Dead of Winter
#23
J'avais dit que je ne le ferais pas, mais c'était ça ou travailler, donc :


24 octobre

Notre petit groupe a tranché : Nous passerons l'hiver ici plutôt que de nous risquer sur les routes du sud sous les pluies verglacées d'automne et les hordes zombies.

En conséquence, il nous faut transformer le squat temporaire dans lequel nous nous logions tant bien que mal en forteresse capable d'encaisser les rigueurs de l'hiver. Les portes doivent être réparées, les fenêtres condamnées, le chauffage décrassé, les zombies écartés, les placards remplis.

Nous sommes peu nombreux pour une tâche d'une telle ampleur, mais nous sommes bien organisés. Loretta s'occupe de gérer la cantine, et Jenny de l'alimenter. Thomas abat les non-morts qui s'approchent d'un peu trop près, et David le fournit en munitions. Rod et Sparky assurent le transport du matériel entre nos différents camps d'exploration et notre base.

Bon, il y a toujours un boulet, et c'est Forest, l'alcoolique grimé en père Noël. De temps en temps, il aide aux barricades, mais surtout, il traîne inutilement dans les couloirs en agitant sa clochette.

Quant à moi, j'ai la tâche indispensable d'aller nous trouver de bons bouquins avant que nous nous enfermions pendant des mois en petit commité. Parce que des gens armés qui s'ennuient coincés les uns avec les autres, c'est jamais bon.

Je n'ai pas du tout été isolée du groupe à cause de mon comportement erratique depuis que j'ai abattu mon père zombifié avec sa propre arme.

26 octobre

Sparky a encore attrapé des engelures à force de traîner partout dans le plus simple appareil. Je l'ai soigné à l'aide d'un des nombreux médicaments de notre abondante réserve.

Addendum : Sparky est un chien. Je crois.

2 novembre

Je n'ai pas vu passer Rod depuis plusieurs jours, je commence à m'inquiéter.

3 novembre

Thomas est passé ici. L'air complètement défoncé, il bredouillait à propos de Rod, exigeant de l'essence un instant, puis refusant celle que je lui offrais celui d'après. Il a fini par repartir, hagard, à pied, dans le froid et la horde.

Dans l'après-midi du même jour, j'ai découvert aux archives, parmi toute une série de dossiers architecturaux, le plan de la station-service. Je l'ai attaché au collier de Sparky, et envoyé rejoindre Thomas en espérant que notre valeureux compagnon quadrupède le rejoigne avant qu'il ne fasse une bêtise.

4 novembre

Sparky est revenu, avec dans sa gueule les plaques d'identification militaires de Thomas.

Le temps d'aller lui chercher un bol de croquettes, il avait à son tour disparu, et avec lui le plan de l'hôpital.

Soit Sparky est vraiment très malin, soit il se passe quelque chose de louche par ici.

6 novembre

La température a encore baissé de quelques degrés, et j'ai attrapé le mal dans cette bibliothèque mal isolée. Je regrette désormais d'avoir claqué nos médocs pour ce con de chien.

9 novembre

J'ai cru que j'allais y passer, mais une certaine Talia a surgi de la tempête pour venir me soigner. En sus de la tempête, elle m'a apporté des nouvelles.

Les bonnes d'abord. La colonie est florissante. Le plan a fonctionné, nos réserves sont abondantes, et nous pouvons même nous permettre d'accueillir tous les réfugiés qui se présentent à nous. J'en déduis qu'elle fait partie de cette nouvelle vague car je ne la connais ni d'Eve ni d'Adam.

Les mauvaises ensuite.

Rod et Thomas sont toujours aux abonnés absents.

David, œil-de-lynx, comptable, musicien, bon samaritain, le cœur et l'âme de notre colonie, celui qui nous aidait tous à tenir le coup en ces temps funestes, est mort. Comme il a vécu, en héros, usant de ses dernières forces pour sauver des vies, mais mort tout de même, terrassé par un froid en définitive bien plus cruel que ces épouvantails pourrissants.

Forest est également décédé, dans des circonstances mystérieuses, mais sans personne pour le pleurer lui. Au contraire, selon ses dires, les pièces du chaud déguisement de père Noël qu'il nous a laissé, dorénavant réparties entre les survivants les plus nécessiteux, ont fait plus d'heureux que le vieux bouc n’avait eu d'amis de son vivant.

11 novembre

Après quelques hésitations, je décide de rentrer à la colonie, pendant que la mystérieuse Talia, dont j'ai maintenant remarqué la capuche rouge à bord blanc qui s'accorde mal avec le reste de son vêtement, continue d'explorer la bibliothèque selon mes instructions.

Je monte dans mon 4x4 fraîchement rechargé en essence (c'est dingue ce qu'on peut trouver dans les caves d'une bibliothèque), et roule droit vers ma résidence d'hiver sans me soucier des zombies qui s'efforcent mollement de m'arrêter.

Ma tension, déjà bien élevée, grimpe de deux crans quand j'arrive aux abords de ma destination. Tout est silencieux, trop silencieux, et s'il n'y avait le ronronnement du moteur, je pourrais croire être devenue sourde.

Et puis je découvre les barricades effondrées, les portes grandes ouvertes, et je perds espoir.

Serrant contre moi Daddy's Pistol, j'abandonne mon véhicule pour m'introduire dans le bastion abandonné.

Talia n'avait pas menti, les lieux étaient encore il y a peu bien plus habités que quand je les ai quittés. Les cadavres frais de nombreuses nouvelles têtes sont en effet là pour m'accueillir. Il y a des traces de lutte, des impacts de balles, ils sont morts tués par des vivants. En plein repas à en juger par les abondants reliefs de nourriture sur la grande table.

Quelqu'un a déposé sur chaque corps, en une macabre cérémonie, un prospectus officiel du gouvernement américain, où le président Pmurt nous informe dans son style bien à lui qu'il ne faut pas s'attendre à ce qu'il vienne nous aider.

Les hypothèses se bousculent dans mon crâne. Un instinct de survie, chevillé au corps par les événements récents, me pousse cependant à ignorer les cadavres pour le moment, et à me ruer vers les réserves que nous avions commencés à accumuler.

La cuisine est pleine à craquer de nourriture. Je respire. La nourriture est bizarre. Mon souffle se bloque. Beaucoup de viande, très peu d'emballages dans la poubelle. Le manuel de survie que j'avais dégotté, ouvert à la page « En tout dernier recours ».

Addendum : Le journal a été retrouvé abandonné ainsi. Il ne va pas plus loin. C'est vraiment pas sympa pas de la part d'Alexis de ne pas avoir conclu par une formule plus percutante comme « je les entends, ils s'approchent, ils sont là ! »
Répondre


Messages dans ce sujet
Dead of Winter - par Lyzi Shadow - 27/02/2015, 18:55
RE: Dead of Winter - par Skarn - 29/10/2018, 14:16
RE: Dead of Winter - par Skarn - 29/10/2018, 16:28
RE: Dead of Winter - par Jehan - 29/10/2018, 22:42
RE: Dead of Winter - par Lyzi Shadow - 30/10/2018, 13:30
RE: Dead of Winter - par Salla - 30/10/2018, 14:26
RE: Dead of Winter - par Skarn - 31/10/2018, 12:04
RE: Dead of Winter - par Outremer - 11/11/2018, 20:56
RE: Dead of Winter - par Salla - 11/11/2018, 21:56
RE: Dead of Winter - par Skarn - 12/11/2018, 11:55
RE: Dead of Winter - par Skarn - 14/11/2018, 14:52
RE: Dead of Winter - par Lyzi Shadow - 14/11/2018, 18:58
RE: Dead of Winter - par Jehan - 15/11/2018, 11:10
Dead of Winter - par VIK - 03/01/2016, 22:55
Dead of Winter - par Jehan - 04/01/2016, 10:41
Copie: Colt/DeadofWinter - par Skarn - 04/01/2016, 14:52
Dead of Winter - par Jehan - 27/11/2016, 21:42



Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 1 visiteur(s)