[BD] Ugaki
#1
Ugaki, de Robert Gigi. Ça ne nous rajeunit pas vu que c'est sorti en 1972 et c'est si je ne faulx la 1° BD européenne à se dérouler dans le Japon des Samouraïs. Mais ça n'a pas vieilli, je trouve.
La série se présente en 2 volumes, Le serment du samouraï et L’escrimeur fou.

Le serment en question est celui qu’Ugaki a prêté de venger son seigneur, en vertu de quoi il ne s’est pas fait seppuku comme tout le monde. Ça n’est pas pour être désagréable, mais je trouve que serment ou pas il s’en occupe vraiment très peu. Mais il y a des scènes de combat cool, que demande le peuple ?

L’histoire se déroule dans les années 1637-39. Ça commence très fort dans le surnaturel, vu que notre héros combat un vampire, se fait exorciser pour survivre à sa morsure et reçoit une prophétie, après quoi on passe au monde et aux enjeux les plus concrets. L’histoire publiée dans Tintin mais non reprise dans l’album sert de transition : des villageois victime d’une bande de brigands ont engagé non pas 7, non pas 6 (air connu… ) mais 1 samouraï pour les défendre, et ceux qui l’attendent à un bout du village, voyant venir Ugaki, croient que c’est lui, cependant que le vrai arrive à l’autre bout ( c'est un village bâti en long ). Il est plus petit, plus gros et mieux équipé qu’Ugaki, il est également agressif et n’entend pas partager l’argent, notre héros doit le blesser pour se défendre ; c’est naturellement le moment que les brigands choisissent pour passer à l’attaque et Ugaki se retrouve à faire l’essentiel du travail. Encore heureux que l’autre est bon archer et tue celui qui allait sabrer Ugaki dans le dos.

Quelques aventures plus loin et notre héros se retrouve embarqué avec un quarteron de vieux samouraïs chrétiens pour aller se joindre à la révolte de Shimabara. L’un d’entre eux parle de façon émouvante de sa honte d’avoir renié par peur de la mort par torture… c’est là que se trouvent les meilleures scènes de l’album avec la bataille très bien composée où la poignée de samouraïs montés affronte les samouraïs ennemis à pied dont certains ont des mousquets, ils sont sauvés par l’arrivée d’une brigade des paysans chrétiens révoltés et la sainte trouille qu’ils inspirent, même armés de simples lances de bambou, à leurs adversaires ( quand le chef du détachement ennemi essaye de renvoyer ses hommes au combat, ils lui répliquent tranquillement que c’est déshonorant pour un samouraï de se faire tuer par de tels adversaires… se retrouvant tout seul, il ne lui reste qu’à demander un samouraï pour l’affronter en duel et connaître plutôt une mort honorable qu’une fuite honteuse. Il l’obtient ).

Un naufrage opportun dans une mission lointaine éloigne Ugaki au bon moment pour ne pas être massacré avec le reste.

Ugaki fait la connaissance de L’escrimeur fou Kiôga ( et son jeune fils adoptif ) – un disciple de Miyamoto Musashi qui cherche la perfection dans l’art du combat. Tous deux se retrouvent piégés et forcés d’accepter une mission à haut risque – exfiltrer du Japon un prêtre espagnol – qui va demander autant de ruse que de talent à l’épée… si Ugaki ne se départ pas de son hostilité et de son mépris envers le prêtre, Kiôga, pour qui l’art du sabre est une quête spirituelle, en vient à l’estimer ( le talent du prêtre au pistolet y est pour quelque chose ). Ce n’est pas là la fin des intrigues et des trahisons…
" Ashimbabbar m'a donné une dague et une épée et m'a dit
: Transperces-en ton corps; elles furent forgées pour toi."
Poème d'Enheduanna
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#2
J'ai eu l'occasion de les feuilleter il y a quelques temps déjà et c'est ton message qui m'a fait m'en rappeler.

J'ai le souvenir d'un dessin qui a bien vieilli tout en gardant une petite touche 70's. Un dessin assez léger quand-même, dépouillé, j'avais parfois l'impression d'une esquisse ou d'un dessin pas terminé, qui manque de relief (sauf pour les armures, très détaillées). La reconstitution du Japon de l'époque m'a paru assez soignée. Visiblement, comme Jacques Martin avec Alix, l'auteur s'est bien documenté. Par contre, j'ai le souvenir de trop nombreux et trop longs dialogues qui bouffent parfois une bonne partie des dessins.

Le coup du Ronin, le samouraï errant sans maître, c'est devenu un classique abondamment traité aujourd'hui mais à l'époque, c'était encore pas mal exotique. Il faudrait que je les relise à l'occasion mais j'en garde un souvenir plaisant, sans plus. Un peu comme Les naufragés du temps, une BD old school toujours agréable à relire, l'effet nostalgie aidant mais pas transcendante non plus je dirais.
Anywhere out of the world
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