Le 4e cycle LS : Aussi pire qu'on le dit ?
#10
Alors, de mémoire, lors du premier passage de Loulou dans la riante contrée du Daziarn, il s'écoule huit ans sur le Magnamund… Attention au jet lag au retour...

Perso, plusieurs choses me gênent dans ce dernier cycle :

- Le nouveau personnage que l'on incarne m'apparaît complètement transparent et insipide. Papa Dever a sans doute conclu que, devenu un dieu tout puissant, Loulou avait décidé de prendre un repos bien mérité et de passer ses journées à repriser amoureusement les chaussettes de Banedon en soignant ses géraniums, laissant aux autres le soin de sauver le monde. Malheureusement, je n'ai jamais vu la différence et j'ai toujours eu l'impression d'incarner Loulou. Autant ce dernier avait un background dans le premier cycle, autant il évoluait, autant là, on a un gars bourré de pouvoirs et de disciplines dès le début, sans trop d'infos pour le personnaliser.

- Le scénario ne sent plus le réchauffé mais le cramé. En gros, ça commence toujours par Tonton Rimoah qui débarque au monastère pour nous annoncer une nouvelle cata. Et en général, on a droit à un objet perdu depuis des siècles, le dentier de Vashna, le stérilet de l'archidémone, le smartphone de Zagarna... qui est réapparu et qu'il faut récupérer.

- Toujours niveau scénario, ça baisse quand-même... La fuite de l'empereur du Chaï culmine avec un simple ruffian qui nous pique notre arme sans problème, un empereur qui fuit avec toute sa caravane de proches, courtisans, serviteurs et autres, un véritable cirque ambulant (bonjour la rapidité et la discrétion)… Sans oublier que si, au début, personne ne semble pouvoir stopper l'invasion ennemie, dès que la mission est terminée, les ennemis en question sont foutus dehors en deux minutes...

- Les paragraphes sont trop longs, trop d'entre eux se suivent sans choix à proposer. Les aventures en deviennent terriblement linéaires, on bascule dans le roman, on subit les évènements. Trop de disciplines, de magie, de super armes, de pouvoirs… On a l'impression d'éviter, de contourner la moindre difficulté, le moindre affrontement. Et quand on a enfin l'occasion de répandre de la viande hachée sur les murs, on se retrouve devant le premier con venu aussi redoutable que Vashna en personne… Certes, c'est toujours un grand plaisir de découvrir de nouvelles régions et contrées, mais on a trop souvent l'impression de faire du tourisme avec Le guide du routard du Magnamund en main. Quand on pense à l'atmosphère épique de La traversée infernale (quand on se retrouve sans rien, dépouillé par les pêcheurs, sur un quai désert, quand on voit la flotte fantôme émerger des profondeurs…), au côté fantastique du Tyran du désert (la bataille aérienne avec la Nef du Ciel au-dessus du désert sur fond de crépuscule), le côté sauvage de La croisade du désespoir (sans doute l'opus où Loulou en chie le plus), on ne peut trouver ce dernier cycle que bien fadasse.

Je suis d'accord avec ce qui a été dit plus haut : Papa Dever a voulu sans doute compléter et achever sa saga mais ça s'essouffle considérablement, ça devient presque académique. Tout n'est pas à brûler dans ce dernier cycle mais on aurait pu s'en passer. C'est comme un film ou une série à succès, faut savoir dire stop, vaut mieux s'arrêter en pleine gloire que s'acharner.
Anywhere out of the world
Répondre


Messages dans ce sujet
RE: Le 4e cycle LS : Aussi pire qu'on le dit ? - par Voyageur Solitaire - 14/05/2019, 08:00



Utilisateur(s) parcourant ce sujet : 1 visiteur(s)