Je n'ai pas trouvé de topic critique sur cette BD de 2013 (ou alors j'ai mal cherché), dont j'en crée un. BD lue une aprèm pluvieuse de 1er mai confiné. Alors qu'il y a quelques semaines, je lisais au soleil le Sherlock Holmes La Main rouge (livre-jeu Posidonia), ma critique ici.
On incarne Watson, à qui Holmes a fixé le défi de mener l'enquête selon certains règles. Holmes nous suivra et nous conseillera, mais jamais il ne prendra une décision à notre place. Sa remarque, le fait de ne pas juste regarder mais observer, devra être appliquée à la lettre : il faudra remarquer des détails sur les dessins pour ne pas se tromper de fiacre à suivre, pour savoir s'il faut contourner par la droite ou par la gauche pour rattraper le suspect, etc. Le média BD est ici fort bien utilisé.
CED joue avec son lecteur :
on peut refuser l'aventure pour aller plutôt manger une tarte aux pommes... qui a disparu, d'où enquête (j'ai ri).
il y a une fin anti-triche au paragraphe 221B (numéro bien choisi), dans laquelle Holmes engu**le le lecteur.
deux fins selon notre score de réussite : si on a un bon score, Holmes nous propose un défi, une scène de crime à étudier (au 77), charge au lecteur d'envoyer sa solution directement à l'éditeur par mail. Ce que j'ai fait, je vous dirai si j'ai eu une réponse.
RYTHME
C'est bien mené, il y a une variété dans les personnages (classes sociales, motivations), une intrigue à un niveau de complexité acceptable mais pas simpliste. Le déroulé évoque une série policière, avec les traditionnelles scène de crime, interrogatoire, courses-poursuites. Regrettons quelques passages linéaires, où une case mène à une autre qui mène à une autre, sans choix. Entre certains épisodes, Watson s'endort, rêve et revit en songe l'épisode des chutes de Reichenbach, ce que j'ai apprécié. D'une parce que ça intègre bien la BD au canon holmésien*, de deux parce que les épisodes de rêve créent des respirations dans l'histoire. Il y a bien sûr un rapport (certes indirect) entre le contenu du rêve et la résolution finale, au lecteur de le voir...
*Je me suis demandé si le coup de feu qui blesse Watson au bras (à la fin) n'était pas une tentative d'expliquer pourquoi, dans les nouvelles de Conan Doyle, l'auteur présente tantôt Watson comme invalide du fait d'une blessure à la jambe, tantôt au bras. Comme ça, il y aurait une blessure à la jambe de sa période militaire puis une au bras durant cette aventure. Mais j'extrapole peut-être.
CODE
Le message codé du début est vraiment hard, je me suis longtemps usé les yeux sans trouver. Avec le 1er indice de Holmes j'ai fini par trouver. Sinon, on peut avoir un 2e puis un 3e indice. Attention, moi les codes ça me va, mais je sais que certains lecteurs y sont très rétifs. Surtout que là c'est d'entrée de jeu et qu'on nous remet plus fois le nez dessus.
BILAN
Ouf, j'ai trouvé le bon coupable -bien sûr pas celui qu'on attend- et à peu près le bon mobile. Un peu à cause du rêve, beaucoup par rapprochement avec la nouvelle de Buzzati Le Défunt par erreur (et un spoil en feuilletant). Par contre, je n'ai rien vu venir pour le personnage de l'amoureux secret ! Celui à qui Watson devra une nouvelle blessure. Grâce à ce personnage, l'intrigue possède un double fond qui lui donne davantage de substance, d'efficacité narrative.
Avec le décodage du message, les symboles observés au fil des cases, j'arrivais à 20 points, c'est-à-dire le montant à atteindre pour débloquer la fin-défi (le 77). Ce défi m'a bien plu, et je suis curieux de lire la réponse de Makaka à mes hypothèses !*
Un chipotage : le carton rêche et grenu (choisi pour faire document du 19ème je suppose, initiative louable) ne donne pas une prise agréable du livre en main durant la lecture et les feuilletages.
Je note la présence d'une bibliographie en fin de volume (références au canon), très bien.
*EDIT : réponse reçue par mail quelques jours après Pour les faits basiques j'avais correctement interprété ; mais je cherchais trop compliqué à essayer de déduire des identités et des mobiles.
Scénario et dessin de CED
(du moins il n'y a que son nom).
Le dessin est simple mais efficace, les personnages plutôt inspirés de la série Sherlock de la BBC. Le cadre londonien se devine au fog et à quelques noms de lieux, autrement je n'ai pas vraiment reconnu d'endroits.
ENQUÊTER EN BD
Soyons honnêtes, je ne m'attendais pas à quelque chose de relativement linéaire avec quelque moments-enquêtes relativement simples. En fait non, très très bonne surprise, c'est finement monté comme enquête. Ni trop compliqué ni trop simple, pas de sacs de noeuds mais une trame globale avec plusieurs noeuds qui se rejoignent. Comprenez : plusieurs manières de mener l'enquête : on peut interroger A et suivre B, ou l'inverse, pour accumuler le max d'infos. Ou bien on a un coup de génie (ou de chance) et on trouve vite le coupable, auquel cas on se focalise sur lui à chaque étape. Les divers artifices du récit policier sont là et donnent lieu à des mécanismes de jeu originaux, par exemple le choix d'un déguisement avec diverses conséquences selon le costume et le personnage qu'on tente de berner. Par contre le fait que les suspects sont numérotés (pour les déguisements et l'envoi du télégramme final) devrait être rappelé.
On incarne Watson, à qui Holmes a fixé le défi de mener l'enquête selon certains règles. Holmes nous suivra et nous conseillera, mais jamais il ne prendra une décision à notre place. Sa remarque, le fait de ne pas juste regarder mais observer, devra être appliquée à la lettre : il faudra remarquer des détails sur les dessins pour ne pas se tromper de fiacre à suivre, pour savoir s'il faut contourner par la droite ou par la gauche pour rattraper le suspect, etc. Le média BD est ici fort bien utilisé.
CED joue avec son lecteur :
on peut refuser l'aventure pour aller plutôt manger une tarte aux pommes... qui a disparu, d'où enquête (j'ai ri).
il y a une fin anti-triche au paragraphe 221B (numéro bien choisi), dans laquelle Holmes engu**le le lecteur.
deux fins selon notre score de réussite : si on a un bon score, Holmes nous propose un défi, une scène de crime à étudier (au 77), charge au lecteur d'envoyer sa solution directement à l'éditeur par mail. Ce que j'ai fait, je vous dirai si j'ai eu une réponse.
RYTHME
C'est bien mené, il y a une variété dans les personnages (classes sociales, motivations), une intrigue à un niveau de complexité acceptable mais pas simpliste. Le déroulé évoque une série policière, avec les traditionnelles scène de crime, interrogatoire, courses-poursuites. Regrettons quelques passages linéaires, où une case mène à une autre qui mène à une autre, sans choix. Entre certains épisodes, Watson s'endort, rêve et revit en songe l'épisode des chutes de Reichenbach, ce que j'ai apprécié. D'une parce que ça intègre bien la BD au canon holmésien*, de deux parce que les épisodes de rêve créent des respirations dans l'histoire. Il y a bien sûr un rapport (certes indirect) entre le contenu du rêve et la résolution finale, au lecteur de le voir...
*Je me suis demandé si le coup de feu qui blesse Watson au bras (à la fin) n'était pas une tentative d'expliquer pourquoi, dans les nouvelles de Conan Doyle, l'auteur présente tantôt Watson comme invalide du fait d'une blessure à la jambe, tantôt au bras. Comme ça, il y aurait une blessure à la jambe de sa période militaire puis une au bras durant cette aventure. Mais j'extrapole peut-être.
CODE
Le message codé du début est vraiment hard, je me suis longtemps usé les yeux sans trouver. Avec le 1er indice de Holmes j'ai fini par trouver. Sinon, on peut avoir un 2e puis un 3e indice. Attention, moi les codes ça me va, mais je sais que certains lecteurs y sont très rétifs. Surtout que là c'est d'entrée de jeu et qu'on nous remet plus fois le nez dessus.
BILAN
Ouf, j'ai trouvé le bon coupable -bien sûr pas celui qu'on attend- et à peu près le bon mobile. Un peu à cause du rêve, beaucoup par rapprochement avec la nouvelle de Buzzati Le Défunt par erreur (et un spoil en feuilletant). Par contre, je n'ai rien vu venir pour le personnage de l'amoureux secret ! Celui à qui Watson devra une nouvelle blessure. Grâce à ce personnage, l'intrigue possède un double fond qui lui donne davantage de substance, d'efficacité narrative.
Avec le décodage du message, les symboles observés au fil des cases, j'arrivais à 20 points, c'est-à-dire le montant à atteindre pour débloquer la fin-défi (le 77). Ce défi m'a bien plu, et je suis curieux de lire la réponse de Makaka à mes hypothèses !*
Un chipotage : le carton rêche et grenu (choisi pour faire document du 19ème je suppose, initiative louable) ne donne pas une prise agréable du livre en main durant la lecture et les feuilletages.
Je note la présence d'une bibliographie en fin de volume (références au canon), très bien.
*EDIT : réponse reçue par mail quelques jours après Pour les faits basiques j'avais correctement interprété ; mais je cherchais trop compliqué à essayer de déduire des identités et des mobiles.