[06] Un Duel dans le Yorkshire

[Joe20]

Je viens de finir le livre et c'est le premier de la série que je lis , voilà mes impressions :
D'abord je dirai que j'ai passé un très bon moment de lecture et je me suis plongé facilement dans cette atmosphère Victorienne avec tous les codes en vigueur de l'&poque .A la diifference de la série Histoire qui propose aussi des aventures dans un passé plus ou moins récent ; ce volume de " sherlock holmes " n'a rien de rébarbatif et ce meme si on est plus attaché comme c'est mon cas aux atmospheres de fantasy .
Le cadre tout d'abord : là j'ai adoré ! on se retrouve à mener une enquete discrete dans un lieu clos : un manoir victorien .
l'unité de temps est interressante puisque tout se déroule en deux jours
un évenement marquant : le duel couplé avec une enquete sur un vol possible d'un objet de valeur dans le manoir .
Les invités parmi lesquels se trouve le coupable .
Alors parmi les points positifs je dirai que la premiere partie de l'enquete est prenante et l'on a vraiment envi de progresser , la tension est bien rendue et on s'attend à tout moment à un évenement concernant le vol que l'on est censé éviter .Cette partie permet l'enregistrement d'indices diferents selon les actions entreprises mais le fil de l'histoire ne change pas .les deux journées se passent entre verres de brandy , petits déjeuners copieux , diners aux mets allechants et vins delicieux entrecoupés de promenade champetres et sylvestres ...
Dans la deuxieme partie ; le duel et ses conséquences ; l'aventure gagne en non-linearité car il y a plusieurs fins tres differentes sont possibles mais elle y perd aussi en clarté ! (le dueliste est -il tué ou juste blessé ? )
La fin qui permet d'éviter qu'il soit blessé est tres bien rendue avec une filature dans les bois ...quel suspens !
Quand à la destinée du coupable là je ne comprends pas ! on le laisse partir ...meme pas un proces ! ...entre gentlemen celà se passait -il comme çà ?
Donc je vous encourage à le lire car vous passerz un bon moment et cette époque révolue est pleine de nostalgie .

[Fitz]

Mince, je l'ai vu chez un brocanteur de Colmar la semaine dernière et j'ai failli le prendre mais mon seul Sherlock Holmes m'avait décu.
De quoi me donner quelques regrets, du coup.

[Meneldur]

J'ai jamais réussi à le finir, essentiellement pour des raisons techniques (j'ai une édition pourrie avec un papier tellement rigide que j'ai peur d'exploser le bouquin dès que je l'ouvre). Ce que j'ai lu ne m'a cependant pas donné envie d'aller plus loin : l'auteur réussit le tour de force de présenter tous les personnages secondaires (facilement une dizaine) en une poignée de paragraphes. Efferalgan conseillé.

[Joe20]

effectivement , mais heureusement qu'en début d'ouvrage il y a un bref récapitulatif de tous les personnages que l'on rencontre dans l'histoire et il y en a 18 ! En fait ce livre est construit un peu comme une piece de theatre.

[JFM]

Ce livre a été une grosse déception pour moi.

L'idée de départ est très bonne : enquêter sur un crime pas encore commis, donc sans aucun vrai indice "tangible", tout en se demandant pourquoi le livre s'intitule de cette façon... jusqu'à ce que le vrai crime se produise ! L'installation du livre et la plongée dans l'ambiance est réussie.

Hélas, ceci fait, l'histoire part en live et la résolution du crime est particulièrement absconse, tirée par les cheveux ou totalement ratée, selon le point de vue. Une bonne impression non confirmée.

L'ouvrage que j'aime le moins de la série, après cette daube de L'Emeraude de la Rivière Noire, cela va de soi.

[Dagonides]

Un duel dans le Yorkshire est un livre-jeu relativement court, mais aux personnages et au background historiques étonnamment denses. Signe du gros travail de documentation de l'auteur, Gerald Lientz, notre personnage peut faire une visite aux archives, et lit au moins deux livres durant l'aventure, dont un du Français Alfred de Vigny : Servitude et Grandeur militaires ! (je n'ai pas pu vérifier si c'est le même ouvrage en VO ou si le traducteur a substitué une référence française).

L'auteur s'amuse à jouer avec les codes du genre policier : le crime en chambre close. Suite à une succession de vols de bijoux dans une région d'Angleterre, un militaire s'inquiète pour un trophée militaire, une aigle d'or, qu'une tradition l'oblige à exposer dans la bibliothèque de son manoir quelques jours par an. En tant que cousin de Watson et détective amateur qui a bouclé quelques enquêtes dans les tomes précédents, on est engagé comme garde du corps... du trophée.

A partir de là, une bonne partie du jeu consiste à vérifier toutes les issues de la bibliothèque, tester les verrous, le monte-plat, les grilles, bref, la tension monte autour d'une pièce bouclée à triple tour où on attend qu'un vol impossible ait pourtant lieu ! Hypothèse que l'illustration de cadenas en page de faux titre semble renforcer. Ou au moins une arnaque à l'assurance, un voleur qui a pris la place d'un des invités de dernière minute, ou autre astuce classique.

Et là, patatras, alors qu'on ne l'attendait pas (sauf si on a eu la mauvaise idée de s'interroger sur le titre incongru, ou lu une 4ème de couv' qui divulgâche), de petits événements égrainés durant le séjour prennent soudain sens alors que l'intrigue prend un virage à 180°. Il n'y aura pas de vol, il n'était jamais question d'un vol, en chambre close ou non. On s'est fait rouler comme une bille (t'as la ref ?). La surveillance de l'aigle se révèle aussi illusoire que la fameuse quête de la Chouette d'or. Pendant qu'on s'excitait autour de cette biblio, n'a-t-on pas été aveugle à ce qui se déroulait sous notre nez, durant les conversations de salon ou dans les bois alentours ? Un vrai crime se préparait et, hypnotisé par cette histoire de chambre close, on ne l'a pas vu venir. Une sorte d'ode au foreshadowing. Retournement habile, une bonne idée dans la création de ce jeu !

Le pari est-il totalement réussi ? L'auteur vend peut-être un petit peu trop la mèche par moments. Il aurait pu monter la fourberie scénaristique un cran plus haut, et pour commencer changer le titre. Mais j'admire le beau geste.

A part cela, comme souvent avec Lientz (à part son tout premier tome, le prototype de la série), on a...
des personnages hauts en couleurs, chacun avec son caractère, ses ambitions
un portrait au vitriol de la noblesse de province, des vieilles badernes militaires bavardes, et des chevaliers d'industrie du Nouveau Monde.
des relations sociales bien dépeintes, dans ce vase clos où des gens très différents sont forcés de cohabiter le temps d'un week-end.
une Angleterre rurale déployée sous nos yeux, avec ses tortillards dont les ballasts mal entretenus provoquent des secousses, ses bois seigneuriaux, ses braconniers, ses vieilles gloires et traditions maintenues en vie sous perfusion jusqu'à l'absurde alors que le 20e siècle approche.
D'ailleurs, le fin mot de l'énigme oppose un mobile venu du passé et des traditions familiales, un peu romanesque (une fausse piste) VS un mobile bien plus concret et palpable, lié à la technique et à la modernité (la vraie résolution).

« Le progrès ? Ahahaha, n'importe quoi ! »

Ce n'est pas mon tome préféré de la série, mais c'est un des mieux écrits que j'aie lus (documentation, longs paragraphes, dialogues crédibles), et on en ferait aisément un bon roman !