[m-yaz 2017] Louna Véga sur la fréquence radieuse (Sukumvit)
#5
Prudence est mère de sûreté : avant d’entamer cette nouvelle aventure de Sukumvit, j’avais prévu une bouteille de whisky, un verre et des glaçons.

Parvenu à la fin de l’introduction, j’ai jeté la bouteille vide dans la poubelle « verres » et je me suis sorti de la vodka, du rhum, du porto, de la téquila et de l’alcool de cactus.




Hé hé ! Bon, j’exagère un peu. Si on résiste à l’envie de se flinguer qu’inspire l’introduction, la suite n’est pas tout à fait aussi déprimante. C’est glauque, ça ne fait pas de doute, mais le fait d’incarner une héroïne active, qui prend son destin en main plutôt que de se laisser manipuler par des éléments extérieurs, donne suffisamment d’énergie pour qu’on ne se sente pas rebuté.

 
J’ai réussi l’aventure du premier coup. En fait, à partir du moment où on sait que c’est l’adaptation d’une nouvelle,  il n’est pas difficile de saisir quels sont les bons choix à faire.


 
En partie à cause de ça, l’aspect « jeu » de l’aventure ne me paraît pas tout à fait satisfaisant.  Contrairement à Fitz, c’est plus pour des raisons de structure que de rythme. Le fait que l’AVH prenne son temps pour introduire l’histoire et l’état d’esprit de l’héroïne ne me pose pas vraiment de problème. Mais il y a un manque d’alternatives tentantes. Dans « Le deuxième monde », le fait qu’une option soit mauvaise ne signifiait pas qu’elle soit moins intéressante (j’avais d’ailleurs beaucoup aimé les PFA qui parsèment l’aventure, au point que je ne regrettais presque jamais de m’en prendre un dans la figure). Ici, on n’a pas le sentiment qu’il y ait grand-chose de palpitant en-dehors du bon chemin qui mène au 27. Comme ce bon chemin n’offre apparemment jamais le choix entre plusieurs branches, la linéarité est assez monolithique.

 
Du point de vue « livre », c’est excellent et il n’y a à peu près rien à redire. L’héroïne est très particulière, mais on n’en éprouve que plus d’intérêt à se glisser dans sa peau. Son caractère, ses motivations et son point de vue sont parfaitement dépeints.

J’ai également apprécié les autres personnages, notamment Angelescu. De manière intéressante, leur caractère souvent bizarre et parfois glauque accroît leur humanité au lieu de s’y substituer.

L’atmosphère est également très bonne. Le « Transfert » est un cadre tout à fait excellent : immense, baroque, multiple, souvent absurde. De manière générale, j’ai beaucoup apprécié la manière dont l’histoire sait employer des éléments glauques, sales ou déprimants pour en fin de compte les transcender et exprimer une plénitude qui laisse rêveur.
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RE: Louna Véga sur la fréquence radieuse (Sukumvit) - par Outremer - 15/07/2017, 19:53



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