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Flam m'a ôté les mots de ma bouche. Et faut jamais dire jamais !
Mais c'est sur que si on a droit à des Avh à la place, c'est bien aussi. Ou même tu regroupes tes mini AVH en attente et en fait une Avh (qui parle de la suite de Ad Nauseam ?).
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Lu hier soir et pour donner une avis simple, j'ai passé un très bon moment. Une bonne aventure, mature et bien écrite.
Alors oui, il y a un soucis d'erreurs d'orthographe. Mais il n'y en a pas non plus toutes les deux lignes. Donc de temps en temps on les voit, de temps en temps, non, et l'un dans l'autre, ça va. Mais une petite relecture par un tiers ne pourra pas faire de mal.
Ce qui m'a un peu plus dérangé, ce sont les quelques – forts rares au demeurant – soucis de syntaxe. Normalement, cela ne pose aucune difficulté particulière ; cela rend simplement la phrase lourde ou un peu bancale. Mais ici, avec ton style coruscant dirais-je, cela génère des incompréhensions qui freinent la lecture.
Deux exemples : « Ils s'avancent en groupes compacts, affublés de haillons, se penchent sur votre couche et vous regardent souffrir, leurs visages vides de toute expression. À la place des yeux, des orbites lugubres, vastes trous noirs se font le miroir de vos actes abjects. » (Au tout début.) Je pense qu'ici, il aurait fallu un « qui ».
Ou « C'est assez effrayant que cette nature humaine ». Soit la phrase est incomplète, soit a minima, il faudrait, je pense, retirer le « que » : assez effrayant est ici en position d'attribut il n'y a donc pas nécessité d'introduire une conjonctive (du type : c'est assez pénible que vous arriviez en retard). Il me semble qu'en fait tu voulais utiliser « que » dans un sens exclamatif, « Quel effroi que cette nature humaine ! ». Tu as transformé un exclamatif en conservant le « que » de manière explétive pour renforcer la narration. Mais cela génère un effet de parasitage avec la ou les valeurs habituelles de « que ». Maintenant, je ne suis pas grammairien et je me trompe peut-être.
Enfin, et toujours dans la forme, si j'apprécie vraiment tes métaphores et tes comparaisons, tu charges parfois la barque un peu dangereusement, ce qui conduit à quelques tropes que j'ai trouvés inadéquats, déplacés devrais-je dire, et quelques interrogations sur le sens à donner à la métaphore.
Exemples : « On soupèse ses chances comme une main sure, des légumes, un jour de marché » (§ 17). Cette comparaison, pas très heureuse, m'a sorti du récit. Difficile de mettre sur un même niveau l'hallali et le panier à légumes.
Ou : « À la lueur des flammes ravivées se goinfrant de l’écorce en pâture, vous sortez à votre tour de cette apathie tenace, catalysée par une fièvre dévorante ». J'ai trouvé ici que la juxtaposition de la métaphore de la nourriture, du feu qui bâfre, avec une réaction chimique, la catalyse, ne passait pas. J'ai dû m'arrêter une minute pour comprendre que la fièvre transforme l'apathie ; que la fièvre brûle, comme le feu mange et que, par transfert des sèmes, c'est l'idée de la fièvre qui dévore qui est avancée. C'est le mot catalyse qui a mon avis, est mal choisi.
D'ailleurs, il y a quelques termes qui ne sont pas forcément employés au mieux comme flanquer (qui renvoie à une défense, pas à une attaque) ou velléité (je cite le CNRTL : « Amorce d'acte de volonté, intention fugitive généralement non suivie de réalisation. ») qui est donc plutôt une absence qu'une envie.
Je relève aussi, mais ça, c'est franchement pas grave, l'emploi d'un subjonctif qui suit la locution conjonctive « après que », et qui demande normalement un indicatif. Mais de moins en moins de monde le fait, alors moi, ça me va.
Histoire de ne pas croire que je ne sois que négatif, un exemple d'une belle figure de style : « Elle exhale en rampant une haleine froide emplie de doute et de frayeur. » Nous avons ici une personnalisation de la nuit, presque une métaphore du serpent (ramper, froid). Grâce à une hypallage par déplacement sémantique (doute et frayeur), les deux adjectifs ne catégorisent pas ce à quoi que nous nous attendrions pour la nuit, mais le personnage. Il y a une altération de nos perceptions qui renvoie à la brisure du monde logique appréhendé par le mercenaire, et donc à la manière dont ce dernier s'approprie le monde qui devient de moins en moins réel. En terme d'introduction des enjeux du texte, c'est très bon.
Je ne reviens pas sur l'ambiance, excellente. Ton style suit toujours une ligne de crête dangereuse, risquant à tout moment de rompre le charme. Il faut savoir doser – ce qui n'est jamais facile. Mais c'est quelquefois dommage. Le paragraphe 50 est splendide. Mais si l'on ne s'arrête, le paragraphe suivant fait brutalement retomber l'ambiance, comme si ce que nous venions de voir n'existait plus. On y perd l'implication émotionnelle résultant de nos choix. J'aurais préféré davantage de descriptions des émotions, des troubles, des perceptions, que celles focalisées sur le paysage ou la météo ; comme avec la mort de nos hommes expédiée en deux lignes. Ce n'est pourtant pas forcément un bémol puisque cela renvoie au romantisme où les passions étaient transmises par la nature, le paysage.
J'ai apprécié ce personnage tourmenté, brisé et dont les errements intérieurs rendent absurdes les événements du monde. Pour ce qui est du jeu et de sa mécanique, c'est peut-être la partie la plus faible. Les choix ne sont pas vraiment signifiants – peu importe que l'on ait machin ou truc, à part 1 PV en plus ou en moins, on aboutira à la même solution (mais clairement Olaf est plus intéressant, rien que pour la fiole au début). Les pistes narratives – 3 si je ne me trompe pas – sont intéressantes, mais évidemment limitées par le format.
Trois commentaires : à la toute fin, lorsque l'on retrouve notre commanditaire, même si la maladie peut l'expliquer, un vieux routard comme notre personnage ne se serait pas laissé berner. Dès le début (l'assassinat de ses hommes), il aurait compris. J'aurais préféré un choix supplémentaire du genre : vous organisez le transfert sur le site de votre choix, avec disposition de vos hommes. Sauf qu'à la fin, c'est notre second qui nous aurait vendu au baron et on serait mort par sa traîtrise (moins prévisible).
Nous dire « vous avez 10 pv », pour commencer avec « vous perdez 1 pv », autant commencer à 9. « On vous laisse 24 h. Mais pour vous montrer qu'on n'est pas des rigolos, vous n'avez plus que 12 h. »
La fin avec Ilona est pour moi la bonne fin. Pas parce qu'elle serait plus morale. Mais parce que c'est quand même mieux de finir dans ce genre d'environnement que lardé de flèches sous la pluie, par trahison.
Pour conclure
Je donne l'impression de critiquer pas mal, mais c'est un biais de lecture. C'est parce que ton AVH est particulièrement bonne qu'il me faut entrer dans des considérations que je n'aborde généralement pas pour me hisser à ton niveau. C'est de la très belle ouvrage et effectivement, on n'en redemande. Merci à toi pour cette lecture.
Goburlicheur de chrastymèles
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14/06/2022, 12:57
(Modification du message : 14/06/2022, 13:00 par Gwalchmei.)
Merci Astre Solitaire pour ce looong feed et cet examen "stylistique" aux rayons X pour le moins complet. Comme je l'ai déjà évoqué, j'ai pris du plaisir à écrire cette AVH sans me freiner ou cherché à pondérer ma prose.
J'assume ça même si je sais, depuis longtemps maintenant, que ça ne plait pas à tout le monde (et c'est bien normal), et que comme tu le dis, on risque parfois l'overdose. C'est une ligne de crête, mais c'est le seul chemin que je connaisse (là, normalement j'ai bon avec le subjonctif nan ? ) !
D'accord avec tes observations, l'usage de métaphores un peu bancales, il y a aussi clairement des oublis (effectivement il manque une virgule ou "qui" après "vastes trous noirs"). Bien aimé tes précisions (l'usage de velléité notamment).
Ça fait vraiment plaisir ce genre de retour.
Idem, pour les changements de ton d'un paragraphe à l'autre, j'aime m'en remettre à la lucidité changeante du personnage, qui se perd en contemplation quand il est dévoré par la fièvre, puis revient à une brusque réalité éphémère. C'est probablement dû (davantage) à ma mécanique d'écriture d'AVH quand je ne vais pas au bout d'une trame scénaristique et que je reprends des jours après, mais plus dans la même énergie ou intention.
SPOIL : pour la fin chez le Baron, on m'a aussi fait cette remarque. Je laisse le lecteur se faire son avis. J'y ai vu du renoncement, de l'abandon, de la perte totale de lucidité ou l'envie d'un sacrifice en apothéose. Peut-être même l'inverse, un regret profond de ne pas avoir été à la hauteur (car dans mon texte initial, on ne pouvait deviner que les cadavres pendus aux créneaux étaient des maraudeurs). Je comprends qu'on puisse se dire qu'il n'aurait jamais dû tomber dans ce piège, mais sa condition de mercenaire (pour moi) le préservait d'une telle fin expéditive. Car un homme qu'on peut acheter pour effectuer ce genre de tâche est précieux. Le baron a sans doute observé que notre personnage était en bout de course ou alors voulait-il simplement se débarrasser de témoins gênants.
Merci encore à toi pour le temps passé à lire et commenter !
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La perte d' 1PV dès le début n'est certainement pas à considérer du point de vue logique et mathématique, mais pour l'effet psychologique produit, qui fonctionne très bien et met le lecteur d'emblée dans l'ambiance. C'est donc une très bonne idée pour moi.
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(16/06/2022, 08:10)julienb a écrit : La perte d' 1PV dès le début n'est certainement pas à considérer du point de vue logique et mathématique, mais pour l'effet psychologique produit, qui fonctionne très bien et met le lecteur d'emblée dans l'ambiance. C'est donc une très bonne idée pour moi.
Exactement. J'ai d'ailleurs fait la même chose avec les points d'Avance sur Terreurs boréales, pour un effet similaire.
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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Je crois que c'est une question de ressenti. Personnellement, cela m'a sorti du jeu. Mais je comprends bien votre point de vue.
Goburlicheur de chrastymèles
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23/06/2022, 22:56
(Modification du message : 25/06/2022, 18:33 par Loi-Kymar.)
Gwalchmei, on le sait, est un styliste. Son clavier à grands effets n'aime rien moins que nous faire traverser les déferlantes du chaos du monde au point d'en faire un univers mental. La particularité des Maraudeurs (au moins au regard du précédent Des ombres) est la présence insistante du passé, de l'expérience du héros qui le hante et, tandis qu'il décline, lui fait vivre son ultime mission au ralenti. Au moins un paragraphe
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le 13
n'est d'ailleurs consacré qu'à cette considération : on n'y fait rien d'autre que contempler le paysage en se perdant dans des souvenirs avant de faire le prochain choix pratique. Une autre différence avec Des ombres est qu'ici, peut-être en rapport avec les ralentissements de l'action (alors que l'autre suivait sans faillir le mouvement de fuite de la troupe traquée), le style menace par endroits de submerger le récit : l'effet d'étouffement si souvent recherché par l'auteur s'avère ici un poids. Rien de rédhibitoire pour apprécier la grande qualité générale des Maraudeurs : une question de dosage, c'est tout.
Un aspect dont le dosage ne souffrira d'aucune contestation, c'est le jeu, qui vient judicieusement contrebalancer les moments de pause du récit pour rappeler les impératifs du moment. Redoutablement réglée, l'aventure est une palpitante course contre la montre, les points de Vie qui s'enfuient et une issue qui cependant (les premières pages de règles et le ton pessimiste de l'ensemble laissent peu de doute à ce sujet) s'avère inéluctable. C'est là que le style reste la pièce maîtresse pour faire ressentir, à l'arrivée, la singularité de la quête qu'on a poursuivie. L'AVH compte cinq fins qui sont en réalité presque équivalentes, toutes des conclusions alternatives et prévisibles d'une inarrêtable déchéance, pouvant toutes être considérées, selon notre sentiment, comme des PFA ou comme des fins logiques et convenables, même si pas toutes pareillement satisfaisantes. Astre*Solitaire a raison de considérer qu' une fin en particulier peut être vue comme "la bonne fin". Mais d'autres pourraient aussi bien objecter que telle ou telle autre fin aurait leur préférence, selon la façon choisie de suivre les mouvements mentaux du héros (conscience des horreurs, sens du devoir, lassitude...). Car au bout d'un parcours si désenchanté et sinistre, n'en viendrait-on pas à considérer que notre but ultime serait de choisir notre façon de quitter cet enfer terrestre ?
Pour finir, sans traquer les fautes dans les moindres recoins, j'ai néanmoins relevé ces petits détails : - Au 4, "j'abandonnerai" devrait être au conditionnel avec un 's', et il manque un 's' à "d'autre temps".
- Au 20, "L'illusion était trompeuse" me paraît légèrement pléonastique.
- Au 26, dans un des choix, "attende" devrait être "attendre".
- Au 32, le second choix compte une virgule de trop.
- Au 44, il manque une virgule dans "Qu'est-ce que tu as dit fils de chien ?".
- Au 50, "ils ne leur restent" devrait être "il ne leur reste".
Souris ! Tu ne peux pas tous les tuer...
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Merci pour ce retour aussi travaillé (évocateur et poétique ;-)) Loi-Kymar ! Pas grand chose à rajouter, surtout au niveau du style, où je n'ai pas cherché à me freiner, mais ça a déjà été évoqué. Aucun regret de terminer ma série de mini-AVH sur les "Maraudeurs".
Je vais prendre du temps désormais pour travailler sur d'autres projets qui me motivent énormément.
Je corrigerai quand même le texte afin de laisser une version finalisée sur Litteraction (j'ai fait quelques modifs depuis la V2, de tournures de phrases notamment). Donc merci aussi pour avoir relevé les fautes.
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je me suis attaqué aux maraudeurs, c'est evidemment tres bon, de belle ecriture, de bonne facture, d'une certaine poesie, avec une regle simple et efficace.
pas grand chose à dire, qui n'a pas ete dit j'imagine, à part que j'ai ete surpris par quelques fautes (d'accent, et pourtant, les accents, ca me connait !).
un must, comme souvent.
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un style volontiers abscons au lyrisme épique, qui m'a rappelé des passages de la Légende des Siècles, de Salammbô (une autre histoire de mercenaires !), voire même, par certaines tournures, du livre d'Urizen, bref, un style dont je suis friand
une histoire de fin de course, d'élan fatigué, de maladie inéluctable, de trépas accepté
l'agréable surprise aussi de retrouver l'arbre des pendus du début du Witcher 3 (encore un mercenaire !) et l'un des trailers du même jeu (Killing Monsters)
lors de ma première lecture, je suis mort "serein" dans les bras de la jeune fille, car j'ai pu, étonnamment, choisir de baisser les bras, de m'apaiser et d'arrêter cette fuite en avant insensée, une fin que j'ai trouvée simple, évidente, mature et que j'ai préférée à l'autre
en bref, j'ai été transporté par ta mini-avh, Gwalchmei, merci, vraiment
ça va trancher, chérie !
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@Frogeaters : merci à toi ! Content que tu ais apprécié !
@ Stepflip : c'est moi qui te remercie pour ton retour élogieux qui me fait vraiment plaisir et qui redonne des forces. Yeah ! Tu as vu juste pour l'arbre aux pendus et la référence appuyée à The Witcher (et oui, en effet, le trailer en question est génial). En cours d'écriture, je me suis soudainement dit que le mercenaire le plus badass et atypique était quand même Geralt de Riv. Trop tard pour modifier mon choix, mais une AVH mettant en scène un sorceleur, dans l'univers de Sapkowski (livres) / CD Projekt (jeux vidéos), aurait quand même une sacré gueule. Je m'en veux de ne pas y avoir pensé avant, mais je n'ai pas résisté au clin d’œil avec l'arbre et d'une certaine manière par le côté un peu fataliste/désabusé du "héros" de l’histoire (j’aime bien ton expression "d'élan fatigué").
Merci à vous deux !
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voyage au bout de la rédemption (de la nuit de nos scrupules-over)
Une dernière mission, une dernière geste, un dernier souffle épique avant de disparaître, de se diluer dans une nature pastorale. Une volonté de placer le protagoniste au sein de cette nature grandiose et inquiétante qui annonce son sort funeste et qui est là pour l'accueillir, l'accompagnant tout du long de cette dernière mission.(ce qui est raccord avec le §45)
§40 au sujet de la frontière. Je suis assez fan de ce genre d'incursion idéologique, et du coup je trouve que ce couplet sur la frontière est un peu faible et manque de sens. (dans le genre le §19 est très réussi). En quoi les "frontières" sont la "raison d'être du pouvoir" ? et en quoi sont elles les "fondations des empires" (une frontière peut-elle être une fondation ? une cause ? au lieu d'un effet) ? et en quoi "assoit-elle la légitimité des puissants" ? Je ne saisit pas bien ce que tu veux dire. Pour caricaturer, ça sonne un peu comme "les frontières c'est pas bien, c'est contre la tolérance et pour les méchants puissants qui asservissent le peuple." Du coup j'aurai bien vu l'idée un peu développée.
Je pense ce passage d'autant plus important qu'il est annonciateur. Le mercenaire qui est "partout chez lui" et n'a pas de frontière, va devoir, à la fin de l'aventure, franchir la toute dernière frontière et se trouver chez lui aussi dans la mort.
§5 la femme rousse est-elle l'incarnation de ce que le mercenaire aurait pu être s'il n'avait pas succombé à ses instincts guerriers ? Une sorte de figure incorruptible, l'incarnation de la rédemption peut-être. Je me pose une question : pourquoi l'avoir nommée ? aurait-il été plus judicieux de la garder anonyme ? C'est une figure maternelle très forte. Le mercenaire veut être compris, choyé, il repense à l'enfance, il y retourne symboliquement lors de son passage chez les fermiers, ayant démissionné de son statut de chef mercenaire. La rédemption par un retour en enfance, donc ? une sorte d'innocence retrouvée. Je me questionne sur cette fin : le mercenaire a laché ses petits camarades et abandonné l'autre moitié de sa troupe, prisonniers de Rostren pour aller gentillement mourir en se prélassant dans les paquerettes entouré d'Ilona et de doux parfums. Finalement, pour quelqu'un qui cherchait (peut-être !) la rédemption, il n'a pensé qu'à sa gueule. La meilleure fin selon moi c'est celle de l'épanadiplose "coupable, coupable" car il finit le travail pour lequel on le paie en tenant compte de ses partenaires (même s'ils sont morts), et affronte les remords qui le hantent sans échappatoire, au sens que : c'est trop tard pour le repentir.
Voilà, ce sont quelques réflexions un peu décousues en vrac.
L'ensemble se tient bien et n'offre aucun espoir, (comme dans "des ombres") jamais, sauf à la fin §49. Ma première fin, j'ai détaché le comte pour aller me faire soigner chez les grecs.
j'ai kiffé les "légumes soupesés un jour de marché" que je classerais plutôt dans le registre parodique.
Il y a d'autres très belles métaphores que je n'ai plus en tête.
Bravo pour cette ahv très réussie !
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02/07/2022, 11:45
(Modification du message : 02/07/2022, 12:50 par Gwalchmei.)
Hello Fifre,
Plus je lis les retours finalement, plus je me dis que j’ai bien fait d’aller au bout de mon idée sans essayer d’être consensuel, de plaire, voir même de trouver un équilibre (dans la narration, l’histoire, les notions morales développées). Au contraire, c’est une chute aveugle que je voulais, sans nuance, flamboyante si possible et donc totalement arbitraire. C’est un point de vue. Et quand je lis un retour comme le tiens, je me dis que j’ai un peu réussi ça.
Car tes réflexions montrent que tu réagis sur le fond, les idées, que certains passages t’ont peut-être parfois plu et d’autres beaucoup moins, que tu étais en désaccord total sur le développement de certains concepts, mais qu’il y avait des aspérités auxquelles s’accrocher et donner matière à répondre, alimenter le débat.
Ça mériterait de discuter de ça, oui, du sens de la vie, de la frontière, de la rédemption et de tous ces thèmes pour moi centraux dans l’existence mais dont le consumérisme et l’apathie imposée par l’organisation sociétale nous éloignent. Il faudrait, pour ça, pouvoir échanger une bonne partie de la nuit avec pourquoi pas un pack de bières, une bouteille de bon vin, ou un vieux whisky, assurément ! Et ça serait bien car alors on évoquerait des concepts tortueux, des interprétations débridées, animés par la simple envie d’argumenter sans forcément confronter des jugements rigides ou indépassables.
Pour la frontière, je me suis mis dans la tête de ce chef mercenaire. Pour lui, (et sans doute aussi un peu pour moi), toutes les guerres sont parties de là. Du moment où l’homme est passé du nomadisme à la propriété privé. Du moment, où il s’est dit "cette terre est à moi, à ma famille, à mon clan. Elle m'appartient, je la revendique et la défendrai pour continuer à pouvoir en jouir". Je reconnais que c’est une idée que l’on retrouve dans l’universalisme et qui n’est surement qu’une vision idéalisée de l’humanité, mais je n’ai pas souhaité apporter de nuance encore une fois. Je ne développe pas plus loin par écrit, mais tu saisiras sans doute l’intention. En tout cas, ça ouvre sur une discussion.
J’essaye d’écrire comme je fais de la musique. Afin que ça suscite/provoque quelque chose chez l’auditeur/lecteur, sinon j’estime avoir raté mon coup. Le but est de faire naitre un sentiment quel qu’il soit, mais au moins éveiller quelque chose qui interpelle car l’habitude rassurante rythme souvent nos vies. Les certitudes aussi.
J’aime beaucoup ton développement sur la figure féminine, la seule de l’AVH, et que j’ai voulu très symbolique en effet. Je l’ai nommé en dernière lecture, je suis d’accord avec toi, je n’aurai pas du afin de lui conférer encore plus de force et de mystère (est-elle même réelle ?).
Excellent aussi ta vision de la « meilleure fin », je n’avais pas forcément interprété ça de cette façon, mais la manière dont tu la décris lui donne un aspect expiatoire car le héros dans ce cas ne dévie pas la ligne de conduite qu’il s’est toujours fixé. Il chasse les tourments qui flagellent sa conscience et termine sa vie comme il a vécu, reste dans sa logique et assume ce qu’il est. Ce qu'il a toujours été.
Merci vraiment pour ce retour plein d’enseignements et de réflexions !
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L'aventure est très bien écrite et très atmosphérique (comme d'habitude, serais-je tenté de dire, mais ça n'a rien d'évident de continuer de faire aussi bien que précédemment). Le personnage principal, rongé par la maladie et la culpabilité accumulée au fil des ans, est original et intéressant.
Je réalise que ce n'est pas une aventure de gestion, mais il aurait peut-être été utile d'avoir un peu plus de précisions concernant le nombre de mercenaires sous nos ordres. Dans certaines circonstances, cela nous aiderait à déterminer si tel ou tel risque devrait être pris.
L'aventure est peut-être un peu proche de Des Ombres du point de vue de l'atmosphère fataliste. Ça n'a bien entendu rien d'un défaut, mais ça me l'a rendue un petit peu prévisible.
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SpoilerIl est totalement évident d'entrée de jeu que notre personnage ne survivra pas à l'aventure. Tout ce qui lui reste à décider, c'est la façon dont il va employer le peu de temps qui lui reste à vivre.
L'aventure offre diverses possibilités de ce point de vue, mais il y en a une qui manque et dont j'ai trouvé l'absence regrettable : emmener les hommes qui nous restent le plus loin possible de cette situation pourrie.
Dès que le baron m'a fait son offre, il m'a semblé en effet terriblement probable qu'il ne tiendrait pas parole et se débarrasserait de nous tous une fois notre mission accomplie. Partant de là, il n'aurait pas été absurde de laisser tomber les otages (qui étaient de toute façon déjà foutus) et de filer vers un autre royaume par le chemin le plus court, en profitant du sauf-conduit qui nous a été accordé. On aurait au moins la satisfaction en mourant d'avoir garanti la survie à court terme d'une partie de nos hommes.
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Hello Outremer et merci pour ton retour !
Je n’avais pas pensé à une fin comme tu la proposes qui aurait permis de créer une brèche de lumière dans ce mur de noirceur. Ça aurait pu emmener l'AVH ailleurs, une alternative à la fatalité et un moyen de se démarquer un peu de "Des Ombres". A croire, que je suis resté sur mon idée d'absence de rédemption.
Merci encore à toi.
PS : pour le coup du nombre de mercenaires, j'y ai songé au départ mais j'ai sciemment souhaité laisser le lecteur dans l'expectative sur ce point. Peut être que j'ai trop poussé le flou sur cette aventure, les digressions et autres paraboles !
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