04/04/2024, 23:27
« Chez Régis. »
Nous y sommes…
Pour la troisième* cinquième fois de la soirée, la porte du bar s’ouvre. Un homme d’allure distinguée entre, rétablissant à son insu la parité des genres*. Son costume trois pièces gris sombre, parsemé de fines rayures turquoises et assorti d’un nœud papillon, serait des plus élégants si une paire de souliers couleur cuir ne venait faire jurer l’ensemble. La peau claire du nouveau venu et de très discrètes rides au coin des yeux indiquent la trentaine, ou peut-être une petite quarantaine bien conservée. Un bouc surmonté d’une moustache noire à la Dalí achève de conférer au personnage un air de Dandy d’une autre époque.
Ses yeux bleus balayent la salle et s’éclairent à la vue des deux femmes** déjà présentes. À l’une comme à l’autre il décoche un sourire que ne dément pas son regard, puis leur adresse un signe de tête en guise de salut. Il s’en faut de peu pour qu’il ne l’accompagne d’un geste de la main vers son chapeau, avant de se rappeller à temps qu’il n’en a pas. L’époque étant ce qu’elle est, le haut-de-forme est en effet depuis longtemps passé de mode. C’est un tort.
Se dirigeant vers le comptoir, il salue Régis du même sourire et s’adresse sans plus tarder à lui :
« Patron ! Servez-moi un Negroni, si vous le voulez bien. »
Puis, prenant place sur un des tabourets de bar, il enchaîne aussitôt :
« Vous ai-je déjà raconté que j’étais là le soir où ce cocktail fut inventé ? C’était à Florence, il y a environ un siècle. Le comte qui lui a donné son nom avait l’habitude de se rendre dans ce café — le Casoni, je crois… »
Nous y sommes…
Pour la troisième* cinquième fois de la soirée, la porte du bar s’ouvre. Un homme d’allure distinguée entre, rétablissant à son insu la parité des genres*. Son costume trois pièces gris sombre, parsemé de fines rayures turquoises et assorti d’un nœud papillon, serait des plus élégants si une paire de souliers couleur cuir ne venait faire jurer l’ensemble. La peau claire du nouveau venu et de très discrètes rides au coin des yeux indiquent la trentaine, ou peut-être une petite quarantaine bien conservée. Un bouc surmonté d’une moustache noire à la Dalí achève de conférer au personnage un air de Dandy d’une autre époque.
Ses yeux bleus balayent la salle et s’éclairent à la vue des deux femmes** déjà présentes. À l’une comme à l’autre il décoche un sourire que ne dément pas son regard, puis leur adresse un signe de tête en guise de salut. Il s’en faut de peu pour qu’il ne l’accompagne d’un geste de la main vers son chapeau, avant de se rappeller à temps qu’il n’en a pas. L’époque étant ce qu’elle est, le haut-de-forme est en effet depuis longtemps passé de mode. C’est un tort.
Se dirigeant vers le comptoir, il salue Régis du même sourire et s’adresse sans plus tarder à lui :
« Patron ! Servez-moi un Negroni, si vous le voulez bien. »
Puis, prenant place sur un des tabourets de bar, il enchaîne aussitôt :
« Vous ai-je déjà raconté que j’étais là le soir où ce cocktail fut inventé ? C’était à Florence, il y a environ un siècle. Le comte qui lui a donné son nom avait l’habitude de se rendre dans ce café — le Casoni, je crois… »
* Message écrit avant ceux de Tholdur et Gil Jugnot !
** Et des deux hommes. Ou pas. La flemme de réécrire.
** Et des deux hommes. Ou pas. La flemme de réécrire.