Le Prisonnier est un mythe. Un livre rare, que peu de personnes avaient réellement lu à l'époque, et surtout connu en raison de son twist final.
J'ai enfin eu l'occasion de le parcourir à l'occasion de sa réédition récente. Alors qu'en dire ?
L'astuce permettant d'aller à la fin étant désormais aussi éventée que l'identité du père de Luke, il est délicat de juger si elle est trouvable à la loyale. Il y a de nombreux indices dans des paragraphes accessibles plus naturellement, mais je ne saurais dire avec certitude si une personne non initiée sera capable de les identifier comme tels.
J'aurais toutefois tendance à penser que si, à condition qu'elle ait déjà un peu de bouteille avec des livres peu dirigistes. En fait, par certains aspects,
Le Prisonnier est un proto-
Escape Book plus qu'un
Livre dont Vous Êtes le Héros « à l'ancienne ». Trente ans d'avance en quelque sorte.
En terme d'ambiance, tout est conçu pour nous faire tourner en bourrique. Entre les règles extrêmement longues parfaitement inutiles, les imbuvables tableaux à double entrée jour/heure prenant chacun un page entière, et bien sûr la pince
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qu'il n'est possible de débloquer que si on possède déjà une pince
À cette folie mécanique s'ajoute la démence ambiante, le ballet des activités et des
prisonniers, chacun s'agitant suivant une logique déjà sérieusement entamée (y compris le protagoniste).
Alors bon livre ou pas ? Et bah je sais pas. Concept original et intéressant il est sûr, mais qui par sa nature-même, tend à avaler tout le reste, laissant un objet ludique inédit qu'il est bien difficile d'évaluer à l'aune des autres.
À tester pour se faire une opinion soi-même je dirais.