[15] Les Trafiquants de Kelter (Andrew Chapman)
#1
Les DF de science-fiction sont rares et généralement mal-aimés. Quand on lit Les Trafiquants de Kelter, on comprend pourquoi.

Pourtant, l'idée de base n'est pas mauvaise : dans un univers de science-fiction assez banal, vous devez démanteler un réseau de trafiquants de drogue. Lire cela suffit pour s'imaginer une aventure plutôt glauque, avec des junkies défoncés et des dealers paumés, mais non : sans doute trop adulte pour des livres-jeux. On ne connaîtra même pas les effets exacts du Satophil D (la drogue en question) : c'est de la drogue, et c'est mal, point barre.

Bref. Les règles restent basiques, avec simplement l'ajout de totaux particuliers pour notre vaisseau spatial, qui serviront au final assez peu, l'essentiel du livre se déroulant au sol, sur la planète Kelther. L'enquête offre quelques bons moments, je pense en particulier à une poursuite en voiture assez mouvementée, mais le tout reste handicapé par une narration terriblement lapidaire, qui fait qu'on a du mal à vraiment rentrer dans le livre, peu servi par des illustrations moyennes.

En outre, le comportement du personnage qu'on incarne est parfois totalement aberrant : alors qu'il est censé être un flic des stups, donc user d'un minimum de discrétion, il ne cesse de beugler qu'il cherche à bosser dans le milieu de la drogue. Aussi discret qu'une bombe thermonucléaire, et à peu près aussi dévastateur (on a souvent l'occasion de faire des ravages dans ce bouquin, les bourrins seront ravis). Ajoutons à cela que beaucoup de choses dépendent de simples jets de dés, rendant le livre parfois (souvent) injuste pour peu qu'on manque de chance.

Au final, pas une grande réussite, mais étrangement, malgré tous les défauts que j'ai relevés, j'ai quand même apprécié ma lecture : l'enquête, malgré quelques incohérences, reste agréable à suivre, avec suffisamment de piment pour retenir l'attention. Contrairement à Aragorn, j'ai trouvé ce livre largement supérieur à son prédécesseur (Le Mercenaire de l'Espace, franchement mauvais), et je le placerais un cran en dessous de La Planète Rebelle.

Allez, je pense qu'il mérite la moyenne.

Note : 50%
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#2
"la drogue c'etait mal,point barre"
Il est vrai que ces livres jeux etaient destiné a un publique plutot jeune (8-12 en moyenne)
et que pour nous a cette époque, la drogue c'était mal ;point barre^^
Je sui sur que les éditeurs.. qui nous offraient certes de superbes couvertures ultra accrocheuse ( et vendeuses ^^) surveillaient de pres le contenu de leur livres jeux..
Pour exemple.. je ne vois plus de la meme maniere l'illustration du sacrifice d'une jeune fille dans Le manoir de l'enfer; maintenant ,et à l'age de 8 ans.
(desoler si je sui un peu hors sujet...) non ! non! pas les doigts^^
L'épique c'est bien.... L'équipe c'est mieux...
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#3
Mon opinion sur ce livre reste inchangée: l'histoire est ennuyeuse, l'ambiance est proche du néant intergalactique, pas de PNJ marquant et je serais bien incapable de citer une scène du livre qui a retenue mon attention. Grr
Pourtant l'histoire de départ était effectivement séduisante: j'imaginais le même type d'aventure que Meneldur et j'ai été aussi déçu que lui. (même chose pour le mercenaire de l'espace). Chapman n'aura décidément écrit qu'un seul bon livre, son dernier. (Défis Sanglants sur l'Océan)
Debout, debout cavaliers de Théoden!
Les lances seront secouées, les boucliers voleront en éclat,
Une journée de l'épée, une journée rouge avant que le soleil ne se lève !
Au galop ! au galop ! courez ! Courez à la ruine et à la fin du monde !
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#4
Perso, je le trouve plutôt rafraîchissant. Deux fins possibles, un scénario qui, sans être génial, est plutôt bien ficelé pour une enquête policière destinée aux 8-12 ans, un gameplay équilibré, et une histoire qui pénalise celui qui ne joue pas intelligemment son rôle, ce qui change pas mal par rapport à certains des 14 DF précédents...
Segna, adepte de Slangg...
[Image: vampire_icone.png] La Traboule de Segna
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#5
Même avis qu'Aragorn. Avec un pitch pareil au dos du livre, on s'attend à une enquête glauque, une ambiance cyber-punk même, au moins du niveau de Total Recall.
L'enquête est un énorme ratage qui ne tient pas debout, ne pas trouver les trafiquants relève de la gageure. Une enquête suppose aussi un certain nombre de personnages ; ici ils sont rares.
La narration est catastrophique, n'accroche pas.
L'un des plus mauvais LDVELH, assurément.
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#6
Ce vieux DF de Science-Fiction nous propose de jouer un super-stup chargé d'infiltrer et de démanteler un réseau de drogue opérant dans une planète à la bureaucratie corrompue : Kelter. Il s'agit donc ici de collecte d'information, d'intrusion à la SplinterCell, d'interrogatoires musclés et non de bourrinage à tout va. Pourtant, on dispose d'un vaisseau armé avec des règles pour les combats spatiaux mais ceux-ci sont rares. Quant aux combats individuels, ils peuvent se résoudre à mains nues ou au pistolet-laser. Même si les règles pour résoudre ces derniers sont simples, je les ai trouvés plutôt efficaces par rapport aux combats DF classiques, plus rapides donc plus réalistes. Enfin, on dispose d'argent (des crédits) qui va surtout nous aider à combattre le mal par le mal, c'est à dire à corrompre les corrompus.
On se rend rapidement compte que l'on dispose d'une assez grande liberté d'action, tant pour se mouvoir dans la capitale, sur les lieux stratégiques ou même sur la lune et les astéroïdes autour de Kelter. Il y a même des fausses pistes non mortelles, chose assez rare dans les LDVELH. Malheureusement, ces divers moyens de récupérer des indices ramènent tous plus ou moins aux mêmes paragraphes-étapes essentiels ce qui poses des problèmes de transition abruptes selon d'où l'on vient et pire, des incohérences quant on nous parle de personnes que l'on est sensée connaître ou avoir vues alors que ce n'est pas le cas. Le genre de défaut qui plombe bien l'aventure, surtout dans le cadre d'une enquête.
L'enquête justement. Rien de folichon à se mettre sous la dent. Les réactions des personnes rencontrées sont très conventionnelles, les scènes d'action pas très nombreuses et guère trépidantes hormis une course-poursuite scénarisée en voiture qui est une agréable exception au milieu d'un scénario sans rebondissement. Le cadre est futuro-urbain, entre Blade Runner et le 5ème élément. Aussi les digressions fantastiques avec le parasite mental ou quelques rares monstres E-T tombent un peu comme des cheveux sur la soupe. Quant à la résolution de l'enquête, on découvre l'identité des commanditaires de façon lapidaire, sans l'avoir vraiment mérité, sans grand effort de perspicacité.
Si l'idée de départ et le thème sont plutôt originaux, le contenu est décevant avec des paragraphes absurdement courts et une écriture très très plate. Ce ne sont pas les illustrations qui permettent d'améliorer tout ça car je les trouve personnellement hideuses. Ce qui est marrant c'est qu'elles ne représentent pas grand chose souvent, tantôt le flanc d'une voiture, l'antenne d'un satellite... A la décharge de l'illustrateur, il n'y a pas grand chose dans l'aventure de remarquable à dessiner non plus! Bref, aucune atmosphère.
Sinon, l'aventure est assez facile. Les combats sont tranquilles hormis celui obligatoire en vaisseau contre la machine qui défend l'ultime base. On peut se retrouver sans aucune piste et échouer dans l'enquête mais globalement, on s'en tire sans trop de mal surtout si on a des bons scores de départ. En effet, les tests d'habileté sont légion. Mais la jouabilité est honorable ce qui sauve légèrement l'ensemble très médiocre, tout comme le contexte SF change un peu de l'ordinaire même s'il ne faut pas trop en espérer au niveau des sensations.
Au rang des trucs qui sortent de l'ordinaire, il y a un paragraphe victorieux alternatif plus long que celui du 400 (qui lui ne fait que 5-6 lignes...). Surtout, on a l'occasion de faire un pugilat en règles contre une femme obèse. Je ne pense pas qu'on puisse vivre une telle expérience dans un autre LDVELH!
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#7
(10/08/2010, 20:25)Fitz a écrit : il y a un paragraphe victorieux alternatif plus long que celui du 400 (qui lui ne fait que 5-6 lignes...).

Oui, il y a deux façons de terminer l'aventure. Deux paragraphes finaux.
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#8
C'est bien ce que j'avais cru remarquer. Je n'ai pas pris le temps de refaire l'aventure pour y parvenir, par contre...
Au petit matin, le dernier des deux fois nés était deux fois mort...
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#9
La première fois que j'ai lu Les Trafiquants de Kelter c'était en Juillet 1990. C'est le ldvelh que j'avais choisi pour partir en vacances à Arcachon avec mes parents. On voyageait de nuit en train couchette et j'ai pas fermé l'oeil, lisant cette aventure toute la nuit dans ma couchette avec une petite lampe de poche. J'en gardais donc un très bon souvenir d'autant qu'il ne m'a pas semblé mauvais à l'époque. Je l'ai relu il n'y a pas très longtemps et franchement j'ai été très déçu, il est vraiment insipide Neutre

(26/12/2006, 12:32)Segna a écrit : un scénario qui, sans être génial, est plutôt bien ficelé pour une enquête policière destinée aux 8-12 ans

J'avais 12 ans en 1990, c'est sans doute pour ça que je garde un bon souvenir de ma première lecture de ce ldvelh...
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#10
(17/08/2010, 10:18)Ikar a écrit : J'avais 12 ans en 1990, c'est sans doute pour ça que je garde un bon souvenir de ma première lecture de ce ldvelh...

C'est un problème courant avec les oeuvres qu'on a apprécié lorsqu'on était enfant. Smile

Personnellement, je l'ai découvert il y a seulement quelques années et il ne m'a pas déplu, mais ne m'a pas non plus laissé un souvenir impérissable. Je me souviens d'avoir apprécié la non-linéarité et le scénario inhabituel, mais il y a très peu de morceaux de l'histoire qui m'ont suffisamment marqué pour que je m'en rappelle clairement.
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#11
Ce que j'ai trouvé dommage c'est que la fameuse enquête policière est vraiment trop simple. J'ai l'impression que peut importe notre choix, on finit toujours par se retrouver sur le bon chemin!!!
Je l'ai également connu sur le tard (a passé 20 ans) c'est peut-être pour ça qu'il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.
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#12
Résumons : vous avez acheté ce livre malgré sa couverture montrant un sosie de Raymond Barre en tenue latex.
Une couv presque aussi compromettante qu'un Penthouse quand vous aviez 14 ans.
(Notez que dans les 2 cas, avec un Penthouse ou les Trafiquants de Kelter, il sera difficile de draguer les filles avec succès, mais ce n'est pas le sujet).
Vous l'avez acheté comme moi, hélas, mais il est trop tard :

Les paragraphes sont aussi descriptifs et captivants que les matchs de l'Equipe de France en 2010 sous l'ère Domenech : un vide intersidéral.
L'intrigue est aussi décousue que les pulls de Mamie Nova (j'ai mis Nova pour faire "spatial", mais vous pouvez mettre Mère Denis si vous voulez).
Enfin la partie infiltration de base ne comporte quasiment aucun adversaire, elle est à peu près aussi vide que la tête de Stevie Boulay, ça c'est pour la partie Trou Noir.

Je pense que l'auteur devait planer au Satophil D lors de l'écriture :
Sans même quitter le spatioport, dans le premier bar venu, on peut rencontrer le n°2 du cartel que l'on doit infiltrer :
Mais quel heureux hasard ! Super crédible !

C'est un peu comme si un flic débarque à Paris Gare de Lyon, voit Ben Laaddenne qui joue au poker tranquilou à la buvette du coin sur les quais, et lui demande si il peut s'incruster dans la partie :

Ben L. : - "Ah mais bien sûr, mon Cousin, prends donc une chaise ! "

Flic incognito : - " Houlala ! Mais comme les mises sont élevées ! Tout cet argent, ce ne serait pas de l'argent de la pègre par hasard ?
Je dis ça comme ça, hein, n'allez pas croire que je suis un flic incognito. Humour ! "

Ben L. : - " Ah, vil chien, tu es démasqué ! Tu es un flic incognito"


Bref, ce livre facilite le transit intestinal : very bad tripes.

Note : 4/20
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#13
Comme quoi la couverture était un argument non négligeable à l'époque. Je n'ai jamais acheté ce livre et ne le regrette absolument pas. Par contre, la Galaxie Tragique, oui Sad
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#14
Excellent VIC, je l'avais complètement oubliée celle-la ! ( et j'avais à eu près complètement oublié le LDVH aussi, soyons justes… )
LOLLoolLOLLoolLOLLool

Avec ça que pour un trafiquant, ça doit être un peu la honte en prison de dire qu'on est là pour trafic de Satophil - c'est un coup à se faire cataloguer comme pointeur vite fait… Mrgreen
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#15
Petite relecture pour meubler les vacances... J'avais envie d' « un jeu qui se joue vite » comme dirait Perceval. Pas un OTP. Pas la soupe méd-fan qui constitue l'ordinaire. Donc c'est tombé sur Les Trafiquants de Kelter.

MES TIRAGES
Super bonnes caractéristiques de départ (HABILETE 11, ENDURANCE 21, etc.) sauf pour un détail important : le blindage de mon vaisseau. Pas de bol, c'est ce chiffre-là qui sera sollicité à un moment critique, l'affrontement contre le système de défense de l'astéroïde. C'est le seul jet de dés où j'ai dû tricher.

MA TRICHE
(oui je suis de la vieille école : je regarde les paragraphes en avance, je regarde les cartes s'il en existe, je triche sur les jets de dés critiques quand je suis trop avancé dans le jeu pour recommencer... autrement dit quasi dès le troisième paragraphe LOL)

MA MADELEINE DE PROUST
Les Trafiquants de Kelter, c'est un peu comme La Crypte du Sorcier ou Le Labyrinthe d'Errare : un jeu bourré de défauts abondamment signalés ci-dessus. MAIS. Car il y a un mais. Mais c'est un bon souvenir d'ado, époque d'innocence, époque où rien ne me choquait : ni la facilité de l'enquête (j'ai réussi du 1er coup sans forcer), ni les deux têtes du réseau (Zéra et Bombe Babbet) qui apparaissent comme tirés du chapeau, ni le dramatique manque de style de Chapman. Il y a bien des pépites ici et là, comme le naufrage sur la lune de Kelter et son PFA associé (31), ou un petit trait d'humour (au 315, au 246)...

MES TRADUCTEURS
En fait, le traducteur, plutôt la traducteuse (traductoresse ?) aurait dû imiter celui de ses confrères qui avait gonflé et amélioré l'un des premiers Dragon d'Or. Un coup d'ironie par ci, un peu de réécriture par là... Ça aurait tout de suite eu une autre gueule.
Au passage, deux probables erreurs de traduc' : le « détecteur de brouilleur d'ondes » qui semble plutôt être un brouilleur des ondes détectées. Le dos d'âne derrière lequel la voiture des méchants disparaît doit plutôt être un sommet de côte (ou alors ils ont des dos d'âne de malade sur Kelter, en raison d'une gravité moindre peut-être...).

MA CONCLUSION
Ça passe le temps sans se casser les dents (anti-OTP, peu de PFA). J'aurais aimé un zeste de complexité dans l'écriture et les situations. Les illustrations ? Pas extraordinaires, mais d'un style original par rapport aux autres DF. Plus nombreuses, ça aurait été mieux. Deux fins, ça c'est fun, ça ouvre un (petit) potentiel de relecture.

MON COMPLIMENT
Hip hip hip à VIC pour sa critique, elle clique... heu elle claque !
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