrivait des choses affreuses autours de moi, je n'avais pas peur. J'étais presque indifférent, bien que, lorsque j'ai fini le roman, le vrai, j'ai fait d'atroces cauchemars, et je ne me suis endormis que vers quatre du mat' (pas de bol, je devais me lever à 7h le lendemain )
Je me souviens également d'un cauchemar autour de 2 nouvelles de Lovecraft (La monstre sur le seuil et Celui qui hantait les Ténèbres). Je ne faisais pas parti du rêve, mais j'en inventais le déroulement au fur et à mesure. (C'était une sorte d'essence, matérialisée par une forme noire, qui s'écoulait dans les objets et les gens... Je frémis en y repensant... )
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Oorgan, je me suis toujours demandé ce que cela pourrait faire de lire la Maison de la Sorcière de Lovecraft alors qu'on a de la fièvre, et de se coucher ensuite ! (C'est une nouvelle qui parle de rêves enfiévrés).
Quand j'étais petit, j'avais un truc pas mal pour contrôler mes rêves lucides : je rêvais que j'avais un bouton électronique (comme un robot) dans une paume de ma main et que je pouvais appuyer à tout moment dessus pour sortir du cauchemar. Ce que je faisais bien sûr !
Pour les significations des rêves, il y a des théories intéressantes sur ceux des animaux. Certains chercheurs pensent que les prédateurs jouent des scènes de chasse dans leur rêve. Ainsi, même les chatons rêveraient qu'ils chassent des souris, pour s'y préparer.
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J'ai raté trois fois mon examen du permis de conduire avant de l'avoir (la quatrième fois, donc).
Il y avait bien sûr d'autres facteurs, mais le jour où je l'ai eu, j'ai fait des cauchemars ou du moins des rêves stressants où je conduisais mal et faisais plein d'erreurs et autres petits accidents.
Résultat, au moment de vraiment passer le permis, une bonne partie du "stress" était partie. J'avais déjà suffisamment fait des conneries dans mes rêves pour ne pas avoir à m'inquiéter à en faire en vrai.
Je pense que ça va dans le sens des rêves qui servent à nous préparer...
(Comme je l'ai dit, il y avait aussi d'autres facteurs. La quatrième fois, j'avais nécessairement plus d'expérience en conduite que pour la première fois, je bénéficiais des erreurs que j'avais faites aux examens précédents, et je savais par confidence de l'inspecteur à mon moniteur que la troisième fois, à part une erreur sur la fin, il s'apprêtait à me faire aller en campagne et me le donner.
Quand, la 4ème fois, j'ai vu que j'avais le même inspecteur que pour le 3ème, qu'il m'a reconnu, et qu'il m'a tout de suite dit d'aller en campagne (même si on a fait un peu de ville quand même sur le retour), j'ai tout de suite été à l'aise parce j'ai senti que l'inspecteur avait confiance en moi. Ça joue aussi beaucoup sur le stress...)
Mais je retiens quand même l'histoire du rêve, qui m'a aidé.
Mr. Shadow
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Quand on dort la pensée consciente qui enserre (plus ou moins) fermement notre esprit s'éteint. Le cerveau fonctionne donc en roue libre, hormis pour les fonctions vitales. Dès lors comment un rêve pourrait-il servir à quelque chose, s'il n'est que le fruit d'un fonctionnement incohérent de la cervelle ? C'est bien parce que son activité est incontrôlée qu'elle produit ces songes décousus et incohérents, composés de lambeaux de souvenirs très anciens ou très récents. Après, il paraît que rêver est important pour le fonctionnement du cerveau... je ne suis pas au fait de ces questions de biologie, mais dans ce cas il est possible que les rêves ne soient qu'un phénomène secondaire provoqué par le sommeil si actif de notre matière grise.
Ensuite, peut-être peut-on par leur biais explorer le subconscient de quelqu'un, mais ces manifestations sont forcément partielles et leur souvenir probablement erroné. Et puis, rêver que l'on commet un interdit, je ne vois pas où est la catharsis, c'est carrément l'inverse : l'acte coupable est consommé sans vergogne ! Ce n'est que lorsque l'on est éveillé que surgit le remord... tandis que dans les rêves tout est parfaitement normal, ou plutôt, rien n'est anormal, vu qu'il n'y a pas de raisonnement, donc de logique pour questionner la justesse des actes que l'on rêve accomplir. Rêver me semble donc inutile, sauf pour écrire des histoires.
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(Modification du message : 02/09/2011, 11:30 par Alendir.)
(31/08/2011, 22:10)Lyzi Shadow a écrit : Résultat, au moment de vraiment passer le permis, une bonne partie du "stress" était partie. J'avais déjà suffisamment fait des conneries dans mes rêves pour ne pas avoir à m'inquiéter à en faire en vrai.
Je pense que ça va dans le sens des rêves qui servent à nous préparer... Déjà arrivé aussi.
Pour les rêves lucides, c'est intéressant d'un point de vue psychologique : est-ce que ça signifie que votre conscient est tellement en accord avec votre inconscient que les deux peuvent coexister, que l'inconscient ne ressent pas le besoin de reprendre le dessus ? Je ne pense pas que ce soit ça, mais je serais curieux de savoir si on en connaît l'explication...
Citation :Quand on dort la pensée consciente qui enserre (plus ou moins) fermement notre esprit s'éteint. Le cerveau fonctionne donc en roue libre, hormis pour les fonctions vitales. Dès lors comment un rêve pourrait-il servir à quelque chose, s'il n'est que le fruit d'un fonctionnement incohérent de la cervelle ?
Oulah... pas du tout d'accord. Le conscient n'est que le sommet de l'iceberg : ce n'est pas parce qu'il s'éteint que l'esprit s'éteint. Au contraire, le conscient possède un aspect inhibiteur : il nous permet d'avoir conscience des pressions et contraintes extérieures. Pour être efficace, il doit d'ailleurs être canaliser, mais sa puissance est très limitée et il est fatigant de se concentrer longuement. Des expériences ont prouvé que pour choisir un appartement par exemple (ce qui fait appel des tas de critères), on a des meilleurs résultats si on suit son intuition (raisonnement inconscient) que si on réfléchit longuement, consciemment : l'inconscient est plus puissant que le conscient. De même, c'est souvent quand on laisse son esprit s'évader, quand on rêvasse, ou quand on rêve, qu'on peut avoir des idées très originales. Pas mal de scientifiques ont eu des idées incroyables de cette manière, et que dire des artistes ? C'est sans doute pour cela que des artistes vantent le lâcher-prise, voire se droguent : pour faire voler en éclat les contraintes qui les entourent.
Quant à l'utilité des rêves, il me paraît clair qu'ils participent à un mécanisme de régulation de l'humeur, afin d'atténuer les frustrations et d'évacuer certaines émotions stressantes (peur...).
Par contre, pour l'exploration du subconscient via les rêves, il est clair que c'est à prendre avec des pincettes ; au mieux ils permettent peut-être de prendre conscience de désirs ou de frustrations cachées.
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02/09/2011, 15:28
(Modification du message : 02/09/2011, 15:32 par Lyzi Shadow.)
Quant au fait que la capacité de raisonnement s'éteint pendant les rêves, et que le rêve est donc forcément complètement incohérent, c'est un mythe - de par ma propre expérience je ne peux être qu'en total désaccord avec Lucius sur ces questions.
Nous restons fondamentalement nous mêmes pendant nos rêves, nous faisons nos propres choix. Ce ne sont pas des "films" que nous nous contentons de subir.
Certes, nous avons des inhibitions en moins, ce qui fait que nous pouvons faire des choses "que nous ne ferions jamais". Certes, notre mémoire ou nos souvenirs peuvent être inexacts ou faussés. Certes, notre capacité logique peut être plus ou moins faussée, également. Ça nous conduit à faire des raisonnements logiques qui, à l'éveil, nous paraitraît illogiques parce qu'ils sont basés sur quelque chose de faux, ou à ne pas remarquer que certaines choses sont incohérentes (exemple : le rêve passe d'un lieu à l'autre, mais on ne remarque pas cette discontinuité, et c'est comme si on avait toujours été dans le premier lieu).
Cependant, il arrive plein de fois dans les rêves qu'on trouve que quelque chose est bizarre et anormal. Il arrive plein de fois qu'on se demande si on est en train de rêver, parce qu'on voit quelque chose de bizarre. Il arrive plein de fois qu'on se souvienne de quelque chose ayant eu lieu dans la réalité, et ce de façon parfaitement exacte - même si il arrive aussi plein de fois qu'on ait des faux souvenirs, du genre intervertir le nom de votre frère/cousin et d'un ami/personnage fictif, ou être persuadé d'avoir été en vacances à tel endroit avec telle personne, alors qu'à l'éveil, vous vous souvenez que ça n'est jamais arrivé, ça avait seulement été prévu ou imaginé, ou vous n'avez jamais rencontré cette personne dans la vraie vie (actrice de série...) ou vous fréquentez cette personne mais vous n'avez jamais été en vacances à cet endroit, ou vous y étiez seul, etc... Vous pouvez même vous souvenir "d'avoir déjà rêvé ça". Et quand vous vous réveillez... Soit en fait, vous n'aviez jamais rêvé ça, mais le rêve lui-même comportait une impression "de répétition". Soit vous pensez que vous avez vraiment déjà rêvé ça, mais vous n'êtes pas sûr (est ce que c'est un faux souvenir ?). Soit vous savez que vous avez déjà rêvé ça, parce que vous en avez une trace écrite ou vous l'avez déjà raconté à quelqu'un qui peut vous le confirmer.
En gros : la logique et la mémoire des rêves (chacune dépendant de l'autre, d'ailleurs) ne sont pas fiables, ça c'est vrai. Mais de dire qu'elle n'existent pas, ça c'est complètement faux. Il n'y a qu'à lire mes récits de rêves (lucides ou non) pour voir que malgré de grosses bizareries ou incohérences, globalement, certains semblent suivre une sorte de logique interne comme un scénario de film ou de roman. Chose qui serait impossible sans une forme de cohérence.
Je me souviendrais toujours d'un rêve où j'étais en bagnole avec mes parents, quand mon père, en général prudent, envoie la bagnole dans la vitrine d'un magasin !
Sous le choc, incrédule, je sors une phrase du genre "Non mais je rêve, c'est pas vrai !" probablement comme j'aurais fait dans la réalité - si ça avait été un accident sans blessé comme dans le rêve.
Et là, mes parents se retournent et me font "Oui".
Comment ça "oui" ?
Et je me suis réveillé quelques instants après.
Fous-toi de ma gu...
Mon subconscient a un drôle de sens de l'humour, des fois...
Mr. Shadow
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