Le Monstre - Jonathan Kellerman
#1
Un titre guère engageant pour un polar de qualité... dans ses deux premiers tiers.
Tout commence de la même façon que 90% des policiers : par un meurtre. Le narrateur est un psychologue qui aide professionnellement les flics et plus particulièrement un de ses amis flics. Ce dernier doit enquêter sur le meurtre dégueulasse (yeux arrachés...) d'une femme travaillant dans un hôpital psychiatrique. Les pistes sont quasi inexistantes et les deux compères vont devoir travailler d'arrache-pied pour trouver le coupable. Le suspect numéro 1 est un dément interné pour avoir massacré une famille de manière horrible, que la presse a appelé "le monstre". L'enquête part dans pas mal de directions mais tourne beaucoup autour de ce monstre dont on ne sait qu'à la fin s'il est coupable ou non.
Ce scénario est tragiquement banal pour un polar et pourtant, je me suis immergé en trombe dans l'histoire. Même si ce n'est pas de la grande littérature, les dialogues sont très crédibles et les enquêteurs décrits de manière réaliste. L'histoire concerne des malades mentaux, le héros est un psy, et toute l'enquête est donc menée au travers du prisme de la psychologie. C'est vraiment intéressant, on y croit et j'étais à chaque page avide de connaître les nouveaux éléments ou les nouvelles réflexions apportées. Contrairement à du Grangé ou l'action est omniprésente et où les chapitres se terminent artificiellement sur des phrases à suspense, le récit prend ici son temps. D'ailleurs, le livre est plutôt long pour un polar. Et pourtant, ça m'a accroché dès le départ.
Malheureusement, l'enquête passe par de trop nombreux détours pour arriver à son terme et d'un seul coup, environ aux 2/3 du bouquin, je m'en suis lassé. Il n'y a pas à proprement parlé de rupture dans l'histoire mais tout ça a finalement trainé en longueur. Peut-être que le livre m'aurait vraiment plu s'il avait été plus court. Mais je ne crois pas car l'histoire manque d'éléments de surprise sur la fin et le terme de l'aventure est trop prévisible.
Dommage, ça partait très bien.
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