[03] Pan et le Monde Perdu
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Pan et le Monde Perdu. Troisième livre-jeu de la série anthologique de Jonathan Green, de 900 paragraphes.

Après Alice au Pays des Merveilles et le Magicien d’Oz, c’est donc l’œuvre de JM Barrie, Peter Pan et Wendy, qui sert de base pour cette aventure. Ne connaissant finalement l’intrigue de Peter Pan que dans les grandes lignes (je crois que Hook est la seule œuvre dans cet univers dont je me souvienne vraiment), c’est donc un peu un univers original que je découvre. Bon, il ne reste pas grand-chose du Pays Imaginaire (Neverland) de l’œuvre original, même si sa géographie globale semble reprendre celles que montrent les cartes du dessin animé de Disney qu’on peut trouver ici ou là. Ici, l’île est peuplée de créatures préhistoriques diverses. Inspiré du monde perdu exploré par le professeur Challenger de Conan Doyle, Jonathan Green est allé piocher dans d’autres œuvres pour enrichir son univers. De King-Kong à Lovecraft en passant par HG Wells, les références y sont multiples. Et les occupants de l’île sont des personnages qui viennent de diverses époques. C’est le cas des quatre personnages jouables : les trois protagonistes, Wendy, Peter Pan et Lilly la Tigresse, et l’antagoniste principal, le Capitaine Crochet.
Le tout est une nouvelle fois magnifiquement illustré par Kev Crossley qui nous dépeint à la fois des créatures préhistoriques variées et des paysages sauvages de jungles mangeant des ruines anciennes.

Chaque personnage à des objectifs et une introduction différents. On retrouve les trois caractéristiques, Agilité, Combat, Endurance typique de la série, ainsi qu’un système de compétences à utilisation limitée, chaque perso ayant des caracts prédéfinies et un ensemble de compétences différents, avec de rare choix de création à faire. Certains points de l’aventure sont communs à plusieurs, voire tous les personnages jouables, mais il y a bien, pour chaque personnage, un bon tiers des paragraphes qui lui sont spécifiquement dédiés. Ainsi, l’aventure mise surtout sur la rejouabilité, chaque personnage révélant un pan différent de l’intrigue.

Je me trompe peut-être, mais j’ai l’impression qu’il y a un niveau de difficulté croissant dans l’ordre proposé des personnages. Ainsi, il m’a fallu seulement deux tentatives pour réussir la quête de Wendy, une seule pour Pan, trois pour Lilly et trois pour Crochet. Alors même que j’ai joué ces personnages dans cet ordre-là, et donc que je dévelopais une meilleure connaissance des pièges et difficulté des ennemis. Pour Wendy et Peter, j’ai l’impression qu’une utilisation intelligente des compétences permet d’éviter la plupart des combats (j’en ai eu qu’un seul lors de mon parcours victorieux Wendy et deux avec Peter). Ça me semble moins être le cas pour Lilly et Crochet, où certains combats m’ont très vite bien affaibli.

Autre point sur la difficulté, pour les trois héros, une quête qui leur est commune intervient lors de la partie médiane de l’aventure. Trois choix de quête leur sont proposés, et ils sont censés se séparer le travail. Mais, selon la quête par laquelle on commence, on pourra en faire une autre, et même la troisième. Ou bien tout aussi bien n’en faire qu’une et même manquer son objectif. Ça ne changera rien au fait que si on survit, alors ça revient au même… Donc, dans une optique de préservation de nos points de compétences et d’Endurance, on est vite tenté de faire passer à la trappe toute une partie du livre. J’ai bien pensé à la possibilité d’une fin cachée si on remplissait l’objectif de faire les trois quêtes, mais je n’ai rien trouvé de tel. Bref, plus que la volonté de nous pousser à remplir un challenge, c’est bien le goût de l’exploration qui doit servir de moteur à l’exploration de l’île et à ses endroits les moins accessibles. Je trouve ça bien vu.

Enfin, chaque personnage ayant un tempérament différent, ils sont suffisamment caractérisés et originaux pour qu’on apprécie refaire l’histoire avec chacun d’entre eux :
  • Wendy, la robinsonne débrouillarde qui devient de plus en plus forte au cours de l’aventure,
  • Peter Pan, cyborg steampunk qui doit faire face à sa part sombre pour accomplir sa quête,
  • Tiger Lilly, la princesse-guerrière qui doit sauver son peuple (personnage que j’ai découvert dans le jeu Code Name: S.T.E.A.M. au passage, là aussi dans une version combattante tranchant avec ce que semble être le stéréotype de princesse à sauver de l’histoire originale)
  • et enfin James Crochet, terrible capitaine devant diriger un équipage qui pourrait ne plus trop supporter sa tyrannie.
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Pour conclure, un bon livre-jeu, sympathique, qui mise sur le goût de l’exploration pour ce monde préhistorique et sur sa rejouabilité plus que sur la difficulté pour nous pousser à le lire et le relire.
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