Bibliographie pour Feng Shui :
Feng-Shui est inspiré principalement des films d'actions de Hong-Kong, principalement, et dans une moindre mesure des films d'action hollywoodiens des années 80-90 (Schwarzenegger, Stallone, Harrison Ford, Mel Gibson, Bruce Willis...).
D'abord et avant toute chose, l'œuvre incontournable pour le ton, le style chorégraphié des combats, les enjeux sombres et tragiques, et des protagonistes violents mais complexes :
The Killer (1989) de John Woo, avec Chow Yun Fat dans le rôle titre.
The Killer, en plus d'être un film magnifique absolument à voir pour les connaisseurs (du genre HK en particulier, ou du cinéma en général), devrait être vu au moins une fois par tout joueur de Feng Shui. Ça met très vite dans le ton - du moins d'une certaine interprétation du jeu puisque l'univers est facilement aussi jouable comme une parodie de lui-même, beaucoup plus cartoonesque. Pour l'aspect tragique et désespéré, et cependant rempli d'honneur,
The Killer est une bonne mise en condition.
Pour donner des inspirations aux joueurs qui veulent créer un personnage de tel ou tel archétype, les suivants sont également les bienvenus.
Pour ceux qui veulent rentrer dans la peau dans l'archétype du "tueur à gages au grand cœur", les deux plus grands modèles sont,
The Killer, encore, pour la partie cantonaise, et
Leon: the Professional (1994) de Luc Besson, avec Jean Reno dans le rôle titre, pour la partie occidentale.
Pour ceux qui serait intéressés par un archétype beaucoup plus atypique, celui du policier moitié-flic moitié-prêtre taoïste, la première référence est
Magic Cop (1990) de Stephen Tung avec Lam-ching ying dans le rôle titre. Intéressant pour avoir une idée de ce que peut être un duel magicien contre magicien, sans nécessairement de face à face, simplement par enchantements interposés.
Pour tout autre PJ,
Magic Cop a aussi l'intérêt d'aborder (très légèrement) un des thèmes les plus importants du background de Feng-Shui : la géomancie (divination) et "l'art du vent et de l'eau", art taoïste permettant d'harmoniser les énergies d'un lieu, également connu sous le nom de "feng shui".
Pour l'archétype du "flic marginal", la référence occidentale la plus évidente est celle de Martin Riggs (Mel Gibson) dans
L'Arme Fatale (1987) de Richard Donner. C'est le principal exemple de flic au bord de la folie, détesté par ses supérieurs, mais efficace et qui arrive à des résultats.
Le personnage du Lieutenant Marion "Cobra" Cobretti dans
Cobra (1986) de George Cosmatos, avec Sylvester Stallone dans le rôle titre, est aussi un autre modèle possible : toujours aussi efficace, mais en un peu plus facho. Mais bon, à mon humble avis, le film reste assez mauvais.
Du côté Hong-Kong, le modèle est, encore une fois, donné par
The Killer, avec le personnage de l'Inspecteur Li, incarné par Danny Lee.
Pour le côté opposé du flic, il y a l'archétype du "flic karatéka". Le flic idéaliste, presque naïf, adoré par ses supérieurs, bref, quasiment tout le contraire. Mais lui aussi incroyablement doué.
C'est LE rôle de Jackie Chan, autant du côté HJ que hollywoodien. Jackie Chan est connu pour ce personnage expert en arts martiaux, qui combat les méchants, mais qui est loin d'être une machine à tuer capable à lui tout seul de tuer une armée. À trois ou quatre contre un, il a plutôt tendance à fuir, ce qui nous permet au passage de voir toute une suite de cascades impressionnantes - les films de Jackie Chan sont d'ailleurs célèbres pour les nombreuses blessures au cours de tournage, souvent montrées dans une sorte de "bêtiser" en générique de fin.
Citons tout d'abord
Police Story (1985), dont il est à la fois l'acteur principal et le réalisateur. (Et comme
L'Arme Fatale c'est le début d'une saga, qui peut mériter d'être vue en entier - personnellement je n'ai pas encore tout vu).
Du côté ricain, il a plus ou moins le même personnage dans
Rush Hour (1998) de Brett Rattner, et ses suites.
Un autre exemple reste possible, moins comique, et plus récent, celui de Liu Jang (Jet Li) dans
Le Baiser mortel du dragon (2001) de Chris Nahon. Petit plus pour la référence à l'acupuncture.
Pour l'archétype "l'expert en arts martiaux redresseur de tort", qui vit uniquement par son art et son code de l'honneur, c'est sans doute le personnage Bruce Lee qui donne le la.
J'avoue cependant une certaine inculture sur sa cinématographie, ça fait partie des incontournables que j'ai encore à rattraper. Je n'ai vu que
La Fureur du dragon (1972) joué, écrit et réalisé par le Dragon lui-même, c'est le fameux où Bruce Lee réussit l'exploit de mettre une pâtée à Chuck Norris (comme on dit c'est la scène d'effets spéciaux la plus chère de l'histoire du cinéma
sauf qu'en fait c'était bien sûr avant que Le Chuck se fasse une réputation d'immortel grâce aux
Chuck Norris Facts sur l'Internet).
Cela dit, au vu du synopsis, je soupçonne que
La Fureur de vaincre (1972) de Lo Wei, est tout aussi important pour comprendre la mentalité du héros martialiste chinois. Si
La Fureur du dragon, c'est le héros qui affronte les méchants gangsters pour protéger les siens,
La Fureur de vaincre, c'est l'impitoyable combattant prêt à tout pour protéger son école d'arts martiaux et venger son maître. Dans les deux cas, le combattant solitaire, même s'il défend une cause "juste", "honorable", est prêt à transgresser la loi (=tuer) pour défendre ses idéaux.
Une fois n'est pas coutume, un autre exemple tout à fait valable pour moi est Jackie Chan (à nouveau) dans
Jackie Chan dans le Bronx (1995) de Stanley Tong. Jackie reprend la thématique du martialiste qui affronte des gangsters, mais cette fois transposé à New York. Encore une fois, l'adepte du kung-fu est représenté comme quelqu'un vivant par un code de l'honneur, pas complètement en accord avec la société et la loi, mais emprunt d'une certaine sagesse, d'un certain idéalisme ("j'espère qu'on arrêtera de se battre et qu'on pourra prendre le thé"), et d'une volonté de combattre le Mal et les criminels.
Je n'ai pas encore trouvé de films Honk-kongais qui présentent un exemple de l'archétype de "l'ancien des forces spéciales".
Le cinéma d'action hollywoodien, en revanche, en
regorge !
Arnold Schwarzenegger : John Matrix dans
Commando (1985) de Mark Lester, "Dutch" Schaefer dans
Predator (1987) de John McTiernan, Adam Gibson dans
À l'aube du 6ème jour (2000) de Roger Spootiswoode.
Sylvester Stallone : John Rambo dans le thriller
First Blood (1982) alias Rambo I de Tod Kotcheff, Rambo dans le film d'action
Rambo II (1985) de George Cosmatos et ses suites, mais aussi John Spartan dans
Demolition Man (1993) de Marco Brambilla. (Oui, je sais, il est censé être policier, mais les premières minutes, où il est descend d'un hélicoptère avec le béret noir et l'attirail de commando montrent bien que c'est pas un enquêteur.)
Bruce Willis : Korben Dallas dans
Le Cinquième Élement (1997) de Luc Besson.
Jason Statham : Frank Martin dans
Le Transporteur (2002), de Louis Leterrier et Corey Yuen, et ses suites.
Ou plus récemment Clive Owen dans le rôle de Smith dans
Shoot 'Em Up (2007) de Michael Davis.
Trop de film pour mettre toutes les affiches / pochettes de DVD, mais en voilà une pour les deux acteurs les plus mythiques.
Et non, effectivement, je ne compte pas vraiment
First Blood et la série des
Rambo 2 comme étant vraiment le même film.
Des archétypes un peu moins représentés, un peu moins faciles à insérer dans mes campagnes, mais gardant un certain intérêt : l'espion, le voleur ou le joueur professionnel.
Pour l'archétype de l'espion, le modèle évidemment est
James Bond. Inutile de présenter cette saga archi-connue. Dans les années 90, le modèle est surtout le James Bond de Pierce Brosnan, qui se concentre surtout sur l'utilisation de gadget. Mais Feng-Shui va plutôt chercher du côté de Sean Connery et son étonnant capacité à sauver le monde en se faisant capturer tout le temps par le méchant (qui lui explique donc tous ses plans).
Pour l'archétype du voleur, le modèle semble être Virginia "Gin" Baker (Catherine Zeta-Jones) dans
Haute Voltige (1999) de Jon Amiel. Moitié séductrice, moitié acrobate de haut vol.
Le joueur professionnel est un archétype qui m'a toujours semblé très sympathique et étrangement familier, mais dont je n'avais aucun modèle conscient (à part la façon dont un ami en a joué un, mais aucun cinématographique), jusqu'à récemment avec
Sin City : j'ai tué pour elle (2014) de Frank Miller et Robert Rodriguez, et le personnage de Johnny (Joseph Gordon-Levitt).
Vous l'aurez compris, dans ma vision de Feng-Shui et ma façon de le mastériser, je met beaucoup l'accent sur les flingues, le kung-fu/karaté, et le côté années 90.
Mais les personnages possibles à incarner ne se limitent pas à ça... Bien que plus difficile à intégrer dans mon genre de campagne, il y a aussi le fameux archétype de l'homme d'épée.
Pour ce dernier, je conseille les films HK suivants :
Duel to the Death (1983) de Ching Siu-tung,
The Sword (1980) de Patrick Tam, et
Zu, les guerriers de la montagne magique (1983) de Tsui Hark.
Duel to the Death est un des derniers dans le genre du film d'épée chinois dit "réaliste". "Réaliste" au sens où il n'y a pas d'éléments surnaturels (nul démons à pourfendre ou fantômes à exorciser, ici), mais les arts martiaux sont représentés comme défiant les lois de la gravité, de la physique en général, voire de la vraisemblance...
Duel to the Death touche aussi timidement la relation entre la Chine et le Japon. On a des ninja illusionnistes, un shôgun comploteur machiavélique et deux chevaliers plein d'honneur, même s'ils sont obligés de s'opposer. Encore un exemple de l'étudiant en arts martiaux qui a une dévotion presque fanatique envers son école et son vieux maître. Et le ton tragique typique des films de Hong-Kong (beaucoup plus que dans le cinéma hollywoodien qui généralement finit toujours bien), avec cette obsession maudite des hommes d'épée à vouloir toujours être le meilleur.
The Sword est d'ailleurs plus approfondi sur ce thème de la solitude et cette ambition maladive des hommes d'épée à être les meilleurs. On reste encore dans un cadre relativement "réaliste", avec des affrontements surtout dans le but de prouver la supériorité d'une école, d'un maître, d'un style ou d'un épéïste sur un autre. Mais il y a quand même une présence assez discrète du surnaturelle en l'épée magique éponyme, qui n'est absolument pas démonstrative de ses pouvoirs, mais qui attire toutes les convoitises en bon mac guffin du film. Du coup, le film prend un côté un peu précurseur de
Tigre et Dragon.
Là où l'action de
Duel to the Death se déroulait au sein de la Chine et du Japon historique,
Zu, les guerriers de la montagne magique nous transporte au contraire dans l'équivalent cantonais du médiéval-fantastique. On a quitté le genre du film d'épée "réaliste" pour le film d'épée magique. Ici, pouvoirs surnaturels, démons et fantômes sont de mise.
La deuxième partie a aussi un côté très jeu de rôle, avec la bande de jeunes héros débutants qui doivent sauver le monde tout seul, alors qu'il existe des anciens beaucoup plus puissants qu'eux qui devraient pouvoir le faire à leur place les yeux fermés, mais qui malheureusement, pour plein de raison, ne sont pas en position de le faire.
Plus film d'art et essai que véritable film d'action et de cape et d'épée, je conseille très très fortement le film sur lequel je devais faire mon mémoire de master :
Les Cendres du Temps (1994) de Wong Kar-wai.
Préparez-vous à vous accrocher pour comprendre dès le premier visionnage ce film magnifique, à la chronologie éclatée et désordonnée, qui a une interprétation (déconstruction) assez personnelle du héros de roman de chevalerie chinois.
Le côté américain n'est pas en reste, avec
Crouching Tiger Hidden Dragon (2000), alias
Tigre et Dragon de Ang Lee, avec un casting de superstars asiatiques : Chow Yun-Fat (
The Killer,
Le Syndicat du crime), Michelle Yeoh (
Police Story 3,
Demain de ne meurt jamais) et Zhang Ziyi (pour qui c'était le film de sa révélation, justement, puis qui a fait
Musa la princesse du désert et
Le Secret des poignards volants).
Bon, même si, je l'admets, c'est très contestable de l'appeler "film américain", vu qu'on a un réalisateur américain, mais d'origine asiatique, que c'est une co-production Chine/Taïwan/Hong-Kong/USA, basé sur un roman chinois et chorégraphié par le maître hong-kongais Yuen Woo-ping. N'empêche, c'est très occidentalisé pour un marché international. (De la même façon que certains films de Besson font plus films hollywoodiens que films français.)
Enfin, une bibliographie pour Feng-Shui ne serait pas complète si je ne recommandais pas également la trilogie de John Woo et Tsui Hark des
A Better Tomorrow (1986 pour le premier), alias
Le Syndicat du crime. Je n'ai encore vu que les deux premiers. Les scènes d'action ne sont pas si fréquentes, mais je recommande surtout pour la mise en scène du monde des gangsters et mafieux de Hong-Kong.
(Pour le pendant occidentale, j'imagine que la référence reste la saga du
Parrain.)
Quelques liens pour finir :
-
Bande annonce de The Killer
- Comme il est introuvable en DVD zone 2,
Magic Cop en entier.
-
Bande annonce de Duel to the Death
-
Bande annonce de Ashes of Time (Les Cendres du Temps)
À part
Magic Cop, tous ces films devraient être relativement faciles à trouver en DVD. (Ou en téléchargement illégal, évidemment, mais je ne vais pas l'encourager).