Maintenant que j'ai terminé ma deuxième partie, quelques mots supplémentaires :
"Pentiment" se dit "repentir" en français. C'est un terme qui s'applique à un tableau auquel le peintre a apporté des modifications subtantielles (par exemple pour ajouter, supprimer ou modifier certains éléments). Ce concept s'applique (de façon non-littérale) à certains éléments importants du scénario, mais je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte.
Le scénario débute en 1518, dans une petite ville du Saint Empire Romain Germanique. Le monastère local est célèbre pour sa relique de Saint Maurice, mais aussi pour les manuscrits recopiés et richement illustrés par ses moines. Avec l'émergence de l'imprimerie, cette activité semble cependant condamnée à disparaître dans un avenir proche.
Nous incarnons un artiste compagnon nommé Andreas Maler, qui a été engagé par l'abbé pour travailler sur un ouvrage, et prévoit ensuite de regagner sa ville natale pour y devenir maître et se marier. Sans surprise (vu le cadre), un meurtre va avoir lieu et Andreas va se retrouver à enquêter dessus.
Il y a des dizaines de personnages avec lesquels interagir au cours du jeu. La grande majorité d'entre eux appartiennent à l'une des trois catégories suivantes : les moines et les nonnes, les artisans de la ville, et les paysans (petit détail créatif : le style d'écriture employé pour les dialogues varie selon la classe sociale et le métier de la personne qui s'exprime). Les personnages constituent un environnement très vivant : ils ont chacun leur personnalité, leurs désirs, leurs points de vue, leurs relations avec les autres et ainsi de suite.
Le cadre historique est mis en scène de façon atmosphérique, ce qui ne veut pas dire qu'il soit idéalisé : les éléments déplaisants - tels que la mortalité infantile et les nombreuses formes d'oppression - ne sont pas du tout glissés sous le tapis.
Même si le cadre est une petite ville, il reflète des phénomènes qui concernaient à l'époque de vastes régions du SERG, notamment l'émergence du protestantisme (les thèses de Luther datent de 1517) et les revendications paysannes (la ville est soumise à l'autorité de l'abbé du monastère, qui impose sans retenue des taxes, des corvées et des restrictions).
La religion joue un rôle important dans l'histoire, ce qui m'a semblé plutôt réaliste et approprié au cadre. Bien sûr, il s'agit majoritairement du christianisme, mais les croyances antérieures ne sont pas négligées.
Léger spoiler concernant la structure :
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Le jeu se divise en trois grandes parties, séparées entre elles par des intervalles de plusieurs années. Cela contribue à rendre le cadre vivant, en nous montrant l'évolution des personnages, et cela nous permet également de découvrir les conséquences à long terme de certaines de nos décisions.
Cette deuxième partie m'a permis de mesurer les conséquences possibles de nos divers choix. Ces changements ne modifient pas radicalement le déroulement général du scénario, mais ils peuvent avoir un impact significatif sur l'évolution de certains PNJs (la façon dont ils considèrent notre personnage, la tournure que prend leur existence, et parfois la durée de ladite existence). Comme ces personnages sont un élément essentiel de l'intérêt du jeu, ces conséquences ne laissent pas indifférent.
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La raison pour laquelle je me suis lancé dans une deuxième partie si peu de temps après la première est tout simplement que j'avais été traumatisé de découvrir dans l'épilogue que l'un des personnages de l'histoire (une fillette toute mimi dans la première partie) finit sur le bûcher pour hérésie parce qu'on l'a encouragée à écouter les vieux mythes païens qu'aime à raconter son grand-père.
Cette fois-ci, je l'ai sauvée... mais il y a d'autres personnages qui n'ont pas eu cette chance.