Étreintes

[Lyzi Shadow]

Petites fan-fictions écrites ce weekend. Pour l'univers jdr du "Monde des Ténèbres" (Ici, essentiellement Vampire : la Mascarade et Loup-garou : l'Apocalypse). 

Beaucoup de défauts mais pas trop mal pour un premier jet. 
Je suis content d'avoir réussi à atteindre mon premier but, c'est-à-dire que j'ai écrit 4 courtes histoires qui ont un début et une fin. 
Je rajouterai peut-être un chapitre ou deux plus tard, mais ce qui est déjà écrit se suffit à lui-même. 

Si vous trouvez des fautes d'orthographe ou de grammaire qui m'auraient échappé, merci de me les signaler.

-Pièce jointe mise à jour le 17/09/2015-
-Pièce jointe mise à jour le 15/04/2016-

La première histoire fait 11 pages.
La deuxième histoire fait 7 pages.
La troisième histoire fait 7 pages.
La quatrième histoire fait 3 pages.

[Caïthness]

Tu préfères pas copier-coller ton texte directement dans le fofo ? La visibilité est meilleure et c'est plus facile/rapide de corriger.

[Lyzi Shadow]

Techniquement pas possible en ce moment. On verra quand j'aurais à nouveau accès à Internet à l'appartement. Ça a déjà été assez la galère pour poster le PDF en passant par mon téléphone portable.

En plus un copier-coller ça voudrait dire refaire toute ma mise en page.

[Lyzi Shadow]

Je viens de mettre en ligne une nouvelle version.
Après relecture de mon père (anciennement professeur de français...), j'ai pu éliminer quelques fautes, notamment quelques confusions indicatif/subjonctif. J'en ai aussi profité pour reformuler quelques phrases.
J'ai aussi appris (ou ré-appris ?) quelques détails sur les règles de grammaire pour intégrer le discours direct en français. À force de lire des textes en anglais, j'ai pris de mauvaises habitudes !

Plus tard, j'essaierai éventuellement de taper un résumé du "feedback" (oral) de mon padre...

[Lyzi Shadow]

@Caïthness
Copier-coller le texte brut dans un post de forum, ce serait surtout très moche, déjà.
Ensuite, 27 pages, ça ne tiendra jamais dans un post. Et les couper arbitrairement en plein de posts, ça sera moche aussi.

Après, je comprends que pour ceux qui voudraient faire de la chasse à la coquille, un format éditable, ce serait plus pratique qu'un PDF figé.

Donc si vraiment certains sont intéressés pour faire de la relecture/correction orthographique, je pourrais éventuellement mettre en pièce jointe le fichier .ODT de source.

[Lyzi Shadow]

MàJ : j'ai rajouté la numérotation des pages en pied de page.

[Lyzi Shadow]

Pour information, j'ai mis à jour le premier post pour détailler la taille en pages de chaque histoire.
(Pour ceux qui n'auraient pas le courage de lire un peu moins de 28 pages, mais qui auraient le temps de lire au moins une des histoires.)

Personnellement, la première et la dernière sont mes préférées, mais ceux qui auront lu les 4 histoires auront peut-être un avis différent ? Ce serait intéressant d'en parler...

[Outremer]

Personnellement, la première et la dernière sont mes préférées, mais ceux qui auront lu les 4 histoires auront peut-être un avis différent ?

J'ai préféré la troisième, en fait.

Je pense que c'est une question de style. Il est tout à fait convenable dans chacune des quatre histoires, mais je le trouve plus vivant dans cette troisième histoire. Donner à l'histoire la forme d'un blog rend le récit à la première personne et au présent plus réaliste et plus expressif. Avoir une narratrice qui se lâche dans sa manière de s'exprimer facilite par ailleurs le fait d'exprimer ouvertement les émotions qu'elle ressent sans sacrifier la crédibilité.

La première histoire a un style sobre qui colle très bien au héros (solitaire et peu communicatif) et donne une bonne atmosphère, mais cette sobriété rend à mon avis trop visible le problème de fond que j'ai trouvé aux aventures et que je détaille ci-dessous.

La deuxième histoire prend la forme d'un journal intime, ce qui est un classique que je trouve un peu désuet. Je réalise qu'il y a dans le monde réel toujours des gens qui tiennent un journal intime à l'ancienne, mais c'est un artifice littéraire qui a été tellement utilisé (notamment dans certains jeux vidéos) que j'ai du mal à l'accepter sérieusement. Du coup, j'ai eu un peu de mal à suspendre suffisamment mon incrédulité pour rentrer dans l'histoire.

Je ne trouve pas grand-chose à dire sur la quatrième, peut-être parce qu'elle est assez brève. Là encore, j'ai eu un peu de mal à croire à la forme employée (notamment parce que la mère emploie une lettre pour dire à son fils quelque chose qui est tout de même très urgent), même si c'était moins gênant que pour la deuxième histoire.


Sur le fond, je pense que le problème principal est que les histoires ont un déroulement très prévisible (dès le titre, on devine l'essentiel). Le fait que les trois premières ont essentiellement le même scénario rend la chose plus apparente, bien sûr. Ca étouffe un peu la qualité de l'atmosphère et des personnages, parce qu'on a l'impression d'avoir déjà vu tout ça tant de fois auparavant qu'on en a l'habitude (je précise que je suis un peu lassé du Monde des Ténèbres de White Wolf, ce qui colore sans doute mon jugement).

[Lyzi Shadow]

Alors déjà, encore merci pour ton feedback !
Je précise pour les autres que je t'avais déjà remercié en privé... J'ai pris du retard sur mon feedback du feedback pour des raisons de grosse baisse de morale ces temps-ci à cause d'ennuis pénibles, mais je n'ai pas pris du retard sur la politesse de base, rassurez-vous ^^

Personnellement, la première et la dernière sont mes préférées, mais ceux qui auront lu les 4 histoires auront peut-être un avis différent ?

J'ai préféré la troisième, en fait.

Haha, donc comme je le disais, c'est un avis complètement différent et c'était intéressant de voir pourquoi.

Personnellement, la troisième n'est pas ma préférée, parce que j'ai pas réussi à faire tout à fait ce que je voulais avec le personnage, son côté gothique est un peu bâclé, et du coup, je trouve qu'il est un peu cliché.
Bon même si TOUS les personnages sont forcément un peu cliché, vu que c'était l'idée de départ que de développer autour d'archétypes de personnage dans un jeu de rôle.

Mais ta préférence est plutôt sur une question de style de la narration que sur l'intérêt de chaque personnage-narrateur par rapport aux autres. Apparemment, tu as bien aimé le côté un peu inhabituel d'une narration faite par un blog.

Je pense que c'est une question de style. Il est tout à fait convenable dans chacune des quatre histoires, mais je le trouve plus vivant dans cette troisième histoire.

Bon déjà, merci de me rassurer, je suis content de voir que mon style t'a globalement plu, ça compense un peu l'aspect rejet contre le Monde des Ténèbres que tu as plus bas ^^

Pour ce personnage et cette histoire, je me suis inspiré de diverses choses.
Bien que le sexe soit inversé, certains passages sont clairement des caricatures narquoises de ma propre dépression. Mais surtout, ça me renvoie aux années 2004-2009 et mes grandes amitiés sur Internet avec deux adolescentes qui tenaient chacune leur blog, et j'ai tenté d'imiter un peu leur style. L'une des deux était gothique, passionnée par les costumes en dentelle style ère victorienne. C'est de celle-ci que j'ai piqué la référence au Hellfest d'ailleurs. Assez minable que ce soit la seule référence à la culture métal de toute l'histoire et qu'elle soit à peine développée, d'ailleurs, mais bref... Ça trahit qu'en fait j'y connais rien...
Certaines anecdotes sont inspirées de choses que j'ai vraiment pu lire sur des blogs d'adolescentes
[spoiler]comme le coup de la photo des scarifications, par exemple, qui était sur le blog de la petite sœur d'une amie... Le coup de la fille qui se crame le poignet avec sa clope, par contre, c'était une autre gothique que j'avais rencontrée à l'INALCO...[/spoiler]


Copier le style de vraies adolescentes qui tiennent leur blog peut donner un caractère plus authentique à ce personnage... Ou au contraire le rendre plus irréaliste : ici, le personnage s'exprime comme une ado alors qu'elle est censée avoir 29 ans... Je sais qu'elle s'accroche à une période passée, mais quand même !

Le vampire de celle-ci a aussi un côté intéressant.
Des trois vampires, même si chacun choisit son futur Infant (le Monde des Ténèbres n'a pas de mot officiel pour "mortel qu'on envisage d'Étreindre", mais j'aime bien utiliser le terme "Choisi") selon ses propres critères, mais c'est le seul avec qui il y a une véritable correction.
Le Gangrel sera un bon Père, je le sais, mais il n'a aucune communication avec son Choisi avant l'Étreinte, l'Étreinte elle-même est traumatisante, ainsi que ses premiers temps en tant qu'Infant de vampire.
Le Toréador manipule complètement sa Choisie, et se comporte véritablement comme un monstre avec elle, et ne se rend même pas compte qu'en lui donnant l'Étreinte, il détruit justement ce qu'il cherchait chez elle.
Le Nosfératu est le seul qui tisse véritablement une relation avec sa Choisie. Un lien d'affection et une amitié sincères se tissent entre les deux - et évidemment avec l'ironie, pas forcément très novatrice, que c'est le vampire d'aspect le plus monstrueux qui se comporte de la façon la moins monstrueuse.

Donner à l'histoire la forme d'un blog rend le récit à la première personne et au présent plus réaliste et plus expressif. Avoir une narratrice qui se lâche dans sa manière de s'exprimer facilite par ailleurs le fait d'exprimer ouvertement les émotions qu'elle ressent sans sacrifier la crédibilité.

...même si je suis obligé de faire une pirouette pour le dernier post de son blog, parce qu'il serait complètement impossible qu'elle parle librement de tout ça sur Internet, sans briser la sacro-sainte Mascarade. Ça c'était pas super crédible, et c'était clairement un artifice pour permettre de raconter l'histoire.

La première histoire a un style sobre qui colle très bien au héros (solitaire et peu communicatif) et donne une bonne atmosphère, mais cette sobriété rend à mon avis trop visible le problème de fond que j'ai trouvé aux aventures et que je détaille ci-dessous.

Alors, le personnage de la première histoire (je ne pense pas qu'on puisse parler de "héros"), le Choisi du Gangrel donc, est celui des personnages qui me ressemble le plus (enfin, ils ont tous un peu de moi en eux, fatalement, mais c'est celui auquel je m'identifie le plus dirons nous). Son amour de la montagne, le fait qu'il ne soit pas très doué pour la communication sociale, mais assez introspectif, avec un monologue intérieur quasi permanent. C'est un peu comme ça que je me vois, même si lui et moi n'avons pas du tout le même passé.
C'est aussi, bien sûr, le personnage dont l'histoire se rapproche le plus de l'historique de mes deux PJ Gangrel, l'un dans le Monde des Ténèbres : la Mascarade, et l'autre dans le Nouveau Monde des Ténèbres : le Requiem. Je conçois donc que ce ne soit pas la plus originale.

On peut voir que c'est celui pour lequel je me suis le plus investi, cependant, puisque je lui ai consacré 11 pages sur 28, soit presque la moitié.
Au niveau du style, c'est aussi l'histoire qui est écrite le plus avec mon style habituel.
Un narrateur-protagoniste qui parle en un monologue intérieur au présent de l'indicatif, c'est pratiquement toujours la façon dont j'écris depuis que j'ai lu L'Étranger de Camus.
C'est comme ça que s'exprime mon self-insert dans Un thé avec Ayanami Rei, une fan-fiction dans le monde d'Evangelion: Neon Genesis (publiée sur evalegend.fics.free.fr), le flingueur amnésique dans Parker (nouvelle inachevée) ou l'agent secret dans ma vieille fan-fiction sur B.A.T. (également jamais achevée).
Le format de l'AVH exige un style différent, plutôt à la deuxième personne, mais même mes protagonistes de Conspiration au KGB ou de KULT: le Temple de Zorq ont un peu des éléments de ce personnage taciturne mais à l'introspection bavarde.

Mon père a bien aimé cette histoire, même si, connaissant un peu ma vie, il connait certaines des choses dont je me suis inspiré.
[spoiler] (le guide qui montre des traces à des touristes pendant une promenade en raquettes, il l'a vécu avec moi) [/spoiler]

Il a bien aimé l'atmosphère d'angoisse, presque de thriller, et surtout le fait que pendant toute la première partie, les deux explications, la surnaturelle et la rationnelle, restent possibles. Alors, certes, nous rôlistes, nous savons qu'il s'agit du Monde des Ténèbres, un univers fantastique contemporain où les vampires existent, et on comprend que le personnage est poursuivi par un vampire (on sait même qu'il s'agit d'un Gangrel, vu le titre), que tout ça est réel, bref, la messe est dite.
Mais une double lecture est possible, et on pourrait très bien lire toute cette partie comme si le personnage était simplement en train de perdre la raison. Et c'est ça que mon père a trouvé intéressant.
Mon père a également reconnu l'influence du Horla, de Guy de Maupassant. Et c'est vrai que c'est une nouvelle qui m'a beaucoup marqué !

La deuxième histoire prend la forme d'un journal intime, ce qui est un classique que je trouve un peu désuet. Je réalise qu'il y a dans le monde réel toujours des gens qui tiennent un journal intime à l'ancienne, mais c'est un artifice littéraire qui a été tellement utilisé (notamment dans certains jeux vidéos) que j'ai du mal à l'accepter sérieusement. Du coup, j'ai eu un peu de mal à suspendre suffisamment mon incrédulité pour rentrer dans l'histoire.

Ah. Je vois ce que tu veux dire.
Peut-être que j'ai été influencé par les souvenirs de ma petite cousine, qui en effet, tenait systématiquement un journal intime quand nous étions adolescents. C'était déjà il y a un certain temps donc (presque vingt ans), et je n'avais pas forcément réalisé que c'était maintenant une pratique assez désuète.

Note pour ma défense qu'on ne sait pas exactement à quelle période se passe cette histoire. J'ai laissé des indications pour les autres, mais très peu pour celle là.

La première commence quand le protagoniste est jeune, sans doute dans le début de vingtaine, et qu'il vient d'abandonner ses études ; puis l'essentiel de l'action se produit une quinzaine d'année plus tard quand il approche de la quarantaine. C'est là qu'on commence à avoir des indices sur la période :
[spoiler] le deltaplane n'a pas encore été complètement supplanté par le parapente, et l'Internet commence seulement à débarquer dans les communes de France. On serait donc vers la fin des années 1990.[/spoiler]

La troisième histoire se passe dans une période un peu plus récente. La narratrice "va bientôt avoir 30 ans" (donc probablement 28 ou 29). Elle tient un blog sur Internet. La grande période où toutes les adolescentes étaient sur cowblog et autres skyrock.mobi c'était plutôt milieu des années 2000.
[spoiler]Il est aussi clairement fait allusion à l'ouverture au public de la discothèque du Showcase sous le pont Alexandre III, à Paris, donc on est précisément en 2007.
Notons aussi qu'elle parle de recevoir le RMI, et non pas encore le RSA, qui l'a remplacé en 2009.[/spoiler]

Mais pour cette deuxième histoire, on n'a finalement très peu de choses.
On sait qu'elle est étudiante à l'école des Beaux-Arts à Paris. On sait qu'elle va régulièrement "en boîte", et que c'est un rituel qui permet à ses copines de trouver un partenaire sexuel pour la soirée. On sait qu'on est après la révolution sexuelle de 68, donc.
Elle parle aussi de pub à la télévision, de chirurgie esthétique, ça donne un aperçu de la technologie de l'époque.
Et c'est à peu près tout.
Franchement, ça pourrait avoir lieu à n'importe quel moment entre les années 70 et maintenant. Pour autant qu'on sache, on est peut-être au début des années 80 et la pratique du journal intime n'est pas encore tout à fait désuète ?

Bon, après, même si tu pouvais accepter qu'il est plausible qu'un tel personnage (un peu "vieux jeu", après tout, elle étudie la sculpture aux beaux-arts, elle essaie pas de créer une chaîne à succès sur Youtube) tienne un journal intime, ça t'empêcherait pas de trouver que la forme littéraire du journal intime comme moyen de narration est un poncif surutilisé et éculé.
(Notamment dans tous les Survival Horror et autres jeux d'aventures mettant en scène un personnage amnésique...)

Je pense que tu l'avais deviné, le "jeu" que je m'étais imposé, c'était d'avoir une forme de narration différente pour chacune des histoires.
(Bien qu'au final, je viens de me rendre compte qu'elles sont toutes à la 1ère personne, à y réfléchir...)
Mon père te dirait que c'est un procédé classique en littérature, et que c'est une référence au roman Les Sept Couleurs de Robert Brasillach, sauf que je ne l'ai jamais lu.

-La première histoire hérite de mon mode habituel du monologue intérieur du narrateur-protagoniste à la Camus.
-La troisième histoire est sous la forme de posts sur un blog.
-La quatrième histoire est sous la forme d'un mot d'une mère à son fils laissé sur la table de la cuisine.

Et j'avoue, pour cette deuxième histoire, j'étais un peu à court d'idées !
Ce qui explique que la forme n'est pas très originale.
Cela dit, elle m'a permis de mettre des dates précises (sauf l'année) de façon "naturelle", et de m'amuser un peu avec (sa naissance de vampire correspond à ma date d'anniversaire, ce n'est évidemment pas un hasard). Ça permet aussi de renforcer à quel point la narratrice change complètement d'avis sur le vampire qui lui tourne autour en un temps beaucoup trop court, histoire de bien montrer à quel point ce n'est pas du tout naturel.

J'ai essayé de leur donner chacun leur style, chacun leurs tics verbaux. C'était pas toujours évident mais l'exercice était sympa.
[spoiler]
Le Choisi Gangrel avec ses "je crois bien", un vocabulaire un peu désuet parfois qui montre qu'il a grandi dans les années 60-70. À un moment il dit "il fait quelle heure ?", à l'aveyronnaise, au lieu de "quelle heure est-il ?". C'est triste que ce soit la seule expression "typiquement du sud" que j'ai pu lui glisser, la seule dont j'ai pu me souvenir après 2 ans à vivre dans le Tarn. Il y avait ça, et prononcer le mot "moins" en "moinsse" au lieu de "moin", mais à l'écrit c'était impossible à rendre. Et puis le Tarn c'est pas les Alpes de toute façon. Bon, en même temps, j'allais pas non plus lui faire dire "Peuchère !" à toutes les phrases, ça aurait été ridicule.
Si je retravaille ce texte, il va falloir que je consulte Aragorn pour qu'il me dise si quelqu'un de la langue d'Oc dirait plutôt les choses de telle ou telle façon.

Les Choisies Toréador et Nosfératu parlent un peu comme des adolescentes sur Internet... Avec des points de suspension ! Et des points d'exclamation ! Partout !
Et un vocabulaire djeuns, tu vois ? C'était d'autant plus caricatural pour la Choisie Nosfé qui est effectivement une blogueuse. Moins pour la Toré, mais elle a quand même cette manie de ne pas terminer ses phrases.
La Nosfé a bien sûr ses fameux "je cite" et "les gensses".
Par contre, je vous ai épargné le plus possible les fautes d'orthographe, même si ça aurait été plus réaliste.

Pour la mère du Loup-Garou, il y a aussi son obsession d'écrire le plus souvent possible "cela" au lieu de "ça". J'ai pas complètement réussi, d'ailleurs, il reste des "ça" à des endroits où je trouvais que ça aurait vraiment fait trop bizarre d'écrire "cela", ou que ça aurait ralenti le rythme de la phrase. Elle aussi elle a un vocabulaire "plus adulte", même si elle a été jeune mère et que son fils n'a que 12 ans. Donc elle ne doit pas être beaucoup âgée que les autres protagonistes féminins.
[/spoiler]


Dernière chose que je voudrais dire pour cette histoire, même si ça ne changera rien à ton jugement, c'est qu'à la base, le personnage devait être masculin.
Sauf que j'ai changé parce que je me suis dit qu'il y avait trop d'hommes et pas assez de femmes.
Voilà comment je voyais les choses :
-le Choisi du Gangrel a toujours été un homme. C'est en partie un expie de mes propres persos, donc c'était normal.
-la Choisie du Nosfératu a toujours été une femme, le stéréotype de la Gothique en dentelles noires.
-le Loup-Garou était un garçon (ça colle aux défauts traditionnellement masculins du garçon bagarreur, et dans Loup-Garou : l'Apocalypse, les garous sont souvent des hommes...)
-le Choisi du Toréador était, dans ma pensée initiale donc, également un jeune homme.
Ça faisait 3 hommes et 1 seule femme, je me suis dis, c'est quand même très masculino-centriste, il faut que je mette un peu plus de personnages féminins parce qu'il y a pas de raison, donc, le Choisi du Nosfératu deviendra un personnage féminin. Son genre avait peu d'implications sur l'histoire de toute façon.

Sauf que, bien sûr, le personnage dont on voit la naissance au Surnaturel dans la quatrième, n'est pas son propre narrateur : c'est sa mère qui raconte.
Du coup, en voulant équilibrer, j'en suis arrivé sans me rendre compte à un autre déséquilibre : il y a 1 seul narrateur masculin et 3 narratrices.
Après je me demande pourquoi j'ai tendance à m'accorder au féminin quand j'écris sur les forums... Bref...

Le changement de genre du personnage de la deuxième histoire aura quand même imposé un autre petit changement :
[spoiler]Le personnage était censé au départ être un jeune homme relativement ordinaire, donc a priori hétéro. (Hétérocentrisme de base...) Son vampire étant également masculin (lui étant de la vieille époque, où seuls les hommes avaient le pouvoir, normal donc qu'il soit masculin), c'était pour illustrer d'une part que les vampires type Ann Rice/Mascarade sont traditionnellement à la fois asexuels et bisexuels (vu que l'extase de sang prend le pas sur les plaisirs de la chair), et d'autre part à quel point la séduction de ce vampire n'est absolument pas naturelle, mais qu'il viole son Choisi grâce à des pouvoirs d'hypnose et de manipulations magiques, en lui faisant croire qu'en plus ça vient de lui, alors même que cela va à l'encontre des préférences sexuelles de sa victime.
La Choisie devenant une femme, et le vampire devant rester un homme, on perdait ce côté "séduction non naturelle qui transcende les tabous sexuels de la victime".
Du coup, la Choisie est devenue une lesbienne. De la sorte, on retrouve le côté "séduction à l'encontre des préférences sexuelles".
Solution qui ne me plaît qu'à moitié, honnêtement, parce que j'ai l'impression de tomber dans le cliché du porno comme quoi toutes les femmes hétéros sont secrètement bisexuelles, que toutes les femmes lesbiennes rêvent secrètement d'un vrai homme avec un pénis, et qu'un homme super séducteur peut coucher avec une lesbienne. Mais bon bref.
Je me voyais aussi mal écrire, dans un journal intime qu'on est censé prendre en plein milieu "au fait, cher journal, tu te souviens que je suis lesbienne ?". Ça aurait été ridicule. Du coup j'ai laissé juste une allusion vaguement subtile au début (quand elle dit qu'elle ne peut pas vraiment donner "ce qu'ils cherchent" à ses "amoureux", et que quand ils savent pourquoi "ça les attire encore plus" (toujours le fantasme de séduire une lesbienne et que "girl on girl is hot"). Je crois que j'ai piqué cette réplique à Penny & Aggie d'ailleurs.
Ensuite, elle le dit clairement au moment justement de sa confusion, quand elle comprend pas pourquoi elle couche avec ce type.[/spoiler]

Je ne trouve pas grand-chose à dire sur la quatrième, peut-être parce qu'elle est assez brève. Là encore, j'ai eu un peu de mal à croire à la forme employée (notamment parce que la mère emploie une lettre pour dire à son fils quelque chose qui est tout de même très urgent), même si c'était moins gênant que pour la deuxième histoire.

Étant personnellement quelqu'un qui a aussi plus de facilité à s'exprimer à l'écrit qu'à l'oral, j'avoue que ça ne me choque pas vraiment. Je peux comprendre que quand on a tellement de choses à dire, mais on ne sait pas comment le dire, on préfère coucher ses pensées sur le papier, puis laisser lire la personne.
Mais c'est vrai que tout le monde n'a pas forcément ce fonctionnement.

Et puis c'est pas tellement "urgent". À part la toute dernière partie
[spoiler]"ne sors pas cette nuit, je sais que c'est la pleine lune"[/spoiler]
le fils pose les mêmes questions depuis 2 ou 3 ans pour savoir qui était son père. Il peut bien attendre 10 minutes de plus le temps de lire une lettre, plutôt que de le se faire dire directement à l'oral.

Sur le fond, je pense que le problème principal est que les histoires ont un déroulement très prévisible (dès le titre, on devine l'essentiel). Le fait que les trois premières ont essentiellement le même scénario rend la chose plus apparente, bien sûr. Ca étouffe un peu la qualité de l'atmosphère et des personnages, parce qu'on a l'impression d'avoir déjà vu tout ça tant de fois auparavant qu'on en a l'habitude (je précise que je suis un peu lassé du Monde des Ténèbres de White Wolf, ce qui colore sans doute mon jugement).

Ben clairement, ce ne sont pas des thrillers (même si la première histoire en reprend un peu l'atmosphère) ou des histoires à suspense.
Le mystère n'est pas DU TOUT de savoir où on va arriver.

Le titre dit bien : Étreintes. Puis pour les trois premières histoires : Gangrel, Toréador, Nosfératu.
Si on ne connaît pas le Monde des Ténèbres et la Mascarade (comme mes parents ou mes collègues de bureau), ce sont des noms complètement abscons, et qui ne disent rien sur la suite de l'histoire.
Si on connaît, on sait immédiatement qu'on va voir l'Étreinte de trois futurs vampires, et même, l'un du Clan Gangrel, un du Clan Toréador et un du Clan Nosfératu.
Et dans les deux cas, je trouve que ça n'a aucune importance.

C'est pas la destination qui m'intéresse, mais le cheminement.
On sait très bien qu'on va arriver à la fin par le mortel qui va se faire tuer par un vampire, boire son sang, puis changer à son tour en vampire.
Mais c'est ce qui se passe avant qui m'intéresse.
Depuis des années, les règles du jeu de rôle nous expliquent que, pour leur progéniture, les Ventrues choisissent plutôt des jeunes loups de la finance aux cheveux gominés, les Toréadors des artistes ou des amateurs d'arts, ou des gens particulièrement beaux, les Gangrels plutôt des paysans ou des gens qui vivent à l'extérieur (gardes forestiers, chasseurs, campeurs, survivalistes...), etc.

Ça c'est l'archétype.
Mais concrètement, comment ça se passe ? Au sein de ces groupes là, comment choisissent-ils ? Sur quels critères ? Ça se passe comment ? Comment le Choisi le vit-il, de son point de vue de mortel ?
Le Nosfératu est un cas particulier. Si un vampire d'un autre clan choisit une victime jeune, son Infant restera par la suite éternellement jeune, ce qui est un désir pour beaucoup de mortels. On peut imaginer que se faire Étreindre peut avoir de bons aspects pour certains mortels ou Nouveaux-Nés.
Mais qui choisirait ou accepterait d'être Nosfératu ? Les Nosfératus deviennent hideusement monstrueux, des visions de cauchemars, dès leur Étreinte.
Quel genre de personne serait intéressé par ça ? Ou pourrait l'accepter suffisamment de façon à avoir une relativement bonne relation avec son Père ou sa Mère ? (Les relations Sire-Infant sont toujours un peu un mélange d'amour et de haine/ressentiment... C'est une sorte de métaphore pour les relations familiales abusives ou incestueuses, je pense...)
Les Gangrels sont connus pour Étreindre leurs potentiels Infants par surprise, et les abandonner quelque temps pour voir s'ils sont capables de survivre, mais traditionnellement, les vampires donnent quand même plutôt une sorte de choix à leur Choisi (comme Lestat l'a donné à Louie dans Entretien avec un vampire, du moins dans le film). Quel genre de discours peut tenir un Nosfératu qui souhaite le consentement de son Choisi ?
Au lieu de lui proposer la jeunesse éternelle, il lui propose "un monde où l'apparence physique n'a plus aucune importance" ? (Les Nosferatus pouvant de toute façon devenir invisibles ou se faire passer pour "cet inconnu si familier".)
C'est toutes ces questions qu'il m'intéressait de creuser... Le jeu de rôle se concentrant plutôt sur ce qu'il se passe après l'Étreinte, une fois que le personnage est solidement ancré dans la société vampirique.

La dernière histoire est un peu différente. C'est le même univers, mais ce n'est plus un personnage de Vampire la Mascarade, mais de Loup-Garou l'Apocalypse.
Mais on reste dans le même thème. L'histoire de l'Étreinte d'un personnage vampire est par définition l'histoire de ses origines, et là, en décrivant la période juste avant le Premier Changement d'un garou, je suis toujours dans l'histoire de ses origines pour ce type de personnage.

Le jeu de base nous dit : contrairement à d'autres traditions où la lycanthropie se transmet par contamination (morsure par un loup-garou), un peu comme les vampires ou les zombis d'ailleurs, ici, les loups-garous naissent loup-garou, parce qu'ils ont au moins un parent garou.
Il est d'ailleurs interdit à deux loups-garous de s'unir et d'avoir une progéniture, parce que ça fait des "métis" difformes (mot mal choisi d'ailleurs, puisque "métis" signifie qu'il y a mélange, et que là justement le problème c'est que la lignée est trop pure).
Les loups-garous se reproduisent donc en ayant des enfants avec des femmes et des hommes normaux.
Un tiers environ de ces enfants seront des véritables loups-garous à leur tour, le reste étant "Kinfolk" (traduit "Parentèle" en VF), incapables de changer de forme, mais héritant tout de même de quelques pouvoirs ou traits de leurs ancêtres loups-garous (notamment l'immunité à l'Imperium, la peur panique que les humains normaux ont tous à la vue d'un loup-garou sous sa forme de combat mi-homme mi-loup).

Du coup, les questions que je me posais, c'était : quel genre d'humain normal, quel genre de femme normale, peut s'unir avec un loup-garou ?
D'autant que les loups-garous sont décrits comme des personnalités un peu à part, plutôt solitaires et mal à l'aise avec les "autres" humains, préférant la meute de leurs congénères.
Comment se passe la rencontre avec l'autre parent de leurs enfants ?
C'est comment de grandir en croyant être un humain normal, puis, à l'adolescence, d'avoir son Premier Changement ? Est-ce que le parent "normal" est dans la confidence de l'existence du Surnaturel, ou en est-il complètement ignorant ? Ou se doute-t-il de quelque chose sans être tout à fait sûr ?
L'enfant lui-même, le futur loup-garou, se doute-t-il de quelque chose avant son Premier Changement ?

Encore une fois, ce n'est pas le résultat final qui m'importe le plus. Ce n'est pas l'action.
C'est plus les causes qui y mènent, et la psychologie, l'émotionnel autour du processus.

Au niveau du style, cette histoire a aussi était assez intéressante à écrire, parce que j'ai eu dernièrement plusieurs collègues de bureau qui étaient des femmes et des mères, et que du coup j'avais matière à transcrire leurs peurs, leurs doutes, leurs préoccupations, et leur façon d'en parler. Et c'était enrichissant pour moi à écrire.

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Pour l'instant, la réception de ces histoires étant meilleure chez les lecteurs ne connaissant absolument pas la Mascarade que chez ceux qui la connaissent, peut-être qu'en effet elles n'ont pas grand chose de novateur et qu'on a déjà répondu maintes et maintes fois à toutes ces questions. Après tout, le jeu a environ 25 ans aujourd'hui (publié en 1991).
Après, je connais malgré moi beaucoup de la mythologie et des secrets de l'univers (notamment parce que j'avais participé à un MOD pour Half-Life qui devait être une Full Conversion dans l'univers de la Mascarade, à la grande époque du forum HL-fusion, début années 2000), mais par contre, je n'ai jamais lu une seule des nouvelles d'ambiance de Mascarade et d'Apocalypse.
Je ne sais donc pas si ce que j'ai écrit à déjà été fait et refait, et vu et revu quinze fois. J'ai peut-être naïvement réinventé l'eau chaude, c'est tout à fait possible.

J'espère quand même que la lecture de ces petites histoires n'aura pas été trop la corvée ^^
Et que ta lassitude pour l'univers, si elle a "coloré ton jugement", t'aura quand même permis d'apprécier le travail sur les personnages que j'ai tenté.

Même si dès le début, j'avais prévenu que ces histoires ne cassaient pas non plus trois pattes à un canard ^^' ("beaucoup de défauts")
C'était pas mal pour un premier jet, mais il faudrait sans doute approfondir certaines choses qui ont été bâclées. (La culture superficiellement gothique de la Choisie Nosfératu, le quotidien de fac quasiment inexistant de l'étudiante des Beaux-Arts, le paysan des Alpes qui parle comme un Nordiste...)

J'ai eu au moins une lectrice qui est restée sur sa faim et aimerait bien voir une suite, mais ça m'intéresserait moins.
La suite pour l'Infant Gangrel, ça sera quasiment l'apprentissage de mon premier PJ, donc j'aurais l'impression de l'avoir déjà écrit.
La suite pour l'Infante Toréador risquerait d'être très très glauque et déprimante, je sais pas si j'ai très envie d'écrire ça...

À la limite, pour le garou, ça pourrait peut-être donner quelque chose. J'ai moins écrit sur les loups-garous que sur les vampires. On pourrait aussi voir un peu plus son point de vue à lui, que seulement celui de sa mère... À creuser...

Voilà.

(Enfin fini ce brouillon ! Depuis le temps qu'il traîne...)