Long Live The Queen est un jeu déroutant. Dans son fonctionnement tout d'abord.
Chaque semaine, Elodie, notre héroïne doit choisir deux sujets à étudier. Histoire, étiquette, économie, stratégie militaire, combat à l'épée... Tout ce qui pourrait servir à une future reine. Cela monte la compétence correspondante.
Ensuite, elle doit s'occuper des problèmes du royaume, son père lui demandant régulièrement son avis sur les sujets les plus cruciaux et lui déléguant une partie des tâches de moindre importance. Cela se traduit par un dialogue, avec un choix de propositions. À cette occasion seront pratiqués des tests de compétences, c'est-à-dire que votre valeur dans cette compétence sera comparé à une certaine difficulté chiffrée, et selon le résultat, vous pourrez avoir des informations complémentaires, des possibilités en plus, ou tout simplement réussir ou échouer dans ce que vous entreprenez.
Concrètement, même si ce n'est pas vendu comme tel, cela se joue exactement comme un livre-jeu. On fait des choix, et l'ordinateur lance les dés à notre place pour savoir si on réussit ou non. Pour information et pour entrer dans le débat « mécanismes apparents ou mécanismes cachés », pour les puristes, il est possible de couper l'affichage des résultats des tests (les icônes « Intrigue => Réussite » ou « Combat à la lance => Échec »), mais il faut vraiment, vraiment aimé se faire du mal pour cela.

Oui, ma princesse n'a pas bien étudié à l'école
De même le jeu n'est pas tendre avec les chiffres. Il y a plus de quarante statistiques différentes (sans compter les cachées), et si leur utilité varie grandement, vous serez obligé de rater un test à plusieurs occasions, n'ayant pas tout simplement pas le temps de tout développer. L'astuce consiste bien sûr à s'arranger pour que vos échecs soient de faible importance, et vos réussites cruciales. Toutefois, cela nécessite d'avoir un peu d'expérience sur le jeu, c'est-à-dire d'avoir rempli quelques feuilles de notes sur les mécanismes et sur l'agenda de la princesse. En effet, il n'y a pas de part aléatoire dans les événements. Si une guerre civile doit éclater, elle éclatera toujours en semaine X, jamais avant, jamais après.

Voilà où vous commencez. Plus qu'à remplir.
En conséquence, le jeu ne tient pas un compteur de fins découvertes, mais juste une liste de succès, correspondant à des moments forts de l'aventure. Elle est bien loin d'être exhaustive, et j'en suis encore au stade où je découvre de nouvelles choses à chaque nouvelle partie.
À noter que le jeu n'est pas du tout manichéen, et que vous pouvez tout à fait gagner après avoir éliminé toute opposition dans un bain de sang. Et cela ne fait que renforcer votre avis sur le premier point étonnant du jeu : ses graphismes roses et mignons. Non sérieusement, j'ai rarement vu une dichotomie pareille entre le texte et l'image. Pour illustrer mon propos, voici l'image correspondant à la mort « Se vider de son sang » :

Rose et mignon on vous dit !