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27/04/2022, 15:15
(Modification du message : 27/04/2022, 15:15 par Voyageur Solitaire.)
J'ai commencé avec l'ami Gynogege une discussion intéressante sur un autre post.
Il disait qu'il avait très souvent du mal à s'identifier à une héroïne dans les (rares) AVH où cela est proposé et je lui demandais pourquoi. Le sujet m'intéresse et c'est la raison pour laquelle j'ouvre ce post pour continuer la conversation sans polluer le post de l'ami Fitz.
Les AVH au féminin donc. Sujet d'autant plus intéressant que, sauf erreur, nous sommes tous des hommes ici.
En tant que lecteur, qu'est-ce que ça vous fait (si tant est que ça vous fasse quelque chose) d'incarner une femme ?
Et en tant qu'auteur, comment rendre "immersif" une héroïne, comment faire en sorte que le lecteur se mette dans la peau d'une femme ? Comme je le disais, proposer d'incarner une héroïne, ce n'est pas seulement mettre au féminin tous les adjectifs et les participes passés. Comment faire sans tomber dans les clichés ? Et d'ailleurs, que seraient ces clichés et en sont-ils vraiment ?
Et, la question essentielle je pense : pourquoi proposer aux lecteurs d'incarner une femme ? (en-dehors du cas précis où l'histoire, le scénario ou le contexte impose un personnage féminin)
Question subsidiaire : vous connaissez une AVH où l'on incarne un homme et écrite par une femme ? Je serais vraiment curieux d'avoir le ressenti de l'auteure...
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(27/04/2022, 15:15)Voyageur Solitaire a écrit : Question subsidiaire : vous connaissez une AVH où l'on incarne un homme et écrite par une femme ? Je serais vraiment curieux d'avoir le ressenti de l'auteure...
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27/04/2022, 15:53
(Modification du message : 27/04/2022, 16:13 par tholdur.)
Edition: c'était ici: https://rdv1.dnsalias.net/forum/thread-2929.html
Et il n'y a pas que des hommes ici !
Sinon je ne pense pas que le genre soit "gênant" la plupart du temps, parce qu'en général le caractère du personnage est défini, au moins dans les grandes lignes. On incarne un personnage avec déjà une profession, une manière de penser et d'agir. Peu importe qu'il soit homme ou femme, le personnage est déjà façonné et son sexe n'intervient pas dans la manière de l'incarner.
Dans le cas où c'est à nous de mettre la manière de penser et d'agir, on sera toujours tributaire des choix proposés par l'auteur: si un personnage féminin se voit donné l'occasion de passer devant un miroir, il y a deux options. Soit l'auteur ne nous propose rien de spécial, soit il nous propose le choix de prendre ou ne pas prendre un instant pour nous recoiffer. Je peux mettre ma sensibilité là-dedans, soit parce que je regrette qu'il n'y ait pas le choix de faire recoiffer mon personnage, soit parce que, au contraire, je regrette qu'il y ait cette possibilité de le faire se recoiffer! Mais quelle que soit ma pensée, je serai forcément obligé d'adapter ma décision uniquement par rapport aux choix laissés par l'auteur, que je déplore qu'il en ait oublié, ou au contraire qu'il en ait mis "en trop".
S'il propose le choix de se recoiffer, on peut dire qu'il laisse la possibilité de ne pas opter pour ce choix. Mais on peut aussi se demander: aurait-il donné la même possibilité de se recoiffer si le personnage était un homme?
Je pense que c'est comme au cinéma, on ressent de l'empathie pour le personnage principal, qu'il soit homme, femme, hétéro, gay...
Pour une AVH, si on ne peut pas se mettre à 100% à la place d'un personnage de sexe différent, on reste captivé par son histoire, on se sent lié au personnage, on veut qu'il réussisse.
Edition: et même, pourquoi ne pas élargir le cas où on nous propose d'incarner une équipe de personnages comme dans Legendary Kingdoms? Pas besoin d'être schizophrène, je peux décider de mettre tel ou tel trait de caractère à mes persos, et de "les incarner"! Après il y a une trame de base. Tasha notamment est homosexuelle (c'est dans sa bio). Et au vu des premiers paragraphes de l'histoire, Jessica Dayne peut se rapprocher de Akihiro (homme) ou de Tasha. Je n'ai pas choisi le personnage de Tasha dans mon équipe, donc c'est une relation Jessica/Akihiro qui se profile. Mais j'aurai tout autant été intéressé par le succès de la relation Jessica/Tasha si cette dernière figurait dans mon équipe de départ.
Pour revenir au cinéma, Wentworth Miller, héros notamment de la série Prison Break, a déclaré qu'il ne voulait plus jouer de rôles hétéros. S'il a pris cette décision, c'est bien parce que jouer un hétéro, au bout d'un moment, cela a fini par trop le déranger (alors que peut être il s'en moquait complètement au départ). On pourrait se dire que ce n'est qu'un personnage qu'il incarne, et donc pas lui, Wenthworht Miller. Mais on est bien obligé de constater que pour lui, ce n'est plus possible. On en revient donc au fait qu'il est possible de se sentir en porte à faux par rapport à un personnage qui ne nous correspond pas, et que c'est quelque chose qui peut évoluer. Je pense d'ailleurs que cela peut aller dans les deux sens. Peut-être qu'un jour il se sentira à nouveau capable d'endosser un rôle hétéro comme au début de sa carrère, peut-être que non.
L'investissement est forcément moindre pour un personnage sur papier, pas besoin de parler, d'agir. C'est juste une projection mentale. Mais du coup cela peut expliquer qu'on ne se sente pas tout à fait à notre place en incarnant un personnage qui ne nous ressemble pas, que ce soit par le sexe, le caractère, les opinions...
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D'abord il y a la question: est-ce que c'est important pour l'aventure que le perso soit une femme ?
Pour prendre deux exemples dans les AVH d'Outremer, Fleurir en Hiver ne serait pas possible avec un personnage masculin alors qu'Au Cœur d'un Cercle de Sable et d'Eau pourrait en avoir un avec un minimum de changements.
Je pense que l'identification est plus grande dans le premier cas, parce qu'on est plus pris dans l'intrigue.
Au contraire incarner un personnage féminin dans une aventure qui ne le nécessite pas particulièrement renforce le sentiment d'irréalité aux dépens de l'immersion ( j'imagine que c'est pareil mais l'inverse pour une lectrice-joueuse ).
Après, c'est au talent de l'auteur de faire la différence…
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(Modification du message : 27/04/2022, 16:41 par Voyageur Solitaire.)
Pour ma part, en tant qu'auteur, j'ai proposé d'incarner une femme dans le dernier opus de ma trilogie par rapport à l'univers présenté.
Dans le premier opus, on peut croiser Tananda, reine des amazones noires, avoir une relation avec elle et plusieurs paragraphes où elle intervient. Cela me paraissait donc bienvenu de faire figurer une de ces fameuses Amazones dans le dernier opus comme j'ai fait figurer d'autres peuples et ethnies dans les autres. Et puis, ça s'accordait avec le scénario où le chef d'un culte et d'une puissante secte a jeté son dévolu sur nous, pour faire de nous sa reine.
Après, pour "l'interprétation", j'ai fait dans le caricatural, avec cette souveraine Amazone méprisante envers les hommes et lesbienne (même si au fil de l'aventure, elle revient un peu sur ses préventions à l'égard de la gent masculine, notamment à travers son association avec Ronan). Je le reconnais, j'ai fait ainsi par facilité, quitte à tomber dans la caricature ou du moins le cliché. Mais c'était plus facile. Le seul moment où j'ai vraiment essayé de rendre ce que peut ressentir une femme dans un tel cas, c'est quand Kumbanigash pose ses mains sur nous, dans le but évident d'un viol. J'ai essayé (et c'était pas évident), de faire ressentir le dégoût et surtout la peur de l'héroïne, pour la première fois impuissante devant un adversaire masculin et menacée dans sa féminité. Et ce passage, pour court qu'il soit, a été très difficile à écrire.
Sinon, j'aime bien entretenir le flou aussi sur la sexualité du héros. Dans le premier opus de la trilogie, lorsque Tananda devient notre maîtresse, elle nous propose que son esclave masculin se joigne à nous ("Il tiendra le rôle que tu voudras"). Dans D'écume et de sang, lors d'un passage dans un bordel, le héros se verra proposer de passer un moment avec une partenaire ou un partenaire, selon son choix. Cela n'engagera à rien, ne modifiera pas le cours de l'histoire et si le lecteur est gêné par une des deux possibilités, il ne sera pas obligé d'y souscrire, il choisira simplement l'autre. Le seul changement sera pour moi puisque je devrai écrire la même scène, celle où l'on bavarde avec notre partenaire après l'amour, deux fois : une fois si on a choisi une partenaire, une autre si on a choisi un partenaire.
Après, en tant que lecteur, je suis d'accord avec Ashimbabbar : incarner une femme m'intéresse si ça apporte quelque chose en plus. Si c'est juste pour dire qu'on porte une robe au lieu d'un pantalon, je ne vois pas l'intérêt, ni pour l'auteur, ni pour moi. Là, c'est à l'auteur de m'apporter, de me proposer un "plus" dans le fait d'incarner une femme et de me le faire ressentir.
Après, Tholdur, je n'oublie pas notre conversation sur un héros hermaphrodite, je garde l'idée en tête. Là aussi, dans un contexte bien particulier, si ça apporte quelque chose (personnage pourchassé, sacré, maudit, en raison de cette particularité) et si c'est bien maîtrisé, pourquoi pas ?
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27/04/2022, 16:37
(Modification du message : 27/04/2022, 17:11 par grattepapier.)
(27/04/2022, 15:15)Voyageur Solitaire a écrit : Et en tant qu'auteur, comment rendre "immersif" une héroïne, comment faire en sorte que le lecteur se mette dans la peau d'une femme ? Etre "juste" dans son écriture tout simplement. Cela nécessite auparavant je pense d'avoir observé son entourage féminin avec empathie.
(27/04/2022, 15:15)Voyageur Solitaire a écrit : Comment faire sans tomber dans les clichés ? Et d'ailleurs, que seraient ces clichés et en sont-ils vraiment ? Les clichés se construisent sur une exagération d'une réalité sociale et culturelle. Il faut traduire dans l'écriture cette réalité plutôt que de reproduire les clichés.
(27/04/2022, 15:15)Voyageur Solitaire a écrit : Et, la question essentielle je pense : pourquoi proposer aux lecteurs d'incarner une femme ? (en-dehors du cas précis où l'histoire, le scénario ou le contexte impose un personnage féminin) Parce que déjà c'est un challenge créatif et qu'il est dommage de ne parler que de la moitié de l'humanité et qu'à la moitié de l'humanité.
C'est mieux si scénario justifie le choix du genre du PJ.
Par exemple difficile d'imaginer "Fleurir en Hiver" et "Ora Est Labora" d'Outremer avec un PJ masculin.
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Je repense aux débuts du jeu GuildWar et je m'étonnais que beaucoup utilisent des avatars féminins, jusqu'à ce que je vois "l'héroïne" incarnée courir en maillot de bain échancré sur l'écran pour aller farmer du sanglier ... ah bah oui... tout s'explique ...
Point de vue donc... sauf que dans une AVH on ne voit pas l'héroïne, on l'est, ça change tout.
Plus loin, alors que j'abordais le sujet du héros féminin sur un Tchat, une autrice m'a directement dit qu'elle ne lirait pas, que ça sentait trop "le gars qui écrit ses fantasmes" ...
Donc, à la fois, on peut présupposer que homme et femme ont, à divers degrés, une gène systématique et "naturelle" à jouer l'autre, mais que plus que cela il y a un présupposé sur l'intention de l'auteur : l'auteur qui écrit un rôle de femme, l'autrice qui écrit un rôle d'homme , au sens de rôle sexualisé cad qui a une importance dans la narration.
J'ai vraiment hâte de lire d'autres avis, pour ma part cela m'amène à 3 idées/réflexions :
- une AVH où le 1er choix serait de choisir si on joue l'homme ou la femme de l'histoire, et où donc, l'histoire ne serait pas vécue de la même façon ...
- Il faut peut-être choisir un pseudo d'auteur bien féminin quand on est un homme qui écrit un rôle de femme, et inversement.
- L'importance du genre dans les AVH, par sa négation, certainement historique, amène forcément la limitation des intrigues de type "romance" à part en spectateur... Ce qui fait quand même dégager un grand vecteur de la littérature.
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27/04/2022, 17:16
(Modification du message : 27/04/2022, 17:18 par Voyageur Solitaire.)
que ça sentait trop "le gars qui écrit ses fantasmes"
Pour moi, c'est le classique des héroïnes genre Red Sonja et compagnie : des bombasses canon, taillées comme des mannequins, accoutrées de tenues aussi sexy qu'improbables avec une épée entre les mains. Tout sauf crédible.
Dans un monde Fantasy, une femme guerrière ou aventurière subit forcément un impact sur son physique : musculature, blessures, cicatrices, mains calleuses à force de manier une arme... La guerrière dangereuse, redoutable mais qui reste un canon à la bouche gourmande et à la fesse avantageuse, là, c'est clairement du gars qui écrit ses fantasmes pour moi. Et c'est aussi grotesque que le barbare bourrin qui court dans la neige et le blizzard en slip de fourrure...
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(27/04/2022, 17:09)ledahu a écrit : - une AVH où le 1er choix serait de choisir si on joue l'homme ou la femme de l'histoire, et où donc, l'histoire ne serait pas vécue de la même façon ...
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Vraiment et sincèrement, c'est juste parce que je suis d'accord sur tout ce qui est dit et que ça me fait beaucoup rire de répondre tout ça :
Citation :@voyageursolitaire : Pour moi, c'est le classique des héroïnes genre Red Sonja et compagnie : des bombasses canon, taillées comme des mannequins, accoutrées de tenues aussi sexy qu'improbables avec une épée entre les mains. Tout sauf crédible.
Dans un monde Fantasy, une femme guerrière ou aventurière subit forcément un impact sur son physique : musculature, blessures, cicatrices, mains calleuses à force de manier une arme...
Tu te rends compte quand même que tu associes "crédibilité" et une sorte de revendication aux lois de notre physique-biologique réelle à : "dans un monde Fantasy" !!
Donc, pour toi, ok pour qu'une muse reste toute la journée à blablater avec ses copines dans la flotte et reste sublime sans avoir les jambes en bob-l'éponge , mais que par contre, la voleuse, c'est pas crédible qu'elle ait des jambières mi-cuisse et un tanga en peau de requin devenu marteau sans avoir un exéma chronique ?!!
Sachant qu'en plus on s'adresse à des "gars" qui veulent veulent juste rêver sans graisse, ni string jusqu'aux lombaires ?!
Citation :@voyageursolitaire: La guerrière dangereuse, redoutable mais qui reste un canon à la bouche gourmande et à la fesse avantageuse, là, c'est clairement du gars qui écrit ses fantasmes pour moi.
Dans le prochain 007 , la girl sera une grosse LGBTwoke... Je déconne, mais le lecteur il a peut-être envie que l'héroïne ne soit pas une fermière qui vient de flinguer un lapin à grand coup de bâtons sur la nuque. "eh ben voilà Panpan: pan ! pan !" . Votre compagne de voyage est Maïté... cool !!!... L'auteur n'écrit pas ses fantasmes, il essaye de faire fantasmer ses lecteurs ! non ? La différence est plutôt entre le vulgaire et le subtile, je pense.
Citation :@voyageursolitaire: [...] en slip de fourrure...
N'empêche, c'est super confortable
Mais les illustrateurs font toujours la fourrure à l'extérieure. Y sont cons ces graphistes...
Citation :@grattepapier : cette réalité plutôt que de reproduire les clichés. [...] Il faut traduire dans l'écriture cette réalité plutôt que de reproduire les clichés.
Ben là, franchement, je vais me faire la définition du mot "cliché" car je pense que c'est un mot qui implique énormément de biais de perceptions: de l'auteur, du lecteur, de la culture etc.
Mais surtout s'ajoute une question : en quoi c'est mal d'utiliser des clichés ? J'avance qu'un cliché est un point de repère culturellement admis, même s'il est faux et ne reflète pas le réel. (je suis d'accord avec ta définition @grattepapier). Mais j'insiste: le cliché permet un point de repère avec pour prix, hélas : l'entretenir.
Citation :@grattepapier : qu'il est dommage de ne parler que de la moitié de l'humanité et qu'à la moitié de l'humanité.
yep. Et c'est je pense le coeur de la question de @voyageursolitaire et son passage sur le viol. Mais je pense que c'est un facteur "aggravant" des AVH: dans un roman c'est déjà difficile, mais ici en plus ont oblige le lecteur à le vivre au plus près... C'est effectivement une question très importante, voire fondamentale : Quand le genre implique des événements/choix inhérents au genre, l'auteur oblige la moitié de ses lecteurs à mettre la tête sous l'eau... A considérer une réalité qui n'est pas la sienne, mais dont l'empathie cognitive est facile. C'est nécessairement une violence.
Dans une AVH on est le "héros" , genrer le héros pose un vrai problème qui oppose identification vs empathie.
J'ai une question dont je n'ai pas la réponse : Quelle est la proportion d'H/F qui ont lu "50 nuances" ? Je ne sais pas.
Citation :@tholdur : on sera toujours tributaire des choix proposés par l'auteur [...] aurait-il donné la même possibilité de se recoiffer si le personnage était un homme?
Je crois qu'on est là dans un vrai choix/revendication philosophique : les genres ont/doivent-avoir des incidences comportementales ou non.
Moi je pense qu'une femme qui passe devant le reflet d'une vitrine va en profiter pour ajuster sa coiffure ou checker sa tenue, mais qu'un homme va profiter du reflet pour essayer de mater, sans se faire gauler, Red Sonja qui passe de l'autre côté et en l'imaginant avec un grande épée dans les mains.
Bref, je suis contre un genre neutre . Je suis plus Héraclite que Parménide. Je suis contre la mort thermique: le tiède.
Citation :@ashimbabbar : Comme les Messagers du Temps ?
Ma culture est mince . Je vais le trouver et le lire . Merci !
Citation :@grattepapier : ne parler que de la moitié de l'humanité et qu'à la moitié de l'humanité.
Pour finir je crois que le point de bascule est clairement là.
Que historiquement les AVH soient, par le biais des JDR, plutôt masculines est une chose.
Mais il me semble (il faudra que je vérifie) que les lecteurs sont avant tout, de plus en plus, des lectrices, qui ont tout envie certainement de vivre l'aventure !
Je viens de me faire 3 bouquins de féministes pour me mettre à jour sur le "maintenant féminin"... (sous le regard perplexe de mon épouse)
Je vous invite à lire "Libres" de Ovidie: Topissime. https://www.amazon.fr/dp/B0773PGYRD/ref=dp_kinw_strp_1
Ca... arrache.
Ca serait cool que des autrices viennent nous éclairer de leur point de vue
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(Modification du message : 28/04/2022, 07:20 par Voyageur Solitaire.)
Alors, pour la Fantasy, j'ai un grand principe : ce n'est pas parce que c'est de la Fantasy que justement, on peut se permettre tout et n'importe quoi.
Donc, pour notre Red Sonja, j'apprécie un certain équilibre : qu'elle soit canon ne me dérange pas mais pas avec le fameux bikini de mailles (à moins qu'elle ne veuille finir avec une peau de crocodile ou alors, entre deux aventures, elle dépense une fortune en soins pour la peau chez l'herboriste du coin). Pareil pour Conan : quand Howard fait dire à Conan : "Je pourrais dormir nu dans la neige sans en être gêné" (je n'invente rien, Des ombres dans la clarté lunaire), j'ai beau adorer Howard, je rigole et je me dis qu'il se lâchait un peu trop quand-même.
Oui, c'est vrai, un héros de Fantasy doit être héroïque, fort, oui une héroïne de Fantasy doit être belle, attirante, ça fait partie du cahier des charges du genre. Mais il faut garder une part de vraisemblance quand-même. Sinon, on tombe dans le n'importe quoi, du genre la princesse Leïa qui vole dans l'espace...
Pour les clichés sur le miroir :
Au boulot, à chaque fois que je prends l'ascenseur, désolé les filles, mais 90% des femmes se recoiffent ou vérifient leur apparence dans la glace alors que seule une minorité d'hommes le font.
Alors, même si c'est mal vu de nos jours de dire ça, oui, je pense que le genre induit des comportements spécifiques. Même s'il y a bien sûr des exceptions.
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(Modification du message : 28/04/2022, 08:39 par tholdur.)
L'avantage de la fantasy c'est qu'on est libre de tordre la "réalité". Les hommes et femmes peuvent donc avoir des comportements différents du réel.
Par contre si on prend comme cadre notre monde, c'est là qu'il faut être très scrupuleux. Mais bon on ne peut pas se targuer de connaître vraiment le monde non plus! Même les chercheurs en sociologie ont des visions différentes des comportements humains (et donc des hommes, femmes, des jeunes, des vieux...).
Et puis on change tous. L'homme ou la femme de 20 ans ne se comporte pas comme celui ou celle de 40, 60 ou 80 ans. Cela explique que des personnes qui s'aiment sincèrement depuis plusieurs années peuvent en arriver à ne plus se supporter.
Un homme qui décrit un homme, peut-il se targuer de connaître tous les hommes? Je ne pense pas. Pour moi on peut tout autant lui reprocher de mettre des clichés dans ses portraits d'hommes que dans ses portraits de femmes. Il faudrait pouvoir observer, comme en socio, des comportements, et pas simplement ceux qui nous sont relatés dans les médias. Par exemple se mettre dans un parc, simplement observer les gens et noter ce qu'ils font. Peut-être qu'il n'y aura pas de différence notable. Mais peut être qu'on verra plus de femmes avec une poussette que d'hommes avec une poussette. Je ne sais pas, mais au moins ce sera une réalité concrète à un moment donné à un endroit donné. On pourra mettre ça dans une AVH ("vous croisez une maman avec sa poussette") et être critiqué par des personnes qui diront: "c'est un cliché, pourquoi ce n'est pas un papa au lieu d'une maman? Il faut toujours que ce soient les mamans qui ont des poussettes", mais alors on pourra dire que c'est ce qui a été observé pour de vrai. Donc pas un cliché.
Il faudrait ensuite refaire notre observation. Et alors noter par exemple qu'il y a toujours une majorité de femmes, mais un peu plus d'hommes quand même que la dernière fois (par ce que c'est une tendance qui se confirme). Et donc traduire dans l'AVH en croisant quand même un papa avec poussette.
Mais est-on obligé de tenir compte d'une réalité qu'on a aucun moyen de vraiment mesurer sauf empiriquement?
On peut rester ancrer dans une réalité, même si elle est en train d'évoluer. Les AVH vont alors être des marqueurs d'une époque donnée. Comme les films au cinéma sont des marqueurs de leurs époques respectives. Il y a des œuvres qui sont intemporelles, mais d'autres qui sont intéressantes pour la photographie des mentalités d'une époque. Ce sont les auteurs en 2050 qui proposeront une réalité un peu différente de la notre actuellement.
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28/04/2022, 08:41
(Modification du message : 28/04/2022, 08:50 par Voyageur Solitaire.)
Pour ce qui est de la poussette, la société actuelle associe encore majoritairement femme et enfant.
Un exemple tout con : la majorité des tables à langer dans les bâtiments ou transports publics sont installées dans les toilettes des femmes en général. Comme Yavanna l'avait signalé dans une discussion sur la Taverne, comment fait un papa qui doit changer son gamin dans ce cas ?
Pour revenir à l'AVH, on aborde ici un sujet intéressant : une héroïne peut tomber enceinte...
L'idée m'avait effleuré dans le premier tome de ma trilogie où j'avais imaginé que Danaé, notre compagne, nous annonçait qu'elle attendait un enfant de nous. Elle nous suppliait alors de fuir Méroé, dans l'intérêt du bébé à venir et cela ouvrait une nouvelle péripétie. Mais j'y ai renoncé car d'une part difficile à écrire et d'autre part, trop intimiste, trop psychologique pour une aventure qui, bien qu'au ton adulte, reste avant tout du divertissement et de l'évasion.
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(Modification du message : 28/04/2022, 12:12 par tholdur.)
A la base les LDVELH sont du pur divertissement. Pour un gamin ou un ado, c'est la possibilité de se mettre dans la peau d'un héros plus directement qu'avec un livre classique ou qu'en regardant un film. J'ai commencé par le Labyrinthe de la mort, et la sensation de décider, d'être vraiment dans ce labyrinthe, c'est un sentiment qui ne s'oublie pas. J'étais "dedans".
Mais je pense qu'on peut tout à faire aller dans la direction d'une AVH 100% drame. Des fins douces-amères, ou carrément tristes. Plein de romans ou de films se terminent "mal" et sont quand même plébiscités. C'est juste qu'on ne va pas forcément vouloir les lire/regarder n'importe quand. Pareil pour des chansons.
Une AVH d'un père qui fait tout pour retrouver sa femme et son enfant à naître, et n'y arrive pas quelles que soient les fins proposées par l'auteur, pourquoi pas? Pourquoi faudrait-il forcément que, parmi plusieurs fins, il y en ait au moins une "bonne" ou "joyeuse"?
Les fins? Ca pourrait être:
- elle a refait sa vie avec un autre, elle ne veut plus vous voir vous êtes forcé de l'accepter. Mais si elle et l'enfant sont heureux, alors vous êtes quelque part content pour eux.
- elle a refait sa vie, vous ne pouvez pas le supporter et mettez fin à vos jours.
- elle a refait sa vie, vous ne pouvez pas le supporter et vous commettez un crime passionnel (+ vous mettez éventuellement fin à vos jours)
- vous n'arrivez pas à les retrouver, vous espérerez jusqu'à la fin de votre vie avoir des nouvelles un jour
- vous apprenez que le destin a fauché leurs vies > vous ne pouvez pas le supporter et mettez fin à vos jours.
- vous apprenez que le destin a fauché leurs vies > vous essayez de refaire votre vie, même si ils seront toujours présent quelque part au fond de vous.
...
Je pense qu'il y a matière à en faire des fins intéressantes et dont on se souvient longtemps. Et de pouvoir dire: "L'autre jour j'ai lu une AVH, c'était pas la joie du tout, mais franchement, le texte m'a vraiment marqué." Et donc en conseiller la lecture, comme un peut conseiller un livre ou un film. Mon exemple n'est sans doute pas le meilleur, mais je suis certain que de bons auteurs pourraient réfléchir à un concept 100% drame, et ciseler des conclusions aussi poignantes que magnifiques. D'ailleurs cela existe peut-être déjà.
Edit: Stefan Zweig a brossé quelques jolis portraits de femmes. Je ne sais pas si une femme de l'époque pouvait s'y retrouver, mais j'ai souvent été ému par ses récits. Il a aussi fait une biographie de Marie Antoinette, que je recommande même à ceux qui se moquent complètement du personnage historique.
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A la vache, vous n'imaginez pas comment ce sujet me met la cervelle en flammes . j'adore.
@tholdur : Oui, j'ai hâte d'une AVH dramatique. Ce que tu dis me semble parfaitement juste.
@voyageursolitaire : Oui, il y a des sujets (femme enceinte) qui amènent à un intime trop délicat et je comprends le renoncement même si l'idée est/reste super bonne.
En fait, ce qui serait top, c'est qu'une femme écrive l'équivalent de "une nuit à l'appart"
Citation :comment faire en sorte que le lecteur se mette dans la peau d'une femme ?
A part la soluce proposée dans "le silence des agneaux" dans un contexte lovecraft...
Pour garder le fil, après tout ce qui a été dit, hélas sans intervention féminine, je dirais peut-être : compromis
L'héroïne ne serait pas genrée comme "femme" , mais comme une mère, une épouse, une copine_de, une soeur ou une fille_de , etc.
ce qui permet d'élargir/déplacer la capacité d'empathie par le biais de la fonction sociale .
Aussi, le lecteur ne se mettrai pas dans la peau d'une femme, mais d'une mère , etc.
avec le lien d'empathie facilité: SA mère, SA soeur, SA copine etc.
Manipulation rhétorique ? meuh nooon .. ! où ça ?!
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