17/04/2008, 18:52
Culpa Innata est un jeu d'aventure turc (oui, ça existe, et non, je n'y ai pas joué en turc, ne soyez pas ridicules !) pour PC, assez récent, qui a été adapté en anglais mais peut-être pas encore en français.
L'histoire se déroule dans un avenir proche (environ 2050), où l'essentiel du monde est dominé par la World Union, qui a imposé une société basée sur la consommation, le travail, la science, l'apparence physique, le politiquement correct, le sexe, etc. La WU empêche ses citoyens de trop réfléchir au système qui les entoure et la majorité d'entre eux sont convaincus d'être très chanceux et très heureux. Cet univers fait penser au "Meilleur des Mondes", sans le plagier pour autant.
Les crimes violents ont cessé d'exister dans la WU et c'est pourquoi la mort d'un de ses citoyens pendant un passage en Russie (l'un des quelques Etats indépendants) attire fortement l'attention des autorités. L'enquête est confiée à une jeune officier de police, Phoenix Wallis (qui, vous l'avez deviné, sert d'avatar au joueur au cours de cette histoire).
Dans ma critique de Syberia, je disais que je n'aimais pas beaucoup les jeux d'aventure en général. Se retrouver coincé parce qu'on n'a pas trouvé l'unique objet qui est sans raison la seule et unique façon d'effectuer telle action indispensable à tel endroit est un concept qui m'agace beaucoup.
De ce point de vue-là, Culpa Innata a été une surprise plutôt agréable. L'utilisation des objets est très simple et suit généralement d'assez près leur découverte (on ne se trimballe pas un rouge à lèvres, un mouchoir et une petite culotte pendant les deux tiers du jeu en essayant frénétiquement de les utiliser avec n'importe quoi).
En-dehors de cela, la sagacité du joueur est mise à contribution lors des dialogues et des puzzles.
Les dialogue constituent sans doute l'essentiel du jeu (et je n'ose pas imaginer combien d'heures la comédienne qui double Phoenix a passé sur ce boulot). Il y a de nombreux personnages auxquels parler, généralement dans le cadre de l'enquête. Le joueur a alors le choix entre des questions diverses, certaines apportant plus d'informations. Les dialogues ne sont pas mauvais, mais, à la longue, on peut trouver un peu lassant que beaucoup d'entre eux ne nous apprennent en fin de compte que des détails mineurs et inutilisables sur la victime. Certes, c'est réaliste, mais un jeu n'est pas fait pour être parfaitement réaliste... Les dialogues permettent de donner plus de profondeur et de vie à l'univers où se déroule l'histoire mais, considérant leur importance dans le jeu, j'ai trouvé qu'ils apportaient trop rarement des éléments utilisables pour l'enquête.
Les puzzles m'ont bien plu. Il sont variés et distrayants, d'autant qu'ils ne sont pas abusivement difficiles. Il y a - par exemple - plusieurs images à reconstituer selon des procédés divers et diverses machines qu'il faut réussir à faire marcher. Les puzzles se reposent souvent sur l'observation visuelle, mais il faut aussi faire preuve de logique et savoir utiliser les indices dont on dispose. Et puis, dans certains cas, il faut simplement être patient...
L'histoire est double : d'un côté, Phoenix mène l'enquête ; de l'autre, elle découvre des signes d'opposition interne au système dans lequel elle vit. Pendant tout le jeu, je me suis attendu à ce que ce deuxième aspect prenne de plus en plus d'importance jusqu'à rejoindre ou supplanter le premier. Et, en fin de compte... ce n'est pas du tout le cas. Phoenix découvre que des gens s'opposent effectivement à la WU, mais tout cela ne mène en fin de compte à rien de concret : elle n'a pas l'occasion de savoir exactement de quoi il retourne et sa confiance dans le système reste intacte. Le jeu s'achève lorsqu'on découvre les circonstances et les raisons du meurtre. Cette fin m'a fait l'effet d'une queue de poisson, d'autant qu'elle laisse en suspens beaucoup d'éléments du scénario. Un "Culpa Innata 2" me semble très probable, mais je trouve déplaisant de me retrouver avec une histoire aussi incomplète.
Le jeu n'est pas difficile. Moi qui ne suis pas exactement un expert en jeu d'aventure, je ne me suis servi d'une solution qu'une seule et unique fois, parce que je bloquais sur quelque chose que j'aurais pu trouver avec un peu plus de patience. A moins de ne poser que de mauvaises questions, j'ai l'impression qu'on finit toujours par obtenir les indices nécessaires de la part des personnes qu'on interroge. Les puzzles forcent le joueur à réfléchir, mais n'ont rien d'insurmontable.
Au niveau technique, la musique est pas mal du tout, les graphismes très passables et la navigation franchement calamiteuse.
Culpa Innata est un jeu qui m'a vraiment accroché pendant tout le temps où j'y ai joué, mais qui me laisse insatisfait maintenant que je l'ai terminé. L'histoire, l'univers où elle se déroule et les puzzles sont de bonne qualité. L'enquête pique la curiosité du joueur. Phoenix est un personnage intéressant et original, qui croit à fond la propagande du système où elle vit. Mais les dialogues sont trop abondants par rapport à leur utilité, l'enquête est étirée artificiellement (on ne peut pas poser toutes nos questions à une personne donnée en une seule fois ; un témoin extrêmement important est longuement indisponible) et résolue trop abruptement, de nombreux éléments semblent oubliés en cours de route et l'élément le plus intéressant de l'histoire - l'opposition au système de la WU - est terriblement sous-développé et n'aboutit à rien.
L'histoire se déroule dans un avenir proche (environ 2050), où l'essentiel du monde est dominé par la World Union, qui a imposé une société basée sur la consommation, le travail, la science, l'apparence physique, le politiquement correct, le sexe, etc. La WU empêche ses citoyens de trop réfléchir au système qui les entoure et la majorité d'entre eux sont convaincus d'être très chanceux et très heureux. Cet univers fait penser au "Meilleur des Mondes", sans le plagier pour autant.
Les crimes violents ont cessé d'exister dans la WU et c'est pourquoi la mort d'un de ses citoyens pendant un passage en Russie (l'un des quelques Etats indépendants) attire fortement l'attention des autorités. L'enquête est confiée à une jeune officier de police, Phoenix Wallis (qui, vous l'avez deviné, sert d'avatar au joueur au cours de cette histoire).
Dans ma critique de Syberia, je disais que je n'aimais pas beaucoup les jeux d'aventure en général. Se retrouver coincé parce qu'on n'a pas trouvé l'unique objet qui est sans raison la seule et unique façon d'effectuer telle action indispensable à tel endroit est un concept qui m'agace beaucoup.
De ce point de vue-là, Culpa Innata a été une surprise plutôt agréable. L'utilisation des objets est très simple et suit généralement d'assez près leur découverte (on ne se trimballe pas un rouge à lèvres, un mouchoir et une petite culotte pendant les deux tiers du jeu en essayant frénétiquement de les utiliser avec n'importe quoi).
En-dehors de cela, la sagacité du joueur est mise à contribution lors des dialogues et des puzzles.
Les dialogue constituent sans doute l'essentiel du jeu (et je n'ose pas imaginer combien d'heures la comédienne qui double Phoenix a passé sur ce boulot). Il y a de nombreux personnages auxquels parler, généralement dans le cadre de l'enquête. Le joueur a alors le choix entre des questions diverses, certaines apportant plus d'informations. Les dialogues ne sont pas mauvais, mais, à la longue, on peut trouver un peu lassant que beaucoup d'entre eux ne nous apprennent en fin de compte que des détails mineurs et inutilisables sur la victime. Certes, c'est réaliste, mais un jeu n'est pas fait pour être parfaitement réaliste... Les dialogues permettent de donner plus de profondeur et de vie à l'univers où se déroule l'histoire mais, considérant leur importance dans le jeu, j'ai trouvé qu'ils apportaient trop rarement des éléments utilisables pour l'enquête.
Les puzzles m'ont bien plu. Il sont variés et distrayants, d'autant qu'ils ne sont pas abusivement difficiles. Il y a - par exemple - plusieurs images à reconstituer selon des procédés divers et diverses machines qu'il faut réussir à faire marcher. Les puzzles se reposent souvent sur l'observation visuelle, mais il faut aussi faire preuve de logique et savoir utiliser les indices dont on dispose. Et puis, dans certains cas, il faut simplement être patient...
L'histoire est double : d'un côté, Phoenix mène l'enquête ; de l'autre, elle découvre des signes d'opposition interne au système dans lequel elle vit. Pendant tout le jeu, je me suis attendu à ce que ce deuxième aspect prenne de plus en plus d'importance jusqu'à rejoindre ou supplanter le premier. Et, en fin de compte... ce n'est pas du tout le cas. Phoenix découvre que des gens s'opposent effectivement à la WU, mais tout cela ne mène en fin de compte à rien de concret : elle n'a pas l'occasion de savoir exactement de quoi il retourne et sa confiance dans le système reste intacte. Le jeu s'achève lorsqu'on découvre les circonstances et les raisons du meurtre. Cette fin m'a fait l'effet d'une queue de poisson, d'autant qu'elle laisse en suspens beaucoup d'éléments du scénario. Un "Culpa Innata 2" me semble très probable, mais je trouve déplaisant de me retrouver avec une histoire aussi incomplète.
Le jeu n'est pas difficile. Moi qui ne suis pas exactement un expert en jeu d'aventure, je ne me suis servi d'une solution qu'une seule et unique fois, parce que je bloquais sur quelque chose que j'aurais pu trouver avec un peu plus de patience. A moins de ne poser que de mauvaises questions, j'ai l'impression qu'on finit toujours par obtenir les indices nécessaires de la part des personnes qu'on interroge. Les puzzles forcent le joueur à réfléchir, mais n'ont rien d'insurmontable.
Au niveau technique, la musique est pas mal du tout, les graphismes très passables et la navigation franchement calamiteuse.
Culpa Innata est un jeu qui m'a vraiment accroché pendant tout le temps où j'y ai joué, mais qui me laisse insatisfait maintenant que je l'ai terminé. L'histoire, l'univers où elle se déroule et les puzzles sont de bonne qualité. L'enquête pique la curiosité du joueur. Phoenix est un personnage intéressant et original, qui croit à fond la propagande du système où elle vit. Mais les dialogues sont trop abondants par rapport à leur utilité, l'enquête est étirée artificiellement (on ne peut pas poser toutes nos questions à une personne donnée en une seule fois ; un témoin extrêmement important est longuement indisponible) et résolue trop abruptement, de nombreux éléments semblent oubliés en cours de route et l'élément le plus intéressant de l'histoire - l'opposition au système de la WU - est terriblement sous-développé et n'aboutit à rien.