Le régiment monstrueux
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Le régiment monstrueux - tome 29 des annales du Disque-monde - Terry Pratchett

«Pour retrouver son frère disparu dans la tourmente des conflits frontaliers, Margot se déguise en garçon. Se couper les cheveux et porter un pantalon : facile. Péter et roter en public, marcher comme un primate, ça demande plus d'entraînement. Pour le reste... une paire de chaussettes roulées fera l'affaire.
Voici désormais le deuxième classe Barette, enrôlé dans l'armée de la duchesse de Borogravie. et la guerre fait rage. Car il y a toujours une guerre en chantier.
Margot s'y retrouve plongée en compagnie d'une escouade de nouvelles recrues sans formation. Au coeur des rangs ennemis, il leur faudra déployer toutes les ressources du régiment monstrueux.»


Chouette ! Un nouveau Pratchett !
C'est plus fort que moi : depuis que j'ai acheté La huitième couleur, je suis devenu un inconditionnel de Terry, et pas que du Disque-monde, hein...
Bref, c'est sans peur que j'ai foncé et ..dévoré ce tome.
Que dire de cette histoire, sans la dénaturer ? Vous vous souvenez des Ch'tits hommes libres ? Enlevez la magie, les enfants, ajoutez des armes, du sang et des chaussettes et vous aurez la version pour adulte des Ch'tits hommes libres.
Bon, c'est un peu exagéré mais Terry s'est pas trop foulé pour l'idée de départ (numéro du cliché pour les plus malins d'entre vous ?). Menedur disait, sur un autre post, qu'il avait lu de-ci de-là (cahin-caha) que les Annales s'essouflaient. Je n'utiliserais pas ces termes. Disons que j'ajouterais "mâture", "sombre" et "sérieux" à l'expression. Depuis Ronde de nuit, Pratchett semble avoir pris un virage plus adulte, plus engagé. Là où il se bornait à ridiculiser les travers de notre société, ici il dénonce et tente d'ouvrir les yeux du lectorat sur les travers de notre monde.
A travers (encore une fois) les yeux de l'héroine, le lecteur va s'enfoncer au coeur des conflits de la Borogravie, parallèle disque-mondien des pays slaves et baltes, en guerre perpétuelle contre le reste de ses voisins ; au coeur des problèmes imposés par un religion complétement débile qui découvre chaque jour une nouvelle abomination ; et au coeur de la condition de la femme en général et des maisosn de redressement en particulier.
Comme à son habitude, Pratchett nous mijote tout ça comme un chef-cuisinier de premier ordre, même si certains plats semblent avoir un air de déja-vu, au palais, le gout est bien différent, plus profond et âpre (le sergent Jackrum et le caporal Chroum ressemblent trait pour trait à nos deux policiers/fainéants connus parcourant les rues d'Ank-Morpork, à première vue, mais dès que l'on gratte la couche superficielle, on se rend compte que c'est les pendants obscures de nos joyeux drilles - encore un exemple de ce revirement sombre/mature de Terry).
L'auteur va user d'une idée qu'il a tout du long de ce tome, au point d'en devenir ridicule et de s'autoparodier sur la fin (un indice ? Les chaussettes sont à la mode). On regrettera cette facilité de sa part tellement les seconds couteaux sont formidables (avec en guest : Samuel Vimaire, Angua, Dingo l'unique gnome du Guet, Guillaume des Mots et Otto Chriek) et les clins d'oeil fort nombreux, surtout pour les films de guerre (« On avait écrit à la craie les mots Né POUR MOURIR sur le côté du chapeau, près du paquet de cigarettes. »)
Dommage aussi que les recrues de l'escouade aient des pseudo, à force on en oublie qui est qui.
Bref, encore que du bon (mince j'ai chiadé ma conclu...)
[Image: style7,WhiteRaven.png]
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